Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Jul’

Bartholdi éclairant le monde et Lucky Luke

lundi 18 juin 2018

Les médias ont dévoilé que le prochain album de Lucky Luke signé Jul et Achdé pour les dessins, se déroulera à Paris et que l’on y croisera la statue de la Liberté et son sculpteur Auguste Bartholdi.

Un dessin présenté à l’Institut du monde arabe à Paris dans le cadre de l’exposition “L’épopée du Canal de Suez“, nous apprend que le projet initial de l’artiste était un phare destiné au canal de Suez et représentait une paysanne égyptienne tenant une torche ( l’Égypte éclairant l’Orient ). Le projet refusé, Bartholdi le transforma en 1869 créant “la Liberté éclairant le monde” une statue érigée à New-York en 1886.

En illustration l’aquarelle originale de 1869 (Musée Bartholdi, Colmar).

 

Le dessin sur l’actualité aux éditions Glénat

lundi 29 mai 2017

Publier des dessins sur l’actualité peut être un risque pour un éditeur car la plupart des caricatures perdent souvent de leurs sens quelques jours seulement après leur parution. C’est pourtant le créneau éditorial que semble vouloir occuper Glénat, déjà éditeur de Aurel, Jul (mais aussi du livre d’entretien « Dessinateurs de presse » de Numal Sadoul, et d’une histoire du dessin de presse de 1830 à nos jours, à paraître prochainement sous la signature d’Yves Frémion).

Cela se traduit par la publication de « Françoise, Manuela & les autres » de James et « La famille Mifa » de Lisa Mandel », albums qui reprennent les strips de la Matinale » une application pour smartphones et tablettes crée par Le Monde, et (en bande dessinée) « Le journal du off », un récit nourrit d’anecdotes des coulisses de la dernière campagne présidentielle qui a vu l’élection d’Emmanuel Macron. Les dessins semi-réalistes sont signés James et les textes Frédéric Gerschel et Renaud Saint-Cricq.

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Jul scénarise Lucky Luke

vendredi 4 novembre 2016

Lu dans 20 minutes : “On avait presque fini par accepter l’idée que Lucky Luke ne serait plus jamais Lucky Luke ; en tout cas plus celui, si flamboyant qu’il s’est vendu plus de 300 millions de ses aventures, que créa Morris en 1946 et que sublima le scénariste René Goscinny de 1956 à 1978. Ces deux maîtres disparus, les scénaristes se sont succédé au chevet du cow-boy le plus célèbre de la bande dessinée franco-belge sans jamais parvenir à en ranimer l’esprit d’origine… Et puis Jul est arrivé, qui a si bien compris les codes de la série que son premier scénario, La terre promise, n’aurait pas été renié par le grand Goscinny !” Olivier Mimran

Vidéo. Jul parle de son travail sur cette série, dessinée aujourd’hui par Achdé, qui fête ses 70 ans  :

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Siné (1928-2016) in memoriam

jeudi 12 mai 2016

Le Monde a annoncé la mort de Siné dans sa rubrique Culture.

En revanche aucun communiqué du ministère de la Culture et de la Communication qui doit mal connaître l’œuvre de Siné. Il leur faudra attendre la parution en septembre de “Siné graphiste” (La Martinière) pour en mesurer l’ampleur. D’après nos infos la ministre avait piscine le jour de la mort de Siné.

Hommages dessinés (entre autres) de Willem dans Libération, Camille Besse (Causette – sur Facebook), Vuillemin (Charlie Hebdo – mais vu sur Facebook) :

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Man (Midi Libre), dessin proposé et dessin publié :

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Autre « hommage » sur Facebook, celui de Ranson (Le Parisien) qui apparemment ne portait pas Siné dans son cœur.

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Dessin de Plantu (Le Monde, l’Express) :

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« Patron comme rédacteur en chef, il était formidable, il a jusqu’au bout gardé son verbe, ses idées, sa force d’inventivité. Il avait un jugement d’une grande sûreté. Il ne faut pas oublier que c’était un grand dessinateur, mais aussi un grand graphiste. » Geluck, collaborateur de Siné mensuel dans Libération.

