Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour la catégorie ‘affaire Siné’

Siné au ciné

lundi 11 octobre 2010

Interview du dessinateur Siné par Pierre Penin dans Sud Ouest (11.10.2010) à l’occasion de la sortie en salle le 13 octobre du film  « Mourir ? Plutôt crever ! » qui lui est consacré.

Extrait :

« Le film parle d’humour à travers vous. L’humour n’a pas de limite pour vous ?
Moi, je n’en veux pas, en tout cas. Le film parle du procès que l’on m’a fait après un article sur le fils Sarkozy : moi je crois qu’avec des gens comme ça, on ne tape jamais assez fort pour les dégringoler.

Ce fut un procès en antisémitisme (le tribunal a blanchi Siné) porté par Bernard-Henry Lévy. Cela semble vous avoir affecté…
C’est vrai. Je l’ai été. C’est dégueulasse de m’accuser d’antisémitisme. Que l’on m’attaque pour des insultes ou de la diffamation, d’accord, ce sont mes armes. Mais il n’y a jamais eu chez moi l’ombre de l’antisémitisme ou d’un quelconque racisme. J’y vois de nouvelles méthodes de censure. J’ai dessiné toute ma vie et je crois que finalement, je n’ai pas changé grand-chose. Rien en fait. Mais je l’ai toujours fait sans crainte. Là, c’est la première fois que je me pose la question du danger qu’il y a à provoquer.

Que vous a fait d’apprendre licenciement de Didier Porte et Stéphane Guillon de France Inter, par le même Philippe Val qui vous a exclu de « Charlie Hebdo » ?
Ça m’a emmerdé pour eux. En même temps, je me suis aperçu que mon licenciement à moi n’était pas si personnel que ce que je pensais au départ. J’ai cru que c’était un truc perso, entre lui et moi. Maintenant je me dis que c’était plus grave. Je pense qu’il y a une stratégie globale de Sarko pour virer tous les emmerdeurs. J’étais juste un parmi eux. »

Siné massacre (gaiement)

mercredi 15 septembre 2010

Présenté par la presse comme le successeur de Siné Hebdo, le nouveau journal satirique La Mèche n’a pas eu l’air de plaire à Siné qui, dans sa zone hebdomadaire sur Internet,  s’en prend vivement (doux euphémisme) à ses fondateurs. Un Siné très en verve à lire dans le texte.

Ce tir de missive risque d’alourdir un peu plus le malaise qui régnait au sein de la rédaction de La Mèche, avant même la parution du premier numéro, et qui a provoqué le départ de nombre de dessinateurs, de collaborateurs, et d’un des cofondateurs.

Un n°2 devrait toutefois paraître le vendredi 17 septembre.

À lire aussi sur le site Agoravox un article sur La Mèche (11.9.2010) où son directeur Carlo Santulli indique vouloir faire un journal « pour avaler le monde dans un éclat de rire et pour mettre le feu à la poudrière sur laquelle on danse. »

À noter également que Libération (11.9.2010) a consacré une pleine page à La Mèche à l’occasion de son lancement et de sa présence à la Fête de L’Humanité.

Enfin, le magazine bimestriel « Causette » publie « Siné par sa fille », un article de quatre pages, où Stéphane Mercurio parle de son père et du film « Mourir ? Plutôt crever ! » qu’elle lui a consacré (sortie en salle le 13 octobre 2010).

Sont également annoncés dans « Causette » la parution de « Mon disco illustré » de Siné le 16 octobre au éditions Hoëbeke, et l’exposition « Siné l’incorrigible » à l’École Estienne du 13 novembre au 16 décembre 2010.

Charb le kit de survie

lundi 30 août 2010

Très long entretien de Charb avec Marc Bihan pour le blog « Morbak is back ». Le directeur de Charlie Hebdo parle du coffret « Sarko, le kit de survie » (éditions 12bis), de la différence entre le Charlie époque Val et celui qu’il dirige, de l’arrivée et de la fin de Siné Hebdo, de ses doutes sur les raisons de l’arrêt de ce journal, des ventes de Charlie :

« Avec les abonnés nous sommes aux alentours de 48000/50000, et ce n’est pas suffisant… »,

de Siné :

«Je ne l’ai pas lâché, c ‘est ce qu’il n’a pas compris ou pas voulu comprendre, ou alors je peux en dire autant de sa part et qu’il ne m’a pas fait confiance. Il ne peut pas affirmer en toute bonne foi que je l’ai lâché, c’est juste qu’il ne supporte pas qu’on ne soit pas avec lui à 100 %», et aussi : « je n’ai absolument rien à reprocher à Siné, et aucune raison d’être fâché avec lui. Il me demande de venir boire un coup,  je viens boire un coup. Je n’ai aucun problème avec lui, maintenant si lui en a un avec moi c’est sûr que c’est chiant.»,

de Philippe Val :

