Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour la catégorie ‘Actu Média’

L’UNESCO s’intéresse au dessin de presse

mercredi 22 mars 2017

UNESCOLu dans le dossier de presse de la manifestation La Presse en liberté qui se déroule du 22 au 29 mars à l’UNESCO (7, place Fontenoy, 75007 Paris), et qui présente 300 ans de Unes de la presse française, suisse et francophone :

[…] “Une tribune pour le DESSIN DE PRESSE

Jérôme Liniger et Nicolas Jacquette, avec le soutiens du comité directeur, S.E.M. Jean-Frédéric Jauslin, ambassadeur de Suisse auprès de l’UNESCO et S.E.M. Laurent Stéfanini, ambassadeur de France auprès de l’UNESCO, ont décidé de mettre en place dans ce cadre une table ronde sur Le Dessin de presse, inclue dans l’événement. Bien autre chose qu’une conférence ou un colloque, il s’agit donc, au sein du siège de l’UNESCO à Paris, d’ouvrir un débat. Cette table ronde se veut être là pour échanger, aborder des propos questionnants et tirer, nous l’espérons, – même modestement – quelques conclusions porteuses dans ces temps tourmentés.” […]

“Invités pressentis

Nous avons déjà plusieurs personnalités, certaines dont nous avons le plaisir de pouvoir déjà parler : En possible keynote speaker, Terry Anderson, de Cartoonists Rights Network International (Ecosse – UK). Pascal Pellegrino le nouveau directeur de la Maison du Dessin de presse de Morges (Suisse). Cartooning for Peace avec Laure Simoes et Isis Ascobereta et le dessinateur Mykaia . Nos amis du Salon Internationa de la Caricature, du Dessin de Presse et d’Humour de Saint-Just-le-Martel et son président Gérard Vandenbroucke pourra être présent. Nous sommes également en contact avec Chloé Tignous qui participera. Le collectionneur Alain Schott , spécialiste de l’histoire de l’illustration de presse. Et nos ambassadeurs de Suisse auprès de l’UNESCO, S.Exc. M. Jean-Frédéric Jauslin et de France auprès de l’UNESCO, S.Exc.M. Laurent Stéfanini (en attente de confirmation). Nous attendons la confirmation de plusieurs autres invités.” […]

Pas de satire sur France Télévision

lundi 20 mars 2017

17358831_1445751648788619_1294559009902792562_oLa satire deviendrait-elle gênante en période électorale ? On peut se poser la question après les difficultés rencontrées par le dessinateur Marc Large et le réalisateur Maxime Carsel pour parvenir à concrétiser leur projet de film « Satire dans la campagne ». Malgré le soutien d’une maison de production celui-ci a été refusé par France Télévision car « ce documentaire n’est pas dans notre ligne éditoriale », et Marc Large de s’interroger sur Facebook, rappelant au passage la suppression des sketches de Mathieu Madénian et Thomas VDB : « Y a-t-il de l’autocensure sur les chaînes publiques pendant la campagne présidentielle ? Y a-t-il une incompréhension de ce qu’est la satire ? »

Extrait de la présentation :

« Nous retrouvons les auteurs dans leur intimité créatrice et ils s’expriment sur cette campagne électorale. Nous voyons comment ils imaginent leurs dessins, comment ils rédigent leurs chroniques ou leurs one-man-shows. Comment l’inspiration arrive suite à un fait d’actualité.

Nous nous intéressons à leur rapport au pouvoir (pourquoi les humoristes sont-ils souvent marqués politiquement ? Peuvent-ils être militants ou engagés ?). Jamais auparavant l’extrême droite n’a été aussi proche de sa victoire, alors que paradoxalement quasiment tout le monde s’est senti « Charlie ». Comment l’humoriste analyse-t-il tout ceci et comment le traite-t-il dans son œuvre ? Quelle influence peut-il avoir sur un vote ?

Est-ce que l’humoriste est un je-m’en-foutiste ou est-ce que la carapace du rire cache quelqu’un de sensible et d’inquiet ? Est-il un simple bouffon du roi ou presque un « lanceur d’alerte » ? […]

« Placé sous le signe de l’humour, ce document veut démontrer l’importance de la satire dans notre société. Poult de la démocratie, cette liberté de ton et d’expression est une véritable soupape, une bouffée d’oxygène salvatrice pour les lecteurs, les auditeurs et les spectateurs. La satire fait également réfléchir.

La satire est une œuvre dont l’objectif est une critique moqueuse de son sujet (des individus, des organisations, des États, etc.), souvent dans l’intention de provoquer, prévenir un changement ou de porter à réfléchir.»

51wiHLxikFL._SX357_BO1,204,203,200_Pour faire aboutir le projet les auteurs lancent donc une campagne de financement sur le site de crowdfunding Kiss Kiss Bank Bank.

A voir, les premières images sur la page Facebook de “Satire dans la campagne”.

A noter que Large vient de publier avec Guillaume Meurice « On n’est pas sérieux quand on a 2017 ans… » (éditions Un point c’est tout !).

En illustration, dessin de Man (Midi libre).

