Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Cavanna Hebdo

20 mai 2009 à 7 h 56

Au plus fort de l’affaire Siné, Cavanna écrivit un texte qui ne fut jamais publié, Wolinski lui ayant fait entendre que s’il le publiait il allait « mettre quarante personnes au chômage ». 

Dans ce texte Cavanna s’adressait à Philippe Val qui avait écrit :

« Lorsque nous avons relevé le journal, il y a seize ans, nous avons hérité de collaborateurs historiques…»

Et lui répondait :

« Ce « nous » sonne plutôt comme un «nous » en majesté  que comme un « nous » collectif, mais bon… Cet « héritage », c’est tout bonnement l’équipe fondatrice du journal, celle qui l’a hissé au succès et a fait sa renommée et dont le prestige attaché à son nom a assuré le succès du relancement. En parler ainsi, c’est bien de la condescendance. 

L’équipe « historique » n’était pas un ramassis de ratés, de vieux pots-de-chambre et autres laissés-pour-compte qu’on est obligés de reprendre pour avoir l’appartement. C’est le travail de ceux-là, leur talent, leur enthousiasme qui ont porté Charlie Hebdo au degré de popularité, d’admiration, je peux dire de vénération où tu l’as trouvé. »

Dans le Charlie de cette semaine enfin débarrassé de Philippe Val, Cavanna publie ses « Vœux » (encadré) et prône à nouveau pour une aventure collective qui ferait la part belle au talent de chacun et à la liberté de tous. 

En tout cas la figure tutélaire de Cavanna semble le seul élément susceptible de maintenir la cohésion de la rédaction de Charlie Hebdo entre ceux, qui, comme Charb, rêvent d’un rapprochement illusoire avec la rédaction de Siné Hebdo, et les fidèles de Val, détenteurs d’une partie du capital et qui accablent depuis plusieurs semaines Cavanna de leurs sarcasmes.

Les vœux de Cavanna pour Charlie Hebdo 3

Cavanna vu par wiaz


En illustration :

Dessin de Wiaz dans Le Nouvel Observateur (21-27 mai 2009), à propos de la nomination de Philippe Val à Radio France et de son départ de Charlie 2€ Hebdo.

À noter que l’hebdomadaire consacre un article vachard de deux pages à l’ex-directeur de Charlie.