D’interview en interview, Charb s’affirme comme le véritable patron de Charlie Hebdo. Dans l’article que lui a consacré Le nouvel Économiste (n°1494 – 28.10.2009) on en apprends un peu plus sur ses objectifs tout en revenant sur le clash avec son « oncle » Siné.
Sur ce sujet Charb fait part de son ressentiment
« Siné nous insulte à tout bout de champ, mais je ne le lis pas toutes les semaines »,
tout en jetant de l’huile sur le feu avec cette allégation
« Nous payons 35 salariés et lui fait travailler pour des clopinettes des précaires et des milliardaires du show-biz.»
À propos de la nouvelle formule de Charlie Hebdo mise en place en septembre Charb explique qu’il est encore trop tôt pour en mesurer les effets mais rajoute
« la crise financière ne rend pas toujours indispensable chez nos lecteurs l’achat d’un exemplaire de Charlie Hebdo. »
« Notre truc, c’est revenir aux fondations de ce journal de gauche, écologiste et satirique »
confirme le nouveau directeur de l’hebdomadaire qui précise
« On ne vient pas à Charlie Hebdo par hasard. Le but final est de publier ici ce que l’on ne publiera jamais ailleurs ».
On apprend aussi dans l’article que Charb, en tant que représentant du personnel, était « la tête de turc préférée de Philippe Val » et que « avec Val ce n’était pas du tout de la mésestime personnelle mais on ne se lâchait rien sur le plan des idées ».
De Riss qui le seconde à la tête de Charlie il dit :
« Il aime bien l’ordre et l’organisation, la clarté des choses quand moi, j’ai tendance à laisser se développer le bordel ».
Le portait signé par Emmanuel Lemieux se termine par ces lignes
« Le dessin est une façon efficace et marrante de faire passer une idée. Plus que des articles larmoyants ou militants chiants, un bon dessin peut vous aider à réfléchir sur une situation absurde ou injuste. » et, « Je suis calme lorsque je dessine ou écris. C’est ma respiration, tout s’arrête autour de moi. je touche du bois : malgré les banquiers, les avocats, les sollicitations de toutes sortes, je n’ai pas encore perdu l’envie de faire rigoler. »
En illustration : les couvertures
de Charlie Hebdo et de Siné Hebdo.