Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Delfeil de Ton’

La Licra s’acharne contre Siné

vendredi 13 avril 2012

Décidément « l’affaire Siné » n’en finit pas et l’obstination d’Alain Jakubowicz, avocat et président actuel de la Licra (Ligue Internationale contre le Racisme et l’Antisémitisme) contre Siné commence à devenir étrange. Alors que la justice, pour la troisième fois, vient de reconnaître ces jours-ci que le dessinateur n’était pas coupable d’incitation à la haine raciale, Alain Jakubowicz et la Licra se pourvoient à nouveau en cassation.

Siné mensuel n°8Delfeil de Ton dans sa chronique « Les lundis de Delfeil de Ton », publiée sur le site du Nouvel Obs, refait l’historique de cette plainte contre l’ex-collaborateur de Charlie Hebdo et aujourd’hui patron de Siné mensuel, et s’étonne lui aussi de ces poursuites entêtées.

Mais le plus savoureux dans l’histoire, c’est que tout est parti d’une information publiée dans Libération du 23 juin 2008 et que Siné avait commenté dans son style. Celle-ci indiquait que « le fils de Nicolas Sarkozy, Jean », venait « de se fiancer avec une juive, héritière des fondateurs de Darty, et envisagerait de se convertir au judaïsme pour l’épouser ». Le commentaire était de Patrick Gaubert, alors président, de la… LICRA.

Le texte initial de Siné qui a déclenché toute l’affaire :

« Jean Sarkozy, digne fils de son paternel et déjà conseiller général UMP, est sorti presque sous les applaudissements de son procès en correctionnelle pour délit de fuite en scooter. Le parquet (encore lui !) a même demandé sa relaxe ! Il faut dire que le plaignant est arabe ! Ce n’est pas tout : il vient de déclarer vouloir se convertir au judaïsme avant d’épouser sa fiancée, juive, et héritière des fondateurs de Darty. Il fera du chemin dans la vie, ce petit ! »

En illustration la couverture du n°8 de Siné mensuel actuellement dans les kiosques.

Siné, son journal, son livre, son expo

mercredi 2 novembre 2011

Et de 3 ! Le nouveau numéro de Siné mensuel sera dans les kiosques le 3 novembre 2011. Le dessin de couverture est signé Matthias Lehmann (en illustration) et l’on trouve dans les 32 pages toutes en couleurs, Willis de Tunis, la dessinatrice tunisienne qui commente les élections dans son pays,  Mix & Remix qui se défoule dans sa pleine page, tout comme Jiho, Berth, Lindingre, Faujour, Willem, Diego Aranega et Carali.

A noter que Yassine Bellatar rejoint les chroniqueurs du journal : Christophe Alévêque, Jackie Berroyer, Isabelle Alonso, Delfeil de Ton.

A noter aussi que le communiqué de presse qui accompagne la sortie de ce numéro  annonce la parution en novembre du livre « Mon dico illustré » de Siné (Hoëbeke) et une exposition « Siné l’incorrigible » à l’école Estienne à Paris, dès le 7 décembre 2011.

LE Cavanna

mercredi 19 janvier 2011

Désolé, je vais parler de moi.

Il y a quelques années je me suis permis d’écrire à Cavanna pour lui expliquer que je faisais partie de cette génération qui avait biberonné à l’esprit libertaire de Charlie Hebdo et que je ne comprenais pas comment lui, Cavanna, LE Cavanna, l’anticonformiste, le pourfendeur d’idées toutes faites, pouvait céder en viager à Philippe Val, arriviste patenté et boursouflé de lui-même, un titre aussi mythique.

Cette missive impudente ne me valut aucune réponse mais une sévère réprimande de Cabu offusqué que je puisse m’adresser en ces termes à son père spirituel.

Le temps m’a donné raison, et Val, celui que j’ai toujours considéré – dès 1992 -, comme un usurpateur à la tête de Charlie Hebdo, a poursuivi son ascension sociale et médiatique. La seule bonne nouvelle de sa nomination à France Inter c’est qu’il a du restituer aux dessinateurs les commandes de l’hebdomadaire. Il en reste cependant actionnaire de la société éditrice et de la société immobilière qui héberge le journal (merci de me démentir si ce n’est plus le cas). Le bel hold-up.

Pour la défense de Cavanna, il n’est pas le seul a s’être fait gruger par l’ancien comique de variétés et même si beaucoup dans l’équipe continuent à vouer à Philippe Val une admiration sans bornes, c’est Cavanna qui a sauvé l’honneur d’une rédaction tétanisée par les choix à faire lors du licenciement de Siné en 2009.

