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Ce malheureux Philippe Val

13 novembre 2015 à 8 h 16

Val MedefJ’ai lu « C’était Charlie » (Grasset) : En dehors du fait que Philippe Val raconte n’importe quoi sur les débuts de La Grosse Bertha, erreurs de récits, de dates*, ce livre n’a d’autre but que de faire le panégyrique de son auteur. A croire que sans lui La Grosse Bertha et Charlie Hebdo n’auraient jamais existé.

Petit résumé (déjà diffusé sur Facebook) : Moi je…, moi je ceci…, moi je cela…, Cabu et moi, moi et Cabu, Cabu et moi. Cabu est tellement cité en caution des agissements de Val que ça arrive à en être suspect de sa part…

Celui qui raconte ne pas avoir assez vu sa mère étant enfant et dévoile qu’il rêvait de devenir Luis Mariano (dommage !), se pose en permanence en pauvre victime menacé de toutes parts, mais n’oublie pas dans de nombreux passages de régler ses comptes avec les gens qui ne l’aiment pas (liste très longue).

Il nomme et flatte les quelques rares qui le soutiennent encore, et surtout, pour corroborer son récit fait parler les morts, qui bien évidemment ne pourront jamais confirmer ce qu’il avance (au hasard : Cavanna, Cabu, Charb, Gébé). Tout le reste n’est qu’un survol des années passées à Charlie Hebdo et le rappel des formidables initiatives qu’il a prises (avec Cabu, précise-t-il à chaque fois), prétexte à parsemer ses phrases des noms de ceux qui l’entouraient et avaient, eux, un réel talent.
Dans les dernières pages Val dit qu’après avoir écrit ce livre, il a eu l’impression de quitter Charlie pour la seconde fois. Il ne réalise même pas qu’il l’a quitté depuis 2009 et surtout que personne ne lui demande de revenir. f.f

 

PhVal 7 janvier* Puisque j’ai le grand privilège d’être cité dans ce livre, je tiens à préciser que contrairement au récit révisionniste de l’auteur, Cabu ne m’a pas « viré » de La Grosse Bertha dès le 3ème numéro : après avoir préparé le lancement pendant 6 mois, je suis resté jusqu’au n°12 en tant que rédacteur-en-chef, et j’ai démissionné parce que je ne voulais pas m’affronter avec Cabu qui voulait m’imposer Philippe Val comme rédacteur-en-chef pour les textes. Le journal vendait alors entre 18 000 et 21 000 exemplaires. Et contrairement à ce qu’écrit Val ce n’est que de longs mois après qu’il est enfin devenu rédacteur-en-chef, la rédaction s’y étant fortement opposée jusque-là.

 

Photos/vidéos : Philippe Val à l’Université d’été du Medef en 2007, et le soir du 7 janvier pleurant ses “amis disparus” dans les médias.