Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Le Canard enchaîné’

XXI, la revue du siècle et des gens ordinaires

jeudi 26 février 2009

xxiSur le site de Lexpress.fr article de Jérôme Dupuis, sur « Le phénomène XXI » publication atypique qui fête sa première année d’existence. Une revue trimestrielle vendue en librairie et qui fait largement appel au dessin pour illustrer ses articles et reportages. Sur le blog de la revue on trouve le sommaire de chaque numéro et une courte biographie des illustrateurs qui y ont participé.

L’auteur de l’article précise que la phrase que les éditeurs, Laurent Beccaria et Patrick de Saint-Exupéry, on le plus entendu lorsqu’ils ont voulu lancer ce projet a été : « Ça ne marchera jamais, votre truc ! » La vente de chaque numéro est de 35 000 exemplaires au prix de 15 euros. 

À noter qu’un des reportages  paru en 2008 (n°4), « Les crocodiles du Zaïre » d’Anna Miquel, illustré par Jean Lecointre, a eu les honneurs du Prix Louis Hachette, distinction qui pour la presse écrite récompense les meilleurs reportages, enquêtes, chroniques ou portraits parus dans le presse au cours de l’année écoulée. 

Dans le même article de Lexpress.fr, Laurent Beccaria  patron des éditions Les Arènes, qui édite XXI, se réjouit du succès de l’intégrale des dessins du The New Yorker vendue à 10 000 exemplaires et des  60 000 exemplaires vendus du gros ouvrage 50 Ans de dessins du Canard enchaîné.

Illustration : la couverture du n°5 de XXI. Dessin de Olivier Kugler.

Casiers chargés

vendredi 6 février 2009

Casiers judicieres de Lefred-Thouron et Diégo AranegaCeux qui ont apprécié le compte-rendu du procès Siné – Askolovitch par Aranega dans Siné Hebdo n°21, apprécieront  le tome 2 de Casiers judiciaires qui vient de paraître dans la collection Poisson Pilote aux éditions Dargaud. 

Même univers, les tribunaux, même regard décalé sur la justice et ses acteurs. Des histoires courtes et drôles qui racontent la vie quotidienne d’un palais de justice, des histoires pas très éloignée de la réalité. 

Les amateurs retrouveront dans cet album de 48 pages les dessins de Diego Aranega mais aussi tout l’humour de Lefred Thouron (Le Canard enchaîné, L’Équipe magazine, Fluide glacial) qui signe les scénarios.

La vraie face cachée des dessinateurs satiriques

mardi 25 novembre 2008

Après La face cachée du Monde (Mille et une nuits) paraît Le vrai Canard (Stock) livre documentaire qui dévoile les dessous de la rédaction du Canard enchaîné. Charlie hebdo devrait lui aussi faire prochainement l’objet d’un livre sous le titre La face couchée de Charlie hebdo rédigé par des journalistes du mensuel CQFD.

le-vrai-canardPoint commun entre tous ces journaux, ils utilisent pas mal de dessinateurs pour illustrer leurs pages. Des dessinateurs nombreux, mais pas forcément épanouis dans leur travail. Ainsi Pancho ne dessine plus dans Le Monde depuis quelques semaines victime du couperet de l’âge de la retraite. Autre départ, mais « volontaire » cette fois-ci, celui de Pessin en 2009 (d’après Marianne 2). On remarquera cependant que dans les deux cas le journal ne semble pas s’émouvoir – restrictions budgétaires exigent – de la disparition de ses colonnes de deux signatures de grand talent.

Au Canard, si la situation des dessinateurs est très enviable financièrement puisqu’au bout de dix ans de collaboration ils sont associés aux importants bénéfices du journal, elle l’est moins pour ce qui est de la reconnaissance de leur travail. En effet, ils n’ont aucun droit de regard sur le choix des dessins publiés puisqu’ils le découvrent le mardi, jour de l’impression de l’hebdo. Il en va de même pour les tarifs, acceptés, mais longtemps calculés à la surface. Un problème désormais résolu, car tous les dessins ont quasiment le même format, idéal pour boucher les trous de la maquette.

À Charlie hebdo Cabu est (pour l’instant ?) le seul dessinateur actionnaire de l’hebdomadaire et les disparités de salaires existent. On l’a découvert lors de « l’affaire Siné » où Wolinski s’est aperçu incidemment que Siné gagnait plus que lui, et que les dessinateurs n’étaient pas toujours associés aux bénéfices des ventes. Point positif dans cet hebdomadaire, un dessinateur, Charb, est rédacteur en chef adjoint et participe à la sélection des dessins à paraître.

En fait, on parle assez peu des dessinateurs dans ces livres-enquête sur le fonctionnement des journaux. Ils sont rarement intégrés aux rédactions et leur rôle y est annexe même s’ils occupent une importante surface rédactionnelle. Décidément, ce métier, déjà en perte de vitesse faute de supports suffisants, n’est pas près d’être reconnu à sa juste valeur.

Le canard enchaîné hebdo

jeudi 30 octobre 2008

Ce blog l’annonçait il y a quelques mois, l’album Le Canard enchaîné, 50 ans de dessins, La Ve République en 2000 dessins (1958-2008) est désormais disponible en librairie.

