Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Professeur Choron’

Florilège

jeudi 14 mai 2009

Une charlie hebdo

À propos du départ de Philippe Val de Charlie 2€ Hebdo :

« Philippe, de ton côté : l’intelligence et l’humour. Par-ci, par-là : le mensonge et la jalousie. Laisse les crapauds ! Ils crèveront dans leur peau ! Ton ami Cabu »
Cabu dans Charlie (13.5.2009).

« Tu avais su, à Charlie Hebdo, t’entourer d’une bonne équipe, des femmes, des hommes, lorsque je les regarde à la réunion, je les aime. Je ne peux travailler qu’avec des gens que j’aime, que j’estime, que j’admire. » 
Wolinski dans Charlie (13.5.2009).

« Politiquement, je suis rarement sur les positions de Val. On s’est engueulés, on s’est réconciliés… »
Charb dans Le Monde (13.5.2009).

« Jean-Luc Hees est nommé par Sarkozy, ça contamine Val par ricochet. J’espère que l’ambiance va s’améliorer. » 
Willem dans 20 minutes (13.5.2009).

« Il faut faire Charlie 3 !, Il y a eu le premier “Charlie” du professeur Choron. Celui relancé par Philippe Val en 1992, qui a connu un âge d’or au moment de l’affaire des caricatures (de Mahomet), en 2006. Maintenant, il y a besoin d’un renouveau, un journal plus social et plus proche des gens. » 
Patrick Pelloux dans Le Monde (13.5.2009).

« C’est un type bourré d’humour, mais il oublie de l’utiliser. Il se sent investi de trop de responsabilités. Il a besoin d’être en confiance pour se lâcher. » 
Luz dans Libération (13.5.2009).

« Le départ de Val ? On l’a annoncé il y a un mois, c’était décidé depuis décembre. Il n’a jamais caché qu’il voulait faire une carrière. Au contraire, tout devient conséquent après l’histoire de l’été dernier. Sa menace perpétuelle, c’était : « Si vous n’êtes pas gentils avec moi, je m’en vais. Moi parti, le journal s’écroulera. »
Catherine Sinet dans Libération ((13.5.2009).

Le dénommé Val à France Inter

jeudi 9 avril 2009

sine-hebdo-val-tragiqueL’annonce « prématurée » de la nomination de Philippe Val à la tête de France Inter lui a peut-être coûté une belle promotion. Son ami Jean-Luc Hees choisi par Nicolas Sarkozy et adoubé par le CSA a déclaré : « Philippe Val est mon ami, mais l’amitié est un mauvais critère pour effectuer des nominations » (cité par Le Monde).

Nommé ou pas, la rumeur aura fait des dégâts. Ainsi, on a pu lire dans la presse des trucs aussi invraisemblables que « c’est Philippe Val qui aurait soufflé le nom de Hees à Sarkozy », « que Philippe Val est un ami de Carla Bruni ». Vilenies qui n’avaient, d’après lui, pour but que de lui nuire mais qui pourraient aussi entamer sérieusement la réputation d’indépendance d’un directeur de journal satirique. 

Mais ce qui semble avoir fait le plus de dégâts ce sont les dénégations du supposé récipiendaire à l’AFP quand il niait mollement vouloir accepter ce poste.

Autre problème, le silence qu’il a gardé vis à vis de la rédaction de Charlie 2€ Hebdo. Une rédaction qui, convoquée suite à la parution de ces annonces pour une réunion exceptionnelle, n’a rien trouvé à dire, ni à redire sur cette affaire (en dehors d’une mise au point de Val et d’un dessin ironique de Charb annonçant que Val était nommé à la tête de Siné Hebdo).

Siné Hebdo justement qui lui s’est beaucoup amusé de la situation en parodiant la fameuse Une du Professeur Choron (en illustration).

Il ne reste plus qu’à attendre la prise de fonction de Jean-Luc Hees à Radio France au mois de mai et à scruter la liste de ses nominations ou… des nouvelles émissions.

