Le dessinateur Xavier Gorce publie un dessin dans la news-letter du Monde diffusée uniquement sur Internet et aux abonnés.
Devant les premières remarques concernant son contenu jugé ambigu, la rédaction en interne lui demande de s’expliquer sur le sens qu’il a voulu donner à son dessin traitant de l’inceste.
Désormais accessible au public le dessin commence à susciter des réactions sur les réseaux sociaux.
La rédaction du Monde publie à posteriori des excuses pour avoir diffusé ce dessin.
La polémique continue à monter sur les réseaux sociaux et la rédaction du Monde propose au dessinateur un nouveau processus de validation de ses dessins avant parution, ce que Xavier Gorce n’accepte pas et décide de quitter le journal. Il le fait savoir sur Twitter.
S’ensuit alors une polémique publique alimentée par les tenants de la liberté d’expression alors que le dessin litigieux n’a jamais été censuré et est toujours accessible sur le site du journal.
Toujours au nom de la défense de la liberté d’expression Xavier Gorce est sollicité et parfois soutenu par nombre de médias. Libération consacrera 3 pleines pages et un portrait à « l’affaire » et il sera reçu dans plusieurs émissions télé dont On est en direct de Laurent Ruquier.
Pendant tout ce temps il ne sera jamais question des conditions déplorables de travail communes à nombre de dessinateurs de presse : contrôle et modifications des contenus avant parution, sujets interdits, tarifs de piges dérisoires, de moins en moins de protection sociale, pas de respect de la loi Cressard, etc. Le site Arrêt sur Images détaillera les habitudes de travail au Monde, conditions que Xavier Gorce avait acceptées jusque-là. Pour la petite histoire, Gorce avait déjà eu en 2018 un dessin refusé et ceci n’avait provoqué aucune campagne pour la liberté d’expression.
La plupart des dessinateurs qui exercent ce métier connaissent ce manque de respect des rédactions vis-à-vis d’eux et acceptent souvent à contrecœur cette situation pour essayer de continuer à vivre de leur métier. Il est là le vrai débat pour la liberté d’expression.
Et si Le Monde après avoir publié le dessin n’avait pas à s’en excuser, invoquer à grands cris la défense de la liberté d’expression pour un dessin équivoque, et un conflit de travail assez courant dans ce métier, tout cela semble disproportionné.
Le combat pour la liberté d’expression est vital pour tous, autant veiller à ce qu’il soit mené à bon escient.
La polémique vue en vidéo par Le Point qui devrait, dit-on, accueillir les pingouins de Xavier Gorce : https://www.lepoint.fr/video/l-essentiel-de-l-affaire-xavier-gorce-27-01-2021-2411518_738.php#xtmc=xavier-gorce&xtnp=1&xtcr=1