Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Nicoulaud’

Avoine en exposition

lundi 10 juin 2013

Dans le « Dico Solo » on trouve cette citation du dessinateur Avoine qui déclarait déjà en 1981 «  Le dessin d’humour est un genre qui ne devrait pas être exclu de la presse et pourtant c’est ainsi. Le marché existant, c’est l’utilisation de mes dessins, en illustrations disons humoristiques. »

A la même époque les dessinateurs étaient pourtant invités dans les émissions littéraires comme en témoigne cet extrait d’Apostrophes de Bernard Pivot recevant une belle brochette de dessinateurs Reiser, Jean Effel, Siné, Tim, Laville, Barbe, et… Avoine, qui venait présenter son livre de dessins d’humour « Faites moi rire, je pars dans quatre minutes » (B.Diffusion).

Avoine a dessiné, entre autres dizaines de journaux, pour Paris Match, A suivre, Télérama, Le Monde, Elle, Le Point, L’Express, La Recherche, et même Le New-Yorker. Il a été membre des H.A. (Humoristes Associés) en compagnie de Laville, Fred, Mose, Serre, Siné, Soulas, Nicoulaud, Napo, Trez, Barbe, Blachon, Lacroix, Sabatier, Granger, Bridenne, Mordillo, Loup, et Jy.

Du 13 juin au 27 juin 2013, Avoine expose ses dessins sur l’actualité – publiés notamment dans Siné Hebdo, Siné mensuel ou Bakchich– à l’Espace Louise Michel, 42 ter, rue des Cascades, dans le 20ème arrondissement de Paris.

Disparition d’Isabelle Soulié

jeudi 10 janvier 2013

Sous la signature Isabelle Cabut (le nom de son premier mari), elle fût la rédactrice en chef du mensuel La Gueule Ouverte qu’elle co-fonda en 1972 avec Pierre Fournier et Arthur (Henri Montant). Ce journal qui déjà à l’époque parlait d’écologie et annonçait la fin du monde, deviendra hebdomadaire en 1974 avant de fusionner en 1977 avec le périodique pacifiste Combat non violent. Il cessera définitivement de paraître en mars 1980.

La Gueule Ouverte, publiera de nombreux dessinateurs de l’équipe Hara-Kiri qui l’éditait : Fournier, Cabu, Gébé, Hugot, Willem, Philippe Bertrand, Soulas, Nicoulaud, entre autres.

A écouter, l’émission consacrée à La Gueule Ouverte par France Culture en 2006.

Isabelle Soulié était la mère de Mano Solo (Emmanuel Cabut), chanteur et dessinateur, disparu en 2010. Avec son mari actuel Jean-Louis Soulié elle avait fondé Ricochets, un journal publié à Ozoir-la-Ferrière où elle a vécu.

Desseins de photos

lundi 2 novembre 2009

Mose par Olivier BeytoutGébé, Mose, Nicoulaud, Serre, Savignac, André François, Topor, Blachon, mais aussi Vuilemin, Kerleroux, Honoré, Maja, Fred, Bridenne, Cardon, Lefred Thouron, Barbe, Samson, Soulas, et bien d’autres, tous photographiés au fil des ans par Olivier Beytout,  c’est ce que nous propose l’Atelier An. Girard avec l’exposition « Portraits de connivence », du 5 novembre 2009 au 9 janvier 2010.

Chaque photo est accompagnée d’un croquis du dessinateur.

Atelier An. Girard
7 rue Campagne Première
75014 Paris
Du mardi au vendredi de 13h 30 à 19h.
Tél. : 01 43 22 01 16.

Photo :
Mose par Olivier Beytout

Le 28 janvier 1989

Quand un fait divers croise l’histoire de la presse satirique 

lundi 6 juillet 2009

Hara Kiri, les belles imagesLe Dr Daniel Cosculluela, psychiatre de Bergerac accusé de viols par quatre de ses patientes, et condamné le 4 juillet 2009 par la cour d’assises de la Dordogne à une peine de 12 ans de réclusion criminelle assortie d’une interdiction définitive d’exercer, a été pendant quelques années le propriétaire du titre Hara-Kiri. Ce titre mythique, il l’avait acheté en 1990 lors d’une vente aux enchères « à la bougie » et, après avoir envisagé de le relancer, il le louait à qui le voulait bien.

Stéphane Mazurier raconte dans « Bête, méchant, et hebdomadaire » (Buchet-Chastel) que en 1992, lorsque Philippe Val relança Charlie Hebdo, le Professeur Choron, pour le contrer publia « avec l’autorisation de Daniel Coscullela, propriétaire de la marque « Hara-Kiri » un Hara-Kiri Hebdo, sous-titré « le journal de l’Europe à feu et à sang ». la première page était signée Vuillemin.

En 1996, le titre fut utilisé par Michel Buh de la Société Française de Revue qui édita lui aussi un Hara-Kiri hebdo. Cette version n’eut que quatre numéros. On pouvait y voir des dessins de Nicoulaud, Berth, Jiho, Soulas, Lécroart, El Diablo, Coutelis, Loup, et Samson.

Depuis, le titre appartient désormais à Charlie Hebdo qui le fait figurer dans ses pages pour ne pas en perdre la propriété. Il se dit même que Cavanna en butte à Philippe Val, avait songé un temps à relancer le titre.

À noter que le titre revit aussi en librairie et après le succès de « Hara-Kiri les belles images » paru en 2008, les éditions Hoëbeke s’apprêtent à publier un agenda Hara-Kiri pour la fin de l’année 2009.

