Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour décembre 2012

Siné de retour à la Une de Charlie Hebdo

lundi 17 décembre 2012

Très, très mauvaise nouvelle pour Charlie Hebdo à la lecture du communiqué diffusé par Siné mensuel :

Nouvelle victoire pour Siné.
Charlie Hebdo condamné une nouvelle fois par la justice à verser des dommages et intérêts au dessinateur Siné pour rupture abusive du contrat qui le liait au journal depuis 16 années. L’hebdomadaire dirigé par Charb devra également publier sur la couverture, un communiqué judiciaire sur un bandeau de 15 centimètres de haut sur toute la largeur sous peine d’astreinte de 2000 € par semaine.

La cour d’appel de Paris par un arrêt du 14 décembre 2012 confirme ainsi le jugement de tribunal de grande instance de Paris du 30 novembre 2010. La cour condamne le journal à verser 90 000 € de dommages et intérêts et 15 000 € pour les frais de justice au lieu des 40 000 € et des 5000 € attribuées lors du premier jugement.
Charlie Hebdo avait fait appel de la première décision condamnant le journal, pour avoir brutalement mis à la porte Siné. Le journal comptait, ne verser aucune indemnité à son collaborateur.

Petit rappel des faits, le 2 juillet 2008, Charlie Hebdo publiait la chronique hebdomadaire de Siné ou celui-ci fustigeait l’arrivisme de Jean Sarkozy. Le 8 juillet, Claude Askolovitch sur RTL affirmait que celle-ci était antisémite ! Le 16 juillet le dessinateur apprenait dans Charlie Hebdo, sous la plume de Philippe Val qu’il était renvoyé. Pour mémoire, la justice lyonnaise a donné raison au dessinateur jugeant que la chronique incriminée n’avait rien d’antisémite.

L’hebdomadaire n’en finit pas de payer les errements de son ancien directeur Philippe Val, encore “soutenu” aujourd’hui contre tout entendement par des membres de la rédaction. Charlie Hebdo comme nombre de journaux perd des lecteurs et pourra difficilement assumer le montant de cette condamnation. A moins que l’ex-directeur qui s’est grassement enrichi pendant des années sur le dos du journal et de l’équipe ne mette la main à la poche pour régler ses dettes.

En illustration la Une du dernier Charlie Hebdo.

Le joyeux Noël de Tomi Ungerer

dimanche 16 décembre 2012

Importante actualité autour du dessinateur Tomi Ungerer avec : la sortie le 19 décembre 2012 dans les salles de cinéma des films “Tomi Ungerer, L’Esprit frappeur”, de Brad Bernstein, de “Jean de la Lune”, film d’animation de Stephan Schesch , et l’exposition “Tomi s’amuse. Jeux et jouets de la collection Tomi Ungerer”, présentée jusqu’au 31 mars 2013 par le formidable musée Tomi Ungerer à Strasbourg.

A ces occasions plusieurs journaux lui consacrent des articles, dont M, le magazine du Monde. Début de l’article signé Emilie Grangeray :

“Six heures avec Tomi Ungerer  – un rêve. Six heures passées chez son éditeur suisse, Diogenes Verlag, qui a publié la quasi-intégralité de son œuvre. Un mot que ce “modeste arrogant” (comme il aime à se définir) refuse, lui préférant celui de “productions”. Un comble pour l’un des rarissimes artistes vivants à avoir son propre musée, ouvert en 2007 à Strasbourg et dont Thérèse Willer est la conservatrice. Auteur de plus de 140 ouvrages, beaucoup pour adultes – même si en France il est surtout connu comme lauréat du prix Andersen (1998), le Nobel de la littérature enfantine. Des livres dont il préférerait ne pas parler – car son travail, explique-t-il, a tellement évolué depuis. Ses brigands au cœur tendre et ogres assagis, devenus des classiques, ont pourtant révolutionné le genre… Il faut dire que, des tabous et des verrous, Tomi Ungerer en a fait sauter plus d’un.” […]

Intégralité du texte à lire sur le site du Monde.

