Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour janvier 2010

Willem

mardi 12 janvier 2010

Casse toi pauvre con - WillemCet album de Willem devrait servir de manuel de référence à tous les dessinateurs de presse. Débutants et parfois même confirmés. Ou comment réaliser tous les jours un dessin sur l’actualité (ou sur le même thème), avec chaque fois une idée originale et une mise en image inventive.

Depuis 1986, date de son entrée au quotidien Libération, Willem n’a cessé de nous surprendre par l’originalité de son son point de vue et par sa traduction graphique. On y trouve rarement deux fois la même caricature, encore plus rarement la même mise en scène d’une situation. À chaque fois son dessin nous propose une lecture immédiate et intelligente. Pas de surcharge de traits ou d’effets inutiles, l’habileté avec laquelle il utilise le noir et le blanc suffit à séduire notre œil et à nous faire jubiler de ses trouvailles.

Depuis 1968 et ses débuts – en France – dans L’Enragé de Siné, jamais Willem n’a renoncé à inventer, à se renouveler. Plus de 40 ans qu’il nous donne une véritable leçon de dessin de presse. Mais il ne faut pas l’écrire, il n’a de leçon à donner à personne, Willem dessine uniquement pour le plaisir et cela se voit.

« Casse toi pauvre con », éditions Les Requins Marteaux. Collection Carrément. 14 x14 cm. 160 pages N&B.  7,50 €.

Décès de Mano Solo

lundi 11 janvier 2010

Mano Solo - In the gardenUne mauvaise polémique avec Mano Solo, suite à la publication sur ce blog d’un de ses dessins sur Siné Hebdo réalisé pour Rue 89*, avait permis d’évoquer son travail de graphiste. Chanteur talentueux, mais aussi dessinateur – en 1982, il publiera dans Livre Hebdo, Mon ordinateur, Territoires, Les Nouvelles littéraires, sous le pseudonyme de Boredom.

Ce goût pour le dessin et la peinture ne le quittera pas tout au long de sa carrière. Dans les années 80 il participe à de nombreuses expositions de groupe (« Puissance Populaire », « Portnawaks ») et présentera en 1989 sa seule exposition personnelle sous le titre « Le désir, l’ennui et la mort ».

Ces dernières années il publiait ses dessins, notamment sur l’Afrique, sur ses sites internet et réalisait toutes ses pochettes de disques (En illustration son avant dernier CD). Auteur très créatif, on peut également visionner certains de ses films sur le site Shalala. Sa mère, Isabelle Monin, avait succédé à Pierre Fournier à la tête du journal écologiste La Gueule Ouverte, et la période punk de la vie de Mano Solo avait « inspiré» le personnage de « Camille le camé » (Dargaud) à son père le dessinateur Cabu.

En 2004, l’exposition de dessinateurs de presse présentée à l’Assemblée nationale avait permis la réunion publique de trois générations de Cabut, le grand-père Marcel, ingénieur des Arts et métiers, mais aussi peintre et photographe (décédé à 94 ans en 2007), le père Jean Cabu, éminent caricaturiste, et l’irréductible Emmanuel, dit Mano Solo.

Mano Solo - dessin*Sur le site Rue 89, Pascal Riché revient à l’occasion du décès de Mano Solo sur sa collaboration avec l’artiste et sur la publication du dessin sur Siné Hebdo :
« Nous lui créons un blog. Le premier dessin se moque de Siné, ce qui ne plait pas à certains commentateurs. Il redevient agressif et m’écrit:
“Vous êtes bien mignon mais en fait je regrette vraiment être venu chez vous.
 Vous allez immédiatement effacer le blog avec le dessin sur Siné, je n’ai rien a voir dans leur guerre et de plus j’aime pas du tout vos façons de procéder en fait, et votre lectorat est rempli de beaufs.
 Alors des commentaires sont des commentaires et le restent.
 En plus vous avez même pas eu les couilles d’assumer votre choix sur Dils, vous faites pitié.
 La prochaine fois trouvez quelqu’un d’autre pour vanner a votre place est assumez vos choix et discours vous passerez ptet pour des gens avec qui on a envie de collaborer…  “Il reviendra poster des dizaines de dessins animés en novembre – souvent hors sujet – puis il quittera la rue comme il était arrivé : subitement, effaçant tous ses dessins. Si vous voulez avoir une idée de son talent de dessinateur : le site de Mano Solo » (En illustration, dessin  extrait de ce site)
L’intégrale du commentaire de Pascal Riché sur le site.

La caricature en Afrique

vendredi 8 janvier 2010

Obnubilé par les informations « people » sur le dessin de presse, ce blog n’avait pas encore trouvé l’occasion de parler du numéro 79 de la revue Africultures paru… en novembre 2009.

Un très intéressant dossier sur « La caricature et le dessin de presse en Afrique » coordonné par Christophe Cassiau-Haurie, disponible en librairie mais que l’on peut commander sur le site d’Africultures. Les articles y sont également accessibles (payants).

presse-afrique

En illustration quelques Unes de journaux satiriques :
Le Cafard libéré (Sénégal), Le Lynx (Guinée Conakry), Le Marabout (Burkina Faso).

