Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Charlie Hebdo’

Charb in memoriam

jeudi 22 avril 2021

A l’occasion de la parution du livre Lettre à mon fils Charb de Denise Charbonnier  (J-C Lattès), texte de Liliane Roudière, postface de Richard Malka,  je publie ces images de Charb dessinateur et directeur de Charlie Hebdo, assassiné le 7 janvier 2015 dans les locaux du journal.

D’où viennent ces images :

En 2008, la BPI du Centre Pompidou pour accompagner l’exposition Gourmelin organise plusieurs événements autour du dessin de presse. Dans ce cadre, je propose une rencontre publique avec Cabu ou Wolinski. Celle-ci n’aura jamais lieu les organisateurs ayant reçu cet e-mail :

« Suite à l’affaire concernant Siné et Charlie Hebdo, Cabu et Wolinski ne seront pas présent à la journée consacrée à l’avenir du dessin de presse le 26 septembre.

Le risque est trop important de voir une rencontre initialement intéressante transformée en débat/règlement de compte avec les partisans de Siné.

L’antisémitisme n’est pas l’avenir du dessin de presse.

Le motif de la rencontre ne saurait une fois de plus être prétexte à effectuer le procès de Philippe Val et de Charlie Hebdo.

Cordialement,

Cabu et Wolinski »

L’équipe organisatrice est un peu interloquée de la teneur du message (dont j’ai gardé l’original) mais il faut savoir qu’à l’époque c’est Philippe Val qui était coutumier de l’envoi de ce type de messages au nom des autres.

Je contacte alors Charb pour lui expliquer la situation et pour lui demander s’il serait partant pour venir évoquer son parcours de dessinateur et parler de son métier. Moment ironique on préparera ensemble la master-class dans un bistrot à quelques mètres du journal. A Beaubourg tout a été filmé (des dessins de son ami Faujour ponctue les échanges) et cela reste un document unique sur Charb : https://webtv.bpi.fr/fr/doc/2926/Entretien+avec+Charb

(Désolé de me mettre en avant avec ces images que je dédie à Denise Charbonnier.)

Honoré et Desclozeaux ont également participé à ces journées.

 

Les vœux d’Honoré 2015 dérangent encore

mardi 19 janvier 2021

A la demande de qui et pourquoi Facebook menace t-il ou bloque-t-il tous les comptes qui republient le dessin d’Honoré ? Ce dessin était la carte de vœux de Charlie Hebdo diffusée quelques minutes – 11h 28 – avant le massacre du 7 janvier 2015 dans les locaux du journal. Son auteur figure parmi les victimes.

L’histoire de Charlie, énième épisode

lundi 14 décembre 2020

Courrier reçu du dessinateur Lefred-Thouron à propos  du livre Charlie Hebdo La folle histoire d’un journal pas comme les autres de Christian Delporte qui vient de paraître (Flammarion). Pour ma part je ne l’ai pas lu mais ça ne saurait tarder car il paraît que l’auteur y présente La Grosse Bertha comme un projet de Cabu et Val ce qui est assez loin de la réalité. Je n’ai pas touché à la forme du texte de Lefred-Thouron :

je rappelle, ou j’informe , que le dénommé delporte christian  est un historien, et pas des moindres, chpétzialiste d’histoire contemporaine, des medias et de l’image. on est donc en droit d’attendre d’une telle épée quelque rigueur dans un récit concernant une “affaire“ contemporaine, sur un sujet dont il est expert.

en toute discipline, on peut juger la qualité, la pertinence, l’honnêteté d’un propos lorsqu’il évoque un thème qu’on connait bien. personne ou presque ne connaissant ledit thème aussi bien que moi, j’affirme que ce type est au mieux un paresseux, au pire un faisan.

car dans son bouquin il n’y a pas que la description erronée d’un dessin pourtant maintes fois reproduit depuis.

il y a aussi le récit de pas mal de choses, comptes rendus de conversations, prises de position.

à chaque fois, delporte mélange du vrai, de l’approximatif, du toc.

il y a quelques années, j’ai été témoin de l’avancement du livre de denis robert consacré à charlie. c’était autrement rigoureux. certes, c’était un livre à charge. mais je le lisais au fur et à mesure,

denis me sollicitait pour des faits que j’avais vécus, à confirmer ou infirmer, je l’orientais sur d’autres témoins, et pas mal de faits dont on était pourtant sûrs n’ont pas été repris dans son livre, faute d’avoir pu être assez recoupés.

c’était un bouquin de journaliste, nous parlons ici de celui d’un historien!!! pourquoi ne m‘a-t-il pas contacté, pour avoir ma version?

je lui aurais envoyé cette itw que j’avais donnée au journal DBD en 2015, alors soigneusement relue et amendée pour qu’elle constitue ma version définitive. il ne l’a pas fait.

résultat, un tissu d’approximations, à commencer par la description de ce dessin, qu’on voit pourtant facilement sur internet (plus que l’intégral de la colonne, car j’insiste à chaque fois qu’on me parle de cette histoire, pour dire que le dessin sur font faisait partie d’une chronique).

des copains ayant comme moi lu (en diagonale) le bouquin à sa sortie, on fait le même constat : amalgames, confusions. boulot de feignasse opportuniste torchant un travail insuffisant pour sortir son machin en même temps que se tient le procès .

un seul et dernier exemple? l’affaire siné. delporte dit qu’une pétition a été « lancée par les dessinateurs rémi malingrëy et lefred-thouron ». on était en effet dans le coup, mais l’initiative en avait été prise par éric martin, benoît delépine et jean-pierre bouyxou, gendre de siné. le chiffre des signatures récoltées est (évidemment) fantaisiste.

pour terminer, ceci. le texte accompagnant la publication du dessin, la semaine suivante, est signé “la rédaction”.

une source au journal m’a affirmé ce jour là qu’il était de charb. une autre me dit quelques temps plus tard que ça ressemblait à du val. bah. à l’époque, ils étaient cul et chemise. peu importe: ce texte est ignoble.

