Fumé par les adolescents de tous les pays du monde, le cannabis touche essentiellement les 15 -18 ans. C’est l’âge de la quête d’identité, de différenciation face à un monde social insécurisant.D’après l'enquête Escapad réalisée par l’OFDT en 2003 sur 16000 élèves, la moitié de ceux de 18 ans ont fumé au moins une fois du cannabis (trois fois plus qu’en 1993) et près de 20 % le font de façon régulière. Les produits sont plus concentrés en THC (tétrahydrocannabinol) et le nombre moyen de joints fumés plus important.
Comme pour l'alcool, l'écart de consommation entre filles et garçons est flagrant. A 18 ans, ils sont trois fois plus nombreux que les filles à consommer régulièrement du cannabis.
Le cannabis a une image de "produit de jeunes", quand l'alcool a une réputation de "produit de vieux", sauf s'il est consommé uniquement pour l'ivresse. Les discours officiels contre le cannabis sont ainsi rapidement taxés de remontrances "pour faire peur aux jeunes" et, par extension, "contre les jeunes". Le jeune n'a pas de la maladie ou de la mort la même conception que ses aînés. La "gueule de bois" après l'usage de certains produits n'est à ses yeux qu’un prix mineur a payer.
L’alcool rend euphorique. Le jeune surestime ses capacités à affronter les périls, surtout si les autres en sont témoins et qu’il en fait un point d’honneur. D'où son usage courant lors des premières relations sexuelles, où la crainte de l'échec incite à chercher une euphorie qui sauvera la face, si les choses se passent mal.
L'alcool bénéficie de l'aura des choses valorisées par les adultes, mais encore défendues, ou limitées. En consommer entre copains procure le sentiment délicieux de la transgression tout en accentuant la complicité. Il lève les inhibitions. La "première cuit " est souvent vécue comme un rite de passage vers l'âge d'homme (comme la première cigarette ou le premier joint).
Les ados n’aiment pas les drogues dures
Si le prix du tabac est en hausse, celui de l’ecstasy, du LSD et de la cocaïne est en forte baisse... Ces drogues sont peu utilisées par les adolescents. La consommation d’ecstasy a diminué depuis 2002, alors qu’elle avait connu une hausse entre 2000 et 2002.
La théorie de l’escalade du cannabis aux autres drogues est contredite par l’enquête du CFES (1997-1998) qui constate que seulement "5,5 % des jeunes âgés de 15 à 19 ans qui ont expérimenté le cannabis ont aussi consommé une autre substance psychoactive illicite, cocaïne, héroïne, crack, amphétamines ou hallucinogènes".
Les psychotropes chassent les inhibitions, aiguisent les perceptions, aident à surmonter la fatigue, mettent la souffrance entre parenthèses chimique, permettent d’échapper au sommeil ou, à l'inverse, de réussir enfin à s'endormir...
Ils sont souvent prescrits par les médecins pour des souffrances relevant en fait de carences affectives à l'intérieur de la famille. Les parents, et notamment la mère, sont consommateurs d'anxiolytiques. L'immense majorité des tentatives de suicide des jeunes s'effectue d’ailleurs en puisant dans la boîte à pharmacie familiale.
L'ecstasy stimule la résistance à la fatigue. Elle s'accorde avec les sonorités puissantes de la techno des raves. Consommée sous forme de comprimés, de gélules ou de poudre, elle donne l’impression de se dissoudre dans l'ambiance. Alors que la parole est rendue impossible par les décibels de la “teuf”, elle procure l'illusion de communiquer. Il s'agit de " ne plus se prendre la tête ". Dans sa solitude, chacun est convaincu de vivre un moment idyllique d'alliance avec les autres.
Le LSD fait plonger dans un voyage intérieur. Suivant une sensation d'euphorie et de vertige, il modifie les perceptions visuelles, auditives et tactiles.
Ces effets commencent environ 30 minutes après l'ingestion de la dose et peuvent durer 5 à 8 heures. Les produits fabriqués dans des laboratoires clandestins contiennent rarement du vrai LSD, mais plutôt du PCP, un médicament vétérinaire hallucinogène toxique.
Chaque dose peut avoir une concentration différente impossible à préciser. Les usagers le prennent habituellement par voie orale, mais peuvent aussi l'inhaler ou se l'injecter.
L'héroïne, les opiacés et la morphine procurent un flash qui donne un puissant sentiment de vertige et éloigne des problèmes du monde réel. Mais l'intensité des effets diminue au fil du temps et il faut augmenter les doses.
Le cannabis n’est pas si doux...
Le cannabis provoque des troubles de la mémoire, de l'attention, de la motivation, à l'origine d'échecs scolaires et d'isolement. "Pétard du matin, poil dans la main. Pétard du soir, trou de mémoire", résume Jean Costentin, chercheur au CNRS, qui insiste sur le "la perte d'intérêt" liée au cannabis.
Le THC (tétrahydrocannabinol) qu’il contient peut générer des angoisses intenses. Il est plus toxique que le tabac. Son inhalation plus intense et sa forte concentration en substances toxiques rendent cette drogue prétendument "douce" beaucoup moins inoffensive qu'on le dit.
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Consommation régulière
de tabac, d’alcool
et de cannabis à 17 ans
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.Année |
2000 |
2005 |
Tabac Filles |
40 % |
32 % |
Tabac Garçons |
42 % |
34 % |
Alcool Filles |
6 % |
6 % |
Alcool Garçons |
16 % |
18 % |
Cannabis Filles |
5 % |
6 % |
Cannabis Garçons |
15 % |
15 % |
(source : Enquête sur plus de 30 000 adolescents, Escapad 2005, OFDT)
Entre 1999 et 2003, la consommation du tabac baisse, tandis que celle du cannabis augmente, mais depuis 2003 le cannabis a baissé à son niveau de 2000 (pour les garçons).
On assiste donc à une quasi-stagnation pour le cannabis. Avec un bémol : il est fumé de plus en plus tôt. Depuis 2000, à partir de 16 ans, la consommation régulière de cannabis égale celle d’alcool.
L’alcool est aussi en diminution depuis 2003, en particulier chez les garçons, mais les ivresses régulières augmentent (au moins dix dans l’année).
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À Paris
La consommation de produits psychoactifs des Parisiens de 17 ans ne dépend pas de leur classe sociale.
Le préjugé qui voit les quartiers populaires comme des consommateurs et les quartiers riches comme plus modérés est contredit par une enquête.
En effet les jeunes du sud-ouest de la capitale sont plus nombreux à faire usage de poppers et de cocaïne. Ceux du nord-est (plus populaire) consomment plus d’héroïne, mais à des niveaux très bas, mais moins de tabac, d’alcool, de médicaments psychotropes et de cannabis.
(Enquête Escapad, 2004).
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Quelques chiffres
17-18 ans ayant au moins une fois consommé de la cocaïne, du LSD et de l’héroïne
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Filles |
Garçons |
Cocaïne ou amphétamines |
0,6 % |
1,2 % |
LSD |
0,9 % |
1,9 % |
Héroïne |
0,8 % |
1,3 % |
(source : OFDT
sur les 30 derniers jours avant l’enquête
réalisée en 2003)
Tordons le cou au danger de glissement du hash vers les drogues dures. Ils sont très peu à avoir effectué le pas. |
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