Note de lecture : Charlie Hebdo, l’original

jeudi 12 février 2009

Bête, méchant et hebdomadaire. un livre de Stéphane MazurierCréer et faire vivre un journal est une aventure formidable. Créer et faire vivre un journal comme Charlie Hebdo est une aventure « extraordinaire » comme le dit Sylvie Caster. Pour s’en convaincre il suffit de lire l’imposant – 512 pages – Bête, méchant et hebdomadaire de Stéphane Mazurier (Buchet Chastel) qui retrace les grands et les petits moments de Charlie Hebdo, titre satirique légendaire, anticonformiste, aujourd’hui usurpé par un propriétaire qui s’affiche comme « éditorialiste » sur les plateaux télé entre Alain Duhamel et Catherine Nay.

Un livre très documenté et très complet sur la vie de ce journal de 1969 à 1982, mais aussi sur son époque qui joua un rôle non négligeable dans son succès (et son déclin) : « Expérience unique dans l’histoire récente de la presse française, Charlie Hebdo se révèle finalement la meilleure expression journalistique de l’esprit de mai 68 ». Bénéficiant des témoignages de nombre des collaborateurs, l’auteur évoque les multiples péripéties des titres, le mensuel Hara-Kiri, L’hebdo Hara-Kiri Charlie Hebdo, l’éphémère Charlie matin, La semaine de Charlie, et la cohabitation – souvent conflictuelle (p. 150) – entre des personnalités aussi fortes que celles de Gébé, Reiser, Delfeil de Ton, Fournier, Wolinski, Siné, Willem, Cabu, Nicoulaud, Berroyer, Carali, Arthur, Sylvie Caster. Le tour de force a été d’additionner tous ses talents chaque semaine, mais avec une règle : « même si les collaborateurs du journal s’apprécient profondément, ils se fréquentent très peu en dehors du journal. Certes Reiser dîne quelquefois chez Wolinski, mais la règle est de ne se voir que pour le travail ». 

Ce livre ne dévoile hélas aucun secret permettant de renouveler cette aventure, mais donne quelques clés qui permettraient à une équipe de se lancer dans un tel projet. Cavanna : « C’est très simple, la formule c’était : tu as une page, tu t’en démerdes, tu mets ce que tu veux dedans, pourvu que ce soit génial »

Autre intérêt de l’ouvrage, c’est qu’il confirme, s’il en était besoin, que sans le duo passionnel Cavanna-Bernier cette aventure fulgurante n’aurait jamais pu exister : « Cavanna est, sans aucun doute, le « concepteur en chef » du journal. C’est lui qui a su imaginer une formule originale et viable, mais aussi la maquette, autrement dit la marque de fabrique, le « visage rédactionnel » de Charlie Hebdo. Le deuxième personnage clé dans l’élaboration du journal est , bien sûr, son directeur, Georges Bernier. Si Cavanna est le concepteur du journal, Bernier en est l’administrateur ; un administrateur volontiers fantasque et téméraire, qui s’acharne à faire vivre Charlie Hebdo. Bernier a, en quelque sorte, mis en place sa propre méthode, fondée sur l’optimisme et la ténacité. »

Un Bernier incontournable, au point même qu’il semble aujourd’hui étonnant qu’un dessinateur comme Cabu, qui a vécu et profité (p. 110) de toutes ces années tumultueuses, retrouve subitement la mémoire pour accabler et dénoncer le Pr. Choron comme il l’a fait dans un récent de Charlie Hebdo (14.1.2009). Il est vrai que le Charlie Hebdo de l’époque est très éloigné de celui qu’il fait aujourd’hui et dont il est curieusement l’actionnaire principal avec Philippe Val. Rien à voir donc, avec le titre d’origine où le rédacteur en chef était « toute la bande ». On en est loin en effet et on se demande même pourquoi dans ce livre Philippe Val donne son avis sur la première version de Charlie Hebdo alors qu’il n’y a jamais participé et qu’il ne reconnaît aucun talent à Choron.

Au final, ce livre pourrait apparaître comme une sorte de pierre tombale, une fresque gravée dans le marbre, qui célèbre le souvenir, la nostalgie d’une époque révolue où l’on osait tout et où tout était possible. Mais c’est une fausse impression, puisqu’encore récemment avec l’arrivée dans les kiosques de Siné Hebdo, journal conçu en quelques semaines, il semble que l’esprit de provocation reste vivace. Il suffit juste de le cultiver. Bête, méchant et hebdomadaire de Stéphane Mazurier peut donner cette envie. ff

Bonus à savourer également, le cahier spécial des photos d’époque d’Arnaud Baumann qui signe aussi la photo de couverture.

Soulas c’est cadeau !

vendredi 14 novembre 2008

soulasSoulas a commencé tardivement dans le dessin de presse et ce doit être pour cela qu’il a toujours su manifester une certaine jouissance dans l’exercice de son métier.

S’amusant avec le trait et la couleur il a su s’écarter de la routine pour collaborer à Hara-Kiri mensuel, La Gueule ouverte, créer son propre journal Zinc avec son ami Nicoulaud, vivre les grandes heures des H.A (Humoristes Associés) et collaborer de longues années à Libération.

Après le départ de ce quotidien, où il a hélas été submergé par le groupe Bazooka et l’arrivée de Willem, ce jeune retraité s’est consacré à la peinture et à la création de bois chantournés. Des œuvres très originales qui mettent en valeur tous les talents de Soulas, ses idées, son humour, son graphisme inventif et ses couleurs joyeuses.

Du 3 décembre 2008 au 10 janvier 2009, Soulas exposera à L’espace culturel André Malraux, 2 place Victor Hugo 94270 Le Kremlin-Bîcetre. Tél. : 01 49 60 69 42. (Fermeture pendant les congés scolaires)