à l’époque j’ai été encouragé porter plainte. avec la carte de presse, je pouvais prendre un paquet de pognon pour licenciement abusif.  j’ai laissé pisser, je ne regrette pas.

L

Illustration, double-page sur Lefred-Thouron parue dans le magazine DBD Hors-série de mars 2015.

 

La 6ème Biennale du dessin de Presse / Charlie Hebdo

lundi 2 mars 2020

Programme de la 6e Biennale du dessin de presse/Charlie Hebdo à la BnF :
– le jeudi 26 mars 14h30-16h30 : projection des documentaires autour de Charlie Hebdo (entrée libre)
– le jeudi 26 mars 19h30-23h30 la remise du 7e Trophée presse Citron BnF et du 1er prix Charlie et le 28 mars (sur invitation)
– le samedi 28 mars 9h30-18h : Charlie Hebdo et forum des dédicaces (sur réservation)
Le lien pour en savoir plus :

https://www.bnf.fr/…/6e-biennale-du-dessin-de-presse-charli…

Dessin de Willem

Lors de cette édition de la Biennale dédiée à Charlie Hebdo seront diffusés les films “Monsieur Honoré” par Baptiste Drapeau, et “Charlie 712, histoire d’une couverture” de Philippe Picard et Jérôme Lambert. Mais il ne semble pas que “Cavanna Jusqu’à l’ultime seconde, j’écrirai”, de Nina et Denis Robert soit programmé. Rappelons toutefois que Cavanna est avec Georget Bernier/Pr Choron le fondateur de Charlie Hebdo.

Dessin de l’affiche Honoré.

Non, ni Cabu, ni Val n’ont créé La Grosse Bertha

mercredi 30 octobre 2019

Contrairement aux très bonnes relations que j’avais avec Charb, j’en ai eu très peu avec Riss, et cela ne risque pas de changer. Dans son dernier livre* il utilise les méthodes de son mentor Philippe Val pour réécrire l’histoire en laissant croire que Cabu serait à l’origine de La Grosse Bertha (p 169, « une opportunité »).

Avec tout le respect que je continue, malgré tout, à avoir pour le talent de dessinateur de Cabu, je tiens à préciser – une fois de plus – qu’il n’est pour rien dans la conception et la réalisation de cet hebdomadaire. Son apport initial a été de m’avoir présenté l’éditeur Jean-Cyrille Godefroy et d’y avoir dessiné dès les débuts. Ce projet éditorial je le portais depuis plusieurs années avec le soutien des dessinateurs qui m’ont suivi et fait confiance dans cette aventure.

Sans les dernières 54 heures de bouclage passées quasiment seul, à mettre en page, choisir les dessins, les textes, les corriger, il n’y aurait jamais eu de n°1 dans les kiosques le mercredi 17 janvier 1991. Après les 6 mois de préparation et trois mois bien chargés de rédaction-en-chef, j’ai quitté le journal en conflit ouvert avec Cabu, soutenu par Val qui manœuvrait déjà pour prendre la tête de la rédaction.

La Grosse Bertha vendait près de 18 000 exemplaires et payait tous ses collaborateurs. L’hebdo a survécu ensuite jusqu’à ce que Cabu et Val trahissent l’éditeur pour partir refonder Charlie Hebdo.

Voilà ce que je tenais à préciser à nouveau. françois forcadell

P.S : En 2020, Charlie Hebdo va fêter ses 50 ans (sic) en s’octroyant la période 1969 à 1981. Autant dire que ni le Charlie 10F Hebdo de Philippe Val, ni celui d’aujourd’hui, ne sont dans l’esprit du titre fondé par Cavanna et Choron, et que ce détournement d’héritage semble là aussi très abusif.

* Riss, Une minute quarante-neuf secondes. Actes Sud – Les Echappés.

 

Charlie Hebo “à visage découvert”

lundi 21 octobre 2019

Selon les Dernières Nouvelles d’Alsace, l’équipe de Charlie Hebdo sera le 2 novembre « au grand complet » (sic) « à visage découvert, y compris les toutes dernières recrues », à l’Opéra de Strasbourg pour participer au Forum mondial de la démocratie, (6-8 novembre) organisé sous le thème « « L’information : démocratie en péril ? »

Un joli coup médiatique pour les organisateurs mais aussi la preuve que le journal reste lié à Anne Hommel, communicante de crise dont les clients dans le passé furent DSK, Cahuzac, Bongo (entre autres crapules) car « l’attaché de presse » qui cornaque cette apparition publique n’est autre que Apolline Thomasset collaboratrice de la société Majorelle de… Anne Hommel (un temps « Directrice de la communication » de l’hebdo). On espère en tout cas que cette prestation de Majorelle est gratuite, Charlie qui se bat déjà pour garder ses lecteurs doit déjà faire face aux lourdes dépenses de protection de son équipe et de ses locaux.

Autre annonce d’Apolline Thomasset dans l’article ; « Charlie Hebdo fêtera bientôt ses 50 ans », une information qui fleure bon la captation d’héritage, le Charlie des origines de Cavanna et Choron, n’ayant rien à voir avec le Charlie de l’année 1992 et celui d’aujourd’hui.

A signaler également la présence à ce Forum de l’association Cartooning for Peace avec une exposition de dessins, et le 8 novembre avec intervention de Plantu sur le thème « Le dessin de presse, l’art du politiquement incorrect. »