Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Feu Hara Kiri

7 novembre 2011 à 16 h 31

Parution le 9 novembre 2011 de « Jusqu’à l’os » quatrième volume de la série d’albums parue aux éditions Hoëbeke.  Des albums qui nous remettent en mémoire, avec la complicité du très grand François Cavanna, les plus belles pages du mensuel Hara Kiri, un journal publié à une époque (1960-1985) où on ne brûlait pas encore les journaux dérangeants.

Espérons que l’album – vendu avec une montre collector – vaut mieux que la présentation qu’en fait l’éditeur :

« Collecte méthodique de nombreuses plongées en apnée au tréfonds de l’enfer des archives de Hara-Kiri, ce recueil représente une tentative de sonder l’insondable. Qu’on se le dise, l’ouvrage exhume les pièces maîtresses d’un type de mauvais goût revendiqué, absolu, radical et explosif. Dès lors, ses déflagrations risquent d’éprouver sévèrement les esprits délicats. Miscellanées de vingt-cinq ans de grossièretés, Jusqu’à l’os !, il est vrai, ne sent pas que la rose : il convient donc de l’explorer comme des annales barbares, la chronique d’une belle époque révolue, lorsque le principe de précaution n’était pas encore coulé dans le bronze… Dans un souci pédagogique, Jusqu’à l’os ! s’applique à dégager les thématiques essentielles à la bonne compréhension de ses propos. C’est ainsi que l’œuvre de Hara-Kiri est ici abordée selon une dizaine d’entrées représentatives du grand dessein ayant animé cette publication, dont une sensibilité écologique avant-gardiste (« Torchez-vous avec des arbres pour éviter la déforestation ») ou encore une défense pointilleuse des valeurs républicaines (« Liberté, Égalité, Poing dans la gueule »). La bienséance nous interdisant de détailler la conception de la sexualité et de l’amour courtois selon Hara-Kiri, nous renvoyons les lecteurs aux chapitres concernés : Les Bas Morceaux et Les Salopes. En revanche, les suggestions régulièrement délivrées aux aficionados de la bande à Cavanna (chapitre Vie pratique) méritent d’être lues de 7 à 77 balais. Cette mine d’inventions – telle « la cafetière à vin blanc pour ceux qui n’aiment pas le café au réveil » – s’avère en effet toujours aussi pertinente pour transfigurer le morne quotidien en petit paradis. Enfin, c’est avec un plaisir sans mélange que chaque lecteur découvrira la montre Hara-Kiri, objet-culte dont on comprend aisément que personne n’osa jamais le rééditer. Une aubaine, car cette tocante finement ouvragée permettra à tous de briller avantageusement en société… en attendant qu’une Rolex tombe du camion. » …