Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour la catégorie ‘Bande dessinée’

Un éditeur a retrouvé Ben Laden

mercredi 9 septembre 2009

Ben Laden dévoiléLes éditions 12bis publient « Ben Laden dévoilé », sous titré :
« la BD attentat contre Al-Qaïda ». Les dessins (parfaits) de l’album sont signés Philippe Bercovici et les textes par Mohamed Sifaoui. Dans un long entretien accordé à Didier Pasamonik et publié sur l’excellent site Actuabd.com l’auteur raconte la génèse de cet album qui paraîtra le 11 septembre 2009 :

« L’élément déclencheur a été l’Affaire des caricatures de Mahomet. Cela fait 22 ans que je travaille sur les mouvements intégristes musulmans. J’ai non seulement travaillé sur ce sujet en tant que journaliste, écrivain, réalisateur de documentaires pour la télévision ou conférencier, etc., mais je suis perpétuellement à la recherche de nouveaux supports parce que j’assume, à côté du travail sur ce sujet, un engagement personnel extrêmement fort contre l’intégrisme musulman et contre le terrorisme. Étant moi-même de confession musulmane, j’ai toujours pensé que les Musulmans avaient des devoirs avant tout le monde de se battre contre ce que j’appelle leur « extrême droite », comme le font aujourd’hui toutes les sociétés civilisées contre leurs franges les plus marginales. »

À noter que pour le lancement du livre, les éditions 12bis ont mis en ligne sur YouTube une vidéo détournée d’Oussama Ben Laden.

Illustrations : © 12bis

Ben-Laden dévoilé - case


Y’a-t-il un Pilote dans la presse ?

mercredi 1 juillet 2009

Pilote fête, avec un nouveau numéro spécial ses 50 ans. Un numéro déjà disponible en kiosque, dont le thème est «69, année érotique». Apparemment  le «cul» est toujours un argument de vente  surtout en période estivale.

Pilote - 69 année érotique

Dommage que ce titre mythique qui a su dans les années Goscinny-Charlier faire évoluer la bande dessinée ne soit plus aujourd’hui qu’un label commercial «qui va et qui vient».

Pourtant le groupe Media-Participations (Dargaud, Dupuis, Lombard, Fleurus) qui en est propriétaire, aurait largement de quoi alimenter en contenu une publication digne des plus belles heures de Pilote et renouer avec le « laboratoire » de talents qu’il était alors.

Après la disparition de Pif, entre Spirou, le Psykopat et Fluide glacial, il ne reste plus de journal s’adressant spécifiquement à la jeunesse comme si les adolescents n’existaient pas ou devaient être cantonnés aux seuls jeux vidéos et à Secret story.  Et pourtant, quelles que soient les époques et les générations, on sait l’impact sur une vie des récits et des images découverts dans le jeune âge. Sans tomber dans une nostalgie stérile, que serait devenu notre imaginaire sans Fred et son Philémon, Sempé et son Petit Nicolas, Uderzo et son Astérix,  Gir et son Blueberry, Hubinon et son Barberouge, Gébé et son Clovis, Druillet et son Loan Sloane, Cabu et son Grand Duduche, etc, etc, etc.

C’est dans Pilote, l’original, qu’ils sont nés et notre plaisir avec.

À propos de ce n° de Pilote à lire aussi sur le site Le comptoir de la BD et sur l’excellent ActuaBD.

La bande dessinée au musée

samedi 20 juin 2009

BeuvilleLes dessinateur de presse et les caricaturistes peuvent toujours rêver d’un endroit comme le Musée international de la BD qui est inauguré ce 20 juin à Angoulême.

L’AFP le présente ainsi :

« Quelque 8.000 planches et dessins originaux de grands artistes français et étrangers, plus de 110.000 revues et illustrés principalement francophones, et également américains, anglais, italiens, espagnols, ainsi que des objets dérivés constituent un fonds patrimonial exceptionnel. […] Le nouvel espace, labellisé musée de France, se déploie sur 4.500 mètres carrés au lieu de 1.300 précédemment. Plus de 2.400 mètres carrés sont consacrés à l’accueil du public avec des salles d’expositions, permanente et temporaire, des locaux d’animation, un auditorium et une librairie riche de quelque 40.000 titres.

Les travaux d’aménagement dont le coût s’élève à 9,65 millions d’euros ont été financés par l’Europe, l’Etat, la région Poitou-Charentes et le syndicat mixte du Pôle image d’Angoulême (Magelis). Dans les salles permanentes, la scénographie sobre, aux éclairages étudiés pour la conservation des planches, concentre les regards vers les oeuvres rares et précieuses.