« Siné, c’était mon maître, il m’a beaucoup appris. Il a toujours été plus direct qu’un caricaturiste politique normal. Il était dans le rentre-dedans, jamais dans la complaisance. Il dessinait des cons comme des cons, et ça m’attirait beaucoup. Je ne sais pas comment dire, mais on ne pouvait pas se tromper avec ses dessins. » Willem, dessinateur à Charlie Hebdo et à Siné mensuel dans Libération.

Coïncidence, Fluide glacial publie dans son dernier numéro la page de la série Revue de presse, consacrée à Jean-Jacques Pauvert éditeur historique de Siné. Dessin de Romain Dutreix.

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Belle nécro d’Eric Favereau dans Libération : […] « Siné est ainsi, toujours les mots sont les plus forts. « Mourir ? Jamais ! Plutôt crever », disait-il. Ce n’était pas l’outrance qui le maintenait, c’était la vie, la belle et grosse vie, celle qui déborde de tous côtés. »

[…] « On a, ici, sur ce site, une petite histoire avec Siné. D’abord, l’affaire fut, tout l’été 2008, notre première « affaire », une de celles qu’on doit suivre heure par heure, minute par minute, avec pétitions, attaques, soutiens. A la rentrée, Siné était sur le plateau, émission qui me valut par la suite de m’entendre hurler au téléphone par Val  : « désormais, vous avez en moi un ennemi personnel » […] Daniel Schneidermann sur ArretsurImages.net et L’Obs avec Rue89.

[…] « Tous les dessinateurs de presse d’aujourd’hui te doivent quelque chose. Tu as été un des pionniers qui leur ont montré le chemin de la liberté. Tu étais un maître. Exigeant envers toi-même. Tes affiches, tes illustrations, ton autobiographie dont tu étais en train de peaufiner le dernier tome («Ma vie, mon œuvre, mon cul»), tu n’as rien fait qui ne fût du genre parfait. » […] Delfeil de Ton sur Bibliobs

Tout comme pour le cercueil de Tignous en janvier 2015, le cercueil de Siné a été « décoré » par les dessinateurs, notamment ceux de Siné mensuel.

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De nombreux dessinateurs étaient présents au cimetière Montmartre : Tardi, Jiho, Berth, Lacombe, Eric Martin, Desclozeaux, Puig Rosado, Willem, Jul, Krokus, Camille Besse, Marine, Nadia Khiari, Faujour, Gros, Mric, Lasserpe, Plantu, Lindingre, Rémi Malingrëy, Bridenne, Geluck, Pakman, Avoine, Jy, Gondot, Poussin, Carali, Solé, Aranega, Hugot, Kianoush Ramezani (entre autres sans doute).

Charlie Hebdo a envoyé une couronne au cimetière Montmarte, publié un petit encadré sur Siné signé de son directeur Riss, et des dessins de Foolz, Willem, Vuillemin. Coco sur Twitter à écrit : « Que cette pute de mort aille se faire foutre et que @sinemensuel continue ! BANZAï ».

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Guy Bedos a regretté publiquement l’absence de Philippe Val à l’enterrement. C’était de l’humour.

Le Huffington Post, Le Parisien, on publié sur leur site Internet des images de la journée du 11 mai et des obsèques de Siné.

Un numéro spécial de Siné mensuel retraçant sur 40 pages les grands moments de la vie de Siné paraîtra le 18 mai 2016. C’est lui-même qui en avait préparé la couverture quelques jours avant sa mort le 5 mai 2016.

Vendredi 13 mai 2016, le film “Mourir Plutôt crever !” de Stéphane Mercurio, sera projeté à 21h 30, Place de la République dans le cadre de Nuit debout.

Zep, premier prix Wolinski de la BD – Le Point

jeudi 10 décembre 2015

fd06a7f6cada6331563aea6ac5f33601Le premier Prix Wolinski de la BD Le Point, a été attribué à “What a Wonderful World !”, de Zep (Delcourt). Le jury était composé de Albert Algoud, Romain Brethes, Florence Cestac, Jacques Dupont, Jul, Marie-Françoise Leclère, Christophe Ono-dit-Biot, Albert Sebag, Bastien Vivès. L’article du Point sur ce prix.

Sur le site du Point, Christophe Ono-Dit-Biot, rédacteur-en-chef adjoint, raconte la création de ce prix :

Ainsi naquit le prix Wolinski…

C’était notre Président. Notre Président aux penchants gourmands, clôturant chaque session de délibération par un dessin où, évidemment, pointait souvent le tétin (dirait Ronsard) d’une jolie fille, sur le menu du déjeuner qui avait couronné le nouveau lauréat. Riad Sattouf, Jean Harambat, Nicolas de Crecy, Lucie Durbiano, il en aura révélé, des jeunes pousses. Georges Wolinski nous a été enlevé le 7 janvier. Comment continuer sans notre Président ? Du coup, on a appelé son épouse, la tendre Maryse, dont il nous parlait tout le temps avec amour, et on lui a demandé : « Maryse, ça vous embête si on rebaptise le prix que présidait Georges, et qu’on l’appelle le prix Wolinski ? Comme ça il sera encore avec nous. Comme ça il sera TOUJOURS avec nous. » Maryse, ça ne l’embêtait pas. Elle a même trouvé que c’était une « très belle idée ». C’est un grand honneur qu’elle nous a fait, et nous tâcherons d’en être dignes. En n’oubliant pas de rigoler, de regarder avec exigence et tendresse les jeunes talents en train d’éclore, et en pensant à sortir, quand les délibérations s’enlisent, l’argument massue, l’argument caresse de Wolin : « Il [ou elle] dessine bien les filles, quand même… »

L’humour et la Licra

jeudi 8 octobre 2015

Le thème de la 5ème Université de la Licra (Ligue Internationale Contre le Racisme et l’Antisémitisme) qui se déroulera au Havre du 9 au 11 octobre 2015, sera « Faites l’humour pas la haine ». Les dessinateurs Jul, Ranson, Dilem, interviendront pendant ces journées. A noter le débat du samedi 10, « L’humour au  péril  de  sa  vie ? », avec la participation de Christophe Alévêque, Ranson, Richard Malka, Pierre Bénichou, Régis Debray (sous réserve).

Ranson LicraLe 1er octobre sur le site de RTL on pouvait lire ceci à propos de cette manifestation :

« C’est sans doute un peu par peur d’associations antiracistes que les humoristes s’autocensurent aujourd’hui. La Licra, une association d’avocats, a longtemps été prompte a attaquer les humoristes. Ce que regrette Alain Jakubovicz. Le patron de l’association regrette, par exemple, d’avoir attaqué Philippe Bouvard pour une blague au début des années 2000.
Persuadé que la Licra, avec d’autres, ont contribué à brimer les humoristes, Alain Jakubovicz va faire la semaine prochaine son mea culpa. “Il y a un certain nombre de procès que nous avons faits et que je ne referais pas, pour des mauvaises blagues qui ont été faites, dont on pouvait penser qu’elles étaient racistes, antisémites. Un humoriste n’a pas sa place devant un tribunal”, explique-t-il. Il lance cet appel aux humoristes : “Lâchez-vous ! N’ayez pas peur de heurter !” Maître Alain Jakubovicz promet désormais d’être plus sélectif dans le choix des personnes que son association traînera au tribunal. “Il faut se baser sur les intentions qui animent celui qui parle”, dit-il. Neuf mois après Charlie Hebdo, la Licra est persuadée qu’il est devenu urgent de desserrer l’étau sur ceux qui prennent le risque de chercher à nous faire rire. »

Pour mémoire, c’est la Licra et Alain Jakubovicz (qui était alors son avocat), qui ont accompagné l’affaire « Val-Siné » en attaquant Siné pour antisémitisme alors qu’il n’avait fait que citer un texte de Patrick Gaubert… de la Licra, publié dans Libération. Une accusation qui a entraîné son départ de Charlie Hebdo et la création de Siné Hebdo. Si les tribunaux ont donné tort par trois fois à la Licra, cet épisode a non seulement affaibli Charlie Hebdo, mais a aussi créé une fracture entre les dessinateurs de chaque rédaction, une fracture que même le 7 janvier 2015 ne semble pas avoir réussi à refermer.

En illustration l’affiche de la manifestation illustrée par un dessin de Ranson.