On pourrait croire que la presse syndicale ou militante sont les derniers espaces où les dessinateurs peuvent s’exprimer librement.
C’est compter sans le « politiquement correct » qui à notre époque gagne de plus en plus les esprits. Deux anecdotes récentes illustrent cet état des choses, avec la participation involontaire du dessinateur Faujour.
Le T-Shirt de la CGT pour le 8 mars « Journée de la femme ». Ce syndicat propose à Faujour de mettre en image le slogan « nous aurons les mêmes salaires que les hommes quand les poules auront des dents ! ». Ce qu’il fait, même s’il aurait aimé proposer une idée moins traditionnelle.
Patatras, la section femmes du syndicat trouve que le mot poule à une connotation sexiste et qu’il faudrait le remplacer par le mot coq ! Le dessinateur s’exécute (à contrecœur semble-t-il) ce qui donne au final un dessin surréaliste et totalement hermétique. Les deux versions sont en illustration.
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Autre avatar, toujours avec le même dessinateur. Un dessin vu dans Rouge, l’organe du NPA, toujours à l’occasion du 8 mars.
Alors que le dessin publié semble explicite et exprime un point de vue de l’auteur, la semaine suivante la rédaction publie dans le courrier des lecteurs deux lettres prenant à parti Faujour.
Un lâchage évident de la part de la rédaction vis à vis de son collaborateur mais aussi une façon de se défausser de ses choix. Dur, dur, le métier.
Cliquer sur les images pour les agrandir.