José Manuel Durão Barroso
José Manuel Durão Barroso est un juriste universitaire et un diplomate portugais, formé notamment à l'université de Genève où il fut assistant du professeur Dusan Sidjanski à l'Institut universitaire d'études européennes. Il y découvre la pensée de Denis de Rougemont. Il séjournera aux États-Unis d'Amérique pour parfaire sa formation à l'université de Georgetown. Jeune homme, lors de la révolution des œillets en 1974, il se situe à l'extrême gauche radicale de l'échiquier politique comme président des étudiants maoïstes (MRPP), à l'époque seul parti d'opposition actif, avec le Parti Communiste Portugais. En 1979, il fonde l'Association universitaire d'études européennes.
Son parcours politique commence en 1980, lorsqu'il devient membre du parti social démocrate (PSD). Il est élu président du parti en 1999 et son mandat sera renouvelé à trois reprises. Elu député six fois consécutives, il intègre la commission des affaires étrangères du parlement de Lisbonne et par la suite la présidera. Son parti aux affaires, il est nommé Secrétaire d'Etat puis Ministre des Affaires étrangères de 1991 à 1995. Durant ces mandats, il participera au montage du processus d'autodétermination du Timor Oriental et à la mise en place du processus de paix en Angola.
Il a été vice-président du Parti populaire européen (PPE) pendant cette même période. Il se veut « modéré, réformateur et anti-étatiste ».
Après avoir gagné les élections législatives de mars 2002, il est chargé de former le gouvernement portugais et de trouver une majorité pour le soutenir. Son parti, le Parti populaire démocrate/Parti social-démocrate (Portugal) PPD/PSD, avec 40,12 % et 102 sièges sur 230, devra cependant s'allier avec le Parti de centre droit du CDS/PP (Portugal) Centre Démocratique Social/Parti populaire qui ont obtenu 8,75 % des voix et 14 sièges. Il occupe ce poste jusqu'à sa nomination à la présidence de la Commission européenne en juillet 2004.
Son principal souci est de sortir le Portugal du marasme économique, dans lequel il se trouve en mars 2002, avec des « feux orange » sur les principaux indicateurs économiques : inflation à 1,5 % (2001), prévisions de croissance de 1,8 % à 2,8 % pour 2002 et déficit budgétaire de 2,2 %. Mais il imprime au gouvernement un vigoureux tournant atlantiste. Il se range ainsi aux cotés des Américains et Britanniques pour déclencher la guerre en Irak, allant jusqu'à organiser un sommet aux Açores (portugaises) des chefs de gouvernement pro-intervention (George Bush, Tony Blair, José Maria Aznar). Il annule également la participation du Portugal au programme de construction de l'avion militaire européen, Airbus A400M. Un retrait suivi par l'Italie qui coutera à l'avionneur européen près de 2 milliards d'euros.
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