Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Libération’

Willem à Angoulême

jeudi 28 novembre 2013

Une affiche vivante et dynamique de Willem pour le prochain festival de la BD d’Angoulême dont il sera le président (en illustration). Dans le quotidien 20 minutes Olivier Mimran présente le programme de cette 41ème édition :

« Cette année, il s’agira de compatriotes du Président Willem (un atelier composé d’auteurs Hollandais, dont le grand Joost Swarte, viendront imprimer des affichettes sur les temps forts de l’actualité) et de Coréens à travers l’exposition « Fleurs qui ne se fanent pas », qui revient sur la tragédie des « femmes de confort » durant l’occupation japonaise. Mais l’étranger sera aussi représenté par Quino, l’auteur argentin de la malicieuse Mafalda : on fêtera les 50 ans de la brunette, et les 60 ans de carrière de son créateur!

Aussi tourné qu’il soit vers l’avenir (et la mondialisation qui n’épargnera certainement pas la BD), le festival n’oublie pas que 2014 lancera les célébrations du centenaire de la Première guerre mondiale. L’ambitieuse exposition « Tardi et la Grande Guerre » rendra donc hommage aux poilus et à aux exceptionnels talents – graphique, mais aussi documentaire – du Grand prix d’Angoulême 1985. Lui fera écho l’expo « Gus Bofa, l’adieu aux armes », qui devrait compiler des dizaines de témoignages dessinés relatifs au conflit et réalisés par celui dont de nombreux auteurs contemporains revendiquent l’influence… »

A noter l’exposition «  Willem, ça c’est de la bande dessinée ! » qui semble vouloir répondre à ceux qui l’an dernier contestaient l’attribution du Grand prix d’Angoulême au dessinateur à la « carrière protéiforme » et  « artiste radical » qui collabore à  Libération, Charlie Hebdo et Siné mensuel. Cette édition n’a pas fini de nous surprendre.

Tout le contenu du 41ème Festival international de la bande dessinée d’Angoulême.

Tout l’art de Loup

mercredi 27 novembre 2013

Un livre intelligent dans lequel on retrouve toute la virtuosité graphique du dessinateur Loup. On pourrait résumer ainsi « L’Art comptant pour rien » un album paru en 2003 et que les éditions du Cherche midi ont l’heureuse idée de rééditer (disponible en librairie à partir du 5 décembre).

Il y a bien longtemps qu’on ne voit plus les dessins de Loup dans la presse, pourtant il a régulièrement dessiné pour L’Express, Libération, l’Evénement du Jeudi, VSD, Marianne, et même Fluide glacial. Avec Cabu et Siné il a été un des « trois petits cochons » qui ont animé la séquence « Les rebuts de presse » de la mythique émission « Droit de réponse » de Michel Polac.

Ces dernières années, faute de support accueillant, il a redonné un peu d’éclat au sempiternel salon international de St Just le Martel qui l’a remercié en attribuant son nom à un de ses espaces d’exposition. En 2009, Loup a aussi apporté ses conseils artistiques au journal Siné Hebdo.

Dans un univers où la maîtrise de Photoshop et la mise en image de titres de journaux font office de création, les dessins de « L’Art comptant pour rien »  nous réconcilient avec le dessin et l’humour. Il faut espérer que d’autres albums suivront. Plusieurs expositions sont prévues.

Ça tire sur la presse

mercredi 20 novembre 2013

“Toute l’équipe de Charlie Hebdo apporte évidemment son soutien aux salariés de Libération et à la victime de l’agression armée. L’annonce de cet attentat nous a particulièrement bouleversés. Nous n’oublions pas que, lorsqu’il y a deux ans, nos locaux ont été ravagés par un incendie criminel, c’est l’équipe de Libération qui nous a accueillis durant deux mois. Nous savons ce que représente de travailler sous protection policière, puisque c’est la situation grotesque que nous vivons depuis deux ans”, a déclaré dans un courriel Charb, directeur de publication.”

Source Charlie enchaîné et L’Express

A noter aussi que Charb consacre cette semaine un article à l’amalgame fait par Minute et la satire, après sa Une raciste contre Christiane Taubira. Extrait ” En comparant Christiane Taubira à un singe, le journal d’extrême droite Minute n’a fait que de la satire. Comme Charlie Hebdo… Le fait que la direction de Minute cherche à se planquer derrière Charlie Hebdo pour lancer ses cris de haine, c’est énervant. Que l’UMP les relaie c’est triste. Mais que les propos de Minute soient repris par une partie de la presse sans qu’ils soient au moins commentés, sinon battus en brèche, c’est insupportable.”