« Il a encore des actions pour quelques temps, mais qui sont bloquées, il ne peut pas siéger au conseil d’administration, il ne peut pas prendre de décisions etc… Ses actions vont certainement être rachetées très rapidement. Pour ma part je n’ai pas de contact avec Val depuis presque un an. », et de la façon de « gérer le plan éditorial de Charlie » de Val : « Il y a une seule chose sur laquelle je n’étais absolument pas d’accord, et qui aurait réduit bon nombre de conflits, il n’y aurait pas fallu d’édito, car ça supposait qu’il y avait une ligne éditoriale très ferme à Charlie et que tout le monde y était soumis, les lecteurs pouvaient constater que ce n’était pas le cas mais hors du journal, l’image pour nous résumer était l’édito, et l’édito c’était Val. Donc les autres journalistes réduisaient la pensée de Charlie à celle de Val ! Ses prises de positions n’étaient pas celles de tout le monde mais c’est son édito qui restait. Depuis il n’y en a plus dans Charlie, je ne veux pas qu’un type seul résume la ligne du journal. »,

et du titre Hara-Kiri :

« Il appartient à Cavanna, et il a cédé le droit d’exploitation du titre à la société Rotative éditrice de Charlie Hebdo, il peut le ressortir mais avec notre accord. Il y a déjà un moment qu’on pense le ressortir, le problème c’est qu’on n’est pas si nombreux et que ça demanderait une infrastructure plus importante, et du temps aussi. Il faudrait faire autre chose que le Hara-Kiri de l’époque, sinon ça ne sert à rien, pas plus qu’un Hara-Kiri qui ressemblerait au Charlie Hebdo d’aujourd’hui. Il faudrait quelque chose de moderne avec un ton original… ».

Intégralité de l’entretien sur le blog Morbak is back

La Mèche hebdo ?

mardi 22 juin 2010

À propos de la fin de Siné Hebdo, Libération (22.6.2010) annonce dans un confidentiel de sa rubrique Médias, que « une bonne partie de l’équipe – journalistes, dessinateurs, chroniqueurs – qui avait participé aux vingt mois de l’aventure, n’avait pas du tout envie d’arrêter de “chier dans la colle et les bégonias ” » et qu’elle s’apprête à lancer début septembre un nouvel hebdomadaire, « La Mèche ».

Le projet serait piloté par Olivier Marbot, ex-rédacteur en chef adjoint de Siné Hebdo et Carlo Santulli, ex-chroniqueur du « journal mal élevé ».

La participation de Siné qui continue à publier sa zone sur Internet chaque semaine, reste hypothétique.

Longue vie à Siné

vendredi 4 juin 2010

Après la collection complète de Siné Hebdo proposée sur Internet, voici le « coffret collector » Siné Hebdo en bois de tilleul, à 49,50 euros poncé brut, ou à 56,50 euros vernis naturel satiné. D’après le concepteur, il peut contenir les 86 numéros du défunt hebdomadaire.

Le coffret est vendu par souscription et la fabrication débutera dès les 100 premières commandes. Illustration : cliquez sur l’image pour l’agrandir.

En attendant la livraison de cet objet en bois massif, vous pouvez écouter Siné sur le site de la Maison des journalistes. interrogé par Myriam Djebli avant la parution du dernier numéro de Siné Hebdo. Le site publie également la photo de sa future tombe et du monument funéraire censé représenter un cactus faisant un doigt d’honneur souligné de l’épitaphe « Mourir ? Plutôt crever ! ».

Siné Hebdo ferme boutique

mercredi 19 mai 2010

Si la « Boutique Siné Hebdo » a fermé boutique le 17 mai sur Internet, d’autres tentent de faire de bonnes affaires et proposent déjà la collection complète du journal pour 350 euros (voir capture d’écran).

Le site de Siné Hebdo reste cependant accessible et on peut y lire la « Zone » de Siné (on apprend d’ailleurs dans la troisième livraison que les collaborateurs de Charlie Hebdo « à de rares exceptions près » sont allés « arroser chez Lipp, brasserie ultra snob de St Germain-des-Près » la mort de Siné Hebdo), et voir des vidéos.

À noter que en 1992, c’est dans cette brasserie, cantine de Cabu, Wolinski, et Philippe Val, qu’a été décidée la reparution de Charlie Hebdo.