Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Guillaume Doizy’

Le dessin de presse au Mémorial de Caen

jeudi 3 septembre 2015

11990601_10153614008517431_2829789552019479182_nAnnoncées comme annulées, puis annoncées reportées, les 5èmes Rencontres du dessin de presse du Mémorial de Caen se dérouleront du 11 au 13 septembre 2015 dans la plus grande discrétion, et sur « préinscription obligatoire » (les visites du Mémorial seront fermées au grand public pendant ces 3 jours).

A 8 jours de la manifestation on ne connaît pas encore la liste des 37 dessinateurs participants, hormis Siné qui devrait animer un débat « Siné mensuel comment ça marche ? », et Kianoush qui signe le dessin de l’affiche.

Les thèmes des autres débats seront « Les dessinateurs sont-ils des journalistes ? », « Le dessin est-il un langage universel ? », « Qu’est-ce qu’un bon dessin, ici ou ailleurs ? », ou encore « La liberté d’expression a-t-elle ses limites ? », « Comment, pourquoi dessiner le sacré ? ».

A noter que l’événement sera inauguré par le philosophe Michel Onfray (intervention sur le thème “Le 7 janvier est-il notre 11 septembre ?”, retransmise en direct sur le site du Mémorial), et que Guillaume Doizy, « historien », clôturera la manifestation avec une conférence « Le dessin de presse dans l’histoire, le crayon armé ? » (sic).

Les 5èmes Rencontres du dessin de presse du Mémorial de Caen à suivre sur Facebook.

Dossier spécial caricature dans le n°134 de CQFD

vendredi 10 juillet 2015

arton1611-cbbd1Le mensuel CQFD propose dans son n°134 (Juillet-août 2015) un supplément de 32 pages intitulé « A bas les caricatures ? » Présentation du dossier par la rédaction :

« “L’âge d’or du dessin de presse est loin derrière nous”. Guillaume Doizy consacre une partie de son temps à réfléchir à l’histoire de la caricature et du dessin de presse. Il est l’auteur d’une dizaine d’ouvrages et de nombreux articles sur le sujet. Il a fondé le site caricaturesetcaricature.com en 2007, ainsi que l’agence iconographique Caricadoc. Entretien.

« Après la Révolution,c’est devenu “Touche pas à ma religion” ». Tawfiq Omrane est un caricaturiste tunisien. Il publie régulièrement dans CQFD, mais aussi dans Al Jomhourya, Sawt Echaab (hebdo du parti ouvrier), ou en ligne sur The Dissident et Sept-Info (Suisse) et au sein du Doha Centre for Media Freedom. En France, Le Monde (via Cartooning for Peace, dont il est membre), Le Un et Moyen-Orient ont déjà accueilli son travail. Entretien.

S’abandonner à l’inconnu. L. L. de Mars, l’un des premiers à utiliser la Licence Art Libre et à se lancer dans le Web artistique avec le site le-terrier.net, est un esthète à facettes qui a les boules. RMIste fervent, RSAste convaincu, il envoie régulièrement ses dessins à CQFD depuis sa Bretagne natale. Il nous livre ici un texte à charge sur la caricature. Point de vue.

En illustration la Une de CQFD signée Rémi.

Les « enfants » du dessin de presse

vendredi 19 juin 2015

BesseCoco

Pas facile de parler du dessin de presse dans une émission de grands reportages, pas évident de traiter de ce sujet à travers trois jeunes dessinateurs, pas facile, ni évident surtout lorsqu’on choisit de titrer la séquence  « Les enfants de Charlie Hebdo» comme l’a fait Envoyé spécial le 18 Juin 2015.

Les témoignages de Camille Besse, Coco, Soulcié, mais aussi de Pascal Gros qui fait une apparition, donnent pourtant une idée exacte de la profession aujourd’hui, de ses difficultés de travail et de ses doutes après le 7 janvier. Une situation complexe que l’incontournable et pointilleux historien de la caricature Guillaume Doizy n’hésite pas à résumer avec cette formule « le dessin de presse est derrière nous » (il explicite cependant).

L’espoir est peut-être dans la parole d’un élève de l’école Estienne filmé dans le cadre du Trophée Presse citron : « Le dessin de presse pouvait avoir un petit côté désuet et on se demandait s’il avait encore un peu de pouvoir. Mais de voir que ça pouvait faire réagir de façon aussi violente, dans ma classe, il y en a qui ont pris conscience qu’on pouvait s’engager par le dessin. »

Le reportage d’Anouk Burel et Frédéric Bazille est à revoir en replay sur Pluzz.fr (3ème reportage du magazine).

Illustrations : captures d’écran Besse, Coco, Gros, Soulcié.

Gros 2Soulcie

Le président de la FECO dessine aussi pour l’Iran

lundi 8 juin 2015

Bernard Bouton, président général de la FECO (FEderation of Cartoonists Organisation) International, est un des 16 participants français* au concours International Holocaust Cartoon Contest organisé début 2015 par l’Iran en riposte aux caricatures de Mahomet publiées par Charlie Hebdo. Un premier concours du même type, antisémite et négationniste, avait déjà été organisé en 2006. Celui-ci avait été condamné par le secrétaire général des Nations unies de l’époque, Kofi Annan (co-fondateur de Cartooning for Peace).

FECO

Quelques 312 dessinateurs du monde entier ont envoyé 839 dessins qui devraient être prochainement exposés à Théhéran. Les trois premiers prix sont dotés d’une somme de 12 000, 8 000, et 5 000 dollars.