Le canard enchaîné - 50 ans de dessinsSon éditeur, Les Arènes, annonce 650 pages, 300 événements majeurs passés au crible, 50 textes inédits de l’historien Laurent Martin et de Patrice Lestrohan, journaliste au Canard, sur les grandes « affaires » révélées par l’hebdomadaire, 26 portraits de dessinateurs, 9 présidences passées en revue, 1’index des personnages et des événements dessinés et un index des dessinateurs. Au total un album de 4,5 kg vendu 69 €.

Jacques Lamalle, ancien journaliste du Canard enchaîné, et véritable maître d’œuvre de l’ouvrage parlent de son travail colossal, il a visionné 75 000 dessins, au micro de Thierry Geffrotin sur le site d’Europe 1.

Cet ouvrage est aussi un véritable événement, car longtemps la direction du Canard enchaîné a refusé tout projet éditorial. Il est aussi l’occasion de se rendre compte que depuis les arrivées de Pétillon en 1993 et de Lefred Thouron en 1994, aucune nouvelle signature n’est venue rejoindre l’équipe des dessinateurs.

À noter que le canard dessiné qui orne la couverture et la manchette du journal chaque semaine est l’œuvre de Henri Guilac 

Les femmes sont-elles l’avenir du dessin de presse ?

vendredi 24 octobre 2008

Force est de constater que le dessin de presse satirique n’a pas évolué dans son mode d’expression depuis des dizaines d’années. Ni dans la forme, avec le poids d’un fort héritage du Charlie Hebdo de la belle époque dont hélas aujourd’hui on n’a retenu que le principe des « échappées », surtitre et dessin commentaire du surtitre, ni dans le fond, les dessinateurs sont « condamnés » à commenter les péripéties d’un monde politique qui lui-même à du mal à se régénérer.

Illustration © Pénélope Bagieu

Illustration © Pénélope Bagieu

Résultat, peu de renouvellement des signatures. Ainsi, un nouvel hebdomadaire comme Siné Hebdo a fait appel à des dessinateurs qui exerçaient déjà à La Grosse Bertha en… 1991 et beaucoup de ceux qui dessinent dans Le Canard enchaîné ou Charlie Hebdo le font pour beaucoup depuis 1968.

Alors, comment ce genre très particulier et dont l’existence remonte à plusieurs siècles va-t-il à l’instar de la bande dessinée ou de l’illustration, trouver un nouveau souffle pour gagner de nouvelles générations de lecteurs ?

Une piste peut-être : les dessinatrices. Dans cet univers professionnel très masculin, on constate ces dernières années l’arrivée de jeunes auteures et l’on voit surtout que leur pratique du dessin d’humour est sensiblement autre que celui des dessinateurs.

On échappe au graveleux systématique, aux stéréotypes culturels, et le graphisme et l’humour sont souvent moins convenus s’émancipant souvent des « codes » archaïques de la profession. D’ailleurs, il est rare qu’elles abordent les sujets politiques ou la caricature, préférant les thèmes dits de « société ». Cette approche différente du métier est intéressante à suivre, car, même si tout ce qui est publié depuis des années dans le domaine n’est pas à jeter au panier, elle indique très nettement une tendance nouvelle avec laquelle il faudra compter à l’avenir. ff

josephineOn connaît déjà Claire Bretécher, Catherine Beaunez, Soledad, Catherine Meurisse, Gally, Florence Cestac (entre autres), dans les années qui viennent il faudra peut être rajouter à cette liste Pénélope Bagieu et Margaux Motin :

JosephinePénélope Bagieu

Illustratrice. À 26 ans elle a déjà signé quelques campagnes publicitaires bien visibles (BNP Paribas, EDF, Crédit Agricole, Garnier). Elle est aussi l’auteur de Ma vie est tout à fait fascinante paru en janvier 2008 (Jean-Claude Gawsewitch) de Chama Sutra – texte de Chat Malo – ( La Martinière), et de Cahier d’exercices pour les adultes qui ont séché les cours d’éducation sexuelle – textes de Frédéric Plotin (Minerva). Autre titre de Pénélope Bagieu, Joséphine édité en septembre par Jean-Claude Gawsewitch dans la Collection Tendance fille. À noter que ce titre est aussi vendu en coffret avec le premier titre du même auteur Ma vie est tout à fait fascinante. Son blog.

Margaux Motin

Cette jeune illustratrice est déjà cernée par les éditeurs et devrait publier prochainement en album les dessins de son son blog.

Monument satirique

mercredi 7 mai 2008

Le Canard enchainéL’hebdomadaire L’Express du 24 avril 2008, nous apprend la préparation « secrète » d’une monumentale anthologie de 650 pages des dessins du Canard enchainé.

Ce gros pavé de 4,5 kg couvrira la période allant de 1958 à 2008. L’ouvrage est coordonné par Jacques Lamballe et sera publié le 2 octobre par les éditions des Arènes (qui ont déjà à leur actif L’intégrale des dessins du New-Yorker parue en 2005).