Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour 2009

La planète de Glen Baxter

jeudi 10 décembre 2009

Glen BaxterGlen Baxter publie Le Monde de Glen Baxter huitième opus de ce dessinateur humoriste anglais, totalement inclassable en dehors de la catégorie Glen Baxter. Depuis 1984, date à laquelle ses albums ont commencé à être publiés en France, son humour continue à fasciner des milliers de lecteurs, son fidèle éditeur, Hoëbeke, annonçant même que tous ses précédents albums sont quasiment épuisés.

Extrait de la présentation de l’auteur et du livre par l’éditeur :

« Baxter est considéré comme le maître absolu de l’humour anglais. […] ses personnages semblent sortir des illustrations réalisées pour la « Bibliothèque Verte », les récits de Jules Verne, ou la collection «Signe de piste». Son iconographie emprunte aussi à ces illustrations nostalgiques le principe d’une légende sous les dessins. Si certains éléments dans le dessin lui-même font déjà douter du bon sens de l’auteur, la légende fait basculer le lecteur dans un univers incongru voire délirant, anachronique, qui donne à l’ensemble un humour explosif, déstabilisant, d’un surréalisme inédit, qui provoque selon les lecteurs l’incompréhension absolue ou l’hilarité totale… »

Les dessins de cet album ont été pour la plupart publiés dans le quotidien Le Monde. En France, Baxter a publié ses dessins dans différents journaux comme Beaux-Arts ou l’hebdomadaire Télérama.

Glen Baxter expose jusqu’au 19 décembre 2009 à la Fondation d’entreprise Espace Écureuil, place du Capitole à Toulouse. Baxter présente lui-même son exposition sur TLT.
(Merci à Soulcié et le bonjour à Samson).

Dessins d’humour à Angoulême

mardi 8 décembre 2009

angouleme-2010Une exposition consacrée aux « Dessinateurs d’humour » sera présentée dans le cadre du prochain festival de la BD d’Angoulême qui se déroulera du 28 au 31 janvier 2009.

Extrait de la présentation de l’événement par les organisateurs :

« Du dessin satirique originel naîtront deux grandes écoles du dessin de presse, assez différentes l’une de l’autre : le dessin politique et le dessin d’humour. Leurs intentions divergent. Le premier, héritier de la caricature, demeure lié à l’actualité dont il rend compte par la satire ; le second cherche des voies propres. « Le dessin doit se suffire, le gag doit être uniquement visuel », disait Chaval – l’un des plus illustres représentants du dessin d’humour avec Chas Adams, Saül Steinberg ou Sempé – pour définir cet absolu du dessin d’humour. Cette exposition inédite retracera la chronologie du dessin d’humour : caricaturiste, puis humoriste dans les années 50, cartoonist dans les années 60, il connaît diverses mutations qui fi nissent par imprégner le monde de la bande dessinée. Certains dessinateurs, avant-gardistes géniaux, ont influencé de façon décisive leurs confrères de la bande dessinée contemporaine, tout en marquant l’histoire de leur art d’une empreinte graphique indélébile. »

Dessin de Gus Bofa

Hôtel du Palais, place Francis Louvel. Du jeudi 28 au dimanche 31 janvier 2010

Rencontres autour du dessin d’humour tous les jours à 15h. Place Henri Dunant (accès par le 21 rue d’Arcole).

Cette exposition est coproduite avec la BPI et sera ensuite présentée à Paris au Centre Pompidou.

Illustrations :
l’affiche du festival 2010 créée
par son président le dessinateur Blutch,
et Gus Bofa © Éditions Cornélius.

De Daumier à… Daumier ?

lundi 7 décembre 2009

Le dessin de presse, moins on en voit dans les journaux plus on en parle dans les colloques et les symposiums. Rappel, ce sera le cas le 9 décembre à la Bibliothèque Nationale de France de 14h à 18h, avec cette journée d’étude intitulée « Dessin de presse : patrimoine vivant d’hier et d’aujourd’hui ».

