Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘ActuaBD’

L’esprit de Will Eisner

vendredi 19 mai 2017

“Will Eisner génie de la bande dessinée américaine”, tout est dit dans le titre de l’exposition. On rajoutera juste que celle-ci a été conçue par Jean-Pierre Mercier (qui en parle très bien sur France Culture), Denis Kitchen, et qu’elle est présentée par le musée de la bande dessinée, quai de la Charente à Angoulême jusqu’au 15 octobre 2017.

Topo des organisateurs : “Pour le centenaire de sa naissance, la Cité, en partenariat avec le Festival de la bande dessinée, rend hommage à Will Eisner. Créateur du Spirit, référence de la BD policière dans les années 1940 et 1950, pionnier du roman graphique dans les années 1970, Will Eisner est un des hommes clés de la BD US. Maitre du noir et blanc et du suspense, autobiographe de la trempe d’un Saul Bellow ou d’un Isaac B. Singer, il a puissamment oeuvré pour l’émergence d’une bande dessinée adulte. “

Une biographie de Will Eisner,  le dossier Neuvièmeart2.0, et un article d’ActuaBD.

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Bado parle de son métier

vendredi 28 novembre 2014

EnFeu_Bado lrBado (Guy Badeaux) dessinateur du quotidien québécois Le Droit s’exprime longuement sur le site ActuaBD à l’occasion de la parution de son dernier livre « Vous êtes en feu ! », aux éditions David (Ottawa). Extrait :

[…] « Pouvez-vous nous parler de votre parcours en tant qu’illustrateur et dessinateur de presse ?

J’ai commencé comme caricaturiste simplement. Ce n’était pas du dessin politique. J’ai dessiné à La Gazette des hommes d’affaires. J’allais rencontrer des hommes d’affaires et je faisais leur caricature. Ensuite, je suis passé au Devoir où je faisais des caricatures d’écrivains dans le cahier des arts. Et puis j’ai été au Jour Hebdo et c’est là que j’ai commencé à faire du dessin politique. Ensuite je me suis exilé dans l’Outaouais à la mort de Daniel McKale, mon prédécesseur au Droit. Et je persiste et je signe là depuis 33 ans.

Avez-vous l’impression que votre métier est affecté par la crise de la presse, la convergence des médias, etc.?

J’ai l’impression qu’on est la dernière génération de dessinateurs de presse, comme on les connaît au Québec. Parce que, premièrement, ils n’ont pas entraîné de relève. On ne voit jamais de jeunes dessinateurs dans les pages éditoriales. Quand je prenais des congés, l’été, j’ai essayé de dire qu’on devrait donner du travail à des jeunes. Mais les jeunes auxquels on avait fait appel, à l’époque, c’étaient Patrick Dea et Cédric Loth, qui sont dans la cinquantaine aujourd’hui. C’est donc assez difficile, parce qu’il faut qu’un dessinateur soit au courant de l’actualité, et puis et ça demande un certain travail. […] »

A lire l’intégralité de l’entretien accordé à Marianne St-Jacques au printemps 2014.

Interview de Bado par Guillaume Doizy (2013).

Le blog de Bado.

748 dessinateurs écrivent au ministère de la Culture

mercredi 11 juin 2014

“Depuis l’annonce de cette réforme, des auteurs, certains très précarisés, d’autres ayant vendu des centaines de milliers de livres, ont déclaré qu’ils abandonnaient le métier. Ils sont écœurés, fatigués et ne croient plus en des lendemains meilleurs alors qu’ils sont les premiers acteurs, et pourtant les plus mal lotis, de la chaîne du livre. Au rythme où vont les choses, leur exemple sera bientôt suivi par de nombreux confrères.”

Ces lignes sont extraites de la lettre envoyée par 748 dessinateurs et scénaristes à la ministre de la Culture Aurélie Filipetti. Ils protestent contre l’augmentation subite de la cotisation de la retraite complémentaire obligatoire qui passerait de 1 à 8% à l’horizon 2016, comme l’indique le site ActuBD qui publie ce document (format PDF). Un courrier où figurent de grandes signatures de la BD mais aussi quelques dessinateurs de presse (Pétillon, Geluck, Catherine Meurisse, Nicolas Pinet, Soulcié, Berth, Goubelle).

Dans un des commentaires à cette lettre, un internaute écrit :

“Quand aux éditeurs… Il y a de tout. Je pense que Guy Delcourt et Jacques Glénat ne sont pas les nouveaux pauvres de la BD. La courbe du chiffre d’affaire augmente d’année en année alors que celui des auteurs à la courbe totalement opposée et qui s’écrase la g… En clair, chez ces éditeurs, les auteurs deviennent de plus en plus pauvres et les éditeurs de plus en plus riches. Il y en a qui se sucrent et d’autres qui n’ont même pas de quoi mettre du beurre dans les pâtes. Le ras le bol est général et le silence incroyable des éditeurs ne va pas aider à ce que ça s’améliore. Il est temps que les auteurs maitrisent eux même le fruit de leur travail. Si les éditeurs ne sont plus en mesure d’assurer un minimum de revenus aux auteurs, il est grand temps de s’en passer.”

