Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Buchet Chastel’

Bosc et Chaval rien de nouveau

lundi 25 février 2013

On peut se demander quel est l’intérêt des éditions Buchet-Chastel d’éditer des livres avec des dessins de Chaval et Bosc déjà en librairie publiés par le Cherche-midi ?

La réponse appartient peut-être aux ayants droits de ces auteurs ou au service juridique du groupe Editis (auquel appartient le Cherche midi) qui semble ne pas du tout apprécier ce « plagiat » éditorial.

Cette situation n’a cependant pas empêché la galerie Martine Gossieaux de présenter le 21 février 2013 des originaux tirés de ces deux livres « Non ! » pour Bosc, et « Les hommes sont des cons » pour Chaval, parus dans la collection Les cahiers dessinés dirigée par Frédéric Pajak (qui signe un avant-propos au Chaval).

La durée de l’exposition n’est pas précisée et, sauf erreur, l’exposition elle-même n’est pas annoncée sur le site Internet de la galerie.

Galerie Martine Gossieaux, 56 rue de l’Université 75007 Paris.

La véridique histoire de Cardon

lundi 13 février 2012

Cardon sera sans aucun doute un des dessinateurs dont l’œuvre survivra à son époque. Peut-être avec ses dessins du Canard enchaîné, qui  montrent  que son approche du monde politique et de l’actualité va bien au-delà du commentaire factuel et de l’anecdote (« Vu de dos » – éditions L’échappée. Grand Prix de l’humour noir 2011), mais surtout avec ses « eaux-fortes » où il  met en scène sa vision accablante de notre société. Si on ne voit pas assez, hélas, ces dessins dans la presse, on les trouve en albums.

Parmi ses ouvrages, il y a en un « La véridique histoire des compteurs à air » album mythique et prémonitoire par son sujet, publié en 1973 par les éditions de La Courtille, et que Frédéric Pajak et les éditions Buchet-Chastel ont eu la bonne idée de rééditer en apportant un soin particulier à ces images qui au départ étaient destinées à un dessin animé.

LE  livre de Cardon.

A lire sur le blog Divergences  l’entretien de Cardon avec Christiane Passevant réalisé le 15 décembre 2010, en compagnie de Samantha Lavergnolle, et qui a été diffusé le 8 janvier 2011 dans les Chroniques rebelles de Radio Libertaire.

Micaël, l’album

vendredi 2 avril 2010

Le dessinateur Micaël publie « Un Argentin à Paris » dans la collection Les Cahiers dessinés éditée par Buchet-Chastel. À cette occasion l’auteur exposera, du 9 avril au 8 mai 2010, une trentaine de dessins originaux de l’ouvrage à la librairie El Salon del Libro, 21 rue des Fossés Saint-Jacques, 75005 Paris.

Sur le site de l’éditeur Buchet-Chastel, Frédéric Pajak créateur des Cahiers dessinés parle du dessin et de sa collection :

« LE DESSIN n’a pas la place qu’il devrait avoir. Il est le parent pauvre des beaux-arts. Le dessin ? On l’appelle brouillon, croquis, esquisse — ou gribouillis. N’étant pas grand chose, le dessin s’est tourné du côté de la satire et de l’illustration. Il s’est ébattu dans les bibles, les livres d’histoire, les livres populaires, les livres de luxe, puis dans les estampes, les revues, les quotidiens, les magazines. Mais, accroché à un récit, à un poème, à un fait divers ou à une opinion politique, le dessin s’est ménagé. En vérité, il a obéi et s’est tu.

Pourtant, il existe et nous fascine. Nous dessinons depuis toujours, et depuis l’enfance. Nous dessinons partout : sur la pierre, sur le bois, sur le papier, sur le sable. Il y a peu de préméditation dans cet acte singulier. Il y a peu de grandiloquence. C’est peut-être pour cela que le dessin est si mal vu. On n’aime pas la légèreté. Pourtant, à l’instar du calligraphe qui perfectionne des années durant le même signe, combien faut-il dessiner et redessiner un visage pour qu’il dise enfin de quoi il est fait ? Il faut voir ; et voir, c’est le contraire d’avoir vu. C’est un éternel recommencement.
Les Cahiers dessinés présentent des dessins, sans restrictions de genre, des dessins drôles ou mélancoliques, des dessins de grands voyages ou d’introspection, des dessins de peintres, d’écrivains, de cinéastes ou d’inconnus, des dessins d’ici et d’ailleurs, d’avant et d’après. »

Tous les titres « haut de gamme » des Cahiers dessinés sur le site de Buchet-Chastel.

Gébé nous écrit

mercredi 10 juin 2009

Gébé - Papier à lettres« Au raz de l’eau nous arrive, légère comme une brume, la musique du bal. »*

L’œuvre de Gébé nous arrive elle aussi, légère comme une brume, au fil des ans.

Après « Les colonnes de Gébé » publiées l’an dernier par L’Association, ce sont aujourd’hui les éditions Buchet-Chastel et Frédéric Pajak qui nous proposent « Papier à lettres » recueil des chroniques parues dans Charlie Hebdo du temps où Gébé était encore heureux de participer à la renaissance du titre. Tout Gébé se trouve dans ces pages, l’écrivain, le dessinateur, et surtout son art de nous entraîner dans sa folie douce.

Le livre tout en hauteur, qui respecte le format original des dessins, est préfacé par Jacques Doillon qui réalisa en 1973 le film « L’An 01 » inspiré de l’album éponyme de Gébé.

