Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Yves Frémion’

La revue Papiers Nickelés a 10 ans

jeudi 27 mars 2014

Un dessin de John Cueno en couverture, suivi d’un article de Claude Haber sur ce dessinateur américain, ouvrent le n°40 de Papiers Nickelés la revue de l’image populaire qui fête ses 10 ans avec ce numéro spécial international.

Un magazine qui à chaque fois donne l’impression à ses lecteurs de pénétrer dans la quatrième dimension du dessin, avec des auteurs glorieux exhumés d’un passé pas si lointain, des dessinateurs peu connus dont le talent est réhabilité, et des dizaines d’informations qui démontrent que ce monde est pourtant bien réel avec une rubrique « Mauvaises mines » recensant les disparitions récentes d’auteurs.

Au sommaire : John Cueno dessinateur au New York Times et au New Yorker, mais aussi le portugais Eduardo Teixera Coelho connu en France sous le pseudonyme de Martin Sièvre (Vaillant, Pif), le japonais Fujimoto Aoile, le tchèque Willi Glasauer, l’américain Gustave Verbeek (1867-1937), le philippin Francisco Coching, la dessinatrice tchèque Helena Bochořākovā-Dittrichovā et ses romans xylographiques, l’abénaquise Diane Obomsawin dite Obom, le taïwanais AO Yo-shiang, et un article sur Israël et « la création graphique au service de la Paix ».

D’autres articles sont consacrés à Mose, à l’ours Barnabé de Philippe Coudray, à la datation des affiches grâce aux visas de censure de la Grande Guerre, et une page est dédiée au premier prix Papiers Nickelés décerné à Emmanuel Pollaud-Dulian. A noter la brève « Remerciements » qui mentionne que Le Monde avait « viré comme un malpropre » Desclozeaux, puis « remercié sans explications » Nicolas Vial, et que « Dans le même temps, Fluide glacial a cessé d’employer un certain nombre de collaborateurs, dont notre rédacteur en chef après 39 ans. » (…Yves Frémion).

Le site de Papiers Nickelés.

Yves Frémion quitte Fluide Glacial (ou l’inverse)

vendredi 14 février 2014

Ecrire un texte sur Yves Frémion qui vient d’organiser son pot de départ de Fluide Glacial (le 13 février) après presque 39 années de collaboration n’est pas une mince affaire. Et il ne faut surtout pas confondre les lignes qui vont suivre avec une nécro du personnage, haut-en-couleurs et omniprésent dans le milieu du dessin et de la bd, d’autant plus que parmi les innombrables pseudonymes qu’il a utilisé tout au long de sa carrière, il y en aura bien une qui lui permettra de se rappeler à notre bon souvenir : Art(h)ur Conan Doc, Batteste Monokini, Bethsabée Mouchot, Hassen Seffaf, Yvan E. Frémov, Jean-Edern Hyerestation-du-RER, Laurent Tharbes, Les Frères L. et D. Corson de Rojayheart, Max de Blé, Noël Hobalcon et Paco Tison, Théophraste Épistolier, Yves Frémion de la Fermez, Yves Mousse (source Wikipedia).

C’est avec son fanzine devenu mythique, Le Petit-Miquet qui n’a pas peur des gros, qui publie alors des dessins de Moebius, Gotlib, Mandryka, Bretécher, F’Murr, Tardi, qu’Yves Frémion fait son entrée dans le monde des spécialistes de la bande dessinée. Cette aventure se terminera en 1978 mais fera, en 1976, l’objet d’un best-of (Artefact). Il a aussi consacré plusieurs livres à ce moyen d’expression, « Reiser » une biographie du dessinateur d’Hara-Kiri et Charlie Hebdo (Albin Michel, 1974), « L’ABC de la BD », (Casterman, 1984), et « Le Guide de la bédé francophone » ( Syros Alternatives, 1989).

Ces dernières années, il a lancé la revue Barricade consacrée au dessin et à l’écriture (9 numéros), et il dirige toujours Papiers Nickelés, magazine de l’association qui milite pour la création d’un Centre international de l’Imagerie Populaire, du dessin imprimé et du patrimoine sur papier (CIP). Nul doute que l’on entendra bientôt reparler de ce jeune retraité.

Cavanna (François) 1923-2014

vendredi 7 février 2014

Voilà, Cavanna est parti. Ou presque, il laisse ses nombreux livres et le mauvais esprit qu’il a sainement inoculé à plusieurs générations de lecteurs.