Illustration : dessin de James qui figure dans la lettre à la ministre.

Kichka et Dieudonné

mardi 18 février 2014

« Dans un premier temps j’ai tout fait pour éviter de dessiner Dieudonné, prétextant que je ne voulais pas lui faire de pub, alors que la vérité était autre. Il m’écœurait. Mais son nom faisant la “Une” des journaux pendant deux semaines, j’ai compris que je n’avais pas le choix. J’ai aussi compris que le dessiner ou non ne changerait rien à la situation. Maintenant que le dessin est fait, est venu pour moi le moment d’écrire. »

Dans une tribune publiée par ActuaBD le 3 février, le dessinateur Kichka s’exprime en dix points, notamment sur son ami Plantu, et un dessin (en illustration) sur cette affaire. Une affaire qui ne semble plus passionner les médias en dehors du Canard enchaîné qui a épluché les comptes et avoirs de Dieudonné, et de quelques journaux qui s’intéressent à son « sosie familial » (20 minutes, Le Figaro, Europe 1).

Cliquer sur le dessin pour l’agrandir © Michel Kichka.

Angoulême 2014 le sacre de Willem président

jeudi 30 janvier 2014

Désigné à la surprise générale (surtout celle du petit milieu de la BD) grand prix d’Angoulême, le dessinateur Willem marque de son empreinte la 41ème édition du festival de la bande dessinée qui se déroule du 30 janvier au 3 février 2014.
Au programme une exposition consacrée au dessinateur Gus Bofa, une autre à Tardi, sans oublier Willem, ça c’est de la bande dessinée ! qui lui est consacrée.
D’autres événements sont plus tournés vers le grand public, on pourra ainsi célébrer les 50 ans de Mafalda personnage créé par le dessinateur argentin Quino, ou… les 80 ans du Journal de Mickey.

Cette édition sera aussi celle de toutes les polémiques, au sujet de l’attribution du Grand prix de la ville d’Angoulême (qui désigne le président suivant), mais aussi sur l’avenir de la manifestation si l’on en croit la lettre ouverte de Didier Pasamonik au ministre de la culture, Aurélie Filippetti publiée par Le Figaro le 25 janvier (reprise sur le site ActuaBD).

En tout état de cause, il faut savourer la consécration du talent iconoclaste de Willem, dessinateur de Libération, Charlie Hebdo, Siné mensuel, et qui signe la couverture du dernier numéro de Télérama (qui l’aurait cru il y a deux ans).
A lire l’interview de Willem sur le site officiel du festival.

Les mots de Morez

mercredi 11 décembre 2013

« Le retour inattendu de Morez »  titre le site ActuaBD.com (en général plus spécialisé dans la bande dessinée), en présentant  « A fou rismes », un livre d’aphorismes illustré de dessins, qui vient de paraître au Cherche midi. Didier Pasamonik consacre un article à ce dessinateur d’humour qui connut le succès dans les années 1960-1980 et qui arrêta ce métier en 1986 pour revenir à la peinture, un art dans lequel il avait brillamment débuté avant-guerre à l’âge de 16 ans. Extrait :

« À la libération, son élan est brisé, il devient dessinateur de presse. Son humour philosophique s’inscrit dans la trace des cartoonists américains et cousine avec Chaval et un de ses amis qui commence en même temps que lui : Sempé. Il publie d’abord dans la presse communiste : il est le premier dessinateur français à publier dans Krokodil, le fameux magazine d’humour russe, avant de s’en faire virer pour un dessin qui déplut à Moscou.

Mais sa réputation d’humoriste est faite : on le lit bientôt dans France Dimanche (qui n’était pas le nanard que c’est devenu maintenant), Le Figaro Littéraire, Paris Match, Jours de France, mais aussi dans Lui et dans Bizarre. Son talent passe les frontières : le Punch en Angleterre, Panorama en Italie,… Plus de 10 000 dessins en tout.

Au décès de sa femme, il revient à la peinture où il recommence à intéresser les collectionneurs avec une œuvre très intimiste dont la dimension surréaliste fait penser parfois à Chirico. Le monde du dessin d’humour l’oublie peu à peu, mais pas René Goscinny dont il était un des intimes. Goscinny et lui s’amusaient comme des fous quand ils étaient ensemble, c’était un festival d’humour permanent, une joute dont aucun des deux protagonistes ne sortait vainqueur, si ce n’est parce que son adversaire était mort de rire. »

 

L’article intégral d’ActuaBD.