Il y a déjà cinq ans Gébé nous quittait, et il nous manque chaque jour un peu plus.

* Dernières lignes du roman de Gébé « Les résistants du square », Hors collection, 1991.

Note de lecture : Charlie Hebdo, l’original

jeudi 12 février 2009

Bête, méchant et hebdomadaire. un livre de Stéphane MazurierCréer et faire vivre un journal est une aventure formidable. Créer et faire vivre un journal comme Charlie Hebdo est une aventure « extraordinaire » comme le dit Sylvie Caster. Pour s’en convaincre il suffit de lire l’imposant – 512 pages – Bête, méchant et hebdomadaire de Stéphane Mazurier (Buchet Chastel) qui retrace les grands et les petits moments de Charlie Hebdo, titre satirique légendaire, anticonformiste, aujourd’hui usurpé par un propriétaire qui s’affiche comme « éditorialiste » sur les plateaux télé entre Alain Duhamel et Catherine Nay.

Un livre très documenté et très complet sur la vie de ce journal de 1969 à 1982, mais aussi sur son époque qui joua un rôle non négligeable dans son succès (et son déclin) : « Expérience unique dans l’histoire récente de la presse française, Charlie Hebdo se révèle finalement la meilleure expression journalistique de l’esprit de mai 68 ». Bénéficiant des témoignages de nombre des collaborateurs, l’auteur évoque les multiples péripéties des titres, le mensuel Hara-Kiri, L’hebdo Hara-Kiri Charlie Hebdo, l’éphémère Charlie matin, La semaine de Charlie, et la cohabitation – souvent conflictuelle (p. 150) – entre des personnalités aussi fortes que celles de Gébé, Reiser, Delfeil de Ton, Fournier, Wolinski, Siné, Willem, Cabu, Nicoulaud, Berroyer, Carali, Arthur, Sylvie Caster. Le tour de force a été d’additionner tous ses talents chaque semaine, mais avec une règle : « même si les collaborateurs du journal s’apprécient profondément, ils se fréquentent très peu en dehors du journal. Certes Reiser dîne quelquefois chez Wolinski, mais la règle est de ne se voir que pour le travail ». 

Ce livre ne dévoile hélas aucun secret permettant de renouveler cette aventure, mais donne quelques clés qui permettraient à une équipe de se lancer dans un tel projet. Cavanna : « C’est très simple, la formule c’était : tu as une page, tu t’en démerdes, tu mets ce que tu veux dedans, pourvu que ce soit génial »

Autre intérêt de l’ouvrage, c’est qu’il confirme, s’il en était besoin, que sans le duo passionnel Cavanna-Bernier cette aventure fulgurante n’aurait jamais pu exister : « Cavanna est, sans aucun doute, le « concepteur en chef » du journal. C’est lui qui a su imaginer une formule originale et viable, mais aussi la maquette, autrement dit la marque de fabrique, le « visage rédactionnel » de Charlie Hebdo. Le deuxième personnage clé dans l’élaboration du journal est , bien sûr, son directeur, Georges Bernier. Si Cavanna est le concepteur du journal, Bernier en est l’administrateur ; un administrateur volontiers fantasque et téméraire, qui s’acharne à faire vivre Charlie Hebdo. Bernier a, en quelque sorte, mis en place sa propre méthode, fondée sur l’optimisme et la ténacité. »

Un Bernier incontournable, au point même qu’il semble aujourd’hui étonnant qu’un dessinateur comme Cabu, qui a vécu et profité (p. 110) de toutes ces années tumultueuses, retrouve subitement la mémoire pour accabler et dénoncer le Pr. Choron comme il l’a fait dans un récent de Charlie Hebdo (14.1.2009). Il est vrai que le Charlie Hebdo de l’époque est très éloigné de celui qu’il fait aujourd’hui et dont il est curieusement l’actionnaire principal avec Philippe Val. Rien à voir donc, avec le titre d’origine où le rédacteur en chef était « toute la bande ». On en est loin en effet et on se demande même pourquoi dans ce livre Philippe Val donne son avis sur la première version de Charlie Hebdo alors qu’il n’y a jamais participé et qu’il ne reconnaît aucun talent à Choron.

Au final, ce livre pourrait apparaître comme une sorte de pierre tombale, une fresque gravée dans le marbre, qui célèbre le souvenir, la nostalgie d’une époque révolue où l’on osait tout et où tout était possible. Mais c’est une fausse impression, puisqu’encore récemment avec l’arrivée dans les kiosques de Siné Hebdo, journal conçu en quelques semaines, il semble que l’esprit de provocation reste vivace. Il suffit juste de le cultiver. Bête, méchant et hebdomadaire de Stéphane Mazurier peut donner cette envie. ff

Bonus à savourer également, le cahier spécial des photos d’époque d’Arnaud Baumann qui signe aussi la photo de couverture.

Les Cahiers dessinés

jeudi 5 février 2009

Stéphane Mazurier - Bête, méchant et hebdomadaireAnna Sommer - Tout peut arriverDeux nouveaux titres dans la collection des Cahiers dessinées dirigée par Frédéric Pajak aux éditions Buchet-Chastel : Tout peut arriver d’Anna Sommer et Bête, méchant et hebdomadaire de Stéphane Mazurier. Ce dernier document qui raconte l’histoire du Charlie Hebdo original de 1969 à 1982, fera prochainement l’objet d’une note de lecture dans ce blog.

Stéphane Mazurier est un des co-auteurs de Hara-Kiri Les belles images paru récemment aux éditions Hoëbeke.