Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Richard Malka’

Charlie Hebdo financerait Siné mensuel

mercredi 1 avril 2015

Charlie-LuzLe 1er avril 2015 est passé, désolé pour tous ceux qui y ont cru et pour tous ceux qui aimeraient que ce soit possible…

Charlie Hebdo a encore un peu de mal à se réorganiser après l’attentat du 7 janvier mais sa situation, au moins matérielle, devrait s’améliorer avec son déménagement ces jours-ci dans de nouveaux locaux, ceux de la rue Nicolas Appert étant toujours inaccessibles.

On en sait aussi un peu plus sur la redistribution de la quantité de dons reçus par le journal (plus d’une quinzaine de millions d’euros selon Le Monde). Une grande partie sera répartie entre les blessés et les familles des victimes, une autre partie financera une fondation du dessin de presse créée en hommage aux cinq dessinateurs disparus SM41_COUV-webCabu, Charb, Honoré, Tignous, Wolinski, et dont la direction sera confiée à Joachim Roncin, directeur artistique, inventeur du slogan « Je suis Charlie ».

C’est dans ce cadre, que des journaux satiriques comme Siné mensuel, Zélium, Fakir, Le Ravi, Urtikan.net, devraient obtenir chacun un aide substantielle. Le Canard enchaîné (qui a diffusé à un million d’exemplaires son numéro hommage à Cabu) a décliné cette proposition. Pour Siné mensuel, l‘accord, déjà négocié par Richard Malka, avocat de Charlie et qui d’après Libération « a tenté l’impossible pour pacifier les rapports avec Siné » lors du procès avec Philippe Val, devrait être signé aujourd’hui. La fondation aurait également l’intention de financer des stages pour dénicher et former de nouveaux dessinateurs, on parle de la dessinatrice Louison (Charlie Hebdo, Marianne, Voici ), assistée de Jérôme Fournier (ESJ Lille) pour mener à bien ce projet.

En illustration : la Une de Charlie Hebdo et de Siné mensuel.

La presse s’intéresse à l’argent de Charlie Hebdo

samedi 21 mars 2015

718368-charlieAprès 20 minutes, c’est au tour du quotidien Le Monde de consacrer un article aux « Tensions à « Charlie Hebdo» sur le mode de gestion du journal ».

Extraits : « Je suis écœuré que des éléments tirés de réunions internes se retrouvent dans la presse. Nous avions des engagements mutuels. Ce n’est pas digne de Charlie Hebdo », regrette Eric Portheault, directeur financier du journal  […]

A propos de l’ouverture du capital à un actionnariat salarié Le Monde écrit : […]« C’est le point qui cristallise le plus les tensions. La dépêche* était titrée : « Division à CharlieHebdo sur l’argent du journal ». Des proches de la direction sous-entendent qu’il est indigne d’évoquer dès aujourd’hui la répartition future du capital car elle concerne notamment les 40 % détenus par Charb, dont les parents sont encore en deuil. La dessinatrice Coco, qui ne fait pas partie du collectif créé cette semaine, a envoyé un message dans ce sens.
« En tant qu’avocat dans ce journal depuis vingt-trois ans, je m’interdis de m’exprimer dans les médias sur une situation qui me désole et qui m’inquiète. Je sens des tensions certaines. J’ai une pensée particulière pour les familles des victimes et me demande comment ils regardent cela », déclare Richard Malka. L’avocat est très actif dans la vie du journal et y a fait venir la communicante Anne Hommel, qui, comme lui, a travaillé pour Dominique Strauss-Kahn. M. Malka est aussi proche du dessinateur Riss.»
Une situation qui désole Patrick Pelloux, mais il n’est pas le seul, chroniqueur de l’hebdomadaire satirique, « On essaye de nous faire passer pour des cupides, c’est n’importe quoi »…
* de l’AFP.
A lire également ce billet paru en Une de l’Est républicain du 21.3.2015 :
CH Est Repu

Siné mensuel n°40 dans les kiosques

mardi 3 mars 2015

SM40_COUVSiné mensuel publie le mercredi 4 mars 2015 son numéro 40. Le dessin de couverture est signé Siné, et Lindingre raconte les “aventures édifiantes de Richard Malka avocat de Charlie Hebdo mais aussi de Clearstream. lui qui se prétend le grand défenseur de la liberté d’expression voulait alors mettre Denis Robert à genoux. A quel prix ?” (Communiqué de presse).

Une affaire que Lindingre connaît parfaitement car il est le co-scénariste avec Denis Robert de “L’Affaire des affaires”, album de 200 pages dessiné par Laurent Astier,  paru en 2009 chez Dargaud.

Autres dessinateurs dans ce numéro : Jiho, Berth, Mix & Remix, Faujour, Carali, Willem, Willis from Tunis, et Geluck.

Après son appel aux dons fin 2014, et les bonnes ventes de son n°39 et de son numéro spécial “Achetez Charlie”, Siné mensuel a désormais les moyens de continuer à paraître un peu plus sereinement.