Cavanna a pris position, nettement, publiquement, et il aura fallu, « l’affaire Siné », pour que je retrouve MON Cavanna. Optant résolument pour la défense de Siné, malgré les sarcasmes de Cabu et de Wolinski qui lui reprocheront par son attitude de mettre en péril le journal. Cavanna en appellera à l’esprit de Charlie, celui d’antan. Celui dans lequel Reiser, Choron, Gébé, Wolinski, Cabu, Delfeil de Ton, Willem, ne se fixaient comme limites que celles de leur talent. À l’époque les rédacteurs en-chef (c’était imprimé « rédacteur-en-chef : toute l’équipe ») ne cherchaient pas l’adoubement de leurs collègues parisiens, ne se vantaient pas de déjeuner avec Laurent Joffrin, ne pontifiaient pas dans les médias, ne fricotaient pas avec le Verts, ne voulaient pas faire de livre avec Jean-Pierre Chevènement, n’interviewaient pas les grands pontes de l’industrie comme Jean-Marie Messier, ne se faisaient pas éditer par BHL, et ne se servaient pas du journal pour favoriser une carrière de chanteur de bluettes en publiant les dates de ses spectacles.

L’audace de cette équipe historique était alors de « chier dans la colle et dans les bégonias » en toutes libertés comme le revendiquera plus tard Siné.

Cavanna est redevenu Cavanna, à mon sens.

C’est lui qui publie aujourd’hui « Lune de miel », un livre témoignage sur sa vie, sur la maladie de Parkinson qui le frappe et la mort qui rôde. Il revient aussi sur les « vingt-cinq ans merveilleux » passés à Hara-Kiri, puis à Charlie Hebdo, l’original, et sur les derniers mois, constatant que ces dernières années le « fabuleux journal de Reiser n’avait existé que pour assurer la promotion sociale d’un ambitieux ».

On a tout juste eu le temps de le faire avec Choron, Georges Bernier, de son vivant, alors n’attendons pas pour célébrer François Cavanna et le remercier de tout ce qu’il a apporté à la liberté de pensée, à l’écriture, et à l’humour. ff

À lire aussi : « Bête et méchant » (livre de poche), pour ceux qui rêvent de vivre l’aventure exaltante de la création d’un journal, et « Cavanna raconte Cavanna », le hors-série de Charlie-Hebdo, pour comprendre pourquoi Philippe Val n’avait aucune chance de devenir Cavanna.

Illustrations, dessin de Charb, Willem et d’Honoré parus dans « Cavanna raconte Cavanna », hors-série de Charlie, toujours en vente.

Un livre de Delfeil de Ton !

lundi 17 janvier 2011

Trois dessins de Gébé, l’immense Gébé, parti trop tôt, illustrent « Le Journal de Delfeil de Ton », le livre que Delfeil de Ton vient de publier aux éditions Wombat dans la collection « Les insensés ».

Il y a quelques années un dessinateur me confiait qu’il rêvait de dessiner comme Delfeil de Ton écrivait. Imagination, concision, dérision, des qualités que l’on aimerait effectivement trouver plus souvent dans certains dessins.

En attendant le recueil consacré à ses meilleures chroniques parues dans le Nouvel Observateur depuis 1975, et sa « véritable histoire de Hara-Kiri hebdo » parue dans Siné Hebdo, on peut savourer ces textes parus en 1969, et de 1975 à 1976, dans les mensuels Charlie et Hara-Kiri.

Hara-Kiri l’éternel retour

jeudi 25 novembre 2010

« En 2010, un journal pourrait-il être aussi “bête et méchant” que le Hara-Kiri de la grande époque ? », c’est la question que pose le site Internet Fluctat.net «art, culture, société, poil à gratter »,  à l’occasion de la parution du « Le Pire de Hara-Kiri, 1960-1985 » (éditions Hoëbeke).

Réponses intéressantes de Cavanna, Delfeil de Ton, Berroyer, Siné, Charb, et Martin.

Video de France 3 sur l’album où le Pr Choron et Berroyer parlent d’Hara-Kiri.

Rire du pire pour résister

vendredi 22 octobre 2010

Les éditions Hoëbeke et le Théâtre du Rond-point à Paris organisent le lundi 25 octobre 2010 une table ronde  autour du thème « Peut-on rire du pire ? », à l’occasion de la parution du livre « Le pire de Hara Kiri » dont les auteurs sont Cavanna, Delfeil de Ton, Wolinski, Berroyer et Jean-Marie Gourio.

Le débat se déroulera à 19h, salle Tardieu, au Théâtre du Rond-Point, 2 bis, avenue Franklin D. Roosevelt, 75008 Paris.

Une signature est prévue après la table-ronde.

À noter que Jean-Michel Ribes, patron des lieux, vient de publier le deuxième tome de « (Le) rire de résistance » sous-titré « De Plaute à Reiser ». Les dessinateurs Wolinski, Plantu, Topor, Pierre Étaix, Reiser, sont représentés sur la couverture – entre autres humoristes qui ne dessinent pas forcément. Topor figurait seul en couverture du premier tome sous-titré « De Diogène à Charlie Hebdo ».

Ces livres sont une co-édition Théâtre du Rond-Point – Beaux Arts éditions.