Incinéré le 6 février 2014 en présence de plusieurs centaines de personnes venues lui rendre un dernier hommage au Père Lachaise à Paris.
Devant une belle gerbe de roses rouges, en forme de  journal, du mensuel Hara-Kiri (une idée de Siné mensuel ) et un diaporama, la famille a évoqué sa vie de père, de grand-père, de beau-père, puis ont pris la parole, Siné, Delfeil de Ton, Charb le directeur de Charlie Hebdo 3, Denis Robert qui préparait un film sur lui et qui a lu une biographie écrite par Cavanna, Jean-Marie Laclavetine l’éditeur chez Gallimard de  « Lune de miel », Virginie Vernay qui l’accompagna ces dernières années, le dessinateur Gondot, Michèle Bernier, la fille du Pr Choron, et des anonymes, le tout ponctué de chansons italiennes, de chansons de Georges Brassens, d’Yves Montand ou Georges Moustaki. Marcel Amont a même lu la seule chanson écrite par Cavanna.

Ce fut un peu longuet mais en même temps, on retraçait l’immense carrière de Cavanna, dessinateur, homme de presse passionné, agitateur d’idées, anticonformiste invétéré, découvreur de talents, humoriste, écrivain, 90 ans, presque 91, ce n’est pas rien.

Lui qui avait tenté de faire une carrière de dessinateur aurait été heureux de voir tous ceux qui étaient là, les « survivants » de Hara-Kiri, Cabu, qui l’a longtemps vouvoyé, Wolinski, ceux de Charlie, Luz, Riss, Tignous, Honoré, Catherine Meurisse, Foolz, ceux de Siné mensuel, Lindingre, Faujour, Carali, Mric, Desclozeaux, Flavien, et aussi Poussin, Lefred Thouron, Bridenne, Jy, Camille Besse, Jean Solé.
Dans la foule on a vu également Jean-Christophe Menu, Berroyer, Langaney, Yves Frémion, Bruno Gaccio, Gonzague Saint-Bris, Régine Deforges, Sylvie Caster, Isabelle Alonso, Bernard Maris, Patrick Pelloux, Gérard Biard, Albert Algoud, Jean-Yves Festjens, Pacôme Thiellement, le photographe Arnaud Baumann, qui a débuté à 23 ans à Hara-Kiri, et bien d’autres… (photos à voir sur le site Pure people).

Et puis les applaudissements ont retenti, fervents, lorsque le cercueil a été porté vers les flammes de l’enfer (sans doute) et de l’éternité.
Cavanna aurait aimé ce moment là.

En illustration Cavanna par Sépia-Cavanna

Angoulême comme si vous y étiez (ou presque) 2

samedi 1 février 2014

La presse régionale titre sur  la disparition de Cavanna. La Charente libre titre en Une “La BD sans Cavanna” ou “Le festival pleure Cavanna” sur ses affichettes. Cela aurait surement amusé Cavanna lui qui aurait aimé faire une carrière de dessinateur qu’il a débutée sous le nom de Sépia et qui n’a jamais écrit de scénarios de BD. Il a quand même été avec son compère Choron l’éditeur de Charlie mensuel, de l’hebdomadaire BD, et ils ont publié de nombreuses bandes dessinées y compris dans Hara-Kiri, signées entre autres Gébé, Reiser, Cabu, Willem, Tardi, Schlingo, Poussin, Alex Barbier, etc., etc. Ceci explique peut-être cela.

Suite de la visite des expositions proposées à Angoulême  :

L’exposition Tardi est une des plus importantes par la qualité des images proposées et par la mise en scène. Si on peut apprécier le talent du dessinateur à travers de nombreux originaux et ses mises en couleurs, la profusion très répétitive des images donne un sentiment de trop plein. D’autant plus que la scénographie à base d’ampoules éblouissantes et de cadres à vitres brillantes ne facilitent pas la lecture. A voir malgré tout, Tardi est un grand dessinateur.

Déception pour l’exposition Gus Bofa qui ne présente que des reproductions (phototypies, eaux-fortes) ce qui heureusement ne gâche pas le plaisir d’apprécier le talent graphique de ce dessinateur. La proximité avec l’exposition Tardi permet aussi de mesurer l’influence qu’a eu cet artiste sur de nombreux auteurs contemporains. Rappel les éditions Cornélius ont publié “Gus Bofa, l’enchanteur désenchanté“.

Beaucoup de monde pour l’exposition Willem, avec de très nombreux originaux que le dessinateur a conservé depuis ses débuts en Hollande et les années 1970, date de son apparition dans la presse française notamment dans L’Enragé. La présentation sobre et commentée par des panneaux de l’auteur permet de parcourir la carrière de celui qui est devenu un de nos plus grand dessinateurs actuels. A ne pas rater. L’exposition ne fermera ses portes que le 9 mars 2014. Un 4 pages a été édité à cette occasion par le quotidien Libération.