Charlie Hebdo, la bonne fortune des avocats

mercredi 25 février 2015

« Mais que va faire Charlie Hebdo de tout son argent ? » BFM Business

« Charlie Business croule sous les millions, mais ne sait qu’en faire » Economie matin

« Charlie Hebdo » face à un afflux d’argent inédit » Le Monde

« L’argent de «Charlie Hebdo», un cadeau empoisonné ? » 20 minutes

Malka vu CabuDébuts de réponses dans Le Monde où l’avocat médiatique du journal, Richard Malka, détaille longuement le montant des sommes reçues et s’interroge « Comment repartir ? Il n’y a pas de règles évidentes, cela va prendre des mois », il rajoute «  L’ampleur du soutien reçu nous donne aussi des obligations. Il est indispensable qu’une partie des recettes aille à une fondation qui a un but plus large : soutenir le dessin de presse. Par la formation, la pédagogie dans les écoles ou l’aide aux dessinateurs dans le monde. »

Quel énorme boulot procédurier effectivement, mais on ne sait pas si les honoraires seront facturés à l’heure, ou si le « groupe d’avocats » cité dans l’article, reversera – comme tant d’autres… – ses bénéfices aux familles des victimes et à Charlie Hebdo ? f.f.

Illustration : Richard Malka vu par Cabu (2002 ?).

 

“Charpie Hebdo” ne devrait pas paraître

mercredi 18 février 2015

Un titre approximatif « Le Monde des médias », des titres accrocheurs, des articles souvent creux, les éditeurs de ce journal créé en 2009 publient aussi des journaux parodiques comme « Le Monte » et « Le Connard ». En 2010, le bimestriel « Le Monte » avait été condamné pour la publication de plusieurs photomontages de Nicolas Sarkozy “utilisant sans autorisation l’image de son visage” .

Les mêmes avaient donc l’intention de lancer en février 2015 un nouveau titre « Charpie Hebdo », mais, nous apprend Le Figaro (et L’Obs): « Dans un courrier recommandé daté du 30 janvier, Richard Malka, l’avocat de Charlie Hebdo a enjoint Sonora Média de renoncer avant le 8 février à cette publication prévue, selon lui, le 11 février 2015, soit “quelques semaines après les attentats terroristes qui ont été perpétrés le 7 et 9 janvier derniers (…) et qui ont causé la mort de dix-sept personnes”. Selon l’avocat : « Dans ce contexte, le titre Charpie Hebdo évoque évidemment de manière directe ces événements et les victimes, ce qui nous semble parfaitement indécent, étant précisé qu’il ne saurait revêtir un quelconque caractère humoristique, dépassant largement « les lois du genre » de l’humour satirique acceptable ».

Si le comportement nécrophage des éditeurs – qui publient en mars 2015 un nouveau titre racoleur « La presse satirique » consacré à Charlie Hebdo – est à dénoncer, on peut s’interroger sur les arguments assez étonnants de « lois du genre » et « humour satirique acceptable » utilisés par un des avocats de Charlie Hebdo.

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Dessins de Charlie Hebdo qui va payer les droits ?

vendredi 13 février 2015

707192-une-charlieLes dessins de Cabu, Charb, Honoré, Tignous, Wolinski, ont été repris par de très nombreux médias, télévisions, journaux, éditeurs, souvent sans l’accord ni de Charlie Hebdo, ni des ayants-droits.
Le fait que ces images soient utilisées pour leur rendre hommage n’exonère pas les diffuseurs de payer les droits sur ces dessins.

Etre dessinateur de presse est un métier et ceux qui le pratiquent vivent des droits de reproduction que leur versent les journaux, soit de façon forfaitaire avec un salaire, soit à travers les piges occasionnelles ou régulières.
Tout comme les photos, l’utilisation et la diffusion n’est pas gratuite et l’argument comme quoi « les droits seront reversés aux victimes des attentats » n’est pas recevable. D’autant plus que l’intitulé souvent utilisé est « l’intégralité des bénéfices seront reversés aux victimes des attentats », les « bénéfices » seulement !

En Italie, un cabinet d’avocats tente de contacter les dizaines d’auteurs européens dont les dessins ont été repris – sans leur accord – dans un supplément du Corriere della Sera intitulé « Je suis Charlie – Matite in difesa della libertà di stampa », diffusé dans les kiosques italiens. Dans leur courrier aux auteurs ils expliquent « La publication du volume viole de manière grave et évidente non seulement les droits patrimoniaux des auteurs, la publication de leurs œuvres sans leur autorisation les ayant de fait privé de l’éventuelle rémunération auxquels ils pouvaient prétendre en application du droit d’auteur, mais elle pourrait également constituer une violation du droit moral des auteurs, dans la mesure où ceux-ci se trouvent associés sans leur accord à une initiative éditoriale qui choisit de présenter une version « édulcorée » de Charlie. »

En France, le pool d’avocats qui gère les suites administratives du massacre et la situation financière de Charlie, trouvera certainement là une nouvelle source de revenus (il n’en manque pas avec un pactole de soutien annoncé de 30 millions d’euros), d’autant plus qu’il vient de mandater, Dominique Burdot, ex-éditeur (Vent d’Ouest, 12Bis), et ami de Richard Malka, comme mandataire pour les dessins.