Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Maison des exilés

7 avril 2010 à 9 h 24

Message envoyé par Myriam Djebli, rédactrice en chef de L’œil de l’exilé :

« La Maison des journalistes, qui accueille depuis 8 ans des journalistes dissidents demandeurs d’asile, vous invite à participer à un événement exceptionnel qui aura lieu les 28 et 29 avril prochain devant la Mairie de Paris.

Parmi les très nombreux confrères réfugiés sur notre sol, on compte bien entendu des dessinateurs de presse auxquels nous avons décidé de rendre un hommage particulier cette année.

Pendant ces deux journées, trois d’entre eux, Samuel Daina, Adjim Danngar et Ahmed Mesli, vont se lancer dans une performance artistique originale, réaliser une fresque de 2 m x 5 m sur le parvis de l’Hôtel de ville. Le thème de ce dessin géant : la liberté de la presse dont la 20ème Journée internationale est prévue pour le lundi 3 mai.

Nous invitons tous les dessinateurs de presse à venir apposer symboliquement leur signature sur cette œuvre. Un espace leur sera réservé, afin de soutenir concrètement le combat des dessinateurs et caricaturistes réfugiés en France et mettre à l’honneur une profession dont ne saurait se priver la presse dans son ensemble.

Rendez-vous le jeudi 29 avril à 11h30 pour manifester votre solidarité avant l’inauguration de cette fresque à 12h00 par Anne Hidalgo la première adjointe, en présence des médias. »

Contact : œil.exile@wanadoo.fr

Rémi expose

6 avril 2010 à 14 h 45

Le dessinateur Rémi expose dessins, gravures, sérigraphies, à la librairie-galerie « Le bal des ardents », 17 rue Neuve 69001 Lyon,  à l’occasion de la parution de son très bel album « Sauvage » aux éditions Le chien rouge.

Du 6 au 18 avril 2010, du lundi au samedi de 10h à 19h.

Vernissage le 6 avril à 18h. À 19h, projection de « The end » film d’animation de Rémi.

Micaël, l’album

2 avril 2010 à 8 h 50

Le dessinateur Micaël publie « Un Argentin à Paris » dans la collection Les Cahiers dessinés éditée par Buchet-Chastel. À cette occasion l’auteur exposera, du 9 avril au 8 mai 2010, une trentaine de dessins originaux de l’ouvrage à la librairie El Salon del Libro, 21 rue des Fossés Saint-Jacques, 75005 Paris.

Sur le site de l’éditeur Buchet-Chastel, Frédéric Pajak créateur des Cahiers dessinés parle du dessin et de sa collection :

« LE DESSIN n’a pas la place qu’il devrait avoir. Il est le parent pauvre des beaux-arts. Le dessin ? On l’appelle brouillon, croquis, esquisse — ou gribouillis. N’étant pas grand chose, le dessin s’est tourné du côté de la satire et de l’illustration. Il s’est ébattu dans les bibles, les livres d’histoire, les livres populaires, les livres de luxe, puis dans les estampes, les revues, les quotidiens, les magazines. Mais, accroché à un récit, à un poème, à un fait divers ou à une opinion politique, le dessin s’est ménagé. En vérité, il a obéi et s’est tu.

Pourtant, il existe et nous fascine. Nous dessinons depuis toujours, et depuis l’enfance. Nous dessinons partout : sur la pierre, sur le bois, sur le papier, sur le sable. Il y a peu de préméditation dans cet acte singulier. Il y a peu de grandiloquence. C’est peut-être pour cela que le dessin est si mal vu. On n’aime pas la légèreté. Pourtant, à l’instar du calligraphe qui perfectionne des années durant le même signe, combien faut-il dessiner et redessiner un visage pour qu’il dise enfin de quoi il est fait ? Il faut voir ; et voir, c’est le contraire d’avoir vu. C’est un éternel recommencement.
Les Cahiers dessinés présentent des dessins, sans restrictions de genre, des dessins drôles ou mélancoliques, des dessins de grands voyages ou d’introspection, des dessins de peintres, d’écrivains, de cinéastes ou d’inconnus, des dessins d’ici et d’ailleurs, d’avant et d’après. »

Tous les titres « haut de gamme » des Cahiers dessinés sur le site de Buchet-Chastel.

Les hebdos satiriques se suivent

1 avril 2010 à 7 h 21

Après la disparition de Siné Hebdo, fin avril, un autre hebdomadaire satirique va t’il voir le jour et prendre sa place ?

L’idée semble faire son chemin avec une énorme surprise, le retour de Philippe Val à la tête d’un titre de presse. En effet, empêtré dans sa position de directeur de France Inter, où il a été nommé pour dégager Stéphane Guillon et le remplacer par Gérald Dahan (un ami de Cabu), l’ancien complice de scène de Patrick Font, souhaiterait quitter son poste à la faveur des prochains congés d’été et avant la mise en place de la grille des programmes de rentrée.

