Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Cavanna’

La 6ème Biennale du dessin de Presse / Charlie Hebdo

lundi 2 mars 2020

Programme de la 6e Biennale du dessin de presse/Charlie Hebdo à la BnF :
– le jeudi 26 mars 14h30-16h30 : projection des documentaires autour de Charlie Hebdo (entrée libre)
– le jeudi 26 mars 19h30-23h30 la remise du 7e Trophée presse Citron BnF et du 1er prix Charlie et le 28 mars (sur invitation)
– le samedi 28 mars 9h30-18h : Charlie Hebdo et forum des dédicaces (sur réservation)
Le lien pour en savoir plus :

https://www.bnf.fr/…/6e-biennale-du-dessin-de-presse-charli…

Dessin de Willem

Lors de cette édition de la Biennale dédiée à Charlie Hebdo seront diffusés les films “Monsieur Honoré” par Baptiste Drapeau, et “Charlie 712, histoire d’une couverture” de Philippe Picard et Jérôme Lambert. Mais il ne semble pas que “Cavanna Jusqu’à l’ultime seconde, j’écrirai”, de Nina et Denis Robert soit programmé. Rappelons toutefois que Cavanna est avec Georget Bernier/Pr Choron le fondateur de Charlie Hebdo.

Dessin de l’affiche Honoré.

Charlie Hebo “à visage découvert”

lundi 21 octobre 2019

Selon les Dernières Nouvelles d’Alsace, l’équipe de Charlie Hebdo sera le 2 novembre « au grand complet » (sic) « à visage découvert, y compris les toutes dernières recrues », à l’Opéra de Strasbourg pour participer au Forum mondial de la démocratie, (6-8 novembre) organisé sous le thème « « L’information : démocratie en péril ? »

Un joli coup médiatique pour les organisateurs mais aussi la preuve que le journal reste lié à Anne Hommel, communicante de crise dont les clients dans le passé furent DSK, Cahuzac, Bongo (entre autres crapules) car « l’attaché de presse » qui cornaque cette apparition publique n’est autre que Apolline Thomasset collaboratrice de la société Majorelle de… Anne Hommel (un temps « Directrice de la communication » de l’hebdo). On espère en tout cas que cette prestation de Majorelle est gratuite, Charlie qui se bat déjà pour garder ses lecteurs doit déjà faire face aux lourdes dépenses de protection de son équipe et de ses locaux.

Autre annonce d’Apolline Thomasset dans l’article ; « Charlie Hebdo fêtera bientôt ses 50 ans », une information qui fleure bon la captation d’héritage, le Charlie des origines de Cavanna et Choron, n’ayant rien à voir avec le Charlie de l’année 1992 et celui d’aujourd’hui.

A signaler également la présence à ce Forum de l’association Cartooning for Peace avec une exposition de dessins, et le 8 novembre avec intervention de Plantu sur le thème « Le dessin de presse, l’art du politiquement incorrect. »

Topor le dessin en liberté

mardi 28 mars 2017

Topor_cover_webBeaucoup de monde à l’inauguration de l’exposition “Le monde selon Topor” à la BnF. L’espace est un peu confiné mais les dessins présentés par Alexandre Devaux, commissaire de l’événement, reflètent bien l’esprit de création débridé de ce dessinateur. A voir absolument.

Dans le très beau livre “La gloire de Hara-Kiri” (Glénat), Cavanna a écrit : ” Topor est venu, je ne sais plus comment. Dès son premier dessin, il visait haut, pour lui et aussi pour le dessin d’humour, pour le genre même. Il le veut aristocratique. D’aussi bon aloi que la peinture à l’huile ou la musique de chambre. […]”

Illustration, la couverture du catalogue édité par la BnF et Les Cahiers dessinés. 42 euros.

L’exposition à la BnF est aussi l’occasion de souligner le travail des éditions Wombat autour de l’œuvre littéraire de Roland Topor. A ce jour onze titres ont été publiés dans les collections “Les Insensés” et les “Iconoclastes”, de “Mémoires d’un vieux con” à “Les photographies conceptuelles d’Erwahn Ehrlich (1894-1961)”, “premier photographe aveugle de l’histoire de l’art”, en passant par “Café Panique suivi de Taxi Stories” et “Théâtre Panique, tome 1 & 2”. Chaque volume est illustré de dessins de Topor.

couv_I5couv_I26couv_P2couv_D5

Charlie Hebdo et le bout du tunnel

jeudi 5 janvier 2017

c1p8bzhwiaesdc6A la veille du deuxième anniversaire du 7 janvier 2015, Le Point consacre cette semaine 3 pages au livre “Charlie Hebdo, le jour d’après”  de Marie Bordet du Point et Laurent Telo du Monde (Fayard), et l’AFP a diffusé un long article titré « Deux ans après les attaques, Charlie Hebdo repart à l’offensive ». Dans l’interview publiée par Sud Ouest et qui accompagne ce texte, Riss déclare « La ligne éditoriale (de 2017) sera dans la continuité de 1992 (date de la relance du journal), 1993 et ainsi de suite. 2015 a été l’année de la survie, 2016 celle de la stabilisation. En 2017, il faut peut-être qu’on soit plus incisifs et offensifs, politiquement. J’ai parfois l’impression que depuis deux ans les gens s’intéressent à Charlie Hebdo uniquement sous l’angle de l’émotion, du drame, plutôt que de voir les problèmes politiques très difficiles que posent tous ces attentats. C’est toujours la même histoire : l’intolérance religieuse, etc. Ce sont des sujets qui s’effacent du débat public. Est-ce qu’on n’a pas un peu oublié les raisons pour lesquelles ils se sont faits tuer le 7 janvier ?”

