Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour mars 2017

Quel dessin de presse ?

vendredi 31 mars 2017

france-cartoons-mag1couveLogo France-CartoonsAprès diverses péripéties la FECO-France a quitté FECO-International (FEderation of Cartoonists Organisation) pour devenir France Cartoons, une nouvelle association présidé par Pierre Ballouhey et dont l’objet est « de créer un réseau de communication entre ses adhérents et les autres dessinateurs de presse et caricaturistes existant dans le monde, afin de promouvoir et d’encourager, sous le dénominateur commun du dessin d’humour, la bonne volonté et l’amitié entre les hommes. »

L’association a publié en janvier le n°1 de son web-mag France Cartoons, consultable en ligne gratuitement. Couverture en illustration, dessin de Adene. Le n°2, mars-avril ne devrait pas tarder.

Humeur (qui ne va pas plaire)

Seul problème de ce type d’association, comme d’ailleurs celui de quelques sites et festivals, c’est celui de mélanger allègrement les professionnels qui gagnent leur vie avec ce métier (de plus en plus mal) et la cohorte de dessinateurs « de presse » autoproclamés (surtout depuis le 7 janvier 2015) ne publiant nulle part mais qu’on voit beaucoup sur les réseaux sociaux, et qui, lorsqu’ils sont sollicités, acceptent des tarifs de parution défiant toute concurrence.

Que nombre de passionnés de dessin s’expriment est une bonne chose, et qui sait même si l’un ou l’une d’entre eux ne succèdera pas un jour à Willem, Cardon, voire Plantu ? Mais peut-être faudrait-il qu’ils aient un minimum d’exigence sur leur travail, recherche des idées, originalité du trait, et surtout une obstination sans faille à vouloir exercer pleinement cette profession au-delà d’un sympathique amateurisme.

Tout comme le spectacle qui a engendré une grande série de clones d’humoristes, ou d’imitateurs qui imitent les imitateurs précédents, le dessin dit de presse a vu ses derniers temps se propager une flopée de « dessinateurs » pour qui un surtitre explicatif, une bulle laborieuse, et un ou deux personnages vite griffonnés, font office de dessin.

Sont-ils les seuls « fautifs » ? Si effectivement certains savent mieux se vendre que dessiner, on doit cette situation en grande partie à l’inculture des médias hélas incapables de faire la différence entre un dessin de, au hasard, Cabu, Tignous, ou Charb, et un « dessin » de XXXXX, de XXXXX ou de XXXXX.

Aujourd’hui dans ce domaine tout se vaut, et le dessin fast-food supplante peu à peu la cuisine artisanale en nous proposant trop souvent une tambouille qui forcément à terme dévalorise le genre.

La création et l’imagination sont les composantes essentielles de l’art, et encore plus pour celui si particulier de la satire. Il ne faudrait pas que la médiocrité appliquée à ce qui reste un moyen d’expression intelligent finisse par écœurer ceux qui tentent encore d’en préserver la qualité, mais surtout en éloigne les lecteurs. ff

Les éventuelles réactions en réponse à ce texte seront publiées sur ce blog.

A la suite de l’article publié ci-dessus,  j’ai reçu ce mot de l’excellent dessinateur Rousso qui s’exprime ici à titre personnel m’a t-il précisé (dessins indépendants du contenu du texte) :

Robert_Rousso« Qu’on puisse plaire ou déplaire, ce qui compte c’est que l’analyse soit juste …et c’est précisément le cas. Faut faire comme au Rugby, faut remonter à l’origine de la faute.

J’ai découvert la FECO, en Avril 97, grâce à Serdu, Belge, excellent, et cher ami. J’avais été séduit par le fait qu’ elle permettait le contact avec des dessinateurs “étrangers”, qui de ce fait cessaient immédiatement de l’être. Lorsque j’ai déposé en 2002 les statuts de l’ex-FECO-France ( devenue France-Cartoons ), je ne me suis pas autoproclamé Comité de Sélection, me plaçant ainsi au-dessus des autres pour juger de leurs capacités, ( j’avais déjà élu à l’ unanimité Laville comme Président ! ). C’ est pourtant ce que j’aurais dû faire… auprès des 14 nouveaux adhérents, courant ainsi le risque d’ en réduire encore plus l’effectif…

On est bien obligé de reconnaître que l’amateurisme fréquente volontiers le “low cost” ( ne pas confondre avec “l’Holocauste”, tombeur de la FECO ). Mais il peut y avoir aussi de vrais pros, pas bien loin d’ici, auxquels il arrive de pratiquer le travail gratuit. Attention, ceci n’est surtout pas une critique, juste un constat. Cela dit, quand c’est un “tocard” qui publie “gratos”, le responsable c’est pas lui, c’est bien le Comité de Rédaction qui l’impose aux lecteurs ( comme tu l’ as souligné ).