D’après la rumeur (un voisin de table à la brasserie parisienne Lipp), il envisagerait de vendre ses actions de Charlie Hebdo (éditions Rotatives) et refonder un journal avec l’aide de Bernard-Henri Lévy et du Groupe Bolloré. Un hebdo satirique, mais haut de gamme, faisant appel à des intellectuels et des journalistes de renom.

Quid cependant des dessinateurs dans ce type de publication ? On voit mal les dessinateurs de Siné Hebdo rejoindre cet hebdomadaire, et du côté de Charlie Hebdo, il n’y a que Cabu et Wolinski, indéfectibles soutiens et amis de Val, qui seraient susceptibles de participer à cette nouvelle aventure éditoriale étonnante dévoilée en ce premier jour d’avril 2010.

Illustration : la Une du Canard enchaîné
qui a tout à craindre de la parution de ce nouvel hebdomadaire.

La fin de Siné Hebdo

31 mars 2010 à 9 h 43

Le site Rue89.com a interviewé Siné sur l’arrêt de Siné Hebdo (voir aussi le blog Siné Hebdo) mais donne également la parole à Charb, directeur de Charlie Hebdo. Extrait de l’article d’Augustin Scalbert : « Le patron de Charlie Hebdo, Charb, est un peu sonné par cette nouvelle. Chez eux, « c’est pas le super pied, mais on survit quand même ». Le principal concurrent de Siné Hebdo vend à 48 000 exemplaires, sa « ligne de flottaison », selon Charb ».

« Mais il ne faut surtout pas qu’on descende en dessous. » Le directeur de Charlie raconte qu’à la parution de Siné Hebdo, son journal « a descendu un pallier » : « Avant, on était autour de 53 000 exemplaires. Puis plus rien, et ensuite tout le monde a descendu. Sauf Le Canard, qui continue de vendre 500 000 journaux chaque semaine. ».

Selon Charb, cette désaffection des lecteurs est clairement due à la crise économique : « Avant, les hebdos satiriques n’étaient pas touchés par la crise de la presse. Aujourd’hui, notre lectorat, qui est peu fortuné, calcule à l’euro près. Le manque de fric des gens, c’est une chose incroyable. ».

Charb n’attend pas un report des ventes de Siné Hebdo vers Charlie, puisque « la plupart de nos lecteurs lisaient les deux journaux ». D’après lui, Siné, « parti initialement pour deux numéros, en pied de nez à Philippe Val », a ensuite fait un journal « un peu trop proche de Charlie » ,« Ça nous a placés en concurrents, alors qu’on n’aurait pas dû l’être. »

Illustrations : les Unes de cette semaine
de Siné Hebdo et de Charlie Hebdo.

L’arrêt de Siné Hebdo

29 mars 2010 à 20 h 06

Il y a des poissons d’avril plus drôles. Dans son n°82, le journal Siné Hebdo annonce sa disparition fin avril, le dernier numéro paraîtra le 28 avril 2010.

Ainsi se termine une réussite éditoriale totalement atypique née en 2008 du licenciement de Siné par Charlie Hebdo et son directeur de l’époque, Philippe Val.

Plus de 16 mois après son apparition surprise, Siné Hebdo est confronté à une baisse générale des ventes de journaux, et son chiffre de vente actuel, honorable mais insuffisant, 33 000 ex., auxquels il faut rajouter environ 4 000 abonnés, ne lui permet pas de continuer à exister sereinement. D’où la décision de Siné, et de Catherine Sinet, fondateurs du titre, de terminer en beauté plutôt que de voir la situation se dégrader encore faute d’acheteurs.

La nouvelle de l’arrêt de Siné Hebdo a été annoncée dès dimanche 28 mars sur les blogs des dessinateurs Lindingre et Berth, avant d’être retirée. C’est finalement le NouvelObs.com qui sera le premier à annoncer « officiellement » la nouvelle :

« Le plus dur a été de prendre la décision, commente Catherine Sinet, rédactrice en chef, la femme de Bob Sinet alias Siné. On a tenu bon tant qu’on a pu, en faisant un journal qu’on aimait et qui nous paraissait digne et drôle. On préfère fermer dignement, comme on a commencé. La sentence est tombée jeudi soir. Pour Siné et son équipe, il s’agit de prévenir une faillite qui aurait été inéluctable, et de s’épargner ainsi l’humiliation du bal des redresseurs judiciaires et autres mandataires de justice.»

Ce blog reviendra plus tard sur l’histoire de Siné Hebdo et sur les difficultés de la nouvelle presse satirique en France, avec Bakchich, qui malgré un apport massif de capitaux n’arrive pas à décoller, et Charlie Hebdo qui doit faire face, lui aussi, à une cruelle désaffection des lecteurs.