Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour janvier 2011

Angoulême le retour

lundi 24 janvier 2011

Dernière ligne droite avant le festival international de la BD d’Angoulême 2011 (du 23 au 30 janvier) qui reste encore, malgré les tiraillements entre la municipalité et les organisateurs, les organisateurs entre eux, et entre les dessinateurs et les éditeurs, un évènement. D’autant plus que cette année la présidence en revient au dessinateur Baru qui devrait y apporter une tonalité sociale et rock’n roll si l’on en croit  la presse spécialisée.

Dans l’attente du grand barnum médiatique , la radio France Info vient de décerner son  « 17e Prix France Info de la Bande dessinée d’actualité et de reportage »  à l’album de Joe Sacco, « Gaza 1956, en Marge de l’Histoire » (Futuropolis) (voir blog du 27.1.2010).

Le jury a qualifié cette enquête, sur une intervention méconnue de l’armée israélienne dans les territoires occupés et à Gaza, de « une bande dessinée ambitieuse, digne du grand reportage, d’une lecture exigeante et enrichissante ».

Parmi les autres lauréats on peut citer « Sarkozy et ses femmes » d’Aurel et Renaud Dely (Drugstore), « Faire le Mur » de Maximilien le Roy (Casterman), « Le Monde diplomatique, Hors série : Le monde diplomatique en bande dessinée », Collectif (Hors série), « Immigrants » de Christophe Dabitch et collectif (Futuropolis), « Ahmadinejad atomisé » de Bercovici et Mohamed Sifaoui (12 bis), « Quai d’Orsay Tome 1 : Le Conseiller » de Blain et Abel Lanzac (Dargaud), « Au nom de la bombe : Histoires secrètes des essais atomiques français » de Albert Drandov et Franckie Alarcon (Delcourt), « War songs » de Ivan Brun (Drugstore).

Le site Internet du festival avec le programme complet.

À suivre dans le prochain blog : Uderzo est-il le co-auteur d’Astérix ?

En illustration : l’affiche quelque peu confuse (en dehors des logos publicitaires), – où personne n’est oublié sauf ce qui n’y figurent pas -, du salon d’Angoulême 2011 signée Baru et la couverture de l’album de Joe Sacco primé par France Info.

Plantu, Mélenchon, buzz et populisme (suite)

vendredi 21 janvier 2011

La polémique autour du dessin de Plantu (voir blog du 20.1.2011) a pris de l’ampleur et a été évoquée par nombre de médias y compris au Grand journal de Canal+. L’Express, qui a publié le dessin, y revient aussi avec une vidéo de Christophe Barbier son directeur, et un article de Basile Lemaire intitulé « Plantu : « Les gesticulations de Mélenchon sont une caricature ».

L’hebdomadaire donne aussi la parole au dessinateur qui rajoute une couche de provocation :

« Les gesticulations de Jean-Luc Mélenchon pour s’attirer les buzzs médiatiques finissent par entraîner d’autres réactions. La gesticulation est une forme de caricature. Au moment où les dessinateurs de presse s’efforcent de faire du journalisme, Jean-Luc Mélenchon fait plus de la caricature que de la réflexion politique. C’est son droit mais il doit s’attendre à des retours. Jean-Luc Mélenchon fait de la provocation médiatique, c’est son droit : il peut ainsi affirmer sur France-Inter que « Cuba n’est pas une dictature ». Ce sont ce genre de réflexions à l’emporte-pièce qui font certes le buzz mais ne font pas avancer la réflexion. Demain vendredi, sera inaugurée une exposition Cartooning for Peace à Noisy-le-Grand : l’affiche a été réalisée par Angel Boligan un dessinateur cubain réfugié au Mexique. Il serait intéressant de mettre en relation un dessinateur cubain et Jean-Luc Mélenchon qui a défendu récemment sur France inter le régime de La Havane : « Cuba n’est pas une dictature» selon lui . Sans s’en rendre compte, il est humiliant auprès des défenseurs des Droits de l’Homme à Cuba Le travail des caricaturistes est de réagir aux buzzs et aux propos caricaturaux de n’importe quel leader gesticulant, fusse-t’il de gauche. »

Pour l’instant Marine Le Pen n’a pas protesté contre sa caricature qui la montre beaucoup plus mignonne qu’elle ne l’est en réalité. À première vue.


