Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘L’Association’

Le cancer de nos pères

lundi 25 mai 2009

Gabs - Mon père a un cancerCe n’est pas évident de trouver les mots pour parler d’un livre de dessins dont le sujet est aussi intime que le cancer. Le dessinateur Gabs, dont le grand public connaît ses dessins pour la Fnac, La Poste, etc., et ses nombreux livres à succès sur la vie de l’entreprise (Eyrolles), a pourtant réussi avec « Le cancer de mon père », non seulement à évoquer cette maladie, mais à le faire avec des dessins plus empreints de tendresse que de tristesse.

Ce projet qu’il a porté durant de longs mois a finalement rencontré un éditeur, Hervé de La Martinière. Celui-ci a eu l’intelligence de respecter la forme que tenait à lui donner l’auteur en éditant un bel album à la maquette épurée.

Chacun réagira sans doute selon sa sensibilité, mais ce livre démontre qu’aucun sujet ne semble tabou pour le dessin d’humour.

Oncle Ho - Jean-Yves Duhoo

Jean-Yves Duhoo

Ce n’est pas évident d’imposer sa petite musique dans ce monde du dessin et de la BD où les « emprunts graphiques » font de plus en plus office de talent .

Depuis des années Jean-Yves Duhoo cultive son propre style qui au premier abord semblerait « classique » s’il n’était au service d’idées et de thèmes d’inspiration qui n’appartiennent qu’à lui. Son dernier album « Oncle Ho »,  le démontre une fois de plus.

Parler de Jean-Yves Duhoo c’est aussi rendre hommage à « l’Association » qui l’édite et qui ces dernières décennies s’est imposée comme une maison d’édition audacieuse et novatrice en publiant notamment Marjane Satrapi, J-C Menu, Lewis Trondheim, Joann Sfar, Riad Sattouf, Étienne Lécroart, Gébé.

Le futur site de «L’Association» devrait ouvrir incessamment sous peu.

Angoulême c’est fini (pour 2009)

mardi 3 février 2009

Pinocchio WinshlussSur quel site peut-on lire à propos du dessinateur Blutch « Mozart de la bande dessinée » couronné par Angoulême 2009 : « C’est probablement le dessinateur le plus doué de ce que l’on a surnommé « La Nouvelle bande dessinée ». C’est aussi un des rares qui ne soit pas arrivé au faîte de la gloire. Il est élu cette année par l’Académie des Grands Prix. Une fois de plus, l’édition indépendante se trouve couronnée. » ? Bien évidemment sur ActuaBD.com, un des sites les mieux informés sur le monde de la bande dessinée et qui a suivi le festival heure par heure.

Sur quel site Internet peut-on lire : « Quand Georges Wolinski lui a remis la statuette du Fauve, trophée de la ville d’Angoulême, on a senti qu’il y avait passation de pouvoir entre deux générations d’auteurs de BD » ? Sur le site du Figaro qui propose de nombreux entretiens et vidéos et qui héberge également le blog de son journaliste spécialisé BD, Olivier Delcroix  (avec Aurélia Vertaldi).  

Pour des infos plus « officielles », l’amateur de BD et du festival peut consulter le site officiel ou celui de la Cité Internationale de la Bande Dessinée et de l’Image 

À noter qu’un autre site spécialisé dans la bande dessinée BDZoom.com, vient de perdre son directeur de la rédaction Claude Moliterni. Il fut un de ceux qui œuvra dès les années 60 pour la reconnaissance de la BD comme un Art, le 9ème. Il était un des co-fondateurs du festival d’Angoulême. En 2007, il a fondé le Carrefour du 9° art et de l’image à Aubenas.

Le petit Christian de BlutchIllustrations : la couverture du Pinocchio de Winshluss (Requins marteaux), désigné Fauve d’or du meilleur album. Sous son vrai nom, Vincent Paronnaud,  il a participé à la réalisation de Persepolis le film de Marjane Satrapi.

La couverture de Le petit Christian un des livres récemment paru de Blutch. À noter que le talent de Blutch (Christian Hincker) est publié par plusieurs éditeurs audacieux L’Association, Les Requins marteaux, Futuropolis et Cornélius. Sans oublier Fluide glacial où il a débuté à 20 ans.

Gébé revient !

mercredi 24 septembre 2008

Il y a déjà quatre ans Gébé nous quittait. Celui que Jean Frapat qualifiait de « rêveur magnifique » et dont Cavanna disait : « Quand il s’agit de Gébé, on ne sait pas trop quoi dire. Il y a trop à dire. Par quel bout commencer ? D’abord des bouts, il y en a partout qui dépassent. Sur lequel tirer ? ».

Les colonnes de GébéDessinateur et rédacteur en chef d’Hara-Kiri, dessinateur à Charlie Hebdo, Charlie mensuel, auteur de romans, de textes de chansons, auteur de textes pour France Culture, de scénarios de films, de romans-photos, réalisateur de courts-métrages, auteur de sketches pour les émissions Merci Bernard, Palace et les Nuls de Canal +. Gébé a aussi été dessinateur et responsable des dessins à L’Idiot international. Il a dessiné pour La Grosse Bertha dont les avatars ont engendré en 1992 la reparution de Charlie Hebdo, hebdomadaire dont il a été le directeur et un des principaux dessinateurs pendant 12 ans.

On ne dira jamais assez l’apport de Gébé à la presse et à l’humour. Non seulement il a été un immense créateur, mais il a aussi été un grand « découvreur » de talents ouvrant les pages de ses journaux a des dessinateurs comme Vuillemin, Lefred Thouron, Kamagurka, entre autres, renouvelant ainsi le genre pour des années.

Difficile pourtant de résumer un parcours aussi riche sans parler de son goût pour l’écriture. Ce sera Reportages, publié aux éditions du Square en 1973, réédité revu et complété par Le Dilettante en 2001 sous le titre Reportages pas vraiment ratés. Puis Sept cartouches. (Hachette) et Roman d’une année sabbatique (Le Pré aux Clercs. 1988). En 1992, il publie Les Résistants du square (Presses de la Cité), un début d’autobiographie. Un dimanche au frais sera son dernier roman (Le Cherche Midi. 1996).

L’Association a aujourd’hui l’excellente idée de publier ses chroniques parues dans Charlie Hebdo de 1993 à 2003. L’occasion de retrouver le grand Gébé, qui, interrogé en 1989 sur ses projets par André Baur répondait :

« Mes projets, c’est le matin. Je me lève même s’il pleut, s’il neige, s’il vente, s’il fait froid. Le matin c’est fabuleux ! Le premier café, la première cigarette… C’est là que j’ai tous mes projets dans ma tête. Quand je me lève le matin, j’ai envie de tout faire : de l’architecture… tout ! ».

Gébé nous manque, et je ne parle même pas de ce qu’il aurait pu dire de la polémique entre Siné et Val. ff

Autre livre indispensable pour découvrir Gébé (en dehors de tous ses albums et textes) : Un pas de côté publié en 2003 par Frédéric Pajak aux éditions Buchet Chastel.

Du 30 septembre au 2 novembre, La mer à boire présente une exposition des originaux de l’album Les colonnes de Gébé. En collaboration avec L’Association.

La mer à boire, 1/3 rue des Envierges 75020 Paris. 01 43 58 29 43. 
Ouvert du mardi au samedi de midi à 1h et dimanche de midi à 18h
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Le site la mer à boire.