L’hebdomadaire Les Inrockuptibles consacre la Une du supplément régional de son dernier numéro à Tomi Ungerer avec un dossier spécial de 16 pages sur Strasbourg. En kiosque depuis le 10 décembre pour une durée de quinze jours, à Strasbourg, dans les régions Alsace et Lorraine et à Paris dans les Relay de la gare de l’Est.
Le prochain supplément sera consacré à  Angoulême.

En illustration l’affiche du film documentaire “Tomi Ungerer, l’esprit frappeur” et une de ses dernières affiches dessinée pour le film “La part des anges” de Ken Loach.

C’est Noël pour les livres de dessins

vendredi 7 décembre 2012

Début de la longue liste d’albums que va publier ce blog avant Noël :

L’humour contre l’exclusion, avec des dessins de Autheman, Aymeric (en fait Mric), Ballouhey, Bauer, Berth, Boll, Claire Bouilhac, Bouzard, Caralli (sic), Caritte, Caza, Chimulus, David Cren, Coco, Laetitia Coryn, J-L Coudray, Delambre, Delucq, Fortu, Fraize, Gaël, Goubelle, Laurent Houssin, Isa, Ivars, Jak, Jiho, Joan, Klub, Lacan, Large, Lasserpe, Lerouge, Lindingre, Rémi Malingrëy, MO/CDM, Neidhart, Ness, Phil, Pic, Pixel Vengeur, Jeff Pourquié, Rifo, Soulcié, Thiriet, Troud, Lewis Trondheim, Wayne. Les autres Cabu, Jul, Lefred Thouron, Pétillon, Plantu Martin Veyron, Vuillemin, Wolinski, ont eu droit à être mentionnés sur la couverture. C’est aussi le cas du logo des Restos du cœur au profit de qui est vendu cet ouvrage.

L’album est édité par Hugo & Cie-Desinge.

Quino n’a pas encore la Légion d’Honneur

mercredi 5 décembre 2012

De nombreux médias indiquent que le dessinateur argentin Quino aurait reçu la Légion d’Honneur des mains d’Aurélie Filippetti, or ce sont bien les insignes d’Officier de l’ordre des Arts et Lettres qui lui ont été remis le 1er décembre 2012 durant le dernier Salon du livre de jeunesse de Montreuil, comme l’indique le site Internet du ministère de la Culture qui publie par ailleurs l’intégralité du discours de la ministre. Extrait de l’allocution :

« Toute la France vous connaît, vous aime : tant de vos albums ont circulé entre nos mains, tant de rires, de sourires, de réflexions avons-nous eu en vous lisant au fil des années. Mafalda fait partie de notre vie. Elle est, au fond, la petite fille libre et affectueuse, insolente et tendre, au coeur frais et déjà lucide que nous aimerions avoir ou que nous aimerions être. Cette fillette est inscrite à jamais dans notre existence, dans notre imaginaire. Ce n’est pas une héroïne, c’est une amie, qui nous dit, avec son intelligence, sa vivacité critique, son impertinence naturelle, sa clairvoyance spontanée, des vérités sur ce que nous sommes. Ces vérités que vous n’avez cessé d’exprimer à travers elle, avec elle. Et parmi ces vérités la nécessité absolue de la liberté, le respect de la liberté, l’exercice permanent de la liberté face à toutes les dictatures, face aux ordres imposés, aux négations du libre arbitre. Cela, vous l’avez prouvé dans votre propre vie par vos engagements, par vos départs, votre manière de vous tenir droit, de ne jamais vous incliner. Si vous êtes un si grand dessinateur, c’est parce que le dessin n’est pas simplement pour vous une distraction, un divertissement, une évasion gratuite, il a un sens politique. Il est un moyen de révéler une société à elle-même, de nous en dire, grâce au comique, les dérives, les absurdités, les injustices. Mafalda est toute petite, mais elle est plus grande que tous les sociologues du monde ; elle est toute frêle mais avec sa mappemonde fétiche, elle a un esprit plus solide, plus avisé, plus pertinent que bien des politologues.” […]

