Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Tignous’

Les 30 ans de la création de La Grosse Bertha

dimanche 17 janvier 2021
C’était un 17 janvier, il y a tout juste 30 ans. Grâce à Cabu et l’éditeur Jean-Cyrille Godefroy, je réalisais un rêve de gamin, créer un journal satirique.
Encore merci aux dessinateurs qui m’ont suivi dans les débuts de cette drôle d’aventure : Cabu, Willem, Gébé, Lefred-Thouron, Cardon, Siné, Loup, Konk, Bernar, Honoré, Kafka, Vuillemin, Nicoulaud, Kerleroux, Plantu, Chenez, Pessin, Wolinski, Tignous, Faujour, Charb, Soulas. D’autres arriveront par la suite, je raconterai tout ça bientôt, dans le détail.

Luz, le dessin et Charlie Hebdo

lundi 5 novembre 2018

 

Maintes fois je l’ai écrit, la création, la vie d’un journal est une aventure extraordinaire. Sa conception, la constitution d’une équipe, la rencontre avec le lecteur. Une aventure collective, mais aussi personnelle. Celle de Luz est racontée dans Les indélébiles (excellent titre) paru aux fidèles éditions Futuropolis. 23 ans passés au sein de la rédaction de Charlie Hebdo, titre mythique ressuscité en 1992. Son arrivée à Paris, sa rencontre à 20 ans avec Cabu, ses potes, Charb, Tignous, Riss, Catherine Meurisse, Honoré, d’autres, et toujours l’omniprésent Gébé en filigrane.

Des souvenirs heureux, amusés, d’un temps où « on a fait un journal marrant », et au sein duquel il a appris son métier entouré de ses « références : Gébé, Cabu, Willem, Wolinski ». Un idéal brutalement interrompu par le massacre d’une partie de la rédaction le 7 anvier 2015.

« Luz raconte Charlie » titre l’hebdomadaire qui dans son numéro 1371 lui consacre un supplément promotionnel de 16 pages. A la vérité Luz raconte « son » Charlie, celui des moments qui ont imprimé sa mémoire. Pas tous. Luz à choisi de ne pas attiser l’évocation des conflits internes qui ont émaillé cette période, exit le départ de Lefred-Thouron, suite à l’affaire Font, rien sur la dévastatrice affaire Siné, encore moins sur le patron carriériste Philippe Val et les dommages qu’il a infligé au titre. Luz n’a semble-t-il pas voulu abimer ses souvenirs, il le reconnaît « Je ne parle pas des engueulades, parce que ça a été suffisamment abordé dans d’autres bouquins ». A noter que l’ancien directeur est totalement absent du bouleversant dernier chapitre.

Eloigné de la presse mais pas du dessin, sujet essentiel de cet album (l’épisode de l’iPad de Tignous est hilarant), Luz, Renald Luzier, a besoin de se reconstruire, moralement, psychologiquement, lui qui a échappé fortuitement à une mort terrible. Après Catharsis, ce livre est une avancée supplémentaire. Ce sera sans doute encore long, mais si chaque étape nous offre un livre aussi fort que Les indélébiles il est sur le bon chemin. f.f.

Une petite histoire de La Grosse Bertha

Beaucoup de ceux qui me fréquentent depuis longtemps savent que je n’ai pas l’habitude de me mettre en avant dans ce que j’entreprends avec les dessinateurs. Mais il y a une chose que je ne laisserai pas dire, et encore moins laisser croire, c’est que Philippe Val a eu une quelconque part dans la création en 1991 de l’hebdomadaire La Grosse Bertha. Ce projet de journal satirique je le portais depuis plusieurs années et il a pris forme avec l’appui de Cabu et de l’éditeur Jean-Cyrille Godefroy.