Quand Michel Polac, dans son “Droit de Réponse”, demandait à ses dessinateurs “faîtes-moi des graffitis de chiottes”, les Messieurs auxquels il s’adressait savaient faire aussi autre chose ( je pense à certains que j’ aime aujourd’hui dans Charlie …et parfois ailleurs ). Le problème c’est qu’il y en a maintenant qui se bornent aux graffitis, parce qu’ils ne savent rien faire d’autre.

Cette exigence de manque d’exigence, le contexte politique et social, les événements, ont propulsé dans les media, avec plus ou moins de bonheur, un certain nombre de nouveaux “professionnels”, et pour certains, heureusement, d’une manière éphémère. Dire cela ne saurait faire injure aux vrais pros qui en font partie. Si il faut avoir assez d’imagination pour rentrer dans le dessin de Presse, il faut avoir aussi assez de talent pour y rester.

Aujourd’hui France-Cartoons compte 110 adhérents au nombre desquels : 3 Algériens, 2 Américains ( et pas des moindres ! ), 3 Belges, 1 Brésilien, 2 Canadiens ( encore pas des moindres ! ), 1 Corse, 1ne Franco-Espagnole, 6 Italiens ( anche al più alto livello ! ), 1 Roumain, 1 Suisse, 1 Syrien, 1ne Tunisienne, 1 Turc, 1 Urugayien et Yves Frémion.

Nous avons d’ excellents rapports avec les dessinateurs Italiens ( www.buduàr.it ), avec les dessinateurs Anglais du PCO ( on cause pas du Brexit ), on essaye de défendre les intérêts de la profession quand on le peut, on sert d’ adresse pour ceux qui n’ en ont pas…les vrais pros de France-Cartoons n’ont pas trop à souffrir du voisinage d’étiquettes moins brillantes, …elles existent, on les accepte et on leur offre même une carte qui donne une petite légitimité à leurs modestes prestations. Comme tu le dis Forca, il y en a parmi eux qui risquent d’être les Cabu, les Honoré, les Charb, les Tignous et même peut-être les Wolinski de demain.

Et pour conclure, je définirais France-Cartoons plutôt parce qu’elle n’ est pas : ni un organisme philantropique …et pas davantage un syndicat ( surtout de presse ! ). Voilà. » Rousso.

ROUSSO-dessinateur-9

Le dessin satirique contre l’homophobie

mercredi 29 mars 2017

Un peu de publicité pour le projet d’Iconovox (dont le site accueille ce blog en toute indépendance) “Les homophobes sont-ils des enculés ?”.

Encore quelques jours (six) pour participer sur Ulule au financement de ce livre qui accueillera les dessins de Adène, Aurel, Babouse, Ballouhey, Berth, Camille Besse, Christophe Besse, Boll, Cambon, Chereau, Chimulus, Coco, Decressac, Deligne, Faujour, Gab, Gabs, Giemsi, Gorce, Gros, Hin, Jiho, JY, Lacombe, Large, Lasserpe, Lécroart, Lefred Thouron, Lindingre, Man, Mix & Remix, Mric, Mutio, Nawak, Pakman, Pancho, Pessin, Pichon, Rousso, Samson, Sergio, Sié, Soulcié, Tastet, Tignous, Willis from Tunis, Wingz, et les textes de Jean-Luc Roméro, Nicole Ferroni, Guillaume Meurice, Nadia Khiari, Yan Lindingre, Tristan Lopin, Shirley Souagnon, Numa Sadoul, Mano Gentil, Étienne Liebig, Brahim Naït-Balk, Luce Mondor, Martial Cavatz, Kevin Chausson, Emmanuelle Veil, Bernard Joubert, François Rollin.

Parution et soirée de lancement à la mi-avril 2017.

A noter que les souscripteurs (à partir de 35 euros ) recevront en plus des autres contreparties le livre inédit “Tignous pour tous”. Les bénéfices du livre seront reversés à l’association SOS Homophobie.

En illustration dessin de Camille Besse et Chereau.

C Besse HomoChereau Homo

 

 

Topor le dessin en liberté

mardi 28 mars 2017

Topor_cover_webBeaucoup de monde à l’inauguration de l’exposition “Le monde selon Topor” à la BnF. L’espace est un peu confiné mais les dessins présentés par Alexandre Devaux, commissaire de l’événement, reflètent bien l’esprit de création débridé de ce dessinateur. A voir absolument.

Dans le très beau livre “La gloire de Hara-Kiri” (Glénat), Cavanna a écrit : ” Topor est venu, je ne sais plus comment. Dès son premier dessin, il visait haut, pour lui et aussi pour le dessin d’humour, pour le genre même. Il le veut aristocratique. D’aussi bon aloi que la peinture à l’huile ou la musique de chambre. […]”

Illustration, la couverture du catalogue édité par la BnF et Les Cahiers dessinés. 42 euros.

