Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Politis’

Le mensuel satirique Le Ravi dépose son bilan

lundi 24 novembre 2014

une-ravi-123_250Mauvaise nouvelle lue dans Politis :

La presse se porte mal en région Paca. Après le quotidien historique La Marseillaise, c’est au tour du remarquable et très sérieux mensuel d’enquêtes Le Ravi d’être en cessation de paiement. L’association la Tchatche, éditrice du journal satirique vient de déposer son bilan devant le tribunal de commerce de Marseille. Michel Gairaud, à la tête du Ravi, créé il y a tout de même 11 ans, explique cette situation critique par trois raisons : d’une part, si le journal a gagné en audience Internet, ce sont moins de 2000 exemplaires vendus chaque mois. D’autre part, le mensuel avait fait le pari interne de consolider l’emploi après la fin des contrats aidés. Enfin, il souffre de la baisse de certaines aides publiques aux associations. Dans son cas, c’est – 44 % pour le conseil régional et – 90 % pour le conseil général. Récemment, Le Ravi avait réussi à diversifier ses ressources : hausse du lectorat (+50 % en kiosques, +20 % en abonnements) ; diversification des ressources publiques (l’Union européenne pour une étude sur la « Presse pas pareille » ; l’Etat pour des actions d’éducation populaire). Cela n’a pas suffi. Le mois dernier, quatre projets tombés à l’eau ont plombé les comptes de l’association. Aujourd’hui, le déficit à combler atteint près de 60 000 euros.” […]

Le site internet du mensuel Le Ravi.

En illustration la dernière Une dessinée par Charmag.

Merci à T.S.

 

Bonne année pour Aurel

jeudi 25 novembre 2010

Année professionnelle dense pour le dessinateur Aurel :

En 2010, il est à l’initiative, avec Gros,  de « Ça ira mieux demain » qui diffuse des dessins de presse sur les téléphones portables, il a dessiné  l’album de BD « Sarkozy et ses femmes », textes de Renaud Dély (éditions Drugstore- Glénat), et il est l’auteur d’un numéro spécial de Politis, « 2010 horribilis » qui rassemble 150 dessins d’actualité classés en 8 grands thèmes et présentés par Denis Sieffert, directeur de l’hebdomadaire.

En vente chez les marchands de journaux à partir du 25 novembre et jusqu’à fin janvier 2011.

Le site Internet d’Aurel.

Dessiner en prison

jeudi 19 mars 2009

dessin en prison Le dessinateur Mutio est un ancien élève de l’école supérieure d’Arts graphiques de Paris, et dessinateur de presse pigiste depuis une vingtaine d’années.

Il a débuté dans Politis, et ses dessins sont parus dans Le Monde, Libération , Télérama, Force Ouvrière Hebdo, Le Monde de l’Éducation, entre autres.

Récemment il a participé à une initiative originale dans le milieu carcéral.

Les illustrations ont été réalisées par des détenus au cours des interventions de Mutio.  Le thème était le réchauffement de la planète.

Peux-tu nous dire comment tu as été amené à intervenir dans les prisons en tant que dessinateur ?

Iconovox m’a mis en relation avec la fédération des œuvres laïques d’Eure et Loire qui recherchait un dessinateur de presse pour des interventions en prison. Cette association agit en direction des détenus dans un cadre culturel. Elle fait venir en prison aussi bien des écrivains, des chanteurs, des humoristes que des gens du cirque.

Quel est le contenu de tes interventions ?

dessin en prison Je devais intervenir pendant trois séances de deux heures au centre de détention de Châteaudun et pendant deux séances de deux heures à la maison d’arrêt de Chartres. Dans un premier temps, il s’agissait de présenter mon métier, avec ses spécificités. Je leur montrais les étapes nécessaires pour la réalisation d’un dessin (lecture d’un sujet, esquisses, propositions d’idées, choix et exécution du dessin). Et je répondais en même temps à leurs questions. Puis dans une deuxième phase, nous sommes passés à la pratique. Nous avons choisi un sujet ensemble, et j’ai proposé à chaque participant une piste différente pour répondre à ce sujet. Ils ont noté des idées, griffonné quelques esquisses, je les guidais pour approfondir une idée et la rendre plus pertinente, apporter des corrections graphiques quand c’était nécessaire, mais en gardant le style de chacun, je les poussais parfois à reprendre un morceau du dessin, à rajouter des éléments dans la composition pour augmenter l’aspect visuel. Je leur ai fourni des documents pour les aider lors de la représentation d’un objet, d’un animal…  Au final, ils ont travaillé sérieusement, se sont appliqués malgré leur manque de pratique et ont réalisé des dessins de presse. Ils ont pu s’exprimer.

Quel regard portent les détenus sur ce moyen d’expression ?

dessin en prisonCertains connaissent ce métier, deux dessinateurs cités étant Plantu et Cabu. Ils ont l’occasion de voir des dessins dans les journaux qu’ils peuvent consulter dans la bibliothèque, ils sont pour la plupart très au courant de l’actualité (ils regardent la télé en permanence). Ils ont été surpris par le travail, la concentration et l’application nécessaires pour la réalisation d’un dessin. Il leur a fallu surmonter leurs complexes (ils me répétaient en permanence qu’ils ne savaient pas dessiner), et moi je les encourageais à persévérer.

Que retiens-tu personnellement et/ou professionnellement de ces rencontres ?

Pour moi cela a été d’abord la découverte du milieu carcéral, avec un peu d’appréhension je dois l’avouer. Puis il m’a fallu préparer ces interventions, réfléchir au contenu de ces différentes étapes et garder ainsi l’intérêt de chaque détenu. Chaque participant était volontaire et pouvait très bien ne pas revenir la semaine suivante, ce qui pouvait être difficile pour le suivi du travail. Il m’a fallu gérer le temps, car je me suis aperçu que les détenus ne pouvaient être concentrés que pendant une heure et demie. C’était une expérience très intéressante, car cela s’est passé dans une ambiance assez détendue, sérieuse et très respectueuse malgré le cadre pas très gai.