Nos moyens étaient dérisoires, des photocopies pour la photogravure, mon ordinateur personnel, un Mac Plus, pour les textes, mon fax pour recevoir les dessins, et pendant plusieurs semaines, outre ma fonction de rédacteur en chef, j’ai fait office de secrétaire de rédaction, et j’ai composé moi-même tous les titres des 12 pages à l’aide de lettres transfert. Avant l’envoi du n°1 chez l’imprimeur j’ai passé une longue nuit blanche seul à relire les textes, maquetter les dessins, faire les corrections. J’étais déjà depuis plus de 24 heures dans cette cave de la rue Quincampoix qui faisait office de bureaux. Seul, à m’assurer que le journal était tel qu’il devait paraître.

Je rêvais de faire un journal de dessinateurs et il était là. J’en ai choisi la mise en page, le papier, et l’équipe de dessinateurs. Il suffit de feuilleter les premiers numéros pour voir que tous ceux que j’avais contactés avaient répondu présent, Cabu bien sûr, mais aussi Gébé, Willem, Siné, Nicoulaud, Cardon, Wolinski, Kerleroux, Vuillemin, Loup, et même Bernar, Honoré, Lefred-Thouron, Tignous, Berth, Kafka, Plantu, Pessin, Faujour et Charb aussi. J’avais même demandé que les dessinateurs mensualisés soient mieux payés que les rédacteurs. C’est dire l’importance que je leur accordais.

Pendant les trois premiers mois où j’ai été à la tête du journal il m’est souvent arrivé de privilégier des dessins en grand format plutôt que des articles pas drôles. Parmi ceux-là il y avait bien évidemment ceux de Philippe Val (arrivé là dans la besace de Cabu) – la guerre c’est mal -, que je coupais de moitié ou qui se perdait opportunément dans les entrailles de l’unique ordinateur. Très vite La Grosse Bertha – dont le n°1 ne devait être qu’un one shot pour tester notre capacité à faire un journal – a rassemblé suffisamment de lecteurs pour continuer à paraître.

Un succès qui a du donner à Philippe Val l’idée de le diriger. Il a d’ailleurs très vite tenté de le faire, mutique ou absent des comités de rédaction, il contactait dans mon dos les membres de l’équipe, flattant les uns, encourageant les autres (qui me le racontaient). Jusqu’au jour où sans doute lassé de voir ses textes brillants, ne pas faire office d’éditorial, ou relégués au fond du journal, il a convaincu son indéfectible ami Cabu que l’hebdomadaire se devait d’avoir deux rédacteurs en chef. Dont un dédié aux textes, devinez qui était pressenti ? Une tentative de putsch assez désagréable, le journal continuait à bien se vendre, une situation intenable pour moi qui m’a valu (après, je l’avoue aujourd’hui, une remarque insolente de ma part) une colère mémorable – dixit Gébé – du gentil Cabu.

J’ai alors donné ma démission et je suis parti – épuisé par trois mois sous pression –mais laissant un journal en état de marche et dont tous les collaborateurs étaient payés. Il m’était impossible de continuer sans avoir la confiance de Cabu – mon idole depuis l’âge de 15 ans – sachant de surcroit qu’il soutenait hélas l’ambition démesurée de Val. Cet arrivisme sera contrecarré par le reste de l’équipe, Henri Montant (Arthur) en tête, qui pendant plusieurs mois l’empêchera d’accéder aux commandes. Lorsqu’il les obtiendra enfin, les ventes de La Grosse Bertha dégringoleront et Jean-Cyrille Godefroy cherchera à reprendre la main sur son journal. La suite on la connaît avec la reparution de Charlie Hebdo.

Voilà, c’est juste une mise au point, Philippe Val a toujours fait carrière en manipulant, en trompant, en volant, en trahissant, tous ceux qui ont servi sa carrière, autant il a réussi à faire revivre Charlie Hebdo et à piller ses caisses, autant une chose est incontestable, il n’est pour rien, vraiment rien, dans la création de La Grosse Bertha et je tenais à l’écrire.

Les dessins ci-dessous qui illustrent ce texte sont extraits de Indélébiles le dernier livre de Luz paru chez Futuropolis.