L’exposition à la BnF est aussi l’occasion de souligner le travail des éditions Wombat autour de l’œuvre littéraire de Roland Topor. A ce jour onze titres ont été publiés dans les collections “Les Insensés” et les “Iconoclastes”, de “Mémoires d’un vieux con” à “Les photographies conceptuelles d’Erwahn Ehrlich (1894-1961)”, “premier photographe aveugle de l’histoire de l’art”, en passant par “Café Panique suivi de Taxi Stories” et “Théâtre Panique, tome 1 & 2”. Chaque volume est illustré de dessins de Topor.

couv_I5couv_I26couv_P2couv_D5

Pakman, l’humour en rouge et noir (souvent)

lundi 27 mars 2017

5-pakman-rouge-sang-et-humour-noir“Pakman – Rouge sang et humour noir”, est le cinquième titre de la collection Les Iconovores* consacrée au dessin de presse publiée par les éditions Critères.

Elodie Cabrera qui signe les textes de ce livre de dessins présente ainsi le travail de Pakman : « Pakman ne voit pas la vie en rose. En noir et rouge plutôt. Son trait et son humour cinglants renouent avec la tradition d’un dessin de presse violent et impétueux. Violence toute symbolique bien sûr, car elle se pratique sur papier et au crayon, et extra-forte, car elle nous met face à l’insupportable et l’inacceptable. Mais telle est la destinée du caricaturiste : faire rire et pleurer en proposant une vision différente et libre des événements et de ceux qui les font.
Et c’est là que Pakman excelle. Impitoyable et cynique, il s’attaque aux oppresseurs, imposteurs, usurpateurs en creusant les sillons de la vérité avec des dessins allégoriques élégants et puissants. Après 25 ans dans la publicité, diplômé de l’École Estienne, Pakman s’amarre au dessin de presse en 2008. Il collabore avec différents journaux papier ou en ligne tels que Bakchich.info, la revue Siné hebdo, La Mèche, Zélium, Urtikan.net, Ravages, Fabula, Lui, Monsieur.

Les autres titres déjà publiés sont Coco, Samson, Camille Besse, Faujour, un Willem est également annoncé prochainement :

1-coco2-samson 3-besse 4-faujour

 

 

 

 

 

 

*A ne pas confondre avec Iconovox (mes voisins de blog) qui éditent Chimulus, Cambon.

DES DESSINS, DES INFOS, DES COMMENTAIRES SUR L’ACTU, SUIVEZ AUSSI FAIT D’IMAGES SUR FACEBOOK

Willem fait escale à Paris

vendredi 24 mars 2017

img009

L’UNESCO s’intéresse au dessin de presse

mercredi 22 mars 2017

UNESCOLu dans le dossier de presse de la manifestation La Presse en liberté qui se déroule du 22 au 29 mars à l’UNESCO (7, place Fontenoy, 75007 Paris), et qui présente 300 ans de Unes de la presse française, suisse et francophone :

[…] “Une tribune pour le DESSIN DE PRESSE

Jérôme Liniger et Nicolas Jacquette, avec le soutiens du comité directeur, S.E.M. Jean-Frédéric Jauslin, ambassadeur de Suisse auprès de l’UNESCO et S.E.M. Laurent Stéfanini, ambassadeur de France auprès de l’UNESCO, ont décidé de mettre en place dans ce cadre une table ronde sur Le Dessin de presse, inclue dans l’événement. Bien autre chose qu’une conférence ou un colloque, il s’agit donc, au sein du siège de l’UNESCO à Paris, d’ouvrir un débat. Cette table ronde se veut être là pour échanger, aborder des propos questionnants et tirer, nous l’espérons, – même modestement – quelques conclusions porteuses dans ces temps tourmentés.” […]

“Invités pressentis

Nous avons déjà plusieurs personnalités, certaines dont nous avons le plaisir de pouvoir déjà parler : En possible keynote speaker, Terry Anderson, de Cartoonists Rights Network International (Ecosse – UK). Pascal Pellegrino le nouveau directeur de la Maison du Dessin de presse de Morges (Suisse). Cartooning for Peace avec Laure Simoes et Isis Ascobereta et le dessinateur Mykaia . Nos amis du Salon Internationa de la Caricature, du Dessin de Presse et d’Humour de Saint-Just-le-Martel et son président Gérard Vandenbroucke pourra être présent. Nous sommes également en contact avec Chloé Tignous qui participera. Le collectionneur Alain Schott , spécialiste de l’histoire de l’illustration de presse. Et nos ambassadeurs de Suisse auprès de l’UNESCO, S.Exc. M. Jean-Frédéric Jauslin et de France auprès de l’UNESCO, S.Exc.M. Laurent Stéfanini (en attente de confirmation). Nous attendons la confirmation de plusieurs autres invités.” […]