Au programme :

« Le dessin de presse est présent dans les collections de la BnF sous forme de milliers d’originaux, en particulier au département des Estampes et de la photographie, ou dans les périodiques conservés en majorité au département Droit, économie, politique. Le dessin satirique et d’humour prédomine. Il trouve ses origines dans des œuvres plus anciennes sous la pointe acérée d’un Callot ou le crayon d’un Daumier parmi tant d’autres artistes. La critique politique et sociale par le rire se perpétue jusqu’à nos jours même si l’on trouve dans la presse des dessins plus sérieux, dessins de prétoire ou illustrations d’articles. Permettre au public et aux chercheurs d’accéder à ces ressources est essentiel. Les intervenants de cet après-midi d’étude se proposent de donner un aperçu de la richesse de ce patrimoine iconographique ainsi que de montrer l’apport des nouvelles technologies pour sa mise en valeur et sa diffusion. »

Capture d’écran du site Caricatures et Caricature.

Capture d’écran du site Caricatures et Caricature.

Animée par Hélène Duccini (rédactrice web pour le site de l’Equipe Interdisciplinaire de Recherche sur l’Image Satirique) et Philippe Tastet (dessinatuer de presse qui accompagnera en direct les exposés par ses dessins), avec :
Michel Melot (conservateur général honoraire, ancien directeur du département des Estampes et de la photographie) : Introduction sur le dessin de presse et la caricature, Maxime Préaud (conservateur général, département des Estampes et de la photographie) : Les almanachs muraux illustrés sous le règne de Louis XIV : propagande et communication par l’image, Scylla Morel (doctorante à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en -Yvelines) : Dessins de Tim au département des Estampes et de la photographie : de l’original au pastiche, Guillaume Doizy (webmestre du site caricaturesetcaricature.com), Charb (dessinateur de presse et directeur de Charlie Hebdo), Chimulus (dessinateur de presse) : Dessin de presse et Internet, Christian Delporte (professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en- Yvelines) : Caricature – violence, censure et liberté : mise en perspective historique, Philippe Mezzasalma (conservateur, chef du service presse, département Droit, économie, politique) : Dessin de presse et numérisation à la BnF.
Modératrice : Héléne Duccini (maître de conférences honoraire en Histoire moderne à l’université de Paris X – Nanterre)

À lire en complément à cette journée l’entretien accordé par Martine Mauvieux, responsable du dessin de presse au Cabinet des Estampes de la Bibliothèque nationale de France, au très intéressant site Caricatures & Caricature.

Bibliothèque Nationale de France, Quai François Mauriac, 75013 Paris.

cabu-nord-eclairDe Cabu à… Siné !

On parle beaucoup de dessin de presse dans la presse, là aussi à défaut d’en publier. L’Alsace.fr passe en revue les livres parus en cette fin d’année, Plantu, Hara-Kiri, Delambre, et Nord Éclair nous fait part des confidences professionnelles de Cabu, invité le 6.11.2009 de l’Université populaire de Lille.

Extrait de l’article impertinent de Youenn Martin :

« Siné. Cabu élude d’abord la question. « Dans une économie libérale, c’est normal qu’il y ait de la concurrence, non ? » Mais un homme dans le public revient à la charge. « Non, je ne vais pas rejoindre Siné Hebdo, ce serait plutôt à Siné de revenir à Charlie Hebdo », répond le dessinateur, oubliant que Siné a été tout bonnement mis dehors de l’hebdomadaire satirique par Philippe Val. »

La débandade dessinée / suite de la suite

jeudi 3 décembre 2009

Ce blog, par l’intermédiaire d’un article de l’excellent site ActuaBD.com (23.11.2009) soulevait le problème de l’exploitation par les éditeurs des auteurs de bande dessinée, de plus en plus nombreux et de moins en moins payés pour leur travail. Cette polémique lancée dans le magazine DBD par Henri Filippini a eu des suites puisque ce dernier, toujours sur le site ActuaBD, a publié un billet d’humeur sous le titre : « Battez-vous, nom d’un schtroumpf » et que le dessinateur Jacques Terpant lui donne raison dans une tribune libre.

