Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Glénat’

Huit dessinateurs de presse sortent de leur réserve

mardi 11 février 2014

Depuis la parution en 1981 du document « Le dessin sous presse » édité par le Centre national d’art et de culture Georges Pompidou, et qui proposait des conversations avec Plantu, Barbe, Tim, Cabu, kerleroux, Wiaz, Gourmelin, Puig-Rosado, Serre, Siné, Desclozeaux, Wolinski, Cardon, Avoine, Bretécher, Faizant, peu d’ouvrages étaient parus donnant la parole aux dessinateurs sur leur métier.
D’où l’intérêt (pour les quelques amateurs) du livre « Dessinateurs de presse » de Numa Sadoul “un passionné de bande dessinée, qui a déjà réalisé plusieurs ouvrages sur le sujet” que publient le 12 février les éditions Glénat.
Des entretiens débutés en 2006 (mais réactualisés en 2009 puisque les protagonistes y évoquent la fameuse affaire Siné-Val), que l’éditeur présente ainsi :

“Pour réaliser cet ouvrage consacré au dessin de presse, le journaliste Numa Sadoul a rencontré quelques-unes des plus célèbres figures du genre, de France et de Belgique, dont les illustrations féroces scrutent depuis des années les travers de notre société, formant souvent le curseur des limites de la liberté d’expression. Ainsi, retrouvez Cabu, Charb, Kroll, Luz, Pétillon, Siné, Willem (Grand Prix d’Angoulême 2013) et Wolinski dans des entretiens amicaux mais sans concession, au cours desquels les artistes reviennent sur leurs parcours, se dévoilent, et commentent eux-mêmes leurs œuvres.
Une véritable mine d’anecdotes et de perles d’humour composent ainsi cet ouvrage éclairant et passionnant, qui révèle un amusant paradoxe puisqu’il tend à montrer l’apport artistique, culturel et durable d’un phénomène qui, rebondissant sur l’actualité, est par définition éphémère !”

Note de lecture à venir.

Barbe 1936 – 2014

dimanche 9 février 2014

Le dessinateur André-François Barbe est mort.

La presse et les éditeurs l’avaient un peu abandonné ces dernières années malgré son grand talent de dessinateur (ils peuvent toujours rééditer son magnifique “Barbe-Bleue” et le non moins étonnant “Don Juan” (La Découverte 1991). Tout au long de sa longue carrière, débutée en 1958 dans Le Rire, il a dessiné pour Lui, Hara-Kiri, Charlie mensuel (où il a publié sa série “Cinémas” éditée par Glénat en 1982),  Pilote, L’Echo des Savanes, A suivre, La Recherche, Le Monde, Lire, et aussi pour Punch (G-B), Esquire (USA), Pardon (All).

Membre des Humoristes Associés (H.A.) il a participé de 1980 à 1988 à tous leurs albums collectifs qui réunissaient Avoine, Blachon, Bridenne, Fred, Granger, Jy, Lacroix, Laville, Loup, Mordillo, Mose, Napo, Nicoulaud, Sabatier, Serre, Siné, Soulas, et Trez.

En 1998, il a publié “Je t’aime” (Hors collection) dans lequel ses dessins accompagnaient des textes de Cavanna. L’album fut également édité au Japon en 2004 (Aoyama, Tokyo).

Sa dernière exposition a eu lieu en 2012 à la Galerie An-Girard.

Ses dessins figurent dans “La gloire de Hara-Kiri” (Glénat) le tout dernier livre de Cavanna.

L’empreinte d’Hara Kiri

lundi 2 décembre 2013

« Du dessin et rien d’autre ! » précise Cavanna dans le texte d’introduction de « La gloire de Hara Kiri » qui vient de paraître aux éditions Glénat. Effectivement cet album de 336 pages, est un véritable tsunami de styles, de graphismes, d’inventions, d’humour, et de talents, qui aide à mieux comprendre comment ce journal, créé par Cavanna et Georges Bernier (Professeur Choron), a pu si durablement marquer les esprits et générer autant de dessinateurs, pour la plupart encore présents dans la presse aujourd’hui.

La liste des auteurs est impressionnante à commencer par ceux qui ont participé aux  premiers numéros, Fred qui signa les premières couvertures, Topor, Gébé, Wolinski, Cabu, Reiser, Willem.

Générique complet de l’album : Barbe, le groupe Bazooka, Blachon, Bosc, Carali, Cardon, Chaval, Olivia Clavel, Copi, Coureuil, De Carlo, Manfreid Deix, Dimitri, Pierre Fournier, Gourmelin, Got, Guitton, Maurice Henry, Herr Seele, Hopf, Hugot, Kamagurka, Lacroix, Lulu Larsen, Lefred-Thouron, Lob, Masse, Moebius, Mose, Muzo, Nabe, Nicoulaud, Guy Peellaert, Pelotch, Petit-Roulet, Philippe, Kiki Picasso, Loulou Picasso, Pichon, Placid, Poussin, Rémi, Bruno Richard, Sajtinac, Charlie Schlingo, Serre, Siné, Soulas, Vicq, Vuillemin, sans oublier Cavanna, alias Sépia, dessinateur, et créateur du fameux logo d’Hara Kiri.

Un remarquable travail orchestré par Cavanna et Virginie Vernay, accompagné de textes signés Pacôme Thiellement et Jacques Sternberg.