« Bête, méchant et hebdomadaire » : une suite

vendredi 13 février 2009

Stéphane Mazurier - Des cadres noirs dans son livreLes lecteurs de l’énorme pavé de Stéphane Mazurier sur l’histoire de Charlie Hebdo (1969 – 1982) – voir note de lecture sur ce blog -, ont du être intrigués par les pavés noirs qui figurent sur la reproduction des pages du journal. En fait, se sont les dessinateurs Cabu et Wolinski qui se sont opposés à la publication de leurs œuvres dans un livre qui fait un portrait trop flatteur – à leur goût – de Georges Bernier, alias Pr. Choron.

Quand on voit la couverture du livre, avec Cavanna et Choron photographiés amicalement enlacés par Arnaud Baumann, on se dit qu’il doit régner un certain malaise dans la rédaction de Charlie Hebdo (celui de 2009).

Extrait du livre :

« Des fois, j’envie Reiser. Il ne nous a pas vus devenir moches et cons. Il ne l’est pas devenu non plus. Il a tracé sa trajectoire d’angelot bouclé, frrrt, il n’a pas vu le monde vieillir, il n’a pas vu sa gueule grimacer dans la gueule des copains ».

Ces lignes ont été écrites par Cavanna en 2004.

Autre chose, la mention d’un copyright « Glénat Éditions – Drugstore 2008 », sur la reproduction de Unes de L’hebdo Hara-Kiri et de Charlie Hebdo dessinées par Reiser. Une réappropriation étonnante de la part d’un éditeur, en effet si le copyright peut s’appliquer sur le dessin de Reiser, il ne peut en aucun cas concerner la Une qui est une œuvre collective appartenant au journal.

Note de lecture : Charlie Hebdo, l’original

jeudi 12 février 2009

Bête, méchant et hebdomadaire. un livre de Stéphane MazurierCréer et faire vivre un journal est une aventure formidable. Créer et faire vivre un journal comme Charlie Hebdo est une aventure « extraordinaire » comme le dit Sylvie Caster. Pour s’en convaincre il suffit de lire l’imposant – 512 pages – Bête, méchant et hebdomadaire de Stéphane Mazurier (Buchet Chastel) qui retrace les grands et les petits moments de Charlie Hebdo, titre satirique légendaire, anticonformiste, aujourd’hui usurpé par un propriétaire qui s’affiche comme « éditorialiste » sur les plateaux télé entre Alain Duhamel et Catherine Nay.

Un livre très documenté et très complet sur la vie de ce journal de 1969 à 1982, mais aussi sur son époque qui joua un rôle non négligeable dans son succès (et son déclin) : « Expérience unique dans l’histoire récente de la presse française, Charlie Hebdo se révèle finalement la meilleure expression journalistique de l’esprit de mai 68 ». Bénéficiant des témoignages de nombre des collaborateurs, l’auteur évoque les multiples péripéties des titres, le mensuel Hara-Kiri, L’hebdo Hara-Kiri Charlie Hebdo, l’éphémère Charlie matin, La semaine de Charlie, et la cohabitation – souvent conflictuelle (p. 150) – entre des personnalités aussi fortes que celles de Gébé, Reiser, Delfeil de Ton, Fournier, Wolinski, Siné, Willem, Cabu, Nicoulaud, Berroyer, Carali, Arthur, Sylvie Caster. Le tour de force a été d’additionner tous ses talents chaque semaine, mais avec une règle : « même si les collaborateurs du journal s’apprécient profondément, ils se fréquentent très peu en dehors du journal. Certes Reiser dîne quelquefois chez Wolinski, mais la règle est de ne se voir que pour le travail ». 

Ce livre ne dévoile hélas aucun secret permettant de renouveler cette aventure, mais donne quelques clés qui permettraient à une équipe de se lancer dans un tel projet. Cavanna : « C’est très simple, la formule c’était : tu as une page, tu t’en démerdes, tu mets ce que tu veux dedans, pourvu que ce soit génial »