L’affaire de la caricature antisémite de Macron

vendredi 17 mars 2017

Avec l’affaire de la caricature antisémite d’Emmanuel Macron, le candidat à la Présidentielle François Fillon semble s’être offert une campagne de communication à peu de frais, fustigeant et sanctionnant publiquement ses équipes.

caricature-de-macron-publiee-ce-vendredi-sur-le-compte-twitter-officiel-de-les-republicains_5841215En effet, il n’y a rien d’antisémite dans ce dessin d’E.Macron sorti de son contexte pour illustrer un graphique publié par le parti Le Républicains. Les médias ont vite monté « l’affaire » en mayonnaise répétant à l’envi que ce dessin était antisémite. Le Figaro écrit : « Censé incarné l’offensive de la droite contre Emmanuel Macron, un visuel diffusé vendredi sur le compte Twitter des Républicains a provoqué l’indignation des internautes. En représentant Emmanuel Macron en banquier en haut de forme et au nez crochu, faucille soviétique en main, le parti de François Fillon voulait dénoncer son passé dans la finance et les nombreux ralliements venus de la gauche, notamment de l’ancien premier secrétaire du Parti communiste, Robert Hue. Mais les internautes y ont vu une ressemblance avec les caricatures antisémites des années 30. »

Et L’Express en rajoute : « De nombreux internautes et commentateurs trouvent que le dessin reprend les codes visuels de l’antisémitisme des années 30. Et ce, d’autant plus qu’Emmanuel Macron a été banquier d’affaires de 2008 à 2012 chez la banque d’affaires Rothschild, souvent ciblée par des écrits antisémites. » (sic)

Xav MacronOr si l’on regarde l’original d’où a été tiré ce dessin (ci-contre), le dessinateur représente un Macron habillé en patron qui commente le ralliement d’un communiste à son mouvement. Si le dessinateur utilise les stéréotypes du chapeau claque et du cigare aucun autre élément n’évoque une allusion antisémite.

Quant à la forme du nez elle cherche juste à être caricaturale à partir du modèle. Kerleroux dessinateur du Canard enchaîné racontait qu’il y a quelques années il recevait des lettres d’insultes lorsqu’il représentait sans aucune arrière pensée un patron avec un nez par trop busqué ou bourbonien.

Désormais il faudra se faire à l’idée (ou pas) que les dessins de presse sont mal lus, interprétés, et manipulés pour en faire des sujets à polémiques. On l’a vu ces derniers temps avec Charlie Hebdo (dessins de Riss, Félix) accusé de tous les maux juste pour avoir fait de l’humour, un peu noir, sur des faits d’actualité. L’étau du politiquement correct se resserre doucement sur la satire un des derniers symboles de la liberté d’expression, il faudrait peut-être garder nos indignations pour de vrais motifs.

Xav dessine pour le site Internet de Les Républicains où il est présenté ainsi : « Xav est dessinateur de presse depuis plus de 20 ans. Il a travaillé pour la presse, pour l’édition, pour des sites Internet et pour de nombreux blogs. »

C6kYm2qWYAA_LFsIronie de la chose on peut lire quelques lignes au-dessus : « C’est parce que les événements peuvent être graves et que leur interprétation est souvent complexe qu’il faut savoir en rire. Cette rubrique sera régulièrement illustrée pour vous offrir un regard original et impertinent sur l’actualité qu’elle soit politique, sociale, économique mais aussi culturelle, médiatique et internationale. »

Au final, le dessin a été remplacé par une photo.

Merci à E.L.

Le livre que les homophobes vont détester

jeudi 23 février 2017

Les homophobes sont-ils des enculés ?A quoi sert le dessin de presse, à faire sourire, à faire réfléchir, et à combattre les idées reçues. C’est le cas avec « Les homophobes sont-ils des enculés ? » un album de 192 pages à paraître aux éditions Iconovox (mes voisins de blog). De très nombreux auteurs et dessinateurs ont déjà envoyé leur texte ou leur dessin, mais ce projet fait aussi appel au financement participatif et chacun peut y souscrire sur le site Ulule : https://fr.ulule.com/livre-contre-l-homophobie/ à partir de 5 euros.

Par exemple pour une participation de 35 euros on reçoit le livre mais également l’album inédit « Tignous pour tous » (éditions iconovox), un jeu de cartes postales et des marque pages. Détails sur Ulule.com.

« Les homophobes sont-ils des enculés ? » est édité avec le soutien actif de SOS homophobie.

Parution prévue à la mi-avril.

En illustration, dessin de Jiho.

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Premier numéro du Fillon enchaîné dans les kiosques

jeudi 16 février 2017

Le même éditeur qui avait lancé Satire Hebdo et a été condamné pour avoir détourné le titre Hara-Kiri, publie Le Fillon enchaîné avec les mêmes dessinateurs. Merci à Y. P.

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Un Prix Tignous du dessin de Presse

lundi 9 janvier 2017

15844281-10154453747773992-6482543875583927009-oLe vendredi 6 janvier 2017, la ville de Montreuil a annoncé au cours d’une soirée hommage, et en présence de son épouse Chloé Verlhac, la création du « Prix Tignous Concours de dessin de presse politique ». Ce prix est ouvert à tous les dessinateurs professionnels de plus de 18 ans ayant publié dans la presse francophone au cours de l’année 2016. Pour concourir, les artistes doivent envoyer leur dessin entre le 1er février et le 30 avril 2017. Le prix sera décerné au printemps. Une statuette, représentant un des personnages dessinés par Tignous, sera remise au lauréat. Le prix est organisé en partenariat avec l’hebdomadaire Marianne.

En parallèle, la ville a créé une « Bourse Tignous » destinée aux Montreuillois de 18 à 25 ans, qui permettra de soutenir chaque année « le travail d’un jeune artiste sur la base des valeurs que Tignous défendait ardemment ». Il prendra la forme d’un concours de dessin autour du thème « Arts et cultures en liberté ».

Avec le prix Wolinski – Le Point (attribué en 2016 à Catherine Meurisse), le prix Tignous est la deuxième récompense attribuée en hommage à ces deux dessinateurs disparus le 7 janvier 2015 dans le massacre perpétré à Charlie Hebdo.

Sur la photo, Chloé Verlhac et Patrice Bessac, maire de Montreuil.