Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Ronald Searle’

La mort de Ronald Searle (1920-2011)

mardi 3 janvier 2012

Le dessinateur britannique Ronald Searle est décédé le 30 décembre 2011 à l’âge de 91 ans dans un hôpital de Draguignan. Né à Cambridge, il résidait en France depuis 1961, notamment ses dernières années, dans le village de Tourtour (Haut-Var).

Il est rare de pouvoir écrire que c’est un monument du dessin d’humour qui disparaît, et il est tout aussi difficile de résumer sa carrière et l’influence graphique qu’il a eu sur de très nombreux dessinateurs à travers le monde, en quelques lignes.

Ronald Searle a publié ses premiers dessins à 15 ans. En 1941, pendant la Seconde Guerre mondiale, alors qu’il est engagé dans le corps des Ingénieurs royaux il fait paraître le premier épisode de « St Trinian’s» dans la revue Lilliput, une série de cartoons qui le fera connaître comme dessinateur humoriste. Fait prisonnier par les Japonais au cours de la bataille de Singapour, il passe trois ans en captivité dans un camp de prisonniers au Pont de la rivière Kwaï.  Il dessine en permanence pour décrire ses conditions de vie et quelques-uns de ses dessins de «reportage» seront publiés à sa libération en 1945. Ce n’est qu’en 1986, qu’il les publiera intégralement dans « Ronald Searle : To the Kwai and Back, War Drawings 1939-1945 ». 300 dessins originaux de cette période font partie de la collection permanente de l’Imperial War Museum, à Londres.

Il dessinera ensuite pour Life magazine, Punch, le New Yorker, le New York Times, et l’International Herald Tribune. Régulièrement de 1995 à 1998, et plus épisodiquement ensuite, il publiera des dessins dans Le Monde. Ceux-ci seront réunis dans l’album « Ronald Searle dans Le Monde » (Cherche midi). En 2009, il publie des dessins dans Siné Hebdo.

Parmi ses innombrables livres parus en France on peut citer, « Pardong M’sieur », (1965, Denoël), mais aussi « Hommage à Toulouse-Lautrec», paru en 1969 (éditions Empreinte), « Ronald Searle, 45 ans de dessins », paru en 1983 (Denoël), «Les chats» (1992, Albin Michel) et « Drôles de chats » (Fayard). « Bestioles un peu folle – Une ménagerie tout en rimes » est son livre le plus récent publié en 2008 aux éditions Jean-Claude Gawsewitch.

Un site Internet consacré à Ronald Searle, une visite à compléter par une recherche sur Google Images pour mesurer l’étendue de son œuvre et de son talent.

En illustration : autoportrait de Ronald Searle.

Ronald Searle 90 ans

jeudi 4 mars 2010

Interview exclusive de Ronald Searle sur la chaîne de télévision anglaise Channel 4, à l’occasion de la célébration des 90 ans de ce formidable dessinateur.

Toujours dans le cadre de cet anniversaire le Wilhelm Busch Museum of caricature d’Hanovre lui consacre une grande exposition du 28 février au 31 décembre 2010.

En France, on peut voir trop rarement ses dessins dans Le Monde et Siné Hebdo.

Autre liens :
le Timesonline pour l’article consacré à Ronald Searle
et un blog qui lui est dédié

Merci à Claude Haber.

Blachon encore et encore !

vendredi 27 novembre 2009

Blachon - Encore! Encore! Plus d’un an après sa disparition, les dessins de Blachon continuent à séduire un large public et plusieurs expositions organisées en 2009 autour de son œuvre ont rencontré un franc succès. L’album que vient de faire paraître le Cherche midi éditeur, « Blachon, Encore ! Encore ! », va conforter cet artiste dans son statut de dessinateur populaire.

Blachon - autoportrait

On y découvre un Blachon, « libéré » de ses contraintes de cartoonist spécialisé dans le sport – il a collaboré plus de 25 ans à L’Équipe Magazine -, et un humoriste digne de ses maîtres, Dubout, Ronald Searle et Sempé.

Pétri de gentillesse, il regrettait quelquefois de n’avoir pas fait une carrière de dessinateur « méchant ». Nombre des dessins publiés dans cet album, quelques-uns extraits de ses carnets de croquis, démontrent qu’à défaut d’être un dessinateur cynique, il était un dessinateur talentueux et heureux de faire sourire ses lecteurs.

Disparu le 2 avril 2008, Blachon nous laisse plusieurs albums de dessins encore disponibles aux éditions Glénat et au Cherche midi.

Illustrations : couverture signée Patrick Courantin et un autoportrait.
© Blachon, le Cherche midi.