Extraits :

[…] « Pourquoi a-t-il raison ? Car tout a changé. On voit aujourd’hui exister des maisons d’édition avec des catalogues volumineux dont les chiffres des meilleures ventes, auraient été considérés, il y a vingt ans, comme des échecs commerciaux retentissants. Pourtant, ces maisons prospèrent, éditent toujours plus et souvent mieux. Ces éditeurs font leur métier.
Mais si ces maisons d’éditions peuvent vivre de ces faibles tirages, c’est parce que leurs auteurs n’ont plus de prix, Beaucoup reçoivent une avance ridicule qu’ils acceptent avec le rêve secret que la gloire les prendra un jour dans ses bras parfumés, et là, on verra ce que l’on verra ! Sans avoir, hélas, compris que l’éditeur concerné vit de son rêve, comme autrefois l’éditeur dit « à compte d’auteur », en accumulant une suite de petits bénéfices sur de petits tirages. Mais cet éditeur ne lui donnera jamais les moyens de passer à la dimension supérieure, lui préférant toujours un nouvel arrivant encore moins exigeant qui, du fond de la cuisine de chez maman ,où il vivra encore 15 ans, se prépare à montrer son œuvre à un public qui l’attend : « Bon, il ne m’a pas proposé d’argent pour le premier album, mais si cela marche… » Le jeune auteur est (je sais que la comparaison est risquée) comme un travailleur sans papier : il n’aura du travail que s’il accepte des conditions de travail encore plus basses que son frère immigré en situation légale qui, lui-même, était moins cher que…. Etc. » […]

[…] « Il est bien difficile de lutter contre l’évolution d’un métier, mais là où Filippini a encore raison, c’est que nous en sommes en partie responsables. Les auteurs ne se parlent pas de leurs tirages, de leur situation véritable, de leurs contrats, Nous sommes des caricatures d’individualistes forcenés. C’est la raison principale de la situation qui est la nôtre Aux Etats-Unis, un écrivain qui veut éditer cherche d’abord un agent littéraire qui va défendre ses intérêts. Ce métier débute tout juste en France. Je me souviens de l’un d’eux qui avait pouffé de rire en lisant le contrat d’un écrivain français pourtant reconnu et bon vendeur. Nous sommes devenus des écrivains, nous en avons le statut depuis que la presse a disparu. Voilà un terrain à débroussailler, mais vite, les ronces deviennent étouffantes. »[…]

En tout cas le débat sur ce sujet de l’argent souvent tabou dans le milieu de l’image dessinée est ouvert, sur ActuaBD.com notamment.

Capture d’écran du site Actua BD.

Capture d’écran du site Actua BD.

Débat d’idées dessinées

mercredi 2 décembre 2009

Dessin de BarC’est le dessinateur Large (Sine Hebdo) qui est à l’initiative de la création du blog  « Identité nationale », sous-titré « Le grand débat à la con » et qui publie des dessins de Bar, Berth, Brio, Cambon, Carali, Chimulus, Coco, Decressac, Deligne, Flavien, Gab, Goubelle, Jiho, Kap, Large, Lasserpe, Mix & Remix, Mric, Samson, Siné et Sergio.

Illustration : dessin de Bar.

ça l’affiche mal

mardi 1 décembre 2009

Stopp ja - SuisseUne affiche dessinée peut-elle influencer un vote ? On peut se poser la question après le résultat du référendum contre les minarets organisé en Suisse et qui a recueilli près de 58% de votes favorables à leur interdiction.

Un dessin caricatural, simpliste mais très graphique, qui met en avant une femme en burqa et un drapeau helvétique hérissé, couvert, transpercé ?, de minarets pointus (en illustration).

UDC Mouton-noirCette affiche (dont l’auteur est pour l’instant anonyme) déclinée en français, italien, et en allemand, avait d’ailleurs été interdite à Lausanne et à Bâle après un avis défavorable de la Commission fédérale contre le racisme.

Cet organisme public consultatif avait jugé que cette image « attise la haine ».

Le Comité des droits de l’homme de l’ONU s’était lui aussi inquiété de cette campagne d’ « affiches sinistres » .

À noter que l’UDC (Union Démocratique du Centre) à l’initiative de ce référendum, est coutumière de ce type de provocation puisque déjà en 2007 ce parti populiste de droite avait diffusé une affiche raciste stigmatisant les populations étrangères (illustration).