Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Epinal’

Salons (de la caricature) et indépendance

vendredi 15 novembre 2013

Un festival de la caricature ou du dessin de presse doit-il être de gauche, de droite, ou indépendant ? La question mérite d’être posée après la déclaration d’un des candidats d’opposition (UMP) à la mairie de Castelnaudary qui a annoncé qu’il voulait donner un vrai rayonnement au festival de la caricature « pas assez exploité aujourd’hui » et ce, à quelques jours de l’ouverture de la 16ème édition organisée par l’association Les Croquignous.

De nombreux festivals, salons, expositions, sont organisés par des associations qui trouvent quelquefois auprès de leur municipalité un appui, souvent matériel, et obtiennent parfois des subventions leur permettant d’exister. L’exemple le plus récent est la création en 2011de Satiradax sur une idée du dessinateur Marc Large. Un festival organisé par la ville de Dax et qui semble jouir d’une liberté créatrice totale.

Des municipalités de tous bords politiques (mais en majorité, allez savoir pourquoi, plutôt à gauche) accueillent et soutiennent ce type d’événements qui, effectivement servent la promotion de la ville, mais sont avant tout dédiées au dessin, à la caricature, à l’humour, et surtout à la liberté d’expression.

Chaque participant est conscient du cadre dans lequel il intervient et le fait en toute connaissance de cause, une censure préalable du contenu ou toute orientation politique donnée par les organisateurs, signerait l’arrêt et la disparition de la manifestation.

Cette année, seront présents à Castelnaudary (du 22 novembre au 1er décembre, à la Galerie Paul Sibra) : Aurel, Batti, Camille Besse, Biz, Cambon (Président et auteur de l’affiche de cette édition), Deligne, Gibo, Giemsi, Hours, Jiho, Lacombe, Lasserpe, Dominique Lemarié, Lerouge, Moine, Mric, Pichon, Rousso, Sié, Soulcié. Le thème de l’exposition est la « bouffe », la bonne ou la malbouffe.

Willem Grand prix d’Angoulême 2013

dimanche 3 février 2013

Le Grand prix du 40ème festival de la bande dessinée d’Angoulême a été attribué au dessinateur Willem, non pas uniquement pour ses dessins qui paraissent régulièrement dans Libération, Charlie Hebdo ou Siné mensuel, ni pour son dernier album « Dégueulasse » (éditions Les Echappés), mais pour l’ensemble de son œuvre qui a débuté en Hollande dans Vrij Nederland (1962), et en  France dans L’Enragé (1968), et s’est poursuivie dans les publications des éditions du Square Hara Kiri mensuel, l’hebdo Hara-kiri, etc. jusqu’à aujourd’hui.

Un travail déjà honoré depuis des années par de nombreux prix – Grand prix d’Epinal, Prix de l’Humour noir Granville, Grand prix national des Arts graphiques, et une exposition au Centre Pompidou à Paris, mais qui, avec ce nouveau prix très médiatisé, va toucher un plus large public.

Une distinction attribuée à un dessinateur sans concession, ni éditoriale, ni graphique, et pour qui le dessin est une véritable passion comme il le déclarait en 1985 :

« Si  je ne dessine pas pendant quatre jours, je suis malade… Je ne peux pas m’imaginer vivre sans faire du dessin. Oui, je serais dans la merde si je ne dessinais pas… ça me sauve. Oui, ça m’aide à survivre. »

Normalement (l’organisation du festival bouge beaucoup en ce moment…), le lauréat du grand prix d’Angoulême est le maître d’œuvre de l’édition suivante, on attend avec impatience celle de 2014. On en reparlera d’ici-là.

En illustration, un autoportrait de Willem paru dans le magazine Zéro et republié dans le catalogue de l’exposition que lui a consacré la ville d’Epinal en 1990.