“Face à cet échantillon de street art controversé se trouve l’Institut des filles Marie, shocking, heureusement que le sexe est au repos”, fin du commentaire du reportage de la RTBF.
Merci à Claude Haber.
Malgré la campagne de solidarité autour d’Eric Mie, Facebook a finalement bloqué son compte pour 24 heures et le censurera définitivement s’il continue à publier des dessins que le réseau social juge contraire à sa morale étriquée. A qui le tour ?
C’est bien connu les algorithmes et les robots scrutateurs du réseau social Facebook ne raffolent pas des images de nudité ou de sexe, y compris celles représentées dans l’art. Récemment encore un internaute a été censuré pour avoir reproduit L’origine du monde de Gustave Courbet en accès public au Musée d’Orsay à Paris.
Lorsque quelqu’un, anonyme ou pas, dénonce cette présence aux administrateurs, la sanction est immédiate le compte est suspendu ou supprimé, plusieurs artistes en font régulièrement l’expérience. Et s’en plaignent sur le réseau.
Eric Mie est lui aussi un artiste, auteur, compositeur, interprète, comédien, (sympa) qui agrémente ses publications et sa promo sur Facebook de dessins de Pomme, un personnage qu’il a imaginé et qu’il dessine lui-même. La particularité de Pomme, créature virtuelle, est d’être plutôt gironde et de n’être vêtue que de bas à rayures. Rien de bien méchant comparé aux images de violence et aux messages racistes qui outrepassent les filtres de Facebook.
Mais voilà ce que Eric Mie écrit le 5 septembre : « Je ne sais pas quel imbécile a signalé l’une de mes pommes comme pouvant heurter les âmes sensibles, ou œuvre pornographique, mais toujours est-il que Facebook m’a envoyé un avertissement avant suppression de mon compte si je continue à la dessiner !!!!… C’est crétin parce que maintenant c’est quitte ou double. Et si on me supprime c’est la fin des haricots et de ma pomme… Soupir… »
Depuis, le dessin de Pomme est republié par nombre d’Internautes (en illustration).
A lire « Les standards de la communauté » Facebook, dont celui à géométrie variable de la nudité puisque de nombreux artistes en font les frais.
Les médias italiens et français se font largement l’écho des réactions suscitées par un dessin publié par Charlie Hebdo sur le dernier tremblement de terre en Italie. Félix, son auteur, se fait d’ailleurs un malin plaisir de les recenser sur son compte Facebook.
Charlie Hebdo déjà sous protection policière permanente depuis janvier 2015, est aussi désormais scruté par des milliers de personnes qui sous prétexte d’avoir arboré le slogan à géométrie variable « Je suis Charlie » s’arrogent aujourd’hui le droit de déterminer son contenu éditorial.
Oui on peut rire de tout, et depuis des siècles le malheur a toujours été un terreau favorable à l’humour, l’humour noir, la satire, la caricature. La liberté d’expression doit rester pleine et entière, et pour l’humour, chacun a toute liberté de l’apprécier, ou pas. ff
Ci-dessous une page de Luz publiée dans le Charlie Hebdo n°1209 du 23 septembre 2015.
Deux bonnes nouvelles pour la réouverture de ce blog (Fait d’Images aussi sur FaceBook où là ça n’arrête jamais).
Projections en septembre du film Monsieur Honoré de Baptiste Drapeau :
A Paris : le 10, à la médiathèque Médiathèque Marguerite Yourcenar, 41 rue d’Alleray 75015. A 16h, en présence du réalisateur Baptiste Drapeau, Hélène Honoré et ‘écrivain Marc Villard. Entrée libre dans la limite des places disponibles
A Toulouse : le 22 dans le cadre du festival Fifigrot 2016. Projection à 16h à l’ESAV, 56 rue du Taur. Séance gratuite dans la limite des places disponibles.
Lue sur le site Kedistan, la réaction de l’éditeur du journal satirique turc Leman à la tentative d’agression contre l’hebdomadaire :
Je pense qu’il n’y a pas de liberté de presse. La preuve la plus concrète est cette attaque qui a été faite au magazine Leman. Aucune chaîne de télévision turque n’est venue pour faire une interview, pas une seule. Personne n’a informé sur ce qui s’est passé. si la presse était libre, cela se serait-il passé comme ça ?
La Turquie n’aime pas les vérités. Il faut que le peuple turc fasse la paix avec les vérités. Ils font l’autruche. Depuis des années, les villes kurdes sont sous état d’urgence. Ils n’ont jamais vu que cet état d’urgence allait tomber sur leur propre tête. Voilà, cet état d’urgence est sur toute la Turquie maintenant.
Ils déchainent sur nous des équipes islamiques fondamentalistes, pour nous faire des pressions de caïds de quartier. Comment donc ne pas être inquiets ? Les menaces sont atroces, « Vous n’avez pas pris votre leçon de Charlie Hebdo ? », « le Daesh a peut être raison », « Nous allons venir incendier vos locaux »… Je pense qu’il est possible de subir des tentatives de lynchages. Voyez-vous un seul policier autour ? Y a-t-il une seule précaution de sécurité ? Non.