Dessin de Plantu: Dati et Aphatie défendent Mélenchon (C+)

La vidéo de Christophe Barbier « Plantu : « Les gesticulations de Mélenchon sont une caricature ».

Plantu et Mélenchon

jeudi 20 janvier 2011

Le site Jean-Marc Morandini.com fait état de la protestation de Jean-Luc Mélenchon après la parution dans L’Express d’un dessin de Plantu (en illustration).

Dans un communiqué le leader du « Front de gauche » déclare : « Stupide politiquement, ce dessin amalgame deux programmes et traditions politiques diamétralement opposés » et rajoute « hélas Jean Plantu ne fait plus réfléchir, il aveugle ».

Le communiqué intégral de J-Luc Mélenchon :

Communiqué de Jean-Luc Mélenchon,
député européen, co-président du Parti de Gauche

Odieux amalgame dans un dessin de Plantu paru dans l’Express

Je dénonce l’odieux amalgame auquel se livre le dessinateur Jean Plantu dans l’Express du 19 janvier 2011 (page 13), lorsqu’il me représente en uniforme et brassard lisant le même texte que Mme Le Pen et mettant dans ma bouche le slogan « Tous pourris ! »

Stupide politiquement, ce dessin amalgame deux programmes et traditions politiques diamétralement opposés. Blessant sur le plan humain puisqu’il nie mon identité et mes combats, il contribue à la confusion politique qui, sous prétexte de lutte contre le populisme, prêche le maintien de l’ordre établi.

Mais cette image mensongère ne pourra effacer qu’à la même heure, le président du groupe PPE au Parlement européen, le député UMP Joseph Daul embrasse devant tout l’hémicycle Viktor Orban, premier ministre hongrois d’extrême droite, ni que le président du groupe PSE Martin Schultz vote avec la droite contre l’examen d’une résolution sur la révolution tunisienne et contre une résolution dénonçant la censure de la presse en Hongrie.

Hélas Jean Plantu ne fait plus réfléchir, il aveugle.

Mise à jour 12h47 :

Plantu commente la réaction de Jean-Luc Mélenchon au micro de Nicolas Poincaré sur France Info

Agim Sulaj

jeudi 20 janvier 2011

Une des grandes qualités de l’Atelier An-Girard c’est de nous faire partager les coups de cœur de Danièle Delorme et Marie-France Beaucourt qui animent cette galerie dédiée au dessin depuis de nombreuses années. Agim Sulaj est un de ceux-là. Les dessins de cet artiste d’origine albanaise et qui vit en Italie, font la synthèse entre la peinture, le dessin d’illustration, et le dessin d’humour ce qui leur donne une dimension originale. Ces œuvres seront exposées du 20 janvier au 12 mars 2011.

Agim Sulaj expose et reçoit des prix dans le monde entier, en novembre 2010 il participait à la 9ème édition du « Festival  du dessin de Presse et d’Humour et de la Caricature » de Tourcoing où il avait été primé en 2006.

Un site Internet (en italien) lui est consacré.

Atelier An-Girard. 7, rue Campagne-Première, 75014 Paris.

En illustrations, Agim Sulaj lors d’une exposition à Tirana (Albanie)
et l’affiche de l’exposition à l’Atelier An-Girard (cliquer sur l’image pour l’agrandir).

LE Cavanna

mercredi 19 janvier 2011

Désolé, je vais parler de moi.

Il y a quelques années je me suis permis d’écrire à Cavanna pour lui expliquer que je faisais partie de cette génération qui avait biberonné à l’esprit libertaire de Charlie Hebdo et que je ne comprenais pas comment lui, Cavanna, LE Cavanna, l’anticonformiste, le pourfendeur d’idées toutes faites, pouvait céder en viager à Philippe Val, arriviste patenté et boursouflé de lui-même, un titre aussi mythique.