Des dessins pour l’éternité

lundi 27 août 2018

Plutôt que d’enfouir (à jamais ?) les dessins originaux dans les boîtes de conservation de la BnF, les ayant-droits de dessinateurs disparus préférent les rassembler et les montrer au public à travers l’édition d’albums. C’est le cas récemment pour Cabu, Blachon, et Tignous (à paraître le 12 septembre 2018). Pour mémoire, pour le plaisir de les relire, et pour certains de les découvrir.

 

 

Traits sauvages à Cergy Pontoise

samedi 31 mars 2018

Exposition Traits sauvages à Cergy. Inauguration le 31 mars et programme pour les jours suivants dans le webzine 13 comme une. Les dessinateurs exposés : Avoine, Barbe, Bauer, Besse, Blachon, Bridenne, Dubouillon, Faujour, Gros, Honoré, Jampur Fraize, JY, Keravis, Lasserpe, Lécroart, Margerin, Raskal, Samson, Tignous, Willis from Tunis. Jusqu’au 16 avril, Place des Arts : Quartier Grand Centre, Cergy Pontoise. En illustration l’affiche (dessin Avoine) et dessin de José Kéravis.

Mars 2018, le mois du dessin de presse

mardi 6 mars 2018

Le 6 mars, inauguration à l’Hôtel de ville de Paris d’une salle de réunion qui portera le nom de Tignous (Bernard Verlhac). Plusieurs de ses dessins décorent la salle (réalisation Thierry Garance).

Le 8 mars, inauguration à Ramatuelle (83350) de l’exposition itinérante Les droits des femmes réalisée par l’association Le Crayon (www.lecrayon.net). L’exposition rassemble plus de 262 dessinatrices et dessinateurs du monde entier.

Le 10 mars exposition Vive les comédiens !  200 dessins de Cabu présentés à la Comédie française, 1 Place Colette, 75001 Paris. Jusqu’au 25 juillet 2018. 

Le 15 mars, vernissage de l’expo Usage de faux, dessins de Pakman, à l’école Estienne, 18, bd Auguste-Blanqui, 75013 Paris. Du 12 au 30 mars 2018.

Le 19 mars, inauguration de l’exposition Plantu, 50 ans de dessin de presse à la BnF, galerie des donateurs. Du 20 mars au 20 mai 2018. Quai François-Mauriac 75013 Paris.

Exposition “Tous Migrants !” dans le cadre de la Semaine de la Francophonie, du 19 au 23 mars, au siège de l’OIF – Organisation internationale de la Francophonie. Le dessinateur belge Kroll sera présent pour l’inauguration à 14h30 le 19 mars.

Du 19 au 29 mars, dans le cadre du Prix Presse Citron, exposition d’une sélection de dessins d’étudiants de l’école Estienne et de dessinateurs professionnels, à la Mairie du 13e, 1 place d’Italie 75013 Paris.

Le 22 mars, Journée d’étude sur le dessin de presse Image satirique et BD à la BnF – Petit auditorium de 10h à 17h.

Le 22 mars, remise du 25ème Trophée Presse Citron-BnF, organisé par l’école Estienne, 18, bd Auguste-Blanqui, 75013 Paris.

Le 24 mars, Biennale du dessin de presse, à la BnF de 14h 30 à 17h 30. Carte blanche à Plantu qui présentera son association Cartooning for Peace, et hommage au dessinateur libanais Pierre Sadek (1938-2013).

Du 31 mars au 16 avril, exposition Traits sauvages – Dessins de presse et d’humour, de Avoine, Barbe, Bauer, Besse, Blachon, Bridenne, Dubouillon, Faujour, Gros, Honoré, Jampur Fraize, JY, Keravis, Lasserpe, Lécroart, Margerin, Raskal, Samson, Tignous, Willis from Tunis. Place des Arts : Quartier Grand Centre, Cergy Pontoise.

 

Un hommage à Tignous à la mairie de Paris

mercredi 14 février 2018

Mardi 6 mars 2018, inauguration officielle de la salle de commission n°1 de l’Hôtel de Ville de Paris qui portera désormais le nom du dessinateur Tignous (Bernard Verlhac 1957 – 7 janvier 2015). Réalisation Thierry Garance.

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