Dessiner à l’œil ?

mardi 22 octobre 2013

Le 10 octobre Libération consacrait un article aux graphistes qui s’insurgent contre le système « délétère » de la commande publique nationale, régionale et institutionnelle en France « qui rend un travail graphique de qualité presque impossible » (sujet déjà abordé sur ce blog).

Dénonçant des budgets insuffisants, des choix arbitraires et l’incompétence des commanditaires, ils tentent de sensibiliser le ministère de la Culture à leur sort de créateurs.

Une situation qui n’est pas loin de ressembler à celle que connaît le dessin dans la presse, dont le critère de publication est de plus en plus le tarif le plus bas accepté par le dessinateur.

C’est la crise, non seulement économique mais aussi culturelle. Allez convaincre que le sens des images et le plaisir des yeux, sont tout aussi importants que la recherche d’un emploi. Pour éviter tout débat abyssal, disons complémentaires.

Selon Libération : « Une Fête du graphisme se profile pour début 2014. Michel Bouvet, créateur des affiches des rencontres d’Arles et porteur du Mois du graphisme d’Echirolles, en sera le commissaire et «rassemblera près de 200 graphistes de France et du monde entier ».

Extrait du texte « Partager le regard » mis en ligne par Vincent Perrottet, affichiste. Plus de 3 000 signataires soutiennent ce texte.

[…] Il est stupéfiant que ces millions de messages visuels imposés à nos yeux et à notre intelligence ne suscitent aucun commentaire, aucune critique cultivée, comme s’ils n’existaient pas, comme si cela ne nous concernait en rien. Le regard que nous portons individuellement et collectivement sur cette production visuelle colossale n’intéresserait-il personne ?

Pourtant les enjeux liés à la production de sens par l’image sont gigantesques et concernent le monde dans son ensemble.

La représentation des personnes, des objets, des espaces et de la relation des uns entre les autres, l’expression des sentiments humains, du plaisir, de la souffrance et de l’indifférence, de l’organisation politique et économique des sociétés, donnent normalement à ceux qui en ont la charge, une responsabilité qui ne peut pas se situer hors des débats, ni fonctionner dans une opacité rendant possibles tous les abus.

Dans un monde se donnant à comprendre en grande partie par l’exercice du regard, ceux qui décident des images prennent un pouvoir qui devient totalitaire s’il n’est pas questionné démocratiquement. […]

En illustration, l’affiche qui a énervé à juste raison les graphistes (voir article de Libération).

Willem Grand prix d’Angoulême 2013

dimanche 3 février 2013

Le Grand prix du 40ème festival de la bande dessinée d’Angoulême a été attribué au dessinateur Willem, non pas uniquement pour ses dessins qui paraissent régulièrement dans Libération, Charlie Hebdo ou Siné mensuel, ni pour son dernier album « Dégueulasse » (éditions Les Echappés), mais pour l’ensemble de son œuvre qui a débuté en Hollande dans Vrij Nederland (1962), et en  France dans L’Enragé (1968), et s’est poursuivie dans les publications des éditions du Square Hara Kiri mensuel, l’hebdo Hara-kiri, etc. jusqu’à aujourd’hui.

Un travail déjà honoré depuis des années par de nombreux prix – Grand prix d’Epinal, Prix de l’Humour noir Granville, Grand prix national des Arts graphiques, et une exposition au Centre Pompidou à Paris, mais qui, avec ce nouveau prix très médiatisé, va toucher un plus large public.

Une distinction attribuée à un dessinateur sans concession, ni éditoriale, ni graphique, et pour qui le dessin est une véritable passion comme il le déclarait en 1985 :

« Si  je ne dessine pas pendant quatre jours, je suis malade… Je ne peux pas m’imaginer vivre sans faire du dessin. Oui, je serais dans la merde si je ne dessinais pas… ça me sauve. Oui, ça m’aide à survivre. »

Normalement (l’organisation du festival bouge beaucoup en ce moment…), le lauréat du grand prix d’Angoulême est le maître d’œuvre de l’édition suivante, on attend avec impatience celle de 2014. On en reparlera d’ici-là.

En illustration, un autoportrait de Willem paru dans le magazine Zéro et republié dans le catalogue de l’exposition que lui a consacré la ville d’Epinal en 1990.

Joann Sfar l’étonnant créateur

jeudi 1 novembre 2012

Libération publie sur son site Internet les premières pages de l’album « Jeangot », de Joann Sfar et Clément Oubrerie qui raconte la vie du guitariste Django Reinhardt (Gallimard). 20 albums sont à gagner le 2 novembre dans le journal.

A noter que Joann Sfar continue sur Télérama.fr la publication quotidienne de son « journal de merde », deux pages par jour, sept jour sur sept, débutée en mai 2012.

Le site Internet de Joann Sfar (en « panne » depuis le 15 mai) et un aperçu de son abondante production sur sa fiche Wikipedia.