Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour 2012

Casterman/Gallimard, les auteurs BD se manifestent

mercredi 14 novembre 2012

Il en est de l’édition comme de la presse, lorsque les entreprises sont vendues ou rachetées les auteurs et les salariés se retrouvent souvent devant le fait accompli et considérés comme les meubles.

C’est ce qui arrive à Casterman racheté récemment par les éditions Gallimard et dont les déclarations du PDG Antoine Gallimard  inquiètent vivement les auteurs qui lui ont adressé une lettre ouverte. Extrait :

[…] « Le 6 juin, c’est avec beaucoup d’inquiétude que nous avons découvert dans “Les Échos” votre déclaration annonçant que, même si Casterman était “un joli joyau”, Gallimard pourrait être contraint, “dans un contexte de crise”, de le vendre pour faire face à ses échéances. Pendant les semaines et les mois qui ont suivi, rien n’a été fait pour nous rassurer. Aucun contact n’a été pris avec nous, ni individuellement ni collectivement. Aucun projet éditorial ne nous a été présenté.

Le 8 novembre, nous avons appris brutalement, et avec consternation, par une dépêche AFP, la démission de Louis Delas et la situation qui l’y avait contraint* . Depuis plus de douze ans, il était l’artisan du redressement et du développement de la maison Casterman. Chacun de nous avait appris à lui faire confiance, ainsi qu’aux équipes qu’il avait su réunir autour de lui.

Aujourd’hui, devant le mépris dont les auteurs Casterman font l’objet de votre part, nous avons le triste sentiment d’avoir été instrumentalisés en vue d’un transfert purement capitalistique. Nous n’avons, ni l’envie de nous compromettre dans un projet qui ne nous ressemble pas, ni l’intention de servir de “vaches à lait” à une quelconque trésorerie. » […]

La lettre est signée entre autres par Enki Bilal, Philippe Geluck, Régis Loisel, Jacques de Loustal, Franck Margerin, Benoît Peeters, François Schuiten, Fanny Rodwell (Ayant droits d’Hergé), Jacques Tardi, Bernard Yslaire, Patrizia Zanotti (Cong/Ayant droits d’Hugo Pratt).

A noter que le journal Fluide glacial (en illustration – dessin de Larcenet) appartient désormais aussi à Gallimard.

 L’ensemble de l’affaire est raconté dans le détail par Didier Pasamonik sur l’excellent site ActuaBD.com.

* Il reprend l’entreprise familiale L’école des Loisirs.

Réponse d’Antoine Gallimard dans une lettre publiée par Livres Hebdo.fr :

Chers auteurs,

Vous m’avez adressé une lettre publique où vous laissez entendre que l’éditeur de littérature que je suis n’est qu’un entrepreneur cynique et inattentif à vos préoccupations. Moi qui ai toujours été du côté des écrivains et connais leur sensibilité, je ne me reconnais pas dans cette caricature.

Reprenons simplement les faits dans le bon ordre. 

Si je me suis engagé dans le rachat du groupe Flammarion, c’était bien aussi pour conforter la place de Casterman, et donc celle de ses auteurs, parmi les éditeurs de bande dessinée. J’y ai consacré toute mon énergie pendant neuf mois, jusqu’à ce que l’affaire soit signée le 5 septembre dernier, il y a tout juste deux mois.

Une proposition m’a été faite par L’Ecole des loisirs, propriété de la famille Delas, de racheter la moitié des parts de Casterman. Ce projet était motivé  par le souhait de Louis Delas de conserver la direction de Casterman, tout en prenant la présidence et la direction de son groupe familial. Il s’agissait donc pour Louis Delas, de résoudre un problème de succession, étant appelé de longue date à prendre la suite de son père à la tête de l’Ecole des Loisirs. Je n’accepte pas de porter la responsabilité de la décision de Louis Delas de rejoindre le groupe de son père. Cette décision était prise depuis longtemps.

Vous me reprochez de ne pas être venu vous voir plus tôt pour vous rassurer sur le devenir de Casterman. Mais c’est précisément par respect pour la direction éditoriale de Casterman, et donc de Louis Delas, que je me suis abstenu de le faire.

 Je sais l’importance de la création éditoriale dans le secteur de la bande dessinée. C’est du reste ce qui m’a motivé à reprendre Futuropolis et à créer un secteur de bande dessinée chez Gallimard Jeunesse », notamment avec « Bayou ». Riche de cette expérience, souhaite continuer avec vous tous à faire vivre cette maison, qui est autant la mienne que la vôtre.

Bien sincèrement,

Antoine Gallimard

A suivre, comme on disait il y a quelques années chez Casterman.

Les journaux Zélium et Z Minus en difficulté

lundi 12 novembre 2012

Dans un message envoyé à l’équipe des bimestriels Zélium et Z Minus, leur éditeur lance un appel pour sauver l’existence de ces journaux en augmentant les ventes dans un “élan de solidarité homérique”. Extrait :

[…] “Enjeux financiers des numéros en cours

L’espoir de se refaire une santé et d’arriver à l’équilibre budgétaire réside dans les ventes du Zélium n°12 (peut-être que l’article laudateur paru dans Politis aura un effet positif ?) et surtout des deux derniers Z Minus (n°3 et 4) plus rentables avec le prix de vente à 4,90 € et le tirage rabaissé à 19 000 ex. Chaque centaine d’exemplaires vendue au-delà de la barre des 3200 ex sera cruciale.

