Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour 2013

La nostalgie des publicités dessinées

mercredi 13 novembre 2013

Etonnante (et courte) exposition à la galerie Oblique à Paris qui nous propose de nous replonger dans les pages de publicité dessinées que l’on pouvait voir dans les magazines des années 1950- 1970, avec une petite pointe jusqu’au années 1980.

Les publicitaires n’hésitaient pas à confier des pages entières, voire même des double-pages à Tomi Ungerer, Jean-Claude Forest, Michel Guiré-Vaka, Siné, Trez, Bellus, Pouzet, Jean Hache, Aldebert, Jean Effel, Dubout, Jacques Charmoz, Savignac, Chaval, André François, Kiraz, André Dahan, Sempé, Mose, Desclozeaux, Cabu, Bretécher, Solé, entre autres.

Aujourd’hui ce sont les directeurs artistiques qui ont les « idées » (ou les « empruntent ») et ne font plus appel aux véritables créateurs et à leur univers, même graphique. Dans la publicité, la photo assistée de Photoshop a supplanté le trait et très rares sont les agences qui font appel au dessin d’humour pour vendre un produit.

Ces publicités sont extraites de l’album « Réclames » d’Alain Lachartre, publié par les éditions Hoëbeke. Dessin de couverture J-C Forest (hélas colorisé semble-t-il).

L’exposition (pas d’originaux) ne dure que jusqu’au 14 novembre 2013.

Galerie Oblique, Village Saint-Paul, 17, rue St Paul, 75004 Paris (de 14h à 19H et sur rendez-vous : 01 40 27 01 51).

Chereau va très bien

mardi 12 novembre 2013

Chereau dessine ou a dessiné pour la presse nationale (60 millions de consommateurs, Télérama, Science & vie, Les Echos, Liaisons sociales, Enfant d’abord, etc.), mais c’est aussi dans la presse d’entreprise ou professionnelle qu’il excelle.

Chereau a réuni ses meilleurs dessins, publiés ou refusés, sur le thème de la santé et de l’univers hospitalier sous le titre « Santé ! », un album de 88 pages grand format édité par Pixel Fever éditions, dans la collection « Le monde selon Ch’ro », et disponible sur son propre site Internet.

On peut voir également nombre de dessins de Chereau dans le livre collectif « Le bonheur au travail ? » sous-titré « regard croisés de dessinateur de presse et d’experts du travail » qui réunit près de 180 dessins de ;  Albert, Aurel, Babouse, Boutant, Brouck, Cambon, Chalvin, Chappatte, Charb, Chimulus, Deligne, Echevin, Faujour, Gabs, Gros, Ixène, Jiho, Lacombe, Lasserpe, Lécroart, Loup, Mric, Mutio, Mykaïa, Nenny, Pancho, Pessin, Plantu (qui signe la couverture), Ranson, Revenu, Samson, Tignous, Ucciani, Voutch, publié au Cherche midi sous la direction de Sophie Prunier-Poulmaire à l’occasion des 50 ans de la SELF, société d’ergonomie de langue française.

1914-1918 la guerre dessinée

lundi 11 novembre 2013

L’intérêt des éditeurs à publier des livres d’images anciennes est qu’ils n’ont aucun droits à payer, tant pis pour les dessinateurs d’aujourd’hui qui tentent vainement d’éditer leur travail.

Pour le lecteur, l’intérêt de ce type de livres est de découvrir des dessins que la presse publiait autrefois et de pouvoir comparer avec la production actuelle.

Revenons au commerce. Avec la commémoration du centenaire de la guerre 1914-1918 plusieurs livres sont parus exploitant les images de cette période.

« Baïonnette aux crayons » est la réédition du livre de  Jean-Pierre Auclert paru en 1981 sous le titre «La Grande Guerre des crayons. Les noirs dessins de la propagande en 1914-1918 » (Robert Laffont). L’ouvrage remanié propose plus de 450 reproductions de dessins en couleurs et en noir et blanc commentées par l’auteur. Même si des spécialistes de la spécialité comme Guillaume Doizy émettent des réserves sur l’approche plus « impressionniste » qu’historiographique de Jean-Pierre Auclert, cet ouvrage n’en reste pas moins un témoignage éloquent de la qualité graphique des dessinateurs de cette époque (éditions Gründ).

A noter que Guillaume Doizy propose une exposition « La grande guerre des cartes postales » conçue avec Pierre Brouland et qui accompagne le livre au titre éponyme paru aux éditions Hugo Image.

