Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour décembre 2013

Gus Bofa

vendredi 6 décembre 2013

Gus Bofa, est un de ces dessinateurs qui, par leur trait, leur habileté, leur talent, ont fasciné et inspiré de nombreux dessinateurs d’aujourd’hui. Il n’est donc pas étonnant que Willem, président du prochain festival d’Angoulême, lui consacre une exposition, et que l’éditeur Cornélius accompagne cet événement en publiant « Gus Bofa, l’enchanteur désenchanté », un magnifique et volumineux album, première biographie de cet artiste, remarquablement illustrée.

Gus Bofa (Gustave Blanchot) présenté par Cornélius : « Né en 1883, mort en 1968, Gus Bofa a traversé deux siècles, vécu deux guerres mondiales et vu les débuts de l’automobile, de l’aviation et de la conquête spatiale. Au fil de cinquante ans de carrière, et au gré de sa fantaisie, cet artiste autodidacte dessine pour la presse, réalise des affiches publicitaires, écrit des articles et des contes, des revues et des pièces de théâtre, se fait critique dramatique et littéraire, fonde un Salon artistique, et illustre plus d’une cinquantaine de livres. »

Aperçu du livre sur le site des éditions Cornélius.

Emmanuel Pollaud-Dulian qui signe les textes de la biographie de Gus Bofa, est aussi l’auteur du livre « Le salon de l’Araignée » (éditions Michel Lagarde) un salon qu’il présente ainsi au site Studio 002 : « Ce salon naît en 1920 de la volonté de Gus Bofa de regrouper et pousser les jeunes dessinateurs de la génération de la guerre. Avec le graveur Jean-Gabriel Daragnès, Pierre Mac Orlan, Jean Galtier-Boissière et quelques autres, il fonde un collectif d’artistes, qui exposent chaque année leurs travaux personnels Galerie Devambez, à Paris. La participation est gratuite. Il n’y a ni jury, ni prix, ni statuts. Aux débutants Bofa paie l’encadrement de leurs dessins. Le Salon leur permet d’exposer à côté d’un Pascin ou d’un Chagall, et de rencontrer patrons de journaux, éditeurs et amateurs. »

A noter que deux expositions à Paris seront consacrées au Salon de l’Araignée, une à la Galerie Michel Lagarde, 13 rue Bouchardon, 75010 Paris, du 14 novembre 2013 au 31 janvier 2014, et une autre à la Librairie Chrétien,178, faubourg Saint-Honoré 75008, du 12 décembre 2013 au 31 janvier 2014, avec un vernissage le 11 décembre 2013.

Le site Internet « officiel » de Gus Bofa.

Un dessinateur qui fera date

jeudi 5 décembre 2013

Il a 19 ans, mais son trait est déjà très affirmé et son humour brillant. Avec « Des-agréments d’un Voyage d’agrément » il signe un livre de dessins dont on parlera encore dans plusieurs siècles. Il faut découvrir sans tarder cette œuvre de jeunesse d’un dessinateur promis à un bel avenir et présenté dans l’ouvrage comme autodidacte, boulimique, infatigable, tour à tour peintre, illustrateur, graveur, sculpteur, mais avant tout auteur de bande dessinée. En 2013, les éditions 2024 ont la bonne idée de rééditer, dans une belle mise en page, l’album de Gustave Doré publié en 1851.

On peut en feuilleter quelques pages sur le site de l’éditeur 2024.

(Merci à Boll)

Voutch fête la fin d’année

mercredi 4 décembre 2013

Voutch est un des rares dessinateurs d’humour à être présent dans la presse ( Lui, Psychologies ) et à publier avec succès des albums. Le tout dernier,  “Tout se mérite” (Cherche midi), devrait arriver en librairie le 5 décembre 2013. Pour célébrer cette parution, une signature est organisée le dimanche 8 décembre de 15h à 20H, chez Dominique, 18, rue Guersant, 75017 Paris – 01 45 72 00 94. dominique-etc@wanadoo.fr

Autre évènement,  du 11 au 31 décembre 2013, l’exposition vente de dessins originaux de Voutch à la Galerie Oblique, Village St Paul 75004 Paris. Du mercredi au samedi 14-19 h. 01 40 27 01 51. Vernissage le mardi 10 décembre à 18h, en présence de l’auteur.

Un nouveau site Internet est également en préparation.

Charlie Hebdo sur LCP et attaqué par “l’Elysée”

mardi 3 décembre 2013

L’émission Médiapol diffusée (1.12.2013) sur LCP-Assemblée Nationale s’est intéressée à l’impact et l’influence des dessins (« Beaucoup de bruit pour rien ») dans le monde politique et syndical. Tournée dans les locaux de Charlie Hebdo, Riss, directeur de la rédaction, répond aux questions de Valérie Brochard (en illustration).

Dans un des reportages, on peut voir Annie Duprat, historienne spécialiste de la caricature politique, commenter un dessin de Pinatel (Minute, National Hebdo, Valeurs Actuelles, Le Trait), sur l’affaire des diamants de Giscard. Une autre séquence évoque l’application Bitstrips comme vecteur de communication.