Libération du 5 janvier consacre lui aussi sa Une (dessin de Coco) et 3 pages à Charlie Hebdo avec un texte du réalisateur Francesco Mazza qui avait pris fait et cause pour le journal après un dessin de Félix sur le tremblement de terre en août dernier (le dessin est reproduit en grand par le quotidien). Ce texte paraîtra le 7 janvier dans l’hebdomadaire italien Oggi.

A propos du livre « Charlie Hebdo », le jour d’après » :

jour-dapresA quoi bon s’intéresser à un journal dont les ventes recommencent à baisser inexorablement mais qui survivra grâce à la cagnotte des ventes exceptionnelles de l’après 7 janvier 2015 ? A quoi bon publier des informations déjà diffusées dans la presse et qui consacrent les déchirements de la rédaction après le massacre des frères Kouachi ? A quoi bon raconter comment Riss et Eric Portheault ont manœuvré pour devenir les seuls maîtres à bord en roulant la rédaction et les familles en deuil ? A quoi bon espérer quoi que ce soit d’un journal “satirique” noyauté par Anne Hommel, conseillère en communication (DSK, Cahuzac,Bongo), elle même amie de l’entreprenant et omniprésent avocat Richard Malka, lui même « frère » de Philippe Val ex-patron de l’hebdo parti avec la caisse et qui continuerait à rôder autour des locaux de l’hebdo pourtant ultra-sécurisés ? Tout cela a déjà été dit sur ce blog ou raconté par Denis Robert dans “Mohicans” (Julliard).

Le massacre du 7 janvier 2015 a dramatiquement fini de vider de son esprit originel ce titre mythique qui n’est plus aujourd’hui, et après le passage dévastateur à sa tête de Philippe Val, que le lointain reflet de celui imaginé par ses fondateurs Cavanna et Georget Bernier.

Tant mieux si ce journal reste un symbole de la liberté d’expression, il en faut, tant mieux si quelques-uns y trouvent de quoi vivre, écrire, dessiner, mais s’acharner sur un journal qui aurait du changer de nom, qui visiblement n’a aucun projet (en dehors d’une version allemande), c’est lui donner une importance très grande, et franchement quel intérêt ? ff (chroniqueur peu clairvoyant)

En illustration la couverture signée Foolz du numéro de cette semaine.

Wolinski pour ceux qui n’ont jamais osé l’aimer

jeudi 10 novembre 2016

15003221-1513091618707029-6356221017720288620-o« Le bonheur est un métier » (Glénat) est un des meilleurs livres de Wolinski. Georges Wolinski y raconte sa vie, son travail, on y croise Cavanna, Siné, Reiser, Choron, et c’est passionnant car cette autobiographie, composée de ses textes et de ses dessins mis en perspective par Virginie Vernay, révèle tout ce qui donne corps à l’œuvre d’un auteur.

Toute sa vie Wolinski en a agacé plus d’un avec sa fausse nonchalance et ses gros cigares, ce n’était pourtant qu’une carapace pudique derrière laquelle il s’amusait à observer en toute liberté ses contemporains. L’ensemble de ses dessins, et ce livre en particulier, traduisent parfaitement son plaisir à vivre son époque, et surtout son métier.

La postface du livre reprend le texte d’Elsa Wolinski, sa fille, paru dans le magazine Elle en janvier 2015.

A l’occasion de la parution de ce livre, Arte propose cinq petits films autour du livre avec la participation de sa femme Maryse Wolinski, de Martine Mauvieux de la Bnf, de Caroline Mangez, rédactrice en Chef “actualités” à Paris-Match, de Jacques Glénat éditeur, et de Joël Garestier, maire de la Commune de Saint-Just-Martel : http://info.arte.tv/fr/le-bonheur-est-un-metier-wolinski-raconte-wolinski

N’oublions pas Charb

mardi 18 octobre 2016

charb-2016Drôle, créatif, engagé, Charb était l’incarnation parfaite de la continuité de l’esprit Charlie Hebdo journal créé en 1969, et il s’est révélé le digne successeur des Cavanna, Gébé, Cabu, Wolinski, Siné, Willem, avec qui il a eu la chance de travailler. Lorsque Philippe Val a déserté la rédaction et s’est enfui les poches pleines, je me suis réjouis sur ce blog que l’hebdomadaire soit à nouveau entre les mains de dessinateurs renouant ainsi avec ses origines. Hélas le journal était déjà à l’agonie financière et en manque dramatique de lecteurs.

Mais jusqu’au bout, Charb se sera battu pour réaliser ce rêve de faire vivre un journal indépendant où la liberté d’expression n’avait pour seule limite que le talent de chacun. Dessinateur, pamphlétaire, Charb en avait beaucoup de talents, deux ans après sa mort ce livre lui rend enfin hommage. f.f.

“Charb – Charlie Hebdo, 1992-2015”, 336 pages, préface de Luz, éditions Les Echappés. Parution le 19 octobre 2016.