Selon Wikipedia “L’ordre des Arts et des Lettres est une décoration honorifique francaise qui, gérée par le ministère de la Culture, récompense « les personnes qui se sont distinguées par leur création dans le domaine artistique ou littéraire ou par la contribution qu’elles ont apportée au rayonnement des arts et des lettres en France et dans le monde. »

En illustration Quino par Quino.

Que vive Cavanna !

mardi 4 décembre 2012

[…] « On ne peut pas vivre pour vivre. Il faut un but, même bidon. Tous les buts sont bidon, d’accord. Mais cela posé, il te faut quand même un but, un but bidon, d’accord, d’accord, l’essentiel c’est que ça marche, et que tu vives. Un excitant psychique, si tu préfères. Mes excitants avaient été Hara-Kiri et Charlie Hebdo. ça avais été très fort, je galopais dans les brancards, vingt-deux ans à me défoncer, m’obsessionner, emmerder tout le monde avec mes coups de sang et mes déprimes, mais quel pied madame ! Chaque lundi soir était un soir de victoire. Lourds de fatigue et des transes de la catastrophe frôlée, on était là, au chaud, entre voyous. On avait bouclé ! On n’en revenait pas. Chaque numéro d’un journal est une aventure. Chaque numéro de Charlie Hebdo était un pari d’ivrognes. Il fallait être dingues… » […]

Ces lignes écrites par Cavanna à propos de l’arrêt de la première version du journal en 1981, ont été publiées dans « Cavanna raconte Cavanna » remarquable hors-série de Charlie Hebdo concocté par Virginie Vernay.

Au risque de me répéter, on ne dira jamais assez ce que l’on doit à Cavanna, aspirant dessinateur, polémiste invétéré, écrivain, esprit libre et tempétueux. Je veux parler de ce que lui doit le monde de l’humour, de la satire, et du dessin de presse. Et si « Sépia », a « raté » sa carrière de dessinateur, il a contribué avec Choron à révéler Fred, Gébé, Topor, Wolinski, Reiser, Cabu, Willem, Fournier, et Delfeil de Ton pour l’écriture, entre autres bien sûr. Aujourd’hui, à 90 ans, il est encore la haute autorité morale des plus jeunes qui tentent de maintenir Charlie Hebdo à flots.

Peut-être que le secret de la vie de Cavanna se trouve dans l’album « Cavanna raconte Cavanna » qui vient de paraître aux éditions Les échappés (et qui reprend des éléments du hors-série). Je ne vous dis pas à quelle page, il faut le lire en entier. ff

Les couvertures du New Yorker en album

lundi 3 décembre 2012

“Paris Match. Qu’est-ce qui fait une bonne une du “New Yorker” ?
Françoise Mouly. C’est une couverture qui a une bonne idée, apte à susciter le débat, tout en étant esthétique. Il faut qu’elle vous donne envie de la regarder plus d’une fois.

Sur quels critères écartez-vous certains dessins ?
C’est toujours dur de refuser ce que propose un artiste. Parfois, je le fais parce que ce n’est pas le bon moment, ou parce qu’il existe une meilleure proposition. D’autres fois, parce que l’idée n’est pas clairement exprimée.” […]

Ci-dessus un extrait de l’entretien accordé par Françoise Mouly directrice artistique du New Yorker depuis 1992, à l’occasion de la parution du livre « Les dessous du New Yorker », éditions de La Martinière. A noter, l’exposition des couvertures du « New Yorker » à la galerie Martel, Paris Xe, jusqu’au 5 janvier 2013.