Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Denis Robert’

Cavanna et Denis Robert

mercredi 25 septembre 2013

L’hebdomadaire Paris Match consacre un article à Denis Robert qui prépare actuellement  un film sur Cavanna intitulé “Jusqu’à l’ultime seconde, j’écrirai“.

Extraits de l’interview :

[…] Qu’est-ce qui vous a incité à réaliser un portrait de Cavanna ?
J’ai réalisé lors d’une intervention devant une salle d’étudiants documentaristes âgés de 25 à 30 ans et issus d’un milieu socio-culturel plutôt favorisé, que seul cinq d’entre eux connaissaient Cavanna ! Il y a eu un film sur le professeur Choron, un autre sur Siné et, à mes yeux, Cavanna, est au moins aussi important par ses qualités d’écrivain et son combat pour la liberté d’expression. S’il n’y a avait pas eu Cavanna, il n’y aurait pas eu Groland, Charlie Hebdo, Didier Porte, Stéphane Guillon… Quant à ses livres, «Les Ritals » ou « Les Russkoffs», ils ont été vendus à des millions d’exemplaires. Pourtant, les gens l’ont oublié. Certains croient qu’il est mort, d’autres le confondent avec Anthony Kavanagh ! […]

[…] L’influence de Cavanna est considérable mais a-t-il un héritier direct, quelqu’un qui aurait repris son flambeau ?
C’est difficile à dire. Il est tellement multicartes… Ecrivain, auteur d’une centaine de bouquins, éditorialiste… Il a surtout offert des espaces de liberté incroyables à toute une génération de dessinateurs et d’auteurs comme Jackie Berroyer, Gébé, Pétillon et tant d’autres… Sans lui, un pan entier de l’humour de notre pays n’existerait pas. Mais il n’est pas « Papa poule », il ne couve pas les gens. Il les jette dans le grand bain. […]

Illustration : Cavanna vu par Honoré.

La satire à Dax

vendredi 14 janvier 2011

Créé à l’initiative du dessinateur Marc Large et avec l’appui fervent de la municipalité, la première édition du festival « Satiridax » se déroulera du 2  au 5 juin 2011 à Dax.

Au programme des expositions, des spectacles et des projections de film.

Parmi les invités, des dessinateurs, Barros, Berroyer, Berth, Biz, Carali, Chimulus, Decressac, Faujour, Flavien, Gab, Giemsi, Large, Lasserpe, Lindingre, Maël, Pakman, Sergio, Siné, Vuillemin, des vedettes de la télé et du spectacle, Christophe Alévêque, Édouard Baer, Berroyer, Antoine de Caunes, Benoît Delépine, Stéphane Guillon, Gustav Kervern, Didier Porte, Christophe Salengro, les Wampas, Didier Super, Zazon, et pas mal d’anciens de Siné Hebdo, Bouyxou, Gérard Filoche, Denis Robert, Noël Godin, Étienne Liebig.

Le site de la manifestation.

Large

mardi 31 août 2010

« Régalez vous avec Large. Lisez-le et relisez-le, à l’endroit, à l’envers, au lit, aux chiottes, en faisant le poirier ou les pieds au mur, le grand écart… en long et surtout en Large. » Siné

Longtemps illustrateur habile, Marc Large se consacre désormais au dessin de presse. Ces derniers mois on a pu voir ses dessins dans Siné Hebdo mais aussi dans les pages de Bakchich, Kamikaze et Vigousse. La plupart d’entre eux, accompagnés de textes de Siné, Denis Robert, Didier  Porte, Étienne Liebig, Christophe Alévêque, Christian Laborde, seront réunis dans l’album «Dessins mal élevés » qui paraîtra en septembre 2010 aux éditions La Lauze. En vente partout (16 euros) mais on peut aussi le commander sur le blog de Large.

Large est également l’initiateur du festival de la satire de Dax dont la première édition se déroulera en 2011.

Le site Internet de Large.

