Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘René Goscinny’

Sempé monument vivant international

vendredi 31 mai 2019

Sempé n’est pas mort, ni embaumé de son vivant comme aurait pu le laisser croire la Une de M Magazine avec cette étonnante photo datée de 2017 signée Brigitte Lacombe. Sempé a 86 ans, il est toujours parmi nous, et c’est tant mieux car il peut profiter pleinement des nombreux hommages qui lui sont rendus, lui que Le Monde a qualifié de « monument national » :

Les hommages de la Fondation Louis Vuitton qui fin mars à célébré les 60 ans du Petit Nicolas et celui de Paris Match avec son numéro hors-série également consacré à l’anniversaire du personnage créé avec René Goscinny.

L’hommage de la mairie de Paris avec un mur peint située à l’angle du boulevard des Filles du Calvaire et la rue Sébastien Froissart (75011) inauguré le 16 février en présence de Sempé. Le dessin a été exécuté par Jean-Marie Havan. Sans oublier plusieurs dessins de Sempé affichés dans plusieurs colonnes Morris de la capitale.

L’hommage du cinéma à travers l’adaptation de son album Raoul Taburin. Si le film n’a pas rempli les salles il aura au moins permis à quelques journalistes de découvrir l’existence d’un des plus grands dessinateurs d’humour actuels. L’album Raoul Taburin paru en 1995 vient d’être réédité par Denoël.

L’hommage à son parcours professionnel avec la parution de l’album “Itinéraire d’un dessinateur d’humour”. Celui-ci est édité par celle qui a pris en main la destinée artistique et éditoriale de Sempé, Martine Gossieaux. Même si l’ouvrage eut mérité un meilleur papier il retrace, avec de très nombreux dessins et la complicité de Marc Lecarpentier pour la préface et les textes, les 70 ans de métier d’un auteur exigeant et immensément talentueux. 39 euros.

Enfin l’hommage, et il faut espérer que ce ne sera pas le dernier en 2019, que lui rendent Bordeaux, sa ville natale, et le Musée Mer Marine, avec une grande exposition “Sempé en liberté” présentant plus de 300 dessins originaux et dont l’ouvrage précédemment cité fait office de catalogue officiel. Jusqu’au 6 octobre 2019 au Musée Mer Marine, 89 Rue des Étrangers, 33300 Bordeaux.

La mort de Gotlib

lundi 5 décembre 2016

gotlib-marcel-numero-special-pilote-fluidegotlib-afficheMarcel Gotlib, 1934-2016 : Gai Luron, Les Dingodossiers avec René Goscinny, La Rubrique à brac, L’Echo des savanes avec Mandryka et Claire Bretécher, Fluide glacial avec Jacques Diament, SuperDupont avec Alexis, Jacques Lob, Solé.

J’existe, je me suis rencontré. Flammarion 1993.

Pour plus de détails sur son œuvre : http://www.marcelgotlib.com/High/biblio.html

En illustrations, le dessin de l’affiche pour l’exposition du Musée d’art et d’histoire du Judaïsme qui a célébré en 2014 les 80 ans de Gotlib, la couverture du Hors-série Pilote et Fluide Glacial publié à cette occasion, et deux de ses personnages, le commissaire Bougret (Gébé) et son adjoint, l’inspecteur Charolles (Gotlib).

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Exceptionnel Gotlib

mercredi 19 février 2014

En prélude à l’exposition présentée au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme, (du 14 mars au 27 juillet 2014) et à ses 80 ans, qu’il célèbrera à la mi-juillet, les journaux Pilote et Fluide Glacial s’associent pour publier le 27 février 2014 un hors-série « numéro spécial collector » entièrement dédié au grand dessinateur Gotlib.

