Quatre ans après, l’affaire des caricatures de Mahomet continue à provoquer des réactions. La dernière en date (1.1.2009) est l’agression à son domicile à Amsterdam, du dessinateur Kurt Westergaard, 73 ans, auteur du dessin représentant Mahomet coiffé d’un turban en forme de bombe, par un Somalien de 28 ans armé d’une hache et d’un couteau. D’après les journaux, il a échappé à la mort en se réfugiant dans sa salle de bain blindée (par les services de sécurité danois) d’où il a pu actionner un système d’alarme qui le reliait au commissariat.
Le dessinateur avait déjà échappé l’an dernier à une autre tentative de meurtre.
En France, cette affaire a surtout été une aubaine commerciale pour Charlie Hebdo qui a publié (comme France Soir dont le directeur a été limogé) l’ensemble des caricatures prises pour cible par des imams belliqueux et a vendu plus de 500 000 exemplaires de ce numéro.
On a aussi pu voir la rédaction (une partie) du journal satirique, gravir en smoking les marches du festival de Cannes à l’occasion de la présentation du film de Daniel Leconte « C’est dur d’être aimé par des cons » qui relate le procès que cette publication iconoclaste a valu à l’hebdomadaire.
Dans le Journal du Dimanche (3.1.2010) Charb, le nouveau directeur du journal interrogé sur l’agression de Kurt Westergaard, explique :
« On continue de recevoir, au journal, des courriers de menaces et d’insultes concernant cette affaire. Ils font la plupart du temps l’amalgame entre notre critique de l’extrémisme religieux et le racisme antimusulman. On ne comprends pas que ces dessins anodins aient enflammé la planète ! Et on dénoncera encore et toujours les positions des extrémistes religieux. Si un dessinateur de Charlie se prend une hache dans la gueule, on le remplacera et on continuera… On a de l’humour ! C’est normal, c’est notre seule arme. ».
Illustration : ceci n’est surtout pas un portrait du prophète Mahomet.