Cette missive impudente ne me valut aucune réponse mais une sévère réprimande de Cabu offusqué que je puisse m’adresser en ces termes à son père spirituel.

Le temps m’a donné raison, et Val, celui que j’ai toujours considéré – dès 1992 -, comme un usurpateur à la tête de Charlie Hebdo, a poursuivi son ascension sociale et médiatique. La seule bonne nouvelle de sa nomination à France Inter c’est qu’il a du restituer aux dessinateurs les commandes de l’hebdomadaire. Il en reste cependant actionnaire de la société éditrice et de la société immobilière qui héberge le journal (merci de me démentir si ce n’est plus le cas). Le bel hold-up.

Pour la défense de Cavanna, il n’est pas le seul a s’être fait gruger par l’ancien comique de variétés et même si beaucoup dans l’équipe continuent à vouer à Philippe Val une admiration sans bornes, c’est Cavanna qui a sauvé l’honneur d’une rédaction tétanisée par les choix à faire lors du licenciement de Siné en 2009.

Cavanna a pris position, nettement, publiquement, et il aura fallu, « l’affaire Siné », pour que je retrouve MON Cavanna. Optant résolument pour la défense de Siné, malgré les sarcasmes de Cabu et de Wolinski qui lui reprocheront par son attitude de mettre en péril le journal. Cavanna en appellera à l’esprit de Charlie, celui d’antan. Celui dans lequel Reiser, Choron, Gébé, Wolinski, Cabu, Delfeil de Ton, Willem, ne se fixaient comme limites que celles de leur talent. À l’époque les rédacteurs en-chef (c’était imprimé « rédacteur-en-chef : toute l’équipe ») ne cherchaient pas l’adoubement de leurs collègues parisiens, ne se vantaient pas de déjeuner avec Laurent Joffrin, ne pontifiaient pas dans les médias, ne fricotaient pas avec le Verts, ne voulaient pas faire de livre avec Jean-Pierre Chevènement, n’interviewaient pas les grands pontes de l’industrie comme Jean-Marie Messier, ne se faisaient pas éditer par BHL, et ne se servaient pas du journal pour favoriser une carrière de chanteur de bluettes en publiant les dates de ses spectacles.

L’audace de cette équipe historique était alors de « chier dans la colle et dans les bégonias » en toutes libertés comme le revendiquera plus tard Siné.

Cavanna est redevenu Cavanna, à mon sens.

C’est lui qui publie aujourd’hui « Lune de miel », un livre témoignage sur sa vie, sur la maladie de Parkinson qui le frappe et la mort qui rôde. Il revient aussi sur les « vingt-cinq ans merveilleux » passés à Hara-Kiri, puis à Charlie Hebdo, l’original, et sur les derniers mois, constatant que ces dernières années le « fabuleux journal de Reiser n’avait existé que pour assurer la promotion sociale d’un ambitieux ».

On a tout juste eu le temps de le faire avec Choron, Georges Bernier, de son vivant, alors n’attendons pas pour célébrer François Cavanna et le remercier de tout ce qu’il a apporté à la liberté de pensée, à l’écriture, et à l’humour. ff

À lire aussi : « Bête et méchant » (livre de poche), pour ceux qui rêvent de vivre l’aventure exaltante de la création d’un journal, et « Cavanna raconte Cavanna », le hors-série de Charlie-Hebdo, pour comprendre pourquoi Philippe Val n’avait aucune chance de devenir Cavanna.

Illustrations, dessin de Charb, Willem et d’Honoré parus dans « Cavanna raconte Cavanna », hors-série de Charlie, toujours en vente.

La philo en images

mardi 18 janvier 2011

La philosophie mène à tout y compris à la bande dessinée. La nouvelle revue « Les raccourcis » tente le pari de s’adresser en BD à « tous les curieux de philosophie, même à ceux qui n’y connaissent pas grand-chose ».

Le n°1 est consacré à Descartes avec des extraits des « Méditations métaphysiques ».

À paraître Platon, Rousseau et Kierkegaard.

Plus de renseignements sur le site de la publication

En illustration la couverture de la revue, dessin de Clarisse Galan.