Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Richard Malka’

Pactole

mercredi 7 mai 2008

Rien à branlerRien à branler c’est le titre du troisième opus consacré à Nicolas Sarkozy par Philippe Cohen, Richard Malka, pour les textes, et Riss pour les dessins.

Les deux premiers (La face karchée de sarkozy et Sarkozy 1er) avaient été édités par Vent d’Ouest, le troisième le sera par 12bis, nouvelle maison d‘édition fondée par des anciens de Vent d’Ouest et Glénat.

Si Charlie hebdo – dont R. Malka est l’avocat – en a déjà publié les premières pages dans un supplément spécial diffusé en kiosque avec son numéro du 30 avril, la sortie de l’ouvrage n’est prévue que pour le 6 novembre 2008.

Charlie hebdo 1 – Mahomet 0.

dimanche 25 mars 2007

Charlie hebdo en procèsUn procès pour rien, celui des organisations musulmans représentatives contre Charlie hebdo, qui avait publié des caricatures jugées offensantes pour cette religion.

En effet, le 22 mars 2007, le tribunal n’a pu que prononcer la relaxe au vu du peu d’arguments que développaient les plaignants. Seule l’Union des organisations islamiques de France a fait appel.

Un verdict attendu mais qui risque de brider encore plus la liberté d’expression des caricaturistes qui sont quand même soumis à la bonne volonté et au courage éditorial de leur directeur de publication et rédacteurs en chef, il ne faut jamais l’oublier.

Aujourd’hui, hélas, la liberté d’expression s’arrête là où commence les intérêts politiques ou économique d’une entreprise de presse, et peu de titres peuvent revendiquer une liberté quasi totale.

Apartés

Ce procès de Charlie a été une bonne affaire pour certains. Libération d’abord, qui, avec son numéro de soutien consacré au procès a vu augmenter ses ventes de 40%. Sans compter que les nombreuses prestations des journalistes de Charlie n’ont pas été rémunérées.

Les ventes de Charlie hebdo, elles, ont quasiment doublées pour le numéro annonçant le procès (115 000 ex), mais sont retombées à 75 000 ex. pour le numéro suivant qui rendait compte du procès.

A noter que tous les autres journaux qui avaient publiés, en soutien à Charlie, les dessins du quotidien danois Jyllands-Posten, n’ont, eux, pas été poursuivis, Le Nouvel Observateur, France Soir et Libération (qui les a republiées le 7 février 2007).

Comme argument de défense, les avocats de Charlie ont montré à l’audience des dessins qui s’attaquaient également au Pape, provoquant alors l’hilarité publique du camp adverse. Un argument qui a fait mouche.

Richard Malka, l’avocat de Charlie hebdo qui défendait dans ce procès la liberté d’expression, accable par ailleurs de poursuites judiciaires le journaliste Denis Robert dans l’affaire Clearstream, firme Luxembourgeoise dont R. Malka est l’avocat en France pour les affaires de presse.

Joli coup médiatique de Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur mais aussi candidat à l’élection présidentielle qui, avec une lettre envoyée à Philippe Val et lue à l’audience, a apporté son soutien à Charlie hebdo (“Je préfère un excès de caricature à une absence de caricature”). Il faut préciser que l’avocat des organisations musulmanes, Me Szpiner, est aussi celui de Jacques Chirac, avec qui N. Sarkozy semble vouloir régler quelques comptes.

Johan Sfar qui, dans la foulée, a publié ses croquis d’audience sous le titre «Greffier » (collection Shampoing des éditions Delcourt) a bénéficié d’un publicité à la Une du Figaro et du soutien de Libération. Le gros album réalisé rapidement, trop rapidement, la plupart des textes manuscrits sont illisibles et Philippe Val a des cheveux, rassemble aussi les chroniques que Sfar a publié dans l’hebdo lorsqu’il y collaborait.

Des lettres de menaces arriveraient à Charlie hebdo au nom de Plantu qui ne collabore pas au journal.

En parallèle de cette affaire, Plantu le dessinateur du Monde et de L’Express défend dans les médias la position selon laquelle :

« les dessinateurs doivent continuer a être irrespectueux tout en défendant les croyants ».

Extraits du chat organisé par LeMonde.fr le 22 mars 2007. Dans sa dernière réponse à un internaute, Plantu annonce une initiative le 11 avril 2007 (voir ci-dessous) :

[…]

Question : Jérémie Fontanieu : Ne pensez-vous pas normal, dans le monde au sein duquel nous vivons aujourd’hui, qu’une certaine forme de retenue s’impose à l’égard des communautés qui constituent notre pays ?

Plantu : J’ai toujours pensé que les dessinateurs de presse se devaient d’être impertinents, mais devaient être aussi pertinents dans leur rigueur journalistique. Cela veut dire que depuis que je fais ce travail, au Monde, j’ai toujours trouvé normal de pratiquer l’autocensure. Il est particulièrement démagogique depuis des dizaines d’années de faire croire aux lecteurs qu’un dessinateur a le droit de tout se permettre. En me rendant au procès de Charlie Hebdo le mois passé, une des collaboratrices de Charlie qui témoignait nous disait : “En tant qu’homosexuelle, je suis souvent choquée par les dessins de mes petits camarades de Charlie, qui nous traitent dans leurs dessins de pédés et de gouines. Et d’ailleurs, il n’est pas rare que certains dessins trop outrés soient écartés.” J’appelle ça de l’autocensure, et c’est bien normal.

Il faut en finir avec cette idée que les journalistes libres ne pratiqueraient jamais l’autocensure. Cela m’énerve prodigieusement, et je trouve très démagogique de faire croire à des jeunes qu’on peut tout se permettre. Cela étant, il n’est pas question qu’une seule idée politique ou éditoriale ne soit pas exprimée dans un journal, que ce soit en texte ou en images. Rien ne doit être caché dans les opinions, encore faut-il être malin au moment où on les exprime.