Un Monde sans dessins

jeudi 5 février 2009

Le Monde - Un quotidien sans dessinsNouvelle formule pour le quotidien Le Monde avec beaucoup moins de dessins. Si Plantu gagne un espace régulier dans un coin de la Une – Le regard de Plantu – et le libre choix de ses sujets, les autres dessinateurs voient leurs parutions devenir très aléatoires. Après le « départ » de Pancho il y a quelques semaines et bientôt celui de Pessin, Le Monde renonce à une politique d’illustration privilégiant le dessin et qui depuis les années 70 faisait la spécificité de ce titre. 

Exit aussi la rubrique Trait libre qui accueillait des signatures comme celles de Ronald Searle, Avoine, Aurel, Napo, Nicolas Vial, Brito, entre autres. Les signatures de Sergueï et de Desclozeaux (rubrique gastronomie), elles, continueront à être visibles dans les pages du journal.

Le premier dessin paru dans Le Monde en 1967 était signé Tim. Il sera suivi de dessins de Folon, Bosc, Laville, Desclozeaux. Les dessinateurs Konk, Chenez, Plantu et Pessin y feront leurs premiers pas (1969 pour Konk, 1972 pour Chenez et Plantu, 1974 pour Pessin).

L’humour passionné

mardi 9 décembre 2008

 

passion-dessin-humourAlain Damman, neveu du dessinateur Bosc, raconte avec véhémence sur son site ses démêlées avec Martine Gossieaux, auteur et co éditrice avec les éditions Buchet-Chastel du livre La passion du dessin d’humour.

Cet album présente un « florilège de ses dessinateurs favoris », Chas Addams, Benoît Van Innis, Bob Blechman, Chaval, Copi, André François, Reiser, Savignac, Ronald Searle, Sempé, Saül Steinberg, Tetsu, Topor, entre autres.

La plupart de ces auteurs – en dehors de Bosc – sont régulièrement exposés à la galerie Martine Gossieaux entièrement dédiée au dessin d’humour, 56, rue de l’Université 75007 Paris.

Du 4 décembre au 28 mars 2009 la galerie propose une exposition de dessins originaux de Sempé.

Le site de la Galerie Martine Gossieaux

SINÉ HEBDO – CHARLIE HEBDO, le match éditorial de la rentrée

dimanche 31 août 2008

Alors que Siné hebdo dévoile sa liste de collaborateurs avec notamment la participation des dessinateurs Mix & Remix, Faujour, Lindingre, Diego Aranega, Carali, Berth, Tardi, Geluck, Ronald Searle, Desclozeaux, Delessert, et… Siné, du côté de Charlie hebdo les retombées du licenciement de Siné et les informations parues à cette occasion sur le journal sont loin d’avoir produit tous leurs effets.

Deux informations semblent semer le trouble dans la rédaction. L’appartenance du titre lui-même attribué à Cavanna, or il s’avère à la lecture d’un article de Delfeil de Ton (Nouvel Obs) que « l’invention » du titre et son appropriation par les éditions Rotatives pose quelques questions. Jean Cabu et Philippe Val ont d’ailleurs écrit au Nouvel Obs pour contester l’article de DDT les mettant en cause dans cette captation d’héritage.

Une propriété qui pourrait aussi être remise en cause par un texte de Cavanna « A Philippe Val » écrit après l’éviction brutale de Siné et qui, d’après nos informations, aurait du être de publié dans Charlie, mais ne l’a pas été à la demande pressante de Wolinski. A suivre.

L’autre information découle de la manne financière que représente les profits de Charlie hebdo et leur répartition. Révélés par Le Monde, les dividendes (330 000 euros chacun) perçus en 2006 par Cabu et Val, actionnaires principaux, à l’occasion des ventes astronomiques du n° spécial caricatures de Mahomet ont surpris les salariés qui n’avaient touché qu’une prime exceptionnelle. Mais les plus étonnés ont été les collaborateurs réguliers payés eux en « droits d’auteurs », ils sont plusieurs dont quelques « historiques », et qui n’ont eu droit à rien.

Ces révélations financières ont aussi mis à jour les disparités salariales au sein de la rédaction. Ainsi Wolinski, autre pilier historique du titre, s’est aperçu que Siné était mieux payé que lui. Le montant du salaire du comptable (10 000 euros), le même que celui de Philippe Val a également surpris. On est loin de la répartition égalitaire du Charlie hebdo original de Choron et Cavanna. A suivre.

La confrontation Siné Hebdo – Charlie Hebdo aura lieu dans les kiosques le 10 septembre. Pour l’instant celle qui a commencé au sein de la rédaction de Charlie n’a pas fait d’éclats. ff

L’article “Cabu et Val écrivent à l’Obs” – Le site du journal Siné Hebdo