75APour sa part, Bernard Bouton justifie sa participation dans un entretien accordé à Guillaume Doizy sur son site Caricatures & caricature. Extrait :

« J’ai participé plusieurs fois à des concours iraniens, sur des sujets différents. De même j’ai participé à des concours israéliens (j’y ai été primé) et j’ai été membre de jurys en Israël, personne ne m’a jamais reproché de soutenir le régime d’Israël. On a dit des dessinateurs participants au concours iranien qu’ils étaient naïfs et qu’ils seraient utilisés par Téhéran, mais mon dessin dont le sens est très clair, sera publié dans la galerie sur le website iranien et il ne pourra pas être détourné, ou interprété différemment. J’ajoute que j’ai déclaré que si je gagne le prix de 12 000$ j’en verserai la moitié à une organisation humanitaire pour venir en aide aux enfants palestiniens et l’autre moitié à une organisation humanitaire pour enfants israéliens, et je le ferai savoir en lui donnant le maximum de publicité ; il sera alors cocasse que l’argent de Téhéran serve aux enfants israéliens ; parlera-t-on alors de détournement ? Il est exclu pour moi de boycotter les concours iraniens. En Iran vivent de nombreux dessinateurs de qualité, et c’est un plaisir enrichissant que de les rencontrer. »

Bernard BoutonBernard Bouton dont on sait peu de chose (il signe aussi Bernie), aurait publié dans L’Express et Le Progrès de Lyon, et est présenté comme « un cartooniste et un collectionneur de dessins français ». Il a dessiné le logo de l’EIRIS (Equipe Interdisciplinaire de Recherche sur l’Image Satirique) dont il semble être membre.

A noter que Pierre Ballouhey, vice-président de la FECO France, a écrit dans les commentaires de l’article :

« Guillaume, il fallait lui demander ce qu’il pensait de l’emprisonnement, de 12 ans, d’Atena Farghadani qui a représenté des politiques iraniens avec des têtes d’animaux et de lui montrer ton beau livre sur les hommes politiques représentés de la même façon depuis des siècles en Occident. Ce Bouton est vraiment un problème : changer la loi sur le négationnisme, le révisionnisme, on rêve. Ce concours est une réplique au mouvement “Je suis Charlie”, comme le concours de 2006 était une réplique aux caricatures danoises. Les organisateurs sont anti-Charlie, c’est clair ça. Pour des dessinateurs français ça veut dire quelque chose. »

Bouton AshgarOn en saura peut-être plus dans le prochain numéro du magazine Fecocorico à propos de celui que P. Ballouhey qualifie de “furoncle” (jeu de mot).

Toujours sur Caricatures & caricature le dessinateur iranien en exil Kianoush Ramezani réagit également à cette affaire (questions en français, réponses en anglais).

Illustrations : Le dessin de Bernard Bouton et une caricature de lui publiée sur le site Cartoon movement. Photo : le dessinateur Iranien Rahim Bagal Ashgar et Daniel Bouton.

*Abderrazak Slim, Bernard Bouton, Charly Billaud Dedko, Depre Patrice, Emile Pradier, Jack Exily, Jean Celestin, Julien Schutz, Krapo Kibave, Nicolas, Pablo Utiel, Ramo, Sani , Thomas Losfeld, Vincent Bachelot, et Zeon (proche d’Alain Soral).

Des dessins de presse à la Fête de Lutte Ouvrière

vendredi 22 mai 2015

DessinsLO2015Ceux qui ne peuvent, ou qui ne veulent pas, se rendre à la Fête de Lutte Ouvrière à Presles (Val d’Oise), les 23, 24 et 25 mai 2015, ont la possibilité de voir sur le site Caricatures & caricature les dessins de Aurel, Babouse, Bauer, Berth, Besse, Box, Brito, Cambon, Coco, Decressac, Dubouillon, Elchicotriste, Erre, Faujour, Gros, Honoré, Kianoush, Lupo, Malingrey, Man, Pakman, Rousso, Sondron et Soulcié, présentés dans l’exposition qui n’est pas organisée par Guillaume Doizy.

Dessiner avant et après le 7 janvier

jeudi 23 avril 2015

Avant le funeste 7 janvier et le massacre à Charlie Hebdo, les dessinateurs de presse, les caricaturistes, étaient souvent invités à débattre en public sur des thèmes aussi affriolants que « Peut-on rire de tout ? » ou «  Le dessin de presse et la censure ». Et inversement.

Depuis le terrible 7 janvier ils sont invités à s’exprimer sur le thème « Dessiner après Charlie ». En dehors du fait que les dessinateurs, notamment ceux de Charlie, démontrent que c’est possible (même dans le chagrin ), on ne peut que déplorer cette nouvelle mode autour de ce métier.

ob_54a32e_ob-495b2b-caricature-affiche-table-ronD’autres thèmes pourtant ne manquent pas :

Pourquoi les médias, et surtout la presse écrite, n’utilisent-ils pas plus de dessinateurs de presse ?

Pourquoi les tarifs payés aux dessinateurs sont-ils de plus en plus dérisoires ?

Pourquoi les journaux virent-ils les vieux dessinateurs parce qu’ils leurs coûtent trop cher ?

Pourquoi les médias publient-ils des dessins de plus en plus médiocres parce que leurs auteurs travaillent quasiment gratuitement ?

La situation professionnelle des dessinateurs de presse n’était déjà pas glorieuse avant les assassinats de Charlie Hebdo, elle n’a pas changé depuis, et les journaux, en dehors des quelques titres satiriques, ne publient pas plus de dessins.

Ce serait malgré tout injuste de dire que le statut des dessinateurs n’a pas changé. Ils sont aujourd’hui les « fantassins de la démocratie » et les « symboles de la liberté d’expression ». Autant dire des héros et des invités prestigieux pour de beaux (et vains) débats et tables rondes. Si on les rémunère pour y participer, à défaut de dessiner, ils pourront en vivre. ff.