Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Haro sur la caricature

30 janvier 2013 à 11 h 39

Les marges d’expression de la caricature et du dessin de presse se réduisent chaque jour un peu plus et aucun sujet ne semble épargné.

Dernier exemple en date, suite à la parution d’un dessin de Gerald Scarfe (en illustration) qui commentait les élections en Israël, la rédaction du Sunday Times qui l’avait publié a présenté ses « excuses sans réserve » au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Alors que le dessin ne fait que critiquer la politique du chef de gouvernement et n’est en aucun cas antisémite (aucun signe religieux n’est visible et la légende précise « Est-ce que le cimentage de la Paix continue ?»), le rédacteur en chef Martin Ivens a rencontré la communauté juive britannique  et déclaré « Le Sunday Times exècre l’antisémitisme et n’entreprendrait jamais de blesser le peuple juif, ou tout autre groupe ethnique ou religieux ».

Autre histoire, qui cette fois-ci ne met pas en cause la religion mais les traditions folkloriques belges, le dessin de Kroll pour l’affiche de l’exposition (en illustration)  « Le Gille sens dessus dessous » organisée par le musée du Carnaval et du Masque de Binche, a été interdit par les autorités locales sous prétexte qu’il aurait pu choquer la population locale. Résultat de cette interdiction le dessin qui se moque – gentiment – de ce personnage typiquement belge est diffusé abondamment sur tous les réseaux sociaux. Le dessinateur Pierre Kroll a déclaré au journal 7 sur 7 : « Que je sois censuré, je m’en fiche. Mais ce qui me fait rire, c’est qu’en dépit de la difficulté de l’exercice, il est manifestement plus facile de dessiner le prophète Mahomet qu’un Gille de Binche. Prenez le Roi, je le dessine en pantoufle et en robe de chambre : ce n’est jamais censuré. Cela amuse beaucoup de gens, même le premier concerné. Mais apparemment, mettre les plumes d’un Gille à l’envers, ça ne passera jamais ».

En France, il faut rappeler que Charlie Hebdo est toujours l’objet de poursuites pour des dessins sur Mahomet et sur Marine Le Pen.