Petite bio trouvée sur le site ActuaLitté.com :

Né le 14 juillet 1934, Marcel Gotlieb, dit « Gotlib », a très jeune le goût du dessin. Petit, il gribouille les murs du salon que son père, peintre en bâtiment, lessive ensuite le week-end. Arrêté pendant la guerre, celui-ci meurt en déportation. Gotlib quitte l’école à l’âge de 14 ans et démarre sa carrière comme lettreur-typographe.
Puis il commence à illustrer quelques contes pour enfants que Claudie, sa femme, met en couleurs. Enfin, Vaillant – le journal le plus captivant – lui donne sa chance. Il y crée les personnages de Nanar et Jujube, puis celui de Gai- Luron qui le suit jusqu’à la fin de sa carrière de dessinateur. En 1965, ce sont les portes de Pilote qui s’ouvrent à lui. Avec Goscinny au scénario, il dessine pendant trois ans les fameux « Dingodossiers », puis continue seul avec la « Rubrique-à-Brac ».
Désormais dessinateur confirmé, talentueux et reconnu, il se lance avec ses complices Mandryka et Bretécher dans la création de L’Écho des savanes en 1972,puis, le 1er avril 1975 crée Fluide Glacial avec Alexis et Jacques Diament. Si Gotlib ne dessine plus depuis la fin des années quatre-vingt, il n’est pourtant toujours pas à la retraite ! Il écrit les éditos de Fluide Glacial jusqu’en 2002 et collabore jusqu’en 2012 aux numéros hors série du magazine. Aujourd’hui encore, il continue, quand la France l’exige, à payer de sa personne pour la plus grande gloire de l’« Umour » !

Les mots de Morez

mercredi 11 décembre 2013

« Le retour inattendu de Morez »  titre le site ActuaBD.com (en général plus spécialisé dans la bande dessinée), en présentant  « A fou rismes », un livre d’aphorismes illustré de dessins, qui vient de paraître au Cherche midi. Didier Pasamonik consacre un article à ce dessinateur d’humour qui connut le succès dans les années 1960-1980 et qui arrêta ce métier en 1986 pour revenir à la peinture, un art dans lequel il avait brillamment débuté avant-guerre à l’âge de 16 ans. Extrait :

« À la libération, son élan est brisé, il devient dessinateur de presse. Son humour philosophique s’inscrit dans la trace des cartoonists américains et cousine avec Chaval et un de ses amis qui commence en même temps que lui : Sempé. Il publie d’abord dans la presse communiste : il est le premier dessinateur français à publier dans Krokodil, le fameux magazine d’humour russe, avant de s’en faire virer pour un dessin qui déplut à Moscou.

Mais sa réputation d’humoriste est faite : on le lit bientôt dans France Dimanche (qui n’était pas le nanard que c’est devenu maintenant), Le Figaro Littéraire, Paris Match, Jours de France, mais aussi dans Lui et dans Bizarre. Son talent passe les frontières : le Punch en Angleterre, Panorama en Italie,… Plus de 10 000 dessins en tout.

Au décès de sa femme, il revient à la peinture où il recommence à intéresser les collectionneurs avec une œuvre très intimiste dont la dimension surréaliste fait penser parfois à Chirico. Le monde du dessin d’humour l’oublie peu à peu, mais pas René Goscinny dont il était un des intimes. Goscinny et lui s’amusaient comme des fous quand ils étaient ensemble, c’était un festival d’humour permanent, une joute dont aucun des deux protagonistes ne sortait vainqueur, si ce n’est parce que son adversaire était mort de rire. »

 

L’article intégral d’ActuaBD.

Astérix tête de gondole

samedi 26 octobre 2013

La parution de l’album Astérix chez les Pictes est incontestablement un vrai succès marketing et nul doute que les 5 millions d’exemplaires diffusés en Europe trouveront preneurs d’ici Noël. Mais on peut se demander si Albert Uderzo ne va pas se mordre les pinceaux (c’est une image) d’avoir confié les aventures d’Astérix & Obélix à d’autres ? En effet les commentateurs pernicieux en profitent pour souligner la piètre qualité des titres précédents scénarisés par lui seul. Uderzo est incontestablement un formidable dessinateur, mais il faut bien reconnaître que si les critiques soulignent une « remise à niveau » de l’intérêt de la série, ils rendent surtout ainsi, un vibrant hommage à l’irremplaçable talent créatif de René Goscinny.