« La Pub est déclarée 1914-1918 » texte de Didier Daeninckx illustré de réclames d’alors (Hoëbeke). Dans Le Monde, Daniel Psenny écrit à propos de ce livre […] « Au début de la guerre, la réclame est donc très archaïque. Son seul support est la presse écrite, qui constitue alors un véritable pouvoir. Il faut se souvenir qu’au tournant du siècle la presse française comptait plus de 600 quotidiens (dont 90 à Paris entre 1881 et 1914). Elle était la plus lue au monde avec quatre quotidiens (Le Petit Journal, Le Petit Parisien, Le Matin, Le Journal) qui dépassaient chacun le million d’exemplaires.

Dès le commencement des hostilités, la censure sévit : les photographes ont l’interdiction de se rendre sur le front, et toutes les publications doivent présenter le conflit sous un jour optimiste. Quelques journaux choisissent cependant de briser la loi du silence, en privilégiant le reportage. Du coup, leurs récits mettent les réclames en porte-à-faux : difficile, dans ces conditions, de cacher que le conflit fait des millions de morts et de blessés. »

A noter que le journaliste du Monde cite abondamment Alain Weil, auteur de « L’affiche dans le monde » (Somogy, 1991).

Autre titre : « 1914-1918 La guerre des affiches » de Patrick Facon, directeur de recherche au service historique des armées, aux éditions Atlas.

On attend avec impatience le centenaire de la guerre d’Algérie ou de celle du Golfe pour voir ce que vont nous proposer les éditeurs…

Sempé luxe, bourrasques et accalmies

vendredi 8 novembre 2013

Deux grands dessins de Sempé sont reproduits sur une bâche de chantier de la boutique de luxe Berluti, 14, rue de Sèvres à Paris (photo).

Sempé, 81 ans, qui publie un nouvel  album de dessins “Bourrasques et accalmies” aux éditions Denoël.

La vie de Cabu

jeudi 7 novembre 2013

Très beau livre « Cabu Swing – Souvenirs et carnets d’un fou de jazz » publié aux éditions Les Echappés – Charlie Hebdo. Cet ouvrage constitué en grande partie de croquis pris sur le vif apporte la preuve, si besoin en était, que Cabu est un des dessinateurs les plus doués de sa génération. Nombre de dessins ont été mis en couleurs par le dessinateur Wozniak.

A signaler également le remarquable travail de mise en pages réalisé par Harold Peiffer et Philippe Ghielmetti.

Toujours Cabu, et encore des dessins de reportage (parus dans Charlie Hebdo) avec « Cabu New-York » publié par Les Arènes, mais déception en revanche pour le choix du papier transparent qui permet de lire plusieurs pages à la fois.

Autres livres de dessins publiés par les éditions de L’Echappé en cette fin d’année : « J’aime vraiment pas la chanson française » de Luz, préfacé par Philippe Katerine, et « La vie de Mahomet » de Zineb pour les textes et Charb pour les dessins.

La presse ne va pas très bien

mercredi 6 novembre 2013

Les journaux sont de plus en plus chers à réaliser pour des lecteurs qui ne se précipitent pas pour les acheter. La faute à Internet, la faute à la crise, la faute à tout le monde.

L’hebdomadaire Courrier International qui publie des dessins du monde entier est menacé de voir sa rédaction amputée de 51 collaborateurs. Après une journée de grève de la rédaction le 17 octobre, une pétition a été lancée pour tenter de sauver les bonnes conditions de travail du titre. Brito, Rémi Malingrëy, Ballouhey, Martin Veyron, Liza Donnelly (USA), sont quelques-uns des dessinateurs qui l’ont signée. Sur Facebook,  Mix & Remix  (Illustration), Barrigue (Suisse), Gallardo, Ballester (Espagne), Kroll, Sondron (Belgique), Bertrams, Arend (Pays-bas), Côté (Canada), soutiennent le journal avec des dessins.

Siné Mensuel de son côté poursuit son appel à dons et annonce une nouvelle formule en espérant trouver des acheteurs supplémentaires qui lui permettraient de continuer à paraître. Extrait du communiqué de Siné Mensuel :

[…] La situation est la suivante : nous n’avons ni pub, ni mécène et sommes donc sur la corde raide. Nous avons perdu 11 000 euros sur le numéro de septembre vendu seulement à 19 000 exemplaires. Chaque numéro coûte environ 66 000 euros. Il nous manque très peu de chose pour survivre : il nous faudrait près de 25 000 acheteurs en tout pour ne plus avoir de soucis, c’est-à-dire seulement 5 000 ou 6 000 de plus ! Si l’appel aux dons nous le permet, nous envisageons d’adopter, dès le numéro de janvier, un nouveau format, plus petit mais plus épais et sur papier couché, dans le style magazine. Cela créera un surcoût mais nous pensons être ainsi plus visible chez les marchands de journaux et, du coup, augmenter nos ventes. […]

Le n°25 est en vente depuis le 6 novembre 2013.