Lindingre sur tous les fronts

mardi 19 janvier 2010

J'aime pas les portables - Lefred-Thouron et Yan LindingreDessinateur à Fluide glacial, mais aussi à Siné Hebdo, Yan Lindingre est en pleine actualité en tant que… scénariste.
Scénariste de la série « Allô t’es où ? » dessinée par Lefred Thouron et dont les pages sont réunies dans l’album « J’aime pas le téléphone portable » à paraître aux éditions Hoëbeke, et, en tant que co-auteur avec Denis Robert et Laurent Astier (éditions Dargaud), de la bande dessinée « L’Affaire des affaires » qui vient de se voir attribuer  le « Prix France Info de la Bande dessinée d’actualité et de reportage 2010 ».

Dans un communiqué. Le jury, présidé par Philippe Chaffanjon, directeur de France Info et composé de neuf journalistes de la station, a loué : « les qualités d’une bande dessinée ancrée dans le réel qui se lit comme un polar » (l’album raconte les coulisses de l’enquête de Denis Robert sur l’affaire Clearstream), et déclaré que « la vivacité du scénario de Denis Robert est portée par le découpage dynamique de Yan Lindingre et le trait nerveux de Laurent Astier”

À noter que « L’Affaire des affaires », tome 1, figure aussi dans la sélection officielle du prochain festival de la BD d’Angoulême.

La BD planche sur l’actu

samedi 10 janvier 2009

bye-bye-bushL'affaire des affairesDécidément les éditeurs de bandes dessinées n’en finissent pas  de puiser dans l’actualité politique pour diversifier leur production. 

C’est le cas des éditions Dargaud qui annoncent pour janvier la parution de Bye-bye Bush*, un album collectif rassemblant les dessins de Diego Aranega, Bouzard, Bravo, Ivan Brun, Charb (qui signe la couverture), Clarke, Jul, Luz, Malingrëy, Nix, Sapin, Thiriet, Bercovici et Vuillemin.

Autre album, L’argent invisible tome 1 de L’affaire des affaires, scénario de Denis Robert et Yan Lindingre, dessins de Laurent Astier. Ceux qui ont du mal à suivre les démêlées de Denis Robert avec Clearstream planche-bdont une occasion d’y voir plus clair avec ce récit mis en images. À noter qu’un des scénaristes, Yan Lindingre, publie chez le même éditeur le tome 3 de Chez Francisque, série dessinée par Manu Larcenet dans Fluide Glacial.

*À noter que le café animé La mer à boire présente du 14 janvier au 22 février 2009 une exposition des originaux de l’album et une signature collective le mercredi 14 janvier à partir de 19h 30.

La mer à boire, 1-3, rue des Envierges 75020 Paris. Tél. : 01 43 58 29 43.

Illustrations © Dargaud et les auteurs.

Charlie hebdo 1 – Mahomet 0.

dimanche 25 mars 2007

Charlie hebdo en procèsUn procès pour rien, celui des organisations musulmans représentatives contre Charlie hebdo, qui avait publié des caricatures jugées offensantes pour cette religion.

En effet, le 22 mars 2007, le tribunal n’a pu que prononcer la relaxe au vu du peu d’arguments que développaient les plaignants. Seule l’Union des organisations islamiques de France a fait appel.

Un verdict attendu mais qui risque de brider encore plus la liberté d’expression des caricaturistes qui sont quand même soumis à la bonne volonté et au courage éditorial de leur directeur de publication et rédacteurs en chef, il ne faut jamais l’oublier.

Aujourd’hui, hélas, la liberté d’expression s’arrête là où commence les intérêts politiques ou économique d’une entreprise de presse, et peu de titres peuvent revendiquer une liberté quasi totale.

Apartés

Ce procès de Charlie a été une bonne affaire pour certains. Libération d’abord, qui, avec son numéro de soutien consacré au procès a vu augmenter ses ventes de 40%. Sans compter que les nombreuses prestations des journalistes de Charlie n’ont pas été rémunérées.

Les ventes de Charlie hebdo, elles, ont quasiment doublées pour le numéro annonçant le procès (115 000 ex), mais sont retombées à 75 000 ex. pour le numéro suivant qui rendait compte du procès.

A noter que tous les autres journaux qui avaient publiés, en soutien à Charlie, les dessins du quotidien danois Jyllands-Posten, n’ont, eux, pas été poursuivis, Le Nouvel Observateur, France Soir et Libération (qui les a republiées le 7 février 2007).

Comme argument de défense, les avocats de Charlie ont montré à l’audience des dessins qui s’attaquaient également au Pape, provoquant alors l’hilarité publique du camp adverse. Un argument qui a fait mouche.

