Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Jossot’

La formidable épopée de la satire en France

mercredi 28 septembre 2016

Dans « Revue de presse », album sous-titré « petite histoire des journaux satiriques et non-conformistes », on croise Charles Philipon, J.J Grandville, André Gill, Jossot, Paul Iribe, Jean-Jacques Pauvert, Siné, Pr Choron, Cavanna, et toute la bande Cabu, Gébé, Willem, Reiser, Wolinski, Carali, Delfeil de Ton, Pierre Fournier, Fred, Vuillemin, mais aussi Eric Martin, Charlie Schlingo, Lindingre, Charb. Sont également cités les journaux Bizarre, Libération, L’idiot international, Le Canard enchaîné, Charlie Hebdo, Jalons, Infos du monde, Actuel, L’Echo des Savanes, La Grosse Bertha, Le Psikopat, et Fluide glacial qui édite ce livre.

C’est dire si l’ouvrage est bien documenté. Le tout est astucieusement raconté par Toma Bletner qui a « baigné dans l’univers de la presse depuis l’enfance », et brillamment mis en images, et avec beaucoup d’humour, par Romain Dutreix.

Dans le texte de présentation de l’éditeur on peut lire : « Depuis la révolution de 1789, la France cultive une tradition journalistique mettant sans cesse à l’épreuve la liberté d’expression. C’est pourquoi la satire, l’irrévérence sont devenus un véritable sport national ! », « Revue de presse » en porte le témoignage.

La publication de cette série de strips avait débuté en 2015 dans Libération à l’initiative d’Alain Blaise, et a continué dans Fluide glacial l’année suivante.

revue-presse

Jossot et la caricature

lundi 30 mai 2016
Photo de Gustave Jossot.

Dans le cadre de l’exposition “De la caricature à l’affiche 1850-1918” au Musée des Arts décoratifs à Paris (18 février au 4 septembre 2016) : Le 1er juin 2016, 18h30, conférence “Jossot inventeur de la caricature appliquée”. Suivi de la projection du film de Marc Faye.

La bande annonce du film :

Jossot film

 

La caricature à l’affiche

lundi 22 février 2016

de-la-caricature-a-l-afficheExposition après exposition (Une histoire, encore! 50 ans de création à l’école des loisirs, Faire le mur. Quatre siècles de papiers peints. ) les Arts décoratifs (Paris)* démontrent leur réel intérêt pour l’image dessinée. C’est encore le cas avec De la caricature à l’affiche 1850-1918 qui se “propose de mettre en lumière l’apport des caricaturistes à l’histoire de l’affiche en 1850 et 1918”. Présentation par les organisateurs :

« Le début du siècle voit s’éteindre ou se retirer de la scène, Toulouse Lautrec, Chéret, Mucha. L’absence de leurs images crée alors un sentiment de vide d’autant plus fort qu’elles étaient omniprésentes sur les murs de la ville. Un vide qui a laissé s’installer l’idée que l’art de l’affiche est resté moribond jusqu’en 1918. C’était mal connaître le rôle joué par les dessinateurs de presse et les caricaturistes durant cette période. Les annonceurs d’alors repèrent leur trait acerbe, leur maitrise du raccourci, leur art de l’ellipse, qui rejoignent les premières théories publicitaires. Ces dessinateurs prennent le relais et renouvellent le genre en profondeur. Parmi eux Jossot, Sem, Barrère, Guillaume, Gus Bofa, Roubille, ou Cappiello. Réalisée à partir des collections du musée, l’exposition retrace ce moment de l’histoire de l’affiche intimement lié à l’histoire de la presse, aux contextes politiques et économiques depuis 1850. »

En illustration, la couverture du catalogue de l’exposition (45 euros quand même).

* Musée des Arts décoratifs, 107, rue de Rivoli, 75001 Paris.

Devoir de vacances

vendredi 9 août 2013

Reçu par e-mail :

Thomas Lemahieu et Gérard Paris-Clavel organisent durant tout l’été un projet graphico-politique très intéressant dans l’Humanité, sous le titre “L’Affiche en regard”.
Durant 34 numéros, la dernière double page du journal met en regard un entretien avec un penseur contemporain et une affiche choisie par Gérard Paris-Clavel : de l’excellent caricaturiste de l’Assiette au beurre Jossot au tout jeune graphiste Désobéissant Clément Boudin, en passant par Grapus, Tomi Ungerer, El Lissitzky, Quarez ou Fukuda.
On en est aujourd’hui au 13e numéro, il reste donc 21 occasions de découvrir en kiosque ces féconds échanges.
Vous pouvez aussi en retrouver l’intégralité sur le blog de Thomas Lemahieu.
Avec la possibilité de laisser vos commentaires…

En complément du projet humaginaire et estival “L’Affiche en regard”, un petit entretien vidéo avec Gérard Paris-Clavel sur le site de l’Huma, où il évoque cette collaboration avec Thomas Lemahieu.