(Merci à Mric)

A noter que dans le numéro de cette semaine (n°1120 – 4.12.2013), Charlie Hebdo dévoile que les attaques  (voir blog du 24.11.2013) le qualifiant de raciste, notamment sur des sites Internet algériens, provenaient de… l’Elysée et seraient la conséquence de l’article publié sur Faouzi Lamdaoui, le conseiller de François Hollande qui demandait à ses gardes du corps de lui apporter chaque matin un pain au chocolat.

Pichon s’explose

mardi 3 décembre 2013

Pichon a dessiné pour Hara Kiri, L’Idiot International, Lui, Miroir du cyclisme, Fluide glacial, et aujourd’hui encore pour Le Télégramme (Griffonages), entre autres. Depuis le 20 novembre et jusqu’au 4 janvier 2004, la ville de Plérin-sur-mer où il réside depuis bientôt 13 ans présente « Explosition » une rétrospective de son parcours de dessinateur.

Extrait de l’article que lui a consacré Le Télégramme à l’occasion de cette exposition :

« Il a fallu sélectionner parmi des centaines de planches précieusement conservées par leur auteur depuis le milieu des années 60 », raconte Nelly Boufferon, directrice de la communication de Plérin. Au final, ce sont 360 planches qui ont été retenues pour illustrer la longue et prolifique carrière de Michel Pichon qui – le terme l’amuse beaucoup -, « grenouille » depuis près de 50 ans dans cette drôle de famille des dessinateurs de presse. Lui y est tombé tout petit. « J’ai toujours aimé dessiner. Nous n’avions pas de télé. J’ai commencé à croquer des personnages. Je les découpais ensuite pour jouer avec ». Pas fortiche à l’école, le fils d’écrivain opte pour une autre forme d’expression. Pour lui, ce sera définitivement le dessin d’humour. Après un passage aux Arts appliqués à Paris, où la famille Pichon, originaire de Redon (35), est installée depuis les années 50, le jeune Michel, tout juste âgé de 20 ans, décide de se lancer, comme on le faisait à l’époque, au culot. « Lors d’une permission, je suis allé rencontrer Cavana. Il m’a donné ma chance ». L’aventure Hara Kiri commence. « À cette époque, j’étais très inspiré par Ronald Searle. Il a fallu que j’affirme mon style », raconte-t-il. En collaborant à « Lui », « j’ai, par exemple, appris à faire des petites nanas plus mignonnes… ». Viennent ensuite les années 70 et leur bouillonnement créatif. « C’est l’âge d’or du dessin de presse. Il y avait énormément de titres et de la place pour tout le monde. En vendant un dessin, on pouvait vivre un mois ».

Centre culturel Le Cap, 6, rue de la Croix, 22190 Plérin-sur-Mer. 02 96 79 86 01.

L’empreinte d’Hara Kiri

lundi 2 décembre 2013

« Du dessin et rien d’autre ! » précise Cavanna dans le texte d’introduction de « La gloire de Hara Kiri » qui vient de paraître aux éditions Glénat. Effectivement cet album de 336 pages, est un véritable tsunami de styles, de graphismes, d’inventions, d’humour, et de talents, qui aide à mieux comprendre comment ce journal, créé par Cavanna et Georges Bernier (Professeur Choron), a pu si durablement marquer les esprits et générer autant de dessinateurs, pour la plupart encore présents dans la presse aujourd’hui.

La liste des auteurs est impressionnante à commencer par ceux qui ont participé aux  premiers numéros, Fred qui signa les premières couvertures, Topor, Gébé, Wolinski, Cabu, Reiser, Willem.

Générique complet de l’album : Barbe, le groupe Bazooka, Blachon, Bosc, Carali, Cardon, Chaval, Olivia Clavel, Copi, Coureuil, De Carlo, Manfreid Deix, Dimitri, Pierre Fournier, Gourmelin, Got, Guitton, Maurice Henry, Herr Seele, Hopf, Hugot, Kamagurka, Lacroix, Lulu Larsen, Lefred-Thouron, Lob, Masse, Moebius, Mose, Muzo, Nabe, Nicoulaud, Guy Peellaert, Pelotch, Petit-Roulet, Philippe, Kiki Picasso, Loulou Picasso, Pichon, Placid, Poussin, Rémi, Bruno Richard, Sajtinac, Charlie Schlingo, Serre, Siné, Soulas, Vicq, Vuillemin, sans oublier Cavanna, alias Sépia, dessinateur, et créateur du fameux logo d’Hara Kiri.

Un remarquable travail orchestré par Cavanna et Virginie Vernay, accompagné de textes signés Pacôme Thiellement et Jacques Sternberg.

Delfeil de Ton conclut l’ouvrage en écrivant « La gloire, nous dit le dictionnaire, c’est une renommée éclatante. Il dit aussi le dictionnaire, que la gloire est une réputation qui s’attache aux mérites particulièrement remarquables. Voilà des définitions qui correspondent à Hara Kiri. La gloire est également « une chose dont on est fier » : Hara Kiri est particulièrement fier de ses dessins. »

En illustration, dessin de Topor publié dans Hara Kiri en… 1963. Dessin de Reiser en couverture de l’album.