Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Dessiner avant et après le 7 janvier

23 avril 2015 à 8 h 43

Avant le funeste 7 janvier et le massacre à Charlie Hebdo, les dessinateurs de presse, les caricaturistes, étaient souvent invités à débattre en public sur des thèmes aussi affriolants que « Peut-on rire de tout ? » ou «  Le dessin de presse et la censure ». Et inversement.

Depuis le terrible 7 janvier ils sont invités à s’exprimer sur le thème « Dessiner après Charlie ». En dehors du fait que les dessinateurs, notamment ceux de Charlie, démontrent que c’est possible (même dans le chagrin ), on ne peut que déplorer cette nouvelle mode autour de ce métier.

ob_54a32e_ob-495b2b-caricature-affiche-table-ronD’autres thèmes pourtant ne manquent pas :

Pourquoi les médias, et surtout la presse écrite, n’utilisent-ils pas plus de dessinateurs de presse ?

Pourquoi les tarifs payés aux dessinateurs sont-ils de plus en plus dérisoires ?

Pourquoi les journaux virent-ils les vieux dessinateurs parce qu’ils leurs coûtent trop cher ?

Pourquoi les médias publient-ils des dessins de plus en plus médiocres parce que leurs auteurs travaillent quasiment gratuitement ?

La situation professionnelle des dessinateurs de presse n’était déjà pas glorieuse avant les assassinats de Charlie Hebdo, elle n’a pas changé depuis, et les journaux, en dehors des quelques titres satiriques, ne publient pas plus de dessins.

Ce serait malgré tout injuste de dire que le statut des dessinateurs n’a pas changé. Ils sont aujourd’hui les « fantassins de la démocratie » et les « symboles de la liberté d’expression ». Autant dire des héros et des invités prestigieux pour de beaux (et vains) débats et tables rondes. Si on les rémunère pour y participer, à défaut de dessiner, ils pourront en vivre. ff.