Aperçu du sommaire de ces 240 pages largement illustrées :

Le droit de se moquer (ou comment manifester son opinion par la dérision et l’humour dans des sociétés souvent fermées et cadenassées) par Christophe Cassiau-HaurieBD et dessin de presse : vers une autonomisation progressive ? par Fatmi Saad EddineAlgérie : satire des mœurs et du pouvoir. par Fatmi Saad EddineMaroc : à l’ombre des Rois par Jean François ChansonLes caricaturistes les plus connus au MarocSlim, le vétéran de la caricature algérienne par Nazim MekbelCôte d’Ivoire : les tensions sociales à l’usure de la satire douce par Fortuné BationoDessiner et se moquer des “gens importants” : un genre encore balbutiant au NigerDessinateur de presse au Bénin, une maturation encore fragile par Florent Couao-ZottiTogo : du ludique au politique par Dieudonné KorolakinaEn Guinée Bissau, des caricaturistes isolés par Koffi Robert AmouzouNigeria : coups de crayons… sous surveillance par Josée-Esther Oté-LetourneuxPresse satirique au Mali : entre frilosité et (im)pertinence par Hawa Séméga, Georges Seynam FoliAu Cameroun, une forte présence malgré des difficultés par Augustin NdjoaPortrait de Fifi Mukuna, la première femme caricaturiste du Congo par Christine Avignon – NgiloziCentrafrique : entre défaut de marché et autocensure par Vincent CarrièreLa caricature face à la dictature en RDC par Alain BrezaultThembo Kashauri, caricaturiste et historien de la politique congolaise – par Hilaire Mbiye Lumbala“Etre caricaturiste au Tchad demande un certain courage…” entretien de Christophe Cassiau-Haurie avec Adjim DanngarLa solitude du caricaturiste en Guinée Équatoriale Témoignage de Ramon Ebale propos recueillis par Christophe Cassiau-HaurieMadagascar : dessiner tout haut ce que l’on chuchote tout bas par Randy DonnyElisé Ranarivelo, le dessinateur et son œuvre par Toavina RalambomahayLa caricature à Maurice, 170 ans d’histoire par Christophe Cassiau-HaurieLe caricaturiste Pov, entre Maurice et Madagascar entretien de Christophe Cassiau-Haurie avec Pov, Île Maurice, avril 2009Triomphes et déboires du dessin illustré au Kenya par Lent John A.Un genre qui se cherche au MalawiAfrique du Sud : Zapiro, envers et contre tout !Internet, une arme contre la censureLa presse satirique en Afrique par Souleymane BahLa caricature est résistance : images décuplées dans les documentaires de Nicoletta Fagiolo par Olivier BarletCyprien Sambu Kondi, le caricaturiste globe-trotter témoignage recueilli par Christophe Cassiau-HaurieBibliographie sélective de recueils de caricatures d’auteurs d’Afrique francophone par Christophe Cassiau-Haurie

Image de Philippe Seguin

jeudi 7 janvier 2010

tim-seguinPhilippe Seguin, qui vient de disparaître à 66 ans, était un homme politique,  un empêcheur de tourner en rond (désormais encensé par tous), mais aussi le maire d’Épinal de 1983 à 1997. C’est à ce titre qu’il accueillit dans sa ville de 1986 à 1991, le « Festival de la caricature politique » (sur une idée de la société Event International), qui devint ensuite « Images de la Caricature » lorsque la municipalité prit en charge sa conception. Une manifestation annuelle, puis biennale, qui rassemblait et présentait le travail d’une centaine de dessinateur de presse, français et étrangers. Le festival a aussi organisé des expositions individuelles consacrées à Cardon, Gébé, Reiser, Loup, Willem, Solo, Faizant, Plantu, Malingrëy, Wolinski.

Cette volonté affirmée de valoriser la profession de dessinateur de presse n’a cependant pas permis la création d’un « Centre du dessin de presse » qui avait pour vocation de s’inscrire dans la tradition de l’image de cette cité. Le projet fit l’objet de nombreuses études coûteuses et fut hélas abandonné bien avant que Philippe Seguin ne poursuive sa carrière politique à Paris.

De nombreux dessinateurs gardent un très bon souvenir de cette manifestation dont l’organisation, l’accueil du public, et les retombées médiatiques, faisaient alors beaucoup pour la reconnaissance de ce métier.

Illustration : Philippe Seguin vu par Tim.
Dessin publié dans L’Express, extrait du catalogue des « Images de la caricature », édition de 1989.

Sempé à Angoulême

jeudi 7 janvier 2010

couverture du livre "Sempé à New-York"On apprend sur l’excellent site ActuaBD.com que le dessinateur d’humour Sempé, sera avec Crumb, un des invités d’honneur du prochain festival de la bande dessinée d’Angoulême.

D’après ActuaBD la rencontre avec le dessinateur se déroulera le jeudi 28 janvier à 15h.

Jean-Jacques Sempé déjà omniprésent médiatiquement en 2009 avec le Petit Nicolas (exposition, édition, cinéma) et son très bel album « Sempé à New York » co-édité par Denoël et Martine Gossieaux (qui en signe également la mise en page), semble, à 78 ans, connaître une reconnaissance populaire et œcuménique avec le public de la BD, à la hauteur de son immense talent.

Iturria dessinateur corsé

mercredi 6 janvier 2010

iturria-un-temps-de-cochonLe dessinateur Iturria à bien de la chance puisque depuis de très nombreuses années  le grand quotidien Sud Ouest fait confiance à son talent.

Après un premier dessin publié en 1964 dans Sud Ouest Dimanche (source Dico Solo), il intègre la rédaction en 1974 pour commenter chaque jour l’actualité. Une longévité assez rare dans la presse dite régionale qui a plutôt tendance à se passer de ce type de collaboration propice à polémiques.

On peut se rendre compte de la liberté de ton d’Iturria dans son album « Un temps de cochon » qui rassemble les dessins parus dans Sud Ouest de 2008 à 2009 et que l’on peut commander sur le site du journal.

Blog d’Iturria sur Sud Ouest.com