Au début des années 70, seulement la moitié des femmes de 25 à 59 ans travaillent. Aujourd'hui, elles sont pour les trois quarts actives, leur taux de chômage est passé de 3 % à 12 % et les emplois à temps partiel de 13 % à 30 %. L’écart des salaires entre hommes et femmes était de 35 % dans les années 60. En 2005, il tombe à 26 % tous secteurs et tous temps de travail confondus (mais l’écart va jusqu’à 29 % pour les femmes cadres du privé). Dans ce domaine encore, malgré les progrès, on ne peut parler d’égalité.
Les filles réussissent mieux à l’école que les garçons (70 % ont le bac contre 60 % des garçons), mais occupent des emplois hiérarchiquement inférieurs et sont moins payées. Trois quarts des cadres du privé et huit dirigeants sur dix sont des hommes.
Dans le secteur public où elles sont majoritaires (57 %), les femmes n’occupent que 14 % des postes de direction et d’inspection.
Presque absentes de la construction et de l’industrie, elles représentent 75 % des salariés de l’éducation, de la santé et de l’action sociale.
Leurs rémunérations sont moins élevées, car les entreprises de services aux particuliers sont moins rémunératrices que les entreprises de services aux entreprises.
Elles sont 82 % des salariés à temps partiel (sans l’avoir souhaité). Leurs emplois sont précaires. Quel que soit leur niveau de diplôme, y compris les plus qualifiées, les femmes sont beaucoup plus souvent embauchées à temps partiel pour leur premier emploi (23 %) que les hommes (9%).
Les emplois à temps partiel sont en bas de la hiérarchie et la formation continue est plus difficile à obtenir (28 % contre 38 % pour les salariés à temps complet). Lorsqu’elles veulent suivre des formations (qui se tiennent le plus souvent en fin de journée ou le week-end), les femmes se heurtent à la réticence, voire au refus de leur conjoint de réorganiser le partage des tâches de la vie quotidienne. Elles assument les trois quarts des tâches du couple (celles qui travaillent à temps partiel la totalité), y compris la garde des enfants et l’aide aux parents âgés.
Les pauvres et les chômeurs sont majoritairement des femmes. En 2007, pour les 15-24 ans le chômage est de 24 % pour les femmes (21 % pour les hommes). Le décalage encore plus important pour les ouvrières (17,3 % contre10,2 % des hommes).
Dans les médias la femme est forcément jeune et mince, elle arrive à concilier sans contradiction travail et vie familiale... Pourtant 43 % des journalistes et 60 % des élèves en écoles de journalisme sont des femmes. Mais la propriété du capital des médias étant quasi exclusivement masculine, ce sont les hommes qui contrôlent les moyens de production de l’imaginaire social. (L'image des femmes dans les médias, Michèle Reiser, Brigitte Gresy, pour le Secrétariat d'État à la solidarité, 2008.)
En réaction au machisme des médias, l’association Les Chiennes de Garde s’est manifestée en 2008, lors de la publication d’une photo de nu de Simone de Beauvoir dans le Nouvel Observateur, avec ce slogan : « On veut voir les fesses de Sartre ! » ou encore « On veut voir les fesses de Jean Daniel ».
En décalage total avec leur reflet dans les médias, 410 000 femmes ont déclaré en 2005-2006 avoir été victimes de violences physiques de la part d'un conjoint ou ex-conjoint et 130 000 de viols. Les violences conjugales ont tué 166 femmes en 2007, soit +30% par rapport à 2006 ! En 2000, 19,3 % des femmes d'origine africaine ont été victimes de violences conjugales (les non-immigrées 10 %).
Dans l'espace public, les femmes africaines subissent trois fois plus d'insultes et deux fois plus d'agressions sexuelles que les non-immigrées. (Maryse Jaspard et l'équipe Enveff, « Nommer et compter les violences envers les femmes : une première enquête nationale en France », 2001.)
En Île-de-France et dans six départements à forte population immigrée, 70 000 des adolescentes de 10 à 18 ans sont potentiellement menacées de mariages forcés (secrétariat d'État à la Solidarité, 2008). Pour lutter contre ces abus, une loi portant l'âge légal du mariage des femmes à 18 ans (au lieu de 15 ans) a été votée en 2006 à l'unanimité.
Quel que soit leur niveau de formation, les femmes immigrées exercent en Europe des emplois peu ou pas qualifiés. Une sur quatre travaille dans le secteur du nettoyage ou des soins aux personnes. Des emplois précaires, mal rémunérés, souvent à temps partiel. Leur taux de chômage est plus du double de la main-d’œuvre féminine européenne. Elles risquent de se trouver dans des situations d’exploitation illégales, notamment la prostitution. En tant que femmes et en tant qu’étrangères, elles sont doublement exploitées sur le marché du travail (Conseil économique et social, 26/2/2008).
Article de Jacqueline Golfand - Dessins de Catherine Beaunez et Jiho.
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Victoires de la vie quotidienne...
En 1920, une femme mariée peut adhérer à un syndicat sans demander l'autorisation à son mari.
En 1933, le guide Michelin décerne trois étoiles au restaurant lyonnais La Mère Brazier, le seul Trois Étoiles dirigé par une femme. Entre 1968 et 2007, elles n’ont été accordées qu’à des hommes.
Seule femme à en bénéficier actuellement : Anne-Sophie Pic, cuisinière à Valence.
En 1938, pour la première fois une femme (Marie Ventura) met en scène une pièce à la Comédie-Française (Iphigénie de Racine). |
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La ménagère en 1949
En 1949 Simone de Beauvoir publie le Deuxième Sexe, un ouvrage de référence sur la condition féminine. Une bombe dans une France où l’infériorité féminine est la norme. La même année, Suzanne-Marie Durand, dans son manuel de formation des assistantes sociales, explique l’échec d’un ménage par la paresse, l’ivrognerie du mari et... une femme mauvaise ménagère.
Et à propos de l’intelligence : « Dans la généralité, des cas (bien entendu, des cas individuels se rencontrent où telle femme a un mode de pensée masculin), la femme pense davantage à partir du concret, s’élève plus difficilement que l’homme à de hautes spéculations. » ... |
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