Autre intérêt de l’ouvrage, c’est qu’il confirme, s’il en était besoin, que sans le duo passionnel Cavanna-Bernier cette aventure fulgurante n’aurait jamais pu exister : « Cavanna est, sans aucun doute, le « concepteur en chef » du journal. C’est lui qui a su imaginer une formule originale et viable, mais aussi la maquette, autrement dit la marque de fabrique, le « visage rédactionnel » de Charlie Hebdo. Le deuxième personnage clé dans l’élaboration du journal est , bien sûr, son directeur, Georges Bernier. Si Cavanna est le concepteur du journal, Bernier en est l’administrateur ; un administrateur volontiers fantasque et téméraire, qui s’acharne à faire vivre Charlie Hebdo. Bernier a, en quelque sorte, mis en place sa propre méthode, fondée sur l’optimisme et la ténacité. »

Un Bernier incontournable, au point même qu’il semble aujourd’hui étonnant qu’un dessinateur comme Cabu, qui a vécu et profité (p. 110) de toutes ces années tumultueuses, retrouve subitement la mémoire pour accabler et dénoncer le Pr. Choron comme il l’a fait dans un récent de Charlie Hebdo (14.1.2009). Il est vrai que le Charlie Hebdo de l’époque est très éloigné de celui qu’il fait aujourd’hui et dont il est curieusement l’actionnaire principal avec Philippe Val. Rien à voir donc, avec le titre d’origine où le rédacteur en chef était « toute la bande ». On en est loin en effet et on se demande même pourquoi dans ce livre Philippe Val donne son avis sur la première version de Charlie Hebdo alors qu’il n’y a jamais participé et qu’il ne reconnaît aucun talent à Choron.

Au final, ce livre pourrait apparaître comme une sorte de pierre tombale, une fresque gravée dans le marbre, qui célèbre le souvenir, la nostalgie d’une époque révolue où l’on osait tout et où tout était possible. Mais c’est une fausse impression, puisqu’encore récemment avec l’arrivée dans les kiosques de Siné Hebdo, journal conçu en quelques semaines, il semble que l’esprit de provocation reste vivace. Il suffit juste de le cultiver. Bête, méchant et hebdomadaire de Stéphane Mazurier peut donner cette envie. ff

Bonus à savourer également, le cahier spécial des photos d’époque d’Arnaud Baumann qui signe aussi la photo de couverture.

Bonne année 2008 ?

vendredi 2 janvier 2009

rue-89-retro2008Plus de 18 000 internautes ont déjà vu sur le site Rue89.com

la rétrospective de l’année 2008 illustrée par des dessins de Bado, Rémy Cattelain, Charb, Chimulus , Colcanopa, Dario Josa, Ga, Goubelle, Jul, Kroll, Rémi Malingrey, Mix et Remix, Nardo, Peb et Fox, Pétillon, Plantu, Rodho, Siné. Une période marquée, selon le site par :

« La stupide et rocambolesque affaire Siné (qui) a secoué la profession comme jamais. » et une fin d’année qui « se termine par un triste rappel à la mémoire d’un grand de la presse satirique, le Professeur Choron, cofondateur du défunt Hara Kiri et de Charlie Hebdo » avec la sortie le 7 janvier du film que lui consacrent Pierre Carles et Eric Martin, Choron Dernière, vie et mort du Professeur Choron et de Charlie Hebdo ».

Val, Wolinski, Cabu contre Choron.

lundi 22 décembre 2008

Le référé de Philippe Val, Wolinski et Cabu contre leur présence sur l’affiche du film Choron dernière de Pierre Carles et Éric Martin vient d’être rejeté par le Tribunal de Paris.

D’après l’AFP citée par Le Monde.fr, “la juge des référés Magali Bouvier a estimé qu’il n’y avait “pas lieu à référé”. En effet, écrit-elle, les demandeurs n’ont pas réussi à démontrer que la mention de leurs noms sur l’affiche “constituait une atteinte à la vie privée telle que leur diffusion prochaine constituait un péril imminent justifiant” l’interdiction de l’affiche.

Pour la magistrate, il est bien clair que le film de M. Carles et Martin est un “film documentaire”, et que la mention incriminée “ne s’interprète pas d’évidence comme étant autre chose que la liste des personnes dont des interventions figurent dans le film (…) et il s’agit d’une information pertinente”.

Le film sera bien présent dans les salles le 7 janvier 2009 avec son affiche complète.