[…]

Juliette D : Allez-vous vous y prendre à deux fois la prochaine fois que vous voudrez dessiner une caricature où figure Mahomet ?

Plantu : Je vous le répète, l’urgence n’est pas de dessiner Mahomet. L’urgence, c’est de réaliser des images dérangeantes sur les religions, et non pas sur les croyants. C’est la raison pour laquelle je fais revenir plusieurs dessinateurs laïques, chrétiens, juifs et musulmans à Paris le 11 avril au ministère de la culture, rue Saint-Honoré, et nous aurons la grande chance de pouvoir débattre sur l’avenir de la caricature. Seront présents Ali Dilem (Algérie), Kichka (Israël), Ranan Lurie (Etats-Unis), Ramize Erer (elle travaille à Istanbul, et ce sera passionnant d’écouter une dessinatrice nous raconter comment, en toute liberté, elle peut faire des dessins rigolos sur les femmes en Turquie et sur l’islam).

Les années 70, le retour

lundi 26 février 2007

Cabu Les années 70Vent d’Ouest (groupe Glénat) publie Les années 70 de Cabu. Un livre document qui rassemble les meilleurs dessins et reportages parus dans Charlie hebdo (l’original).

Ce titre n’est pas à confondre avec Les années 70 publié en 1992 par les éditions First et qui réunissait des dessins de Cabu, Gébé et Willem avec un très beau texte de Gébé.

Cette nouvelle version, s’inscrit dans la bataille que se mènent les éditions Vent d’Ouest et les éditions Hoëbeke pour publier les auteurs de Charlie Hebdo.

Pour la petite histoire, après le succès des Années Charlie Hebdo, Richard Malka avocat de Charlie avait interdit à Hoëbeke de continuer à utiliser le titre Charlie pour ses compilations de dessins, or il se trouve que R. Malka est aussi l’avocat de Glénat et… auteur chez Vent d’Ouest.

A noter que Vent d’Ouest et Fayard annoncent une vente de 170 000 ex. pour La face karchée de Sarkozy (voir posts précédents).

Sarko vendu

dimanche 18 février 2007

La face karchee de sarkozyLa face karchée de Sarko s’est retrouvé parmi les cinq premières ventes de bandes dessinées pour les fêtes de fin d’année.

Comme quoi, un livre mal fagoté, (voir blog de novembre 06) mais conçu comme un produit marketing peut trouver un public. Une brèche dans laquelle les éditeurs ne vont sûrement pas tarder à s’engouffrer. A noter aussi que ce succès est un point marqué par Vent d’Ouest contre Albin Michel BD, deux maisons d’édition qui depuis des années semblent se plagier mutuellement les titres et les collections.

Dans un article du Monde titré : “Les bandes dessinées tentent de renouveler les formes du discours sur la politique française”, son auteur Yves-Marie Labé, dévoile que l’éditeur en aurait imprimé 140 000 exemplaires. Un succès aussi pour les éditions Fayard, coéditrices

Autres titres mêlant dessin et politique :

Dol, de Philippe Squarzoni, (Les Requins marteaux) ; Un autre monde est possible, de Pierre Cattan et François Olislaeger, (Hachette Littératures) ; Le P’tit Chirac, BD de Jim, Gaston et Alteau, (Jungle) ; La success story du président, collectif, (Hoëbeke) ; Ségolène !, de René Pétillon, (Albin Michel) ; C’est la faute à la société…, de Wolinski, (Albin Michel) ; 2006, Une année de dessins, (Rotative-Charlie hebdo), en kiosque ; Vive la politique !, collectif,

Avocat vinaigrette

mardi 12 décembre 2006

La face karchee de sarkozyExtrait d’un interview de Richard Malka scénariste de La face karchée de Sarkozy (voir blog précédent) sur le Site Scenario.com  :

« Scenario.com : Lis-tu de la BD, quels sont tes albums préférés ?

Richard Malka : Je suis rentré dans la BD très classiquement par Valerian, L’Incal, La quête de l’oiseau du temps. Depuis, j’en lis effectivement énormément dans tous les domaines excepté l’humour, ce genre ne m’ayant jamais attiré. »

C’est lui qui le dit.

Sarko chaud

mercredi 8 novembre 2006

Coup éditorial opportuniste ?, l’album de bandes dessinées La face karchée de Sarkozy est présenté comme un événement par les éditions Vent d’ouest (groupe Glénat) associées à Fayard qui annoncent un tirage de 100 000 exemplaires.

La face karchee de sarkozyLes auteurs de cet album, – « première BD-enquête » – sont Philippe Cohen journaliste à Marianne, Richard Malka, avocat de Clearstream, Charlie hebdo et Glénat, et Riss, dessinateur à Charlie hebdo. A noter que les bonnes feuilles sont parues dans Marianne (n°497), qui lui consacre pas moins de neuf pages, et non dans l’hebdo satirique de Philippe Val.

Encore aurait-il fallu pour la qualité de l’ouvrage que le dessin et la mise en page soit à la hauteur du pamphlet. Or, (hélas pour Riss qui a du travailler dans l’urgence), cet aspect des choses est bâclé et le seul intérêt de l’album est d’essayer de deviner quels sont les personnages que Riss a dessiné à partir de photos anciennes (rassurez-vous les noms sont indiqués ce qui rend le jeu encore plus drôle). On imagine le même ouvrage dessiné par Cabu, Luz, ou même Maëster, mais il ne se serait sans doute pas vendu dans les « hypers » (marchés), cible favorite de certains éditeurs aujourd’hui.