Petit florilège des réactions (de journalistes) (spécialisés ou non) (et pour certains frustrés de ne pas avoir eu l’album en avant-première) :

« Tant attendu qu’il a déçu. Il y a sans doute de ça, mais pas seulement. Astérix chez les Pictes, nouvel album du gaulois préféré des Français signé Jean-Yves Ferri (scénario) et Didier Conrad (dessin), rattrape sans grand mal les précédentes productions naufragées d’Uderzo en solo (Astérix et la rentrée gauloise et Le Ciel lui tombe sur la tête…), mais ne parvient à pas grand-chose et sûrement pas à renouer avec l’âge d’or de la serpe. Les bruits de tambours de la maison d’édition Albert-René ont sans doute placé la barre trop haute, même pour les petits bras musclés d’Astérix, et on ne s’étonne plus du secret qui entoura cet album interdit à la presse, donc à la critique sur papier; mais heureusement Internet est là, merci. »

Eric Libiot L’Express

« Dans les Astérix de Goscinny/Uderzo, il y avait une sorte d’innocence très charmante, une innocence pas bête, fine et nouvelle. Au fil des albums qui ont suivi la mort de Goscinny, l’innocence est devenue roublardise, l’humour est devenu crasseux, et la nouveauté n’est plus qu’un souvenir ressassé comme une scie. Le dernier album, grosse construction de marketing avalisée en page de garde par Uderzo et Anne Goscinny, a échappé complètement à l’identité de la collection. Bien entendu, on a tenté de reprendre la manière de Goscinny, sa méthode, on les a analysées, on a même honteusement repris ses gags. »

Jacques Drillon Le Nouvel Observateur

« Les dessins de Didier Conrad sont incroyablement proches de ceux d’Uderzo. Un mimétisme graphique toutefois limité aux personnages principaux, les intervenants secondaires manquant parfois un peu de cette rondeur de trait si caractéristique, sans que cela nuise pour autant à l’ensemble. Le scénario de Jean-Yves Ferri reprend bien les codes (jeux de mots, personnages inspirés de «stars» réelles) et les figures emblématiques (barde incompris, chef caractériel, druide etc) de la série. On a, dès les premières pages, le sentiment d’enfin «retrouver» l’Astérix de notre enfance! Calembours mordants, comique de situation très actuel… l’album reste «sage» pour que la transition soit plus douce. Mais on sent, en filigranes, que Ferri et Conrad attendent le verdict des lecteurs pour «se lâcher». Que de promesses ! »

Olivier Minran 20 minutes

« On pourra toujours trouver qu’Astérix est un album un peu timoré en regard de quelques grands chefs-d’œuvre de la saga. On sent que le duo Ferri et Conrad n’a pas trop pris de risques d’entrée de jeu. Nos deux héros Astérix et Obélix servent plus de faire-valoir à l’histoire sans vraiment être psychologiquement approfondis ou redéfinis. Il n’empêche, Astérix chez les Pictes, allègre et enlevé, possède l’étoffe scénaristique d’un beau et moelleux plaid écossais, Ainsi que la robe pur malt d’un graphisme nerveux. Que demander de mieux? »

Olivier Delcroix Le Figaro

Histoires d’immigrations en dessins

lundi 21 octobre 2013

Depuis le 16 octobre 2013 et jusqu’au 27 avril 2014 le Musée de l’histoire de l’immigration à Paris, présente « Albums – Des histoires dessinées entre ici et ailleurs – Bande dessinée et immigration. 1913-2013. »

Extrait du texte de présentation « À travers plus de deux cents pièces et documents originaux, planches de bande dessinée, esquisses et croquis préparatoires, films d’animation, entretiens filmés et autres photographies et documents d’archives, l’exposition se propose d’envisager le phénomène migratoire dans la bande dessinée. » Au total plus de 117 créateurs de tous les pays – entre autres : Will Eisner, José Munoz, Farid Boudjellal, Cyril Pedrosa, Yvan Alagbé, Vincent Vanol. – dont on retrace les parcours et dont on montre les créations sur le thème de l’immigration.

Présentation de l’exposition sur le site du Musée.

Le quotidien 20 minutes propose sur son site un diaporama qui donne une idée de l’excellent contenu de l’exposition.

En illustration les itinéraires de René Goscinny (famille d’origine polonaise) illustré par Albert Uderzo (famille d’origine italienne). Cliquez sur l’image pour l’agrandir.