Pour vous donner une idée :

– 3500 exemplaires vendus (taux de vente de 18,5 %) généreront une marge de près de 2500 €

– 4000 exemplaires vendus (taux de vente de 21 %) généreront une marge de près de 5000 €

Vous l’aurez compris, il faut impérativement que les ventes de ces numéros soient bonnes. Elles peuvent à elles seules combler tout ou partie de la dette. Depuis deux ans, il n’aura jamais été aussi crucial de parler de Zélium et Z Minus autour de vous, chaque centaine d’exemplaires vendus au-delà du seuil de rentabilité compte. Et croisons les doigts : en cette fin d’année 2012, Z Minus a la capacité de sauver Zélium, lequel est déficitaire de manière chronique du fait de sa moindre rentabilité. » […]

Une soiré de soutien est prévue le 22 décembre à Nantes et une autre envisagée à Bordeaux en février. Des ventes/signatures du livre collectif Klomp seront également organisées  pour renflouer les caisses de l’association éditrice.

Le message se termine par cette constatation « Une chose est sûre, une remise en question globale du journal sera nécessaire, car une telle précarité n’est pas tenable. »

Le site de Zélium dont le n°12 (illustration) est actuellement en kiosque.

Où est Charlie ? (à Brive)

samedi 10 novembre 2012

Interview de Charb dessinateur et directeur de Charlie Hebdo dans La Montagne.fr à l’occasion de la présence de l’équipe de l’bdomadaire à la Foire du livre de Brive (en illustration l’affiche signée par toute l’équipe). Extrait avec deux informations :

Charlie a perdu deux tiers de ses lecteurs en six ans…

On est dans la situation de beaucoup de journaux. Mais nous sommes à l’équilibre financier. On subit la concurrence du Net, une version numérique du journal sera d’ailleurs disponible dans quelques semaines, au même prix.

Un an après l’incendie de vos locaux, où en est l’enquête ?

On va bientôt avoir des résultats du juge antiterroriste car l’enquête est en train d’être bouclée.

 

L’intégralité de l’entretien accordé à Florent Buisson sur LaMontagne.fr

Dichlorodiphényltrichloroéthan

samedi 10 novembre 2012

Jérôme Garcin parle du livre « Les lundis de Delfeil de Ton » :

[…] « A quoi tient, alors, que les chroniques 1975-77 de l’immarcescible Delfeil de Ton se lisent aujourd’hui avec une telle gourmandise ? A leur troublante actualité, quand il parle de la crise qui sévit, des loups – les huissiers – qui rôdent dans les villes, de l’omniprésent Jean d’Ormesson, de la télé débile, de la prolifération des «faux-jetons» ou de Paris (sa grande affaire, avec le jazz) qu’on défigure et bétonne méthodiquement ? Sans doute. » […]

DDT y parle aussi de Gébé, de Hara-Kiri, des graphistes du groupe Bazooka, remercie Lefred Thouron, et publie sur la couverture son « portrait officiel » dessiné par Reiser. Préface de Cavanna, bien sûr.

A noter également la qualité apportée à la fabrication du livre par la toute nouvelle maison d’édition L’apocalypse créée par Jean-Christophe Menu (ex fondateur de L’Association) avec Etienne Robial « associé et conseiller à la fabrication ».

Un nouveau livre de Chenez

vendredi 9 novembre 2012

“Journal sans heures” le livre de de Bernard Chenez qui vient de paraître est présenté ainsi sur le blog de Bertrand-Régis Louvet :

“Vous ne connaissez pas forcément sa baccante poivre et sel, son regard de braise. Plutôt ses dessins. Bernard Chenez, éditorialiste à l’Equipe, contemple bien souvent l’actualité sportive avec un rien de romantisme, de tendresse. Cette fois, il s’aventure sur un nouveau terrain avec “Journal sans heures”. Grâce aux éditions Héloïse d’Ormesson, les dessins de Bernard offrent un regard  poétique, parfois coquin sur le monde des courbes féminines. Des planches ciselées jusque dans les moindres détails, accompagnées de textes élégants, tendres, lyriques aussi. Si vous souhaitez saisir le ton de cet ouvrage, référez vous à une phrase de l’auteur : “j’ai l’âge des jambes des femmes que je regarde.”

La marque Aurel

vendredi 9 novembre 2012

Dessinateur doué et multicartes (dessin de presse, reportage, bande dessinée, animation, illustration), créateur avec Gros de Ça ira mieux demain.com qui diffuse des dessins de presse sur les téléphones portables, récemment Coco-opté Grand prix de l’humour vache de St Just le Martel, Aurel publie le 14 novembre “C’est dur d’être de gauche” chez un éditeur – Glénat – que l’on n’attendait pas dans ce registre politique, mais qui sous son autre label – Drugstore – a publié du même auteur « Sarkozy et ses femmes” et “ Sarkozy et les riches” (scénarios Renaud Dely, qui signe également la préface de l’album).

Aurel sera également une des têtes d’affiches du Festival L’Hérault Trait Libre organisé par Cartooning for Peace à Montpellier (du 15 au 17 novembre 2012) et où, d’après le programme, il devrait faire un “Duel sur scène” avec l’humoriste Sophie Aram. Il sera aussi quelques jours plus tard un des invités du 15ème festival de la caricature et du dessin de presse de Castelnaudary qui se déroulera du 23 novembre au 2 décembre 2012.