Un grand parcours, agrémenté de salons de lecture, retrace l’histoire de la bande dessinée francophone et américaine. Des origines au XIXe siècle, avec Rodolphe Töpffer, à nos jours. »…

En attendant le futur Centre du dessin de presse/salle polyvalente de St Just-le-Martel, il n’existe en France aucun lieu digne de ce nom pour célébrer cet art de la caricature (dans son sens large) bien plus ancien que la bande dessinée. On ne parle même plus du fameux rapport ministériel Wolinski-Duvernois qui aurait du aboutir (je plaisante) à la création d’un tel lieu. En attendant (bis) on devra se contenter d’exposition comme celles annoncées par la BNF sur Tim et Tetsu, ou par la BPI sur les croquis d’audience (c’est déjà pas mal). On  se contentera (bis) aussi avec la formule de Cabu (avant qu’il n’accepte d’exposer son œuvre à la mairie de Paris) qui refusait toute sollicitation sous le prétexte que ses expositions il les faisait dans les journaux. Quand il y en a encore, serais-je tenté de rajouter avec le mauvais esprit qui me caractérise.

f.f.

Illustration : dessin de l’illustrateur Pierre Beuville dont une partie de l’œuvre
dispersée en vente publique le 27 juin 2009
(voir blog du 12 juin) ne rejoindra hélas aucun musée.

Le cancer de nos pères

lundi 25 mai 2009

Gabs - Mon père a un cancerCe n’est pas évident de trouver les mots pour parler d’un livre de dessins dont le sujet est aussi intime que le cancer. Le dessinateur Gabs, dont le grand public connaît ses dessins pour la Fnac, La Poste, etc., et ses nombreux livres à succès sur la vie de l’entreprise (Eyrolles), a pourtant réussi avec « Le cancer de mon père », non seulement à évoquer cette maladie, mais à le faire avec des dessins plus empreints de tendresse que de tristesse.

Ce projet qu’il a porté durant de longs mois a finalement rencontré un éditeur, Hervé de La Martinière. Celui-ci a eu l’intelligence de respecter la forme que tenait à lui donner l’auteur en éditant un bel album à la maquette épurée.

Chacun réagira sans doute selon sa sensibilité, mais ce livre démontre qu’aucun sujet ne semble tabou pour le dessin d’humour.

Oncle Ho - Jean-Yves Duhoo

Jean-Yves Duhoo

Ce n’est pas évident d’imposer sa petite musique dans ce monde du dessin et de la BD où les « emprunts graphiques » font de plus en plus office de talent .

Depuis des années Jean-Yves Duhoo cultive son propre style qui au premier abord semblerait « classique » s’il n’était au service d’idées et de thèmes d’inspiration qui n’appartiennent qu’à lui. Son dernier album « Oncle Ho »,  le démontre une fois de plus.

Parler de Jean-Yves Duhoo c’est aussi rendre hommage à « l’Association » qui l’édite et qui ces dernières décennies s’est imposée comme une maison d’édition audacieuse et novatrice en publiant notamment Marjane Satrapi, J-C Menu, Lewis Trondheim, Joann Sfar, Riad Sattouf, Étienne Lécroart, Gébé.

Le futur site de «L’Association» devrait ouvrir incessamment sous peu.

Maurice et Patapon

vendredi 24 avril 2009

Le dessinateur Charb l’explique dans les débats publics, il renouvelle l’intérêt pour son métier en variant ses modes d’expression ; caricature, écriture, bande dessinée. La série Maurice et Patapon, dont le tome 4 vient de paraître, fait partie de cette diversification mise en œuvre par le désormais directeur adjoint de la rédaction de Charlie Hebdo

Hausse du pouvoir d’un chat, éditions Hoëbeke. 48 pages. 12 €.

Sos branlette -Strip de Maurice et Patapon par Charb

Quintet de talents

vendredi 13 mars 2009

Affiche 5quintet - LyonLe Musée d’Art Contemporain de Lyon présente du 13 février au 19 avril 2009 une exposition consacrée aux dessinateurs Stéphane Blanquet, Francis Masse, Gilbert Shelton, Joost Swarte, et Chris Ware.

Présentation de l’exposition par le musée :

« En 1967, Bande dessinée et figuration narrative, présentée au Musée des Arts décoratifs à Paris, inaugurait l’entrée de la bande dessinée dans le Musée. Cette exposition consistait à légitimer la bande dessinée à travers la Figuration Narrative, ou était-ce plutôt valoriser la Figuration Narrative par la bande dessinée ? En tout état de cause, l’ambiguïté demeure.

Le Musée d’Art Contemporain de Lyon s’intéresse depuis sa création et sous diverses formes à certains aspects de la bande dessinée. Ce sont des murs peints en 1984, ce sont 17 “bennes dessinées” en 1986 (qui sont autant de camions de ramassage d’ordures peints par 17 auteurs, qui circulent plusieurs années dans l’agglomération), et c’est l’organisation de deux festivals : Cent millions d’images (1998-1999) et Cent millions d’étoiles (1999-2000).

Or, Quintet n’est pas totalement une exposition de BD. Elle est consacrée à cinq auteurs dont l’univers, l’iconographie et les productions récentes dépassent largement le cadre du récit illustré et de la planche. Quintet est une exposition d’artistes. »

 
À noter que  le site VisiterLyon.com propose une visite panoramique de l’exposition. 

Musée d’Art Contemporain de Lyon, Cité Internationale, 81 quai Charles de Gaulle
69463 Lyon cedex 06. Tél : 04 72 69 17 17. www.mac-lyon.com

Illustration : l’affiche de l’exposition Quintet par Joost Swarte, 2008