Gérard Paris-Clavel a cofondé Grapus en 1970 avec Pierre Bernard et François Miehe ; le groupe s’est séparé vers 1990 ; il a alors créé Les Graphistes associés (avec ) puis Ne pas plier, “L’Internationale la plus près de chez vous”, toujours en activité

Pour une présentation plus développée de son travail, il y a ce plan-séquence de 41 min, filmé par Raoul Sangla à Chaumont en 2001.

Merci à Sébastien Marchal.

Gillray*, un espoir du dessin de presse

samedi 28 janvier 2012

Une bonne polémique est toujours intéressante, surtout lorsqu’elle touche un domaine aussi mal considéré que le dessin de presse. Pascal Dupuy et Guillaume Doizy ont été semble-t-il piqués au vif par l’article que j’ai consacré au numéro de la revue TDC dont ils sont les maîtres d’œuvres (voir blog du 26.1.2012). Pourtant l’article ne contenait aucune charge contre eux mais la simple constatation qu’il était plus facile à propos du dessin de presse, de publier des études sur son histoire que sur sa réalité d’aujourd’hui. Les raisons en sont simples les caricatures des siècles passés ne dérangent plus personne, elles ont beau être montrées en exemple, leur sens est rarement accessible aux publics d’aujourd’hui.

L’essence même de ce métier, qui allie réflexion et graphisme, est de stimuler l’esprit de chacun, voire de déranger parfois, en nous révélant par l’humour ou l’exagération du trait (la caricature), des choses que nous aurions mal perçues. Pour exister le dessin doit être en résonance avec ses lecteurs et son époque.

Contrairement au titre ambigüe du billet « Histoire et caricature : François Forcadell : le droit à l’oubli » (je suis à deux doigts du révisionnisme…), je considère que le travail des caricaturistes anciens est remarquable, d’ailleurs le dessinateur Solo a su montrer dans ses publications la continuité de ce métier à travers les siècles. Personne n’osera contredire le fait que des dessinateurs comme Cabu, Willem, Cardon, entre autres, sont les héritiers de Daumier, Gill, ou Jossot, mais force est de constater que le passé intéresse beaucoup plus les médias, les établissements culturels, et les spécialistes.

Pascal Dupuy  et Guillaume Doizy écrivent « Ce numéro de TDC ne se fixait pas pour but de « transmettre aux jeunes l’envie de s’intéresser au dessin satirique », mais justement, de montrer à ces jeunes comment, dans le passé, les générations précédentes se sont emparées de l’image satirique et se sont servies de sa puissance pour défendre des opinions, leurs opinions, leurs visions du monde, leurs idéaux. »

C’est, il me semble, ce que font nombre de dessinateurs en 2012, et parler de leur travail, me paraît bien plus passionnant, d’autant plus qu’ils sont encore là pour témoigner de leur rôle et de leurs difficultés.

A la fameuse tête en forme de poire de Louis-Philippe, je préfère ce dessin de Cabu tout aussi iconoclaste (ci-dessous, extrait de Sarko Circus – Le cherche midi). Mais on attendra qu’il entre dans l’histoire pour en parler. ff

*Sur James Gillray

1ère Biennale du dessin de presse à la BnF (jusqu’au 25 avril)

mardi 23 mars 2010

Depuis le temps qu’on attendait à Paris, un grand événement autour du dessin de presse, on ne va pas faire la fine bouche, et regretter par exemple que dans l’exposition « Dessins de presse de Louis-Philippe à nos jours », présentée dans le cadre de la première  « Biennale du dessin de presse » organisée par la Bibliothèque de France, le dessin d’aujourd’hui ne soit pas autant mis en valeur que celui des vénérables anciens, Daumier, Jossot, Moisan, Faizant, etc.

Félicitons donc ce grand organisme culturel national, d’attirer l’attention sur ce moyen d’expression tout en espérant que cette approche « historique » ne constitue que le premier chapitre d’initiatives aboutissant réellement « à nos jours ».

D’autant plus que cette exposition est « complétée » par un très bel hommage au dessinateur Tim, avec beaucoup d’originaux et des carnets de croquis passionnants, et par l’attribution d’une bourse de 2 000 euros à un jeune dessinateur de moins de 35 ans.

À noter aussi, une initiative originale de dessins mis en relief et commentés en braille pour les non-voyants.

L’inauguration de la biennale a donc eu lieu le 22 mars en l’absence du ministre de la Culture, mais en présence de quelques dessinateurs, parmi lesquels on peut citer Desclozeaux, Puig Rosado, Rousso, Redon, Bridenne, Julien Revenu, Benoît Peyrucq, Philippe Bissières, et Willem.

Toujours dans le cadre de la biennale, la journée du 27 mars, réunira à la Bnf, de 14h à 20h, des associations de dessinateurs, des organisateurs de festivals et salons, des dessinateurs.

Ce même jour, à 18h, sera dévoilé le nom du lauréat de la première bourse « Jeune talent du dessin de presse ».

Toutes les informations sur les programmes, lieux et horaires sur le site de la BnF.

Photos :
1. Allée Julien Cain à la BnF
2. Une présentation sobre et chronologique des dessins
3. Une salle entière consacrée aux originaux de Tim légués par sa famille au département des Estampes et de la photographie en 2006.
4. Quand Tim se cherchait une signature en 1958.