Mauvaise surprise en revanche pour “l’exposition”  sur les violences faites aux femmes “En chemin, elle rencontre…” présentée dans le hall du Palais de Justice. Si le sujet est hautement important il est regrettable qu’une mise en page confuse des panneaux noie graphiquement le contenu et les dessins censés nous sensibiliser aux thèmes abordés. A chacun cependant de se faire une idée.

En attendant, dimanche, l’annonce du nom du lauréat du Grand prix de la ville d’Angoulême (soit Bill Watterson (Calvin & Hobbes), ou le mangaka Katsuhiro Otomo (Akira) , ou Alan Moore, auteur de “From Hell”), Yves Frémion a dévoilé celui du 18ème Prix Tournesol qui récompense la BD “la plus écolo de l’année” et qui a été attribué à “Plogoff” d’Alexis Horebellou et Delphine Le Lay (éditions Delcourt).

A suivre.

(Le logotype interdit de manger dans l’exposition n’est pas de Gus Bofa)

Création du Prix Papiers Nickelés

vendredi 17 janvier 2014

Le vibrionnant Yves Frémion (Fluide glacial, ex-Barricade) qui, se murmure-t-il, devrait être chargé de la programmation de l’espace humour de la Galerie Glénat à Paris, lira ses œuvres poétiques et humoristiques le mercredi 22 janvier 2014 à 21 h au bar-slam Culture Rapide, 103 rue Julien Lacroix 75020 Paris. Il crée par ailleurs le « Prix Papiers Nickelés », distinction qui porte le nom de la revue de l’image populaire qu’il anime, et dont le n°39 vient de paraître (couverture en illustration).

Le prix, dont le jury est composé de l’équipe des Papiers Nickelés, « récompensera chaque année le meilleur ouvrage (essai, biographie, mémoires, correspondance, étude, etc.) ou travail (revue, site…) sur le dessin imprimé sur papier : BD, dessin d’humour ou de presse, illustration, affiche, gravure, imagerie populaire ». Il sera décerné pour la première fois le mardi 21 janvier 2014 à la galerie Oblique, Village St Paul, 17, rue St Paul, 7504 Paris. A partir de 19h avec la proclamation à 20 h.

Titres qui figurent dans la pré-sélection :

Christophe Cassiau-Horie « Dictionnaire de la bande dessinée d’Afrique francophone » (Africultures),
François Cavanna et Virginie Vernay « La gloire de Hara-Kiri, 1960- 1985 » (Glénat),
Guillaume Doizy et Pierre Brouland « La Grande Guerre des cartes postales » (Hugo & Cie),
Nicolas Finet « Histoire du Transperceneige » ( Casterman),
Patrick Gaumer « Cauvin, la monographie » (Dupuis),
Thierry Groensteen « M.Töpffer invente la bande dessinée » (Impressions nouvelles),
Alain Lachartre « Réclames », grand favori, (Hoëbeke),
Frans Lambeau « Dictionnaire de la bande dessinée belge sous l’Occupation » (Versailles),
Régis Léger « Cuba Grafica, histoire de l’affiche cubaine » (L’Echappée),
Emmanuel Pollaud-Dulian pour « Gus Bofa, l’enchanteur désenchanté » (Cornélius), et pour « Le Salon de l’Araignée » (Michel Lagarde),
Gilles Ratier « J-M. Charlier vous raconte » (Castor Astral),
Gérard Thomassian « Encyclopédie des bandes dessinées de Lug 1950-54 » (Fantasmask).

Barricade le retour ?

mercredi 17 avril 2013

Le déjà sémillant Yves Frémion en collant rose et torse nu, c’est une des images que l’on peut voir dans un clip allégorique faisant appel aux donateurs pour la reparution de Barricade magazine « d’idées et d’humour ».

L’équipe du journal qui avait interrompu sa publication au n°9 explique « Pour cette reparution, nous avons besoin de vous et de sous. Diffusez à votre tour, massivement, cet appel sur vos propres sites, blogs, pages facebook, tweetter et autres réseaux afin que, dans quelques jours, le monde entier sache TOUT ! Ne tardez pas, vous n’avez que 180 jours pour parvenir à réunir au minimum 8 000 euros ! C’est facile, rapide et cela nous aidera beaucoup. »

Tout est expliqué sur le site de Mymajorcompagny qui diffuse la video : http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=nVOhZIw939o