Delfeil de Ton conclut l’ouvrage en écrivant « La gloire, nous dit le dictionnaire, c’est une renommée éclatante. Il dit aussi le dictionnaire, que la gloire est une réputation qui s’attache aux mérites particulièrement remarquables. Voilà des définitions qui correspondent à Hara Kiri. La gloire est également « une chose dont on est fier » : Hara Kiri est particulièrement fier de ses dessins. »

En illustration, dessin de Topor publié dans Hara Kiri en… 1963. Dessin de Reiser en couverture de l’album.

Cannes 2013 : La vie d’Adèle de la BD au film

samedi 25 mai 2013

26 mai 2013 : le film a obtenu la Palme d’Or.

Si le Festival de Cannes a semble-t-il fait un bon accueil au film « La vie d’Adèle » d’Abdellatif Kechiche, « une histoire d’amour entre deux femmes dans ce qu’elle a de plus banal, de plus beau et de plus bestial » (Le Monde), trop peu de médias précisent que ce film est tiré du roman-graphique « Le bleu est une couleur chaude » de Julie Maroh publié en mars 2010 aux éditions Glénat. Et c’est bien dommage.

L’album avait obtenu en 2011 le Prix du public Fnac-SNCF 2011 au Festival international de la bande dessinée d’Angoulême.

A écouter la chronique de Joy Raffin sur France Inter où l’auteure parle de son travail.

Les cœurs exacerbés le blog de Julie Maroh.

Aurel et la bande dessinée

mercredi 1 mai 2013

Avec la bande dessinée le dessinateur Aurel semble avoir trouvé le genre graphique qui lui permet de développer la large palette de son savoir faire : dessin, caricature, mise en page, humour.

Après le succès de « Sarkozy et les riches », « Sarkozy et ses femmes », et même de « C’est dur d’être de gauche », il publie « Hollande et ses 2 femmes » (tous chez Glénat), et une nouvelle fois sur un scénario du journaliste Renaud Dély (couverture en illustration).

En parallèle à la parution de cet album, il faut noter la compétition entre les éditions Glénat et les éditions 12bis sur ce créneau de la bd « politique ». Un challenge original lorsqu’on sait qu’à la tête de 12bis se trouve Dominique Burdot ancien directeur général de Glénat-Vent d’Ouest qui avait édité avec succès « La Face karchée de Sarkozy » et « Sarko 1er » (Auteur Philippe Cohen, scénariste Richard Malka, dessinateur Riss).

12bis vient d’ailleurs de défrayer la chronique en publiant « Rachida, aux noms des pères », que l’ancienne garde des sceaux Rachida Dati a tenté de faire interdire pour atteinte à la vie privée (Scénario : Derai, Swysen, dessin : Paulo, Swysen).

Angoulême 2013 pour les « Nuls » en BD

mercredi 30 janvier 2013

Pour résumer la 40ème édition du festival international de la BD d’Angoulême qui se déroulera du 31 janvier au 3 février, on dira que la chaîne de magasins Cultura remplace la FNAC qui avait succédé à Leclerc, que Europe 1 est un des nouveaux partenaires et que la radio consacre plusieurs de ses émissions à l’évènement qui perd par ailleurs son directeur artistique Benoît Mouchart qui rejoint les éditions Casterman, que le festival célèbre à travers ses expositions son président Jean-Claude Denis, Mickey & Donald (dont Glénat est devenu l’éditeur en France), Jano, Comès, et Pénélope Bagieu, mais aussi Albert Uderzo à qui la ville aurait bien voulu donner le nom à son École Européenne Supérieure de l’Image (ÉESI) mais les élèves ont refusé prétextant qu’on n’y enseignait pas que de la bande dessinée.

On peut rajouter que cette année on va y parler de la bande dessinée algérienne, que 32 albums sont en compétition pour les 4 prix attribués par un Grand jury dont on a viré tous les anciens lauréats qui en faisaient partie.

On notera aussi qu’il y a toujours des tiraillements entre la société privée 9ème Art+ qui organise cette manifestation et son commanditaire l’Association du Festival international de la Bande Dessinée, et que Bertrand Morisset lui-même organisateur de divers salons est toujours en embuscade.

Enfin, il semblerait que le journaliste Didier Pasamonik un des plus fins connaisseurs actuels du monde de la BD soit cette année interdit de festival pour avoir publié sur le site ActuaBD.com des informations qui ont déplu aux organisateurs.

Donc rien de nouveau dans le domaine de la BD, ah, si, on apprend – entre autre – dans le très intéressant et détaillé bilan publié par l’ACBD, que 5665 livres, de, ou portant sur la BD, ont été publiés en 2012, et que « on peut estimer que 1 510 auteurs réussissent encore à vivre, souvent difficilement, de la création de bande dessinée (sur le territoire francophone européen).»

On se consolera de cet état des choses en constatant que la radio France info – évincée d’Angoulême – et son spécialiste Jean-Christophe Ogier continuent à décerner un Prix de la Bande dessinée d’actualité et de reportage et que celui-ci a été attribué à « La voiture d’Intisar » de Pedro Riera et Nacho Casanova, paru aux éditions Delcourt.

En marge du festival, le site Actualitté.com nous apprend la nomination du dessinateur Yan Lindingre au poste de rédacteur-en-chef du mensuel Fluide Glacial. Vincent Solé, qui était entré à Fluide en 1995 pour s’occuper du site Internet devient lui responsable éditorial des albums.

A noter aussi que Louis Delas (directeur général) qui avait quitté Casterman, appartenant à Flammarion, après son rachat par Gallimard pour rejoindre L’école des loisirs, la maison d’édition fondée par son arrière grand-père , annonce le lancement d’une collection de bandes dessinées.

En illustration, l’affiche de 2013 dessinée par Jean-Claude Denis.