Richard Malka, l’avocat de Charlie hebdo qui défendait dans ce procès la liberté d’expression, accable par ailleurs de poursuites judiciaires le journaliste Denis Robert dans l’affaire Clearstream, firme Luxembourgeoise dont R. Malka est l’avocat en France pour les affaires de presse.

Joli coup médiatique de Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur mais aussi candidat à l’élection présidentielle qui, avec une lettre envoyée à Philippe Val et lue à l’audience, a apporté son soutien à Charlie hebdo (“Je préfère un excès de caricature à une absence de caricature”). Il faut préciser que l’avocat des organisations musulmanes, Me Szpiner, est aussi celui de Jacques Chirac, avec qui N. Sarkozy semble vouloir régler quelques comptes.

Johan Sfar qui, dans la foulée, a publié ses croquis d’audience sous le titre «Greffier » (collection Shampoing des éditions Delcourt) a bénéficié d’un publicité à la Une du Figaro et du soutien de Libération. Le gros album réalisé rapidement, trop rapidement, la plupart des textes manuscrits sont illisibles et Philippe Val a des cheveux, rassemble aussi les chroniques que Sfar a publié dans l’hebdo lorsqu’il y collaborait.

Des lettres de menaces arriveraient à Charlie hebdo au nom de Plantu qui ne collabore pas au journal.

En parallèle de cette affaire, Plantu le dessinateur du Monde et de L’Express défend dans les médias la position selon laquelle :

« les dessinateurs doivent continuer a être irrespectueux tout en défendant les croyants ».

Extraits du chat organisé par LeMonde.fr le 22 mars 2007. Dans sa dernière réponse à un internaute, Plantu annonce une initiative le 11 avril 2007 (voir ci-dessous) :

[…]

Question : Jérémie Fontanieu : Ne pensez-vous pas normal, dans le monde au sein duquel nous vivons aujourd’hui, qu’une certaine forme de retenue s’impose à l’égard des communautés qui constituent notre pays ?

Plantu : J’ai toujours pensé que les dessinateurs de presse se devaient d’être impertinents, mais devaient être aussi pertinents dans leur rigueur journalistique. Cela veut dire que depuis que je fais ce travail, au Monde, j’ai toujours trouvé normal de pratiquer l’autocensure. Il est particulièrement démagogique depuis des dizaines d’années de faire croire aux lecteurs qu’un dessinateur a le droit de tout se permettre. En me rendant au procès de Charlie Hebdo le mois passé, une des collaboratrices de Charlie qui témoignait nous disait : “En tant qu’homosexuelle, je suis souvent choquée par les dessins de mes petits camarades de Charlie, qui nous traitent dans leurs dessins de pédés et de gouines. Et d’ailleurs, il n’est pas rare que certains dessins trop outrés soient écartés.” J’appelle ça de l’autocensure, et c’est bien normal.

Il faut en finir avec cette idée que les journalistes libres ne pratiqueraient jamais l’autocensure. Cela m’énerve prodigieusement, et je trouve très démagogique de faire croire à des jeunes qu’on peut tout se permettre. Cela étant, il n’est pas question qu’une seule idée politique ou éditoriale ne soit pas exprimée dans un journal, que ce soit en texte ou en images. Rien ne doit être caché dans les opinions, encore faut-il être malin au moment où on les exprime.

[…]

Juliette D : Allez-vous vous y prendre à deux fois la prochaine fois que vous voudrez dessiner une caricature où figure Mahomet ?

Plantu : Je vous le répète, l’urgence n’est pas de dessiner Mahomet. L’urgence, c’est de réaliser des images dérangeantes sur les religions, et non pas sur les croyants. C’est la raison pour laquelle je fais revenir plusieurs dessinateurs laïques, chrétiens, juifs et musulmans à Paris le 11 avril au ministère de la culture, rue Saint-Honoré, et nous aurons la grande chance de pouvoir débattre sur l’avenir de la caricature. Seront présents Ali Dilem (Algérie), Kichka (Israël), Ranan Lurie (Etats-Unis), Ramize Erer (elle travaille à Istanbul, et ce sera passionnant d’écouter une dessinatrice nous raconter comment, en toute liberté, elle peut faire des dessins rigolos sur les femmes en Turquie et sur l’islam).