Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Charb le kit de survie

30 août 2010 à 10 h 38

Très long entretien de Charb avec Marc Bihan pour le blog « Morbak is back ». Le directeur de Charlie Hebdo parle du coffret « Sarko, le kit de survie » (éditions 12bis), de la différence entre le Charlie époque Val et celui qu’il dirige, de l’arrivée et de la fin de Siné Hebdo, de ses doutes sur les raisons de l’arrêt de ce journal, des ventes de Charlie :

« Avec les abonnés nous sommes aux alentours de 48000/50000, et ce n’est pas suffisant… »,

de Siné :

«Je ne l’ai pas lâché, c ‘est ce qu’il n’a pas compris ou pas voulu comprendre, ou alors je peux en dire autant de sa part et qu’il ne m’a pas fait confiance. Il ne peut pas affirmer en toute bonne foi que je l’ai lâché, c’est juste qu’il ne supporte pas qu’on ne soit pas avec lui à 100 %», et aussi : « je n’ai absolument rien à reprocher à Siné, et aucune raison d’être fâché avec lui. Il me demande de venir boire un coup,  je viens boire un coup. Je n’ai aucun problème avec lui, maintenant si lui en a un avec moi c’est sûr que c’est chiant.»,

de Philippe Val :

« Il a encore des actions pour quelques temps, mais qui sont bloquées, il ne peut pas siéger au conseil d’administration, il ne peut pas prendre de décisions etc… Ses actions vont certainement être rachetées très rapidement. Pour ma part je n’ai pas de contact avec Val depuis presque un an. », et de la façon de « gérer le plan éditorial de Charlie » de Val : « Il y a une seule chose sur laquelle je n’étais absolument pas d’accord, et qui aurait réduit bon nombre de conflits, il n’y aurait pas fallu d’édito, car ça supposait qu’il y avait une ligne éditoriale très ferme à Charlie et que tout le monde y était soumis, les lecteurs pouvaient constater que ce n’était pas le cas mais hors du journal, l’image pour nous résumer était l’édito, et l’édito c’était Val. Donc les autres journalistes réduisaient la pensée de Charlie à celle de Val ! Ses prises de positions n’étaient pas celles de tout le monde mais c’est son édito qui restait. Depuis il n’y en a plus dans Charlie, je ne veux pas qu’un type seul résume la ligne du journal. »,

et du titre Hara-Kiri :

« Il appartient à Cavanna, et il a cédé le droit d’exploitation du titre à la société Rotative éditrice de Charlie Hebdo, il peut le ressortir mais avec notre accord. Il y a déjà un moment qu’on pense le ressortir, le problème c’est qu’on n’est pas si nombreux et que ça demanderait une infrastructure plus importante, et du temps aussi. Il faudrait faire autre chose que le Hara-Kiri de l’époque, sinon ça ne sert à rien, pas plus qu’un Hara-Kiri qui ressemblerait au Charlie Hebdo d’aujourd’hui. Il faudrait quelque chose de moderne avec un ton original… ».

Intégralité de l’entretien sur le blog Morbak is back