Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Philippe Val’

Siné (1928-2016) in memoriam

jeudi 12 mai 2016

Le Monde a annoncé la mort de Siné dans sa rubrique Culture.

En revanche aucun communiqué du ministère de la Culture et de la Communication qui doit mal connaître l’œuvre de Siné. Il leur faudra attendre la parution en septembre de “Siné graphiste” (La Martinière) pour en mesurer l’ampleur. D’après nos infos la ministre avait piscine le jour de la mort de Siné.

Hommages dessinés (entre autres) de Willem dans Libération, Camille Besse (Causette – sur Facebook), Vuillemin (Charlie Hebdo – mais vu sur Facebook) :

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Man (Midi Libre), dessin proposé et dessin publié :

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Autre « hommage » sur Facebook, celui de Ranson (Le Parisien) qui apparemment ne portait pas Siné dans son cœur.

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Dessin de Plantu (Le Monde, l’Express) :

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« Patron comme rédacteur en chef, il était formidable, il a jusqu’au bout gardé son verbe, ses idées, sa force d’inventivité. Il avait un jugement d’une grande sûreté. Il ne faut pas oublier que c’était un grand dessinateur, mais aussi un grand graphiste. » Geluck, collaborateur de Siné mensuel dans Libération.

« Siné, c’était mon maître, il m’a beaucoup appris. Il a toujours été plus direct qu’un caricaturiste politique normal. Il était dans le rentre-dedans, jamais dans la complaisance. Il dessinait des cons comme des cons, et ça m’attirait beaucoup. Je ne sais pas comment dire, mais on ne pouvait pas se tromper avec ses dessins. » Willem, dessinateur à Charlie Hebdo et à Siné mensuel dans Libération.

Coïncidence, Fluide glacial publie dans son dernier numéro la page de la série Revue de presse, consacrée à Jean-Jacques Pauvert éditeur historique de Siné. Dessin de Romain Dutreix.

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Belle nécro d’Eric Favereau dans Libération : […] « Siné est ainsi, toujours les mots sont les plus forts. « Mourir ? Jamais ! Plutôt crever », disait-il. Ce n’était pas l’outrance qui le maintenait, c’était la vie, la belle et grosse vie, celle qui déborde de tous côtés. »

[…] « On a, ici, sur ce site, une petite histoire avec Siné. D’abord, l’affaire fut, tout l’été 2008, notre première « affaire », une de celles qu’on doit suivre heure par heure, minute par minute, avec pétitions, attaques, soutiens. A la rentrée, Siné était sur le plateau, émission qui me valut par la suite de m’entendre hurler au téléphone par Val  : « désormais, vous avez en moi un ennemi personnel » […] Daniel Schneidermann sur ArretsurImages.net et L’Obs avec Rue89.

[…] « Tous les dessinateurs de presse d’aujourd’hui te doivent quelque chose. Tu as été un des pionniers qui leur ont montré le chemin de la liberté. Tu étais un maître. Exigeant envers toi-même. Tes affiches, tes illustrations, ton autobiographie dont tu étais en train de peaufiner le dernier tome («Ma vie, mon œuvre, mon cul»), tu n’as rien fait qui ne fût du genre parfait. » […] Delfeil de Ton sur Bibliobs

Tout comme pour le cercueil de Tignous en janvier 2015, le cercueil de Siné a été « décoré » par les dessinateurs, notamment ceux de Siné mensuel.

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De nombreux dessinateurs étaient présents au cimetière Montmartre : Tardi, Jiho, Berth, Lacombe, Eric Martin, Desclozeaux, Puig Rosado, Willem, Jul, Krokus, Camille Besse, Marine, Nadia Khiari, Faujour, Gros, Mric, Lasserpe, Plantu, Lindingre, Rémi Malingrëy, Bridenne, Geluck, Pakman, Avoine, Jy, Gondot, Poussin, Carali, Solé, Aranega, Hugot, Kianoush Ramezani (entre autres sans doute).

Charlie Hebdo a envoyé une couronne au cimetière Montmarte, publié un petit encadré sur Siné signé de son directeur Riss, et des dessins de Foolz, Willem, Vuillemin. Coco sur Twitter à écrit : « Que cette pute de mort aille se faire foutre et que @sinemensuel continue ! BANZAï ».

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Guy Bedos a regretté publiquement l’absence de Philippe Val à l’enterrement. C’était de l’humour.

Le Huffington Post, Le Parisien, on publié sur leur site Internet des images de la journée du 11 mai et des obsèques de Siné.

Un numéro spécial de Siné mensuel retraçant sur 40 pages les grands moments de la vie de Siné paraîtra le 18 mai 2016. C’est lui-même qui en avait préparé la couverture quelques jours avant sa mort le 5 mai 2016.

Vendredi 13 mai 2016, le film “Mourir Plutôt crever !” de Stéphane Mercurio, sera projeté à 21h 30, Place de la République dans le cadre de Nuit debout.

Quand Charlie réécrit l’histoire

samedi 16 janvier 2016

Nouveau site Internet pour Charlie Hebdo, réalisé avec semble-t-il les moyens qui manquaient aux éditions précédentes. Cependant dans l’histoire du journal on peut lire :

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Etant à l’origine de ce projet je peux certifier que Philippe Val n’en a jamais été le rédacteur en chef à ses débuts, et que, en aucune façon, il n’a été à l’initiative de ce titre.

C’est Cabu et son biographe Jean-Paul Tiberi qui ont soufflé mon nom à l’éditeur Jean-Cyrille Godefroy sachant que j’étais porteur d’un projet de journal satirique depuis plusieurs années et que nombre de dessinateurs, qui seront présents dès les premiers numéros, me soutenaient.

Non seulement j’ai préparé durant plusieurs mois la sortie du journal, mais j’en ai aussi assuré pleinement la rédaction en chef et le secrétariat de rédaction pendant les trois premiers mois. J’ai démissionné à ce moment là, ne voulant pas entrer en conflit avec Cabu qui souhaitait imposer Philippe Val comme rédacteur en chef “pour les textes”. L’hebdomadaire La Grosse Bertha vendait alors entre 18 000 et 20 000 exemplaires.

En raison de l’opposition d’une grande partie de la rédaction, Philippe Val n’a pu accéder au poste de rédacteur en chef que dans les derniers mois d’existence du titre. En désaccord avec l’éditeur il a alors démissionné brutalement pour refonder Charlie Hebdo, emportant avec lui une partie de l’équipe.

Je n’ai pas pour habitude d’utiliser ce blog pour évoquer mes activités professionnelles, ni même personnelles, mais après la parution du livre révisionniste C’était Charlie, dans lequel Philippe Val réécrit l’histoire à l’aune de sa prétention, je ne pouvais pas laisser raconter n’importe quoi à propos de La Grosse Bertha et de sa courte histoire sur le site d’un journal dont une partie de l’équipe semble, hélas, toujours inféodé à son ancien directeur mythomane.

J’espère vivement que le site de Charlie sera modifié en ce sens. f.f.

Pour compléter cette mise au point (définitive) je vous recommande la lecture de Mohicans de Denis Robert (Julliard) et la lettre ouverte collective envoyée à l’éditeur de Philippe Val rectifiant les allégations et mensonges contenus dans C’était Charlie (Grasset).

En illustration, 3 pages du n°1, avec des dessins de Willem (qui redessinera le logo du titre), Siné, Cabu, Willem.

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7 janvier 2015 : “On vit avec”

jeudi 17 décembre 2015

CWXQLYCWsAArOLxAux “témoignages émus” de Philippe Val dans les médias (alors qu’il est censé ne plus être à Charlie Hebdo depuis 2009…) pour assurer la promotion du film de son ami Daniel Leconte (“L’humour à mort”), on peut préférer celui de la dessinatrice Coco dans Les Inrocks. (Document R.S sur Twitter)

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Ce malheureux Philippe Val

vendredi 13 novembre 2015

Val MedefJ’ai lu « C’était Charlie » (Grasset) : En dehors du fait que Philippe Val raconte n’importe quoi sur les débuts de La Grosse Bertha, erreurs de récits, de dates*, ce livre n’a d’autre but que de faire le panégyrique de son auteur. A croire que sans lui La Grosse Bertha et Charlie Hebdo n’auraient jamais existé.

Petit résumé (déjà diffusé sur Facebook) : Moi je…, moi je ceci…, moi je cela…, Cabu et moi, moi et Cabu, Cabu et moi. Cabu est tellement cité en caution des agissements de Val que ça arrive à en être suspect de sa part…

Celui qui raconte ne pas avoir assez vu sa mère étant enfant et dévoile qu’il rêvait de devenir Luis Mariano (dommage !), se pose en permanence en pauvre victime menacé de toutes parts, mais n’oublie pas dans de nombreux passages de régler ses comptes avec les gens qui ne l’aiment pas (liste très longue).

Il nomme et flatte les quelques rares qui le soutiennent encore, et surtout, pour corroborer son récit fait parler les morts, qui bien évidemment ne pourront jamais confirmer ce qu’il avance (au hasard : Cavanna, Cabu, Charb, Gébé). Tout le reste n’est qu’un survol des années passées à Charlie Hebdo et le rappel des formidables initiatives qu’il a prises (avec Cabu, précise-t-il à chaque fois), prétexte à parsemer ses phrases des noms de ceux qui l’entouraient et avaient, eux, un réel talent.
Dans les dernières pages Val dit qu’après avoir écrit ce livre, il a eu l’impression de quitter Charlie pour la seconde fois. Il ne réalise même pas qu’il l’a quitté depuis 2009 et surtout que personne ne lui demande de revenir. f.f

 

PhVal 7 janvier* Puisque j’ai le grand privilège d’être cité dans ce livre, je tiens à préciser que contrairement au récit révisionniste de l’auteur, Cabu ne m’a pas « viré » de La Grosse Bertha dès le 3ème numéro : après avoir préparé le lancement pendant 6 mois, je suis resté jusqu’au n°12 en tant que rédacteur-en-chef, et j’ai démissionné parce que je ne voulais pas m’affronter avec Cabu qui voulait m’imposer Philippe Val comme rédacteur-en-chef pour les textes. Le journal vendait alors entre 18 000 et 21 000 exemplaires. Et contrairement à ce qu’écrit Val ce n’est que de longs mois après qu’il est enfin devenu rédacteur-en-chef, la rédaction s’y étant fortement opposée jusque-là.

 

Photos/vidéos : Philippe Val à l’Université d’été du Medef en 2007, et le soir du 7 janvier pleurant ses “amis disparus” dans les médias.

Un article sur C’était Charlie dans Le Point

jeudi 5 novembre 2015

Val cetait CharliePhilippe Val a les honneurs d’un grand article dans Le Point (n°2252) à l’occasion de la parution de son dernier livre « C’était Charlie ».

Comme à son habitude il se donne le beau rôle, truffant ses réponses et citations de noms illustres Salman Rushdie, Badinter, Sacha Guitry, Philippe Labarde, et cire les pompes à Wolinski « c’était un dandy », Cavanna « une sorte de pape indépassable », le tout illustré par des photos où on le voit en compagnie de Cabu (deux fois), Cavanna, et Gébé. Tel qu’en lui-même, l’ex-chansonnier se lance dans un gloubi-boulga, politico-social géo-planétaire, mais pas un mot dans ces quatre pages sur l’équipe d’aujourd’hui…

A la question, « Votre action à la tête de Charlie n’est pas critiquée que pour des raisons politiques. On vous accuse pêle-mêle pour votre gestion de l’entreprise, un contrat que vous avez fait signer à Cavanna… Griefs qu’on retrouve notamment exposés dans un livre de Denis Robert », Philippe Val répond : « Charlie Hebdo a été sans doute le journal le plus contrôlé de France, ses comptes étaient transparents. Vous pensez bien que, si j’avais spolié qui que ce soit ou si je m’étais versé des sommes indues, cela se serait vu ! »

Pas de chance, grâce à l’enquête et au livre très documenté de Denis Robert « Mohicans » (Julliard) cela se voit. Du contrat indigne proposé à Cavanna pour pouvoir utiliser le titre, à la société civile immobilière créée pour acheter les premiers locaux de Charlie Hebdo, et dont une partie de la revente est allée directement sur son compte en banque (et celui d’une poignée d’actionnaires). Dans une des citations du livre, l’ex directeur intérimaire de Charlie explique : « Le rationalisme sourcilleux de Cavanna est partagé par toute l’équipe, et nous sommes déterminés à faire fructifier cet héritage-là. » Fructifier, vous avez dit fructifier ?

Le plus drôle quand on lit cet article, c’est de savoir que l’attachée de presse de Philippe Val chez Grasset, son éditeur, est aussi, par le plus grand des hasards, l’épouse du directeur adjoint de l’hebdomadaire Le Point.

Le livre de Denis Robert est déjà dans toutes les librairies, celui de Philippe Val paraît le 12 novembre. Ce sera sûrement l’occasion d’en reparler. ff

C’était (sic) Charlie…

lundi 26 octobre 2015

1540-1Déjà le titre « C’était Charlie ». Au passé. Sympa pour ceux qui continuent à le faire vivre aujourd’hui. Ensuite, la présentation totalement absconse de l’auteur, extrait : « Puis, la presse et Internet se sont mis à grouiller d’articles, de dossiers, de tribunes où les fondateurs du second Charlie, dont il ne reste que trois survivants, étaient représentés comme des petits malins qui avaient publié les caricatures de Mahomet pour gagner de l’argent et disparaître avec la caisse ».

Voilà.

Un nouveau livre de Philippe Val est annoncé pour le 12 novembre 2015.

9782260029014Pas de chance pour lui, celui de Denis Robert « Mohicans » (Julliard) paraît une semaine avant et, si les journalistes s’en donnent la peine…, ils pourront y trouver toutes les bonnes questions à poser (et les preuves) à Philippe Val pendant sa promo, demander des précisions à celui qui a réussi à détourner l’héritage, les bénéfices, et la petite monnaie de Charlie Hebdo 2 à son profit.

Cavanna a écrit dans Lune de miel (p. 279 – Grasset) : « Je n’ai rien vu. Je n’ai pas vu le ver dans le fruit. Je n’ai pas vu que notre journal était devenu un marchepied pour ambitieux visant très haut ». Cavanna, à qui l’ancien actionnaire majoritaire de Charlie doit sans doute rendre un vibrant hommage après l’avoir spolié avec l’aide de son avocat (c’est aussi dans « Mohicans »).

J’allais oublier, dans son texte, Philippe Val omet de citer dans « l’équipe joyeuse et géniale », Tignous, Honoré, Willem. Des oublis terribles pour quelqu’un qui a « décidé d’écrire ce livre. Pour